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orage

orage [ ɔraʒ ] n. m.
XIIe; de l'a. fr. ore « brise », lat. aura
1Perturbation atmosphérique violente, caractérisée par des phénomènes électriques (éclairs, tonnerre), souvent accompagnée de pluie, de vent. bourrasque, ouragan, tempête. Pluie, vent d'orage. Il va y avoir, il va faire de l'orage. Le temps est à l'orage. L'orage menace, éclate, gronde. « Levez-vous vite, orages désirés » (Chateaubriand). Orage volcanique, qui accompagne l'éruption d'un volcan.
(1869) Orage magnétique : perturbation du champ magnétique terrestre qui coïncide avec les éruptions solaires et les aurores polaires.
2Fig. Trouble qui éclate ou menace d'éclater. Littér. Les orages des passions. « sa voix, son regard, sa figure sont à l'orage » (Balzac). Fam. Il y a de l'orage dans l'air : l'atmosphère est à la dispute.
⊗ CONTR. 1. Calme.

orage nom masculin (ancien français ore, vent, du latin aura) Perturbation atmosphérique violente, accompagnée d'éclairs, de tonnerre, de rafales, d'averses de pluie ou de grêle. Éclat de colère : Laisser passer l'orage. Littéraire. Ce qui vient troubler violemment un état de calme ou de sécurité : Les orages de l'amour.orage (citations) nom masculin (ancien français ore, vent, du latin aura) Louis Aragon Paris 1897-Paris 1982 Je chante parce que l'orage n'est pas assez fort pour couvrir mon chant. Les Yeux d'Elsa Cahiers du Rhône Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage. Les Fleurs du Mal, l'Ennemi René Char L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse, 1907-Paris 1988 Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler. Les Matinaux Gallimard François René, vicomte de Chateaubriand Saint-Malo 1768-Paris 1848 Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie ! René Gustave Flaubert Rouen 1821-Croisset, près de Rouen, 1880 Académie française, 1880 Vieillard : À propos d'une inondation, d'un orage, etc., les vieillards du pays ne se rappellent jamais en avoir vu un semblable. Dictionnaire des idées reçuesorage (expressions) nom masculin (ancien français ore, vent, du latin aura) Il y a de l'orage dans l'air, la situation est très tendue, les esprits sont très énervés ou une vive dispute risque de se produire. Orage magnétique, intense perturbation transitoire du champ géomagnétique, qui peut être mondiale (orage géomagnétique ou tempête magnétique) ou partielle (à extension limitée). Pluie d'orage, averse violente et courte. ● orage (synonymes) nom masculin (ancien français ore, vent, du latin aura) Éclat de colère
Synonymes :
- bourrasque
- foudres (littéraire)
Littéraire. Ce qui vient troubler violemment un état de calme ou...
Synonymes :
- convulsions
- déchirement
- heurt
- perturbation
- rafale
- secousse
- tourmente

orage
n. m.
d1./d Violente agitation de l'atmosphère accompagnée d'éclairs et de tonnerre, de pluie, de grêle, etc. L'orage gronde, éclate.
|| GEOPH Orage magnétique, qui se produit lors des éruptions solaires.
d2./d Fig. Tumulte ou éclat de sentiments, de passions. Il est en colère, laissez passer l'orage.

