natif, ive [ natif, iv ] adj. et n.
• XIVe; lat. nativus;cf. naïf
I ♦ Adj.
1 ♦ NATIF DE : né d'une famille établie à (tel endroit). ⇒ originaire. « c'est un fakir célèbre, natif de Rueil, et prénommé Victor » (Queneau). — Pop. et vieilli Il est né natif de Marseille.
♢ Anglic. Ling. Locuteur natif, qui parle sa langue.
2 ♦ Qu'on a de naissance. ⇒ inné, naturel. Elle « avait une noblesse native » (Balzac). « cette répugnance (qui déjà sans doute était native) à toute possession particulière » (A. Gide).
3 ♦ (1762) Minér. Métal natif, qui se trouve naturellement à l'état de pureté, non combiné. ⇒ brut. Or, argent, mercure natif.
♢ Tel qu'on le trouve dans la nature. Protéine à l'état natif.
II ♦ N. Personne née dans (le pays dont il est question). ⇒ indigène, naturel. Les natifs d'Auvergne.
● natif, native adjectif et nom (latin nativus) Natif d'un lieu, qui y est né ; originaire : Les natifs de Lyon. ● natif, native (difficultés) adjectif et nom (latin nativus) Emploi Natif de / né à. Les deux expressions ne sont pas exactement synonymes. Natif de, à la différence de né à, implique que la personne dont on parle est née en un lieu d'où sont également originaires ses parents, où elle a ses racines familiales. - Né natif de est un pléonasme à éviter dans l'expression soignée, mais qui est souvent employé par plaisanterie dans le registre courant. ● natif, native (expressions) adjectif et nom (latin nativus) Natif d'un lieu, qui y est né ; originaire : Les natifs de Lyon. ● natif, native adjectif Littéraire. Qu'on a de naissance, qui est inné, naturel : Avoir des dispositions natives pour la musique. Se dit d'un métal existant dans le sol à l'état non combiné. ● natif, native (synonymes) adjectif Littéraire. Qu'on a de naissance, qui est inné, naturel
Synonymes :
- congénital
- infus
- naturel
- originel
Contraires :
- acquis
Se dit d'un métal existant dans le sol à l'état...
Synonymes :
- vierge
natif, ive
adj. et n.
d1./d Natif de: né à, originaire de. Natif de Bangui.
|| Subst. Les natifs du Tibet.
d2./d Que l'on a de naissance, inné. Qualité, grâce native.
d3./d Se dit d'un corps simple que l'on trouve dans la nature sous une forme non combinée. Or, soufre natif.
⇒NATIF, -IVE, adj.
A. —[En parlant d'une pers.]
1. Natif (de) + compl. de lieu. Qui est originaire de tel endroit (lieu de résidence de la famille pendant un certain temps). Moi, Eudore, fils de Lasthénès, natif de Mégalopolis en Arcadie, et chrétien, salut! (CHATEAUBR., Martyrs, t.3, 1810, p.19). He'lem-Bey, c'est un fakir célèbre, natif de Rueil et prénommé Victor (QUENEAU, Pierrot, 1942, p.37).
a) Loc. pléonastique, pop., vieilli ou p. plaisant. (Être) né natif (de). Ce matelot, que vous avez pris pour un Danois, [nous dit le Concierge de la prison] est né natif de Dunkerque (VIDOCQ, Mém., t.2, 1828-29, p.187). L'avoué nous donne des renseignements sur le pays, dont il est né natif, comme on dit chez nous (SAND, Prom. autour vill., 1860, p.112).
b) Emploi subst. Synon. indigène, naturel. Je trouve un extrême intérêt dans mes entretiens journaliers avec les natifs [de Perse] et je suis loin d'en avoir aussi mauvaise opinion qu'on se plaît à le faire en Europe (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1855, p.241). Il est inutile de rien espérer des autorités locales. Tous les natifs s'entendent contre nous (ABOUT, Roi mont., 1857, p.185):
• 1. Mes collègues m'avaient bien indiqué des adresses de natifs qui se feraient un plaisir de me montrer leur ville; mais il s'agissait exclusivement de docteurs, de professeurs, d