effraie [ efrɛ ] n. f. ♦ Chouette au plumage clair, qui se nourrit de rongeurs.
● effraie nom féminin (altération de orfraie, sous l'influence de effrayer) Chouette de taille moyenne, à disques faciaux en forme de cœur. (L'effraie recherche le voisinage de l'homme. Elle chasse la nuit et se nourrit de petits rongeurs et insectivores, d'oisillons, d'insectes et de grenouilles : elle est donc essentiellement utile et doit être protégée.)
effraie
n. f. Chouette longue d'env. 35 cm (genre Tyto), aux ailes rousses, au ventre très clair tacheté de gris et aux yeux cernés d'une grande collerette de plumes blanches.
⇒EFFRAIE, subst. fém.
Chouette de taille moyenne, à la robe claire, au cri aigre et sinistre, nichant dans les ruines, les greniers, les clochers et se nourrissant de petits rongeurs et oiseaux. Synon. chouette effraie, fresaie. Un antique donjon féodal qui, depuis longtemps, semblait n'avoir servi d'asile qu'à l'effraie et à la couleuvre (SAND, Lélia, 1839, p. 414). Les ricanements du petit-duc, les huées du hibou, les cris perçants d'écorché vif de l'effraie (BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 176) :
• — Celle-là, disait-il, c'est l'effraie. D'aucuns disent la chouette religieuse. Mais c'est l'effraie, (...). Il soulevait, du bout de l'ongle, le duvet neigeux et doux qui se gonflait à la gorge de l'oiseau, qui lui ouatait le ventre et les cuisses. Il caressait le dos et les ailes étendues, leurs plumes d'un blond doré, ardent, qu'assourdissait un ruissellement de perles grises.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 123.
Prononc. et Orth. :[], mais [] sous l'influence des consonnes redoublées ds WARN. 1968. Le mot est admis ds Ac. 1798-1932. Les éd. de 1798 et de 1835 renvoient à fresaie, comme GATTEL 1841, NOD. 1844. Étymol. et Hist. 1553 effraye (BELON, Singularitez, I, 10 ds BARB. Misc. 17, 37, p. 323 : l'oiseau [qui] vole la nuict par les villes et faict un cry moult effrayant, nous l'avons nommé une fresaye, ou bien effraye). Formation obscure. Soit altération de orfraie « pygargue » sous l'infl. de effrayer (EWFS2). Le mot orfraie semble avoir été employé à tort du XVIe au XIXe s. pour désigner l'effraie ou fresaie (cf. BARB. op. cit., p. 324 et FEW t. 7, p. 435a, s.v. ossifraga). Soit altération de fresaie sous l'infl. de effrayer (FEW t. 9, p. 305, s.v. praesagus). Fréq. abs. littér. :4. Bbg. BAUMANN (H.-H.). Sekundäre Motivationen bei romanischen Tierbezeichnungen. Diss. Bonn, 1967. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 49. — WARINGHIEN (G.). L'Orfraie ou les ténèbres dissipées. Vie Lang. 1957, pp. 225-227.
effraie [efʀɛ] n. f.
ÉTYM. 1553, effraye; formation obscure; p.-ê. altér. de orfraie, par attr. de effrayer, ou apparenté au lat. praesagus (→ Fresaie).
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♦ Espèce de chouette au plumage clair, destructrice de rongeurs. ⇒ Chouette, fresaie (→ Chevêche, cit. 1).
1 Les effraies empaillées, sous leur masque de velours blanc percé d'yeux en étui de peigne, ouvrent leur bec de ciseaux.
A. Jarry, les Minutes de sable mémorial, V, Pl., t. I, p. 209.
2 Un peu plus haut, juste à la fourche de ce hêtre, une effraie au ventre neigeux lissera ses plumes à la pointe de son bec. Elle ne s'envolera pas, chantera doucement sa chanson du soir.
M. Genevoix, Forêt voisine, VIII, p. 91.
3 Et ce fut au couchant, dans les premiers frissons du soir encombré de viscères, quand (…) l'esprit sacré s'éveille aux nids d'effraies (…)
Saint-John Perse, Amers, VI, in Poètes d'aujourd'hui, p. 194.
Encyclopédie Universelle. 2012.