⇒ORAGE, subst. masc.
A. —Perturbation atmosphérique caractérisée par des phénomènes électriques (tonnerre, éclairs, foudre) et généralement accompagnés de fortes précipitations (pluie, grêle) ainsi que de rafales de vent. Bientôt le ciel prit une face menaçante, les nuages s'amoncelèrent, et un orage épouvantable éclata avec tonnerre, pluie et grêle (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.302):
1. Il était dix heures du matin, le soleil d'avril trempait de lumière les tendres feuilles des arbres. Allégé par l'orage de la nuit, l'air avait une douceur délicieuse.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.47.
SYNT. Orage imminent, lointain, terrible; grand, gros orage; chaleur, ciel, jour, nuage, nuée, nuit, pluie, soir, temps, vent d'orage; la saison des orages; l'orage menace, s'éloigne, se prépare; il y a de l'orage; annoncer un orage; être surpris par l'orage; voir, sentir monter l'orage; voir se former un orage; avant, pendant, après l'orage; à l'abri de l'orage; à l'approche de l'orage; au plus fort, au sein de l'orage.
Orage de + subst. Orage de pluie. Le vent soufflait en rafales (...) tandis que des orages de grêle d'une extrême violence, s'abattaient sur la région, accompagnés d'éclairs et de coups de tonnerre (L'Humanité, 19 janv. 1952, p.6, col.6).
Expressions
Faire de l'orage. Aujourd'hui, d'ailleurs, il fait de l'orage et j'ai mal à la tête (FLAUB., Corresp., 1875, p.265).
Le temps est, se met à l'orage. Si le temps n'était pas à l'orage, je ne sais comment je passerais la journée; mais le tonnerre retentit déjà dans les rochers (SENANCOUR, Obermann, t.1, 1840, p.40). Pour comble, le temps se mit à l'orage (...). Le ciel devenait chaque jour un peu plus bas, mais l'orage n'éclatait point (BOSCO, Mas Théot., 1945, p.61).
L'orage est sur qqn, sur qqc. L'orage sera sur nous dans une heure, peut-être moins (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p.220).
Subst. + d'orage. Qui est une caractéristique de l'orage appliqué à autre chose; qui a certaines caractéristiques propres à l'orage et à ses phénomènes (bruit, couleur, etc.). À ce moment, le train passait, dans sa violence d'orage, comme s'il eût tout balayé devant lui (ZOLA, Bête hum., 1890, p.37). Magnifique athlète de vingt ans aux prunelles d'orage (L. DAUDET, Bacchantes, 1931, p.22).
[Chez les Romantiques, comme thème privilégié qui associe les tourments de la nature à une exaltation intérieure, à une vie passionnée, à un appel vers l'inconnu]:
2. Levez-vous vîte, orages desirés, qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie! Ainsi disant, je marchois à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimat; enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon coeur.
CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.435.
En emploi subst. fém., pop. ou vieilli. Toutes les orages qui viennent de là sont méchantes, dit l'institutrice (RENARD, Journal, 1901, p.683).
B.P. anal.
1. (de phénomène phys.) Les orages de sable de la Libye, qui engloutissent des caravanes entières (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.141). Comme un volcan travaillé par des orages souterrains (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.24).
ASTROPHYS. Orage magnétique. Perturbation du champ magnétique terrestre due à une éruption solaire libérant de très nombreuses particules. Des particules électrisées (protons) sont éjectées lors de l'éruption et provoquent lors de leur arrivée sur la terre les orages magnétiques et les aurores polaires (SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p.68).
2. (de bruit, d'intensité, etc.). Synon. tempête. Orage de larmes, de pleurs. Les yeux sont rouges et étincellans, la douleur de tête excessive (...). Ce violent orage est suivi d'un peu de calme et de rémission (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.52). Il y eut un orage d'applaudissements et de cris, où les trompettes de l'orchestre (...) mêlèrent leurs clameurs triomphales (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p.78).
[Avec une idée de fréquence, d'accumulation] Des orages de. Synon. une avalanche de. Des orages de traits, de flèches et de dards, Pour chasser les Troyens pleuvent sur leurs remparts (DELILLE, Énéide, 1804, V, p.249). Avec des chiffres des chiffres... des orages de chiffres (PRÉVERT, Paroles, 1936, p.141).
C. —Trouble, agitation d'origine diverse affectant une ou plusieurs personnes, une collectivité. Pour détourner l'orage maternel qui s'amassait sur sa tête (DUMAS père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.117). À travers les orages de l'histoire universelle (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.3, 1848, p.40):
3. Elle se leva toute droite. —Oui! dit-elle furieusement. Puis, elle eut un sourire. L'oncle dut calmer l'orage. À quoi bon se chamailler? Il valait mieux s'entendre.
ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p.124.
SYNT. Orages domestiques, politiques; les orages de la jeunesse, de la passion, de la vie; les orages du monde, de la Révolution; conjurer, laisser passer l'orage; déchaîner, soulever un orage; faire, tenir tête à l'orage.
Expr. fam. Il y a de l'orage dans l'air. Il y a une atmosphère de nervosité laissant prévoir une querelle. Tu feras aujourd'hui tes vrais débuts. Il y a de l'orage dans l'air. Ça va chauffer (VOGÜÉ, Morts, 1899, p.191).
En partic. Trouble, agitation qui affecte quelqu'un intérieurement. Les orages du coeur. Au dedans de lui grondait un orage de rancune et de dépit (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p.106). Sa sérénité radieuse dissipait les orages de l'âme (MÉNARD, Rêv. païen, 1876, p.89). Au bout d'un moment il sentit au fond de lui des orages énormes s'accumuler (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p.113).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. «vent favorable» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 795) —XIIIe s., v. GDF., T.-L.; 2. ca 1140 «tempête, grosse pluie» (Pélérinage Charlemagne, éd. G. Favatti, 378); 3.au fig. 1197 «malheurs» (HÉLINANT, Vers de la mort, XLI, 8 ds T.-L.); 4.1552 un orage de (RONSARD, Divers jeux rustiques ds OEuvres, éd. H.Chamard, t.5, p.48:... un perpetuel orage Et de souspirs et de pleurs). Dér. à l'aide du suff. -age de l'a. fr. ore «vent» (att. de ca 1165, BENOÎT DE SAINTE-MAURE, Troie, 27347 au XIVe s., J. DE CONDÉ, II, 4, 93 ds T.-L.) à côté de aure, et dont le dér. beaucoup plus fréq. orez, subst. masc., de même sens, est att. de ca 1050 (Alexis, éd. Chr. Storey, 105) au XIVes. (G. GUIART, I, 6839 ds T.-L.); cf. a. prov. aura «vent, souffle» (XIIe s. ds RAYN.), prov. auro, oro «id.» (v. MISTRAL). Fréq. abs. littér.:3677. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6857, b) 6311; XXe s.: a) 3823, b) 4105.

orage [ɔʀaʒ] n. m.
ÉTYM. Déb. XIIe; v. 1112, « souffle de vent »; le sens mod. l'emporte au XVIe; de l'anc. franç. ore, du lat. aura « souffle léger, brise », et suff. -age.
1 Perturbation atmosphérique violente caractérisée par des phénomènes électriques ( Éclair, foudre, tonnerre), accompagnée de pluie, de vent, de modifications de la pression atmosphérique et de l'état hygrométrique de l'air. Bourrasque, giboulée, ouragan, tempête, tourmente (→ Chaleur, cit. 3). || Violent (→ Livide, cit. 6), gros orage (→ 3. Mal, cit. 13). || Pluie d'orage, averse brève mais violente. || Vent d'orage. || Le temps est à l'orage. || Il va y avoir de l'orage. || Il va faire de l'orage. || L'orage menace, approche, éclate, gronde, fond tout à coup, s'apaise, se dissipe (→ Absorber, cit. 3). || Embellie au cours d'un orage.Allus. littér. || « Levez (1. Lever, cit. 35) -vous vite, orages désirés » (Chateaubriand).(Déb. XXe). || Orage volcanique, qui accompagne l'éruption d'un volcan.
1 C'était le vingt-septième soleil, depuis notre départ des cabanes, la lune de feu avait commencé son cours, et tout annonçait un orage (…) le ciel commença à se couvrir. Les voix de la solitude s'éteignirent, le désert fit silence et les forêts demeurèrent dans un calme universel. Bientôt les roulements d'un tonnerre lointain, se prolongeant dans ces bois aussi vieux que le monde, en firent sortir des bruits sublimes.
Chateaubriand, Atala, Les chasseurs.
2 Il la vit seule, le soir, très tard (…) Il faisait de l'orage, et ils causaient sous un parapluie, à la lueur des éclairs.
Flaubert, Mme Bovary, III, IV.
(1888). Par ext. || Orage magnétique, perturbation magnétique qui affecte les aiguilles aimantées et coïncide avec les aurores polaires, les éruptions solaires.
2 (1668). Vieilli. Volée, avalanche. || Un orage de coups (→ Approcher, cit. 22).
3 (Fin XIIe). Par métaphore. Éclat de colère, reproches violents; agitation, lutte tumultueuse, malheur imprévu qui trouble le repos, menace la sécurité d'une personne, d'une famille ou d'un peuple. Calamité, disgrâce, revers, trouble(s). || Entre eux deux, un grand orage venait de passer (→ Désaccord, cit. 1). || La menace (cit. 7) d'orage qui pesait sur le monde. || Les orages de l'amour (→ Montrer, cit. 10; fidélité, cit. 3), des passions, de la vie (→ Imprévu, cit. 6). || Détourner, dissiper (cit. 4) l'orage. || Tenir tête à l'orage. — ☑ Loc. fam. Il y a (y a) de l'orage dans l'air, une nervosité qui laisse présager une dispute, une querelle, des troubles…
3 Lorsque mon père apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d'impétueuses réprimandes.
Molière, les Fourberies de Scapin, I, 1.
4 — Mitouflet, comment va le prince ? (…) — Il doit avoir une dent contre vous, monsieur le baron, répondit l'huissier, car sa voix, son regard, sa figure sont à l'orage (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 415.
5 93 est une année intense. L'orage est là dans toute sa colère et dans toute sa grandeur.
Hugo, Quatre-vingt-treize, II, I, II.
6 Des orages nouveaux se formeront; on croit pressentir des calamités qui l'emporteront sur les afflictions dont nous avons été comblés (…) Cependant, je ne pense pas que des malheurs prochains éclatent (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 337.
7 Alors, l'orage amoncelé depuis des heures s'abat sur Célestine, qui se réfugie dans la cuisine, pleurant, rajustant ses bandeaux et son tablier (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 154.
CONTR. 1. Calme.
DÉR. Orageux.

Encyclopédie Universelle. 2012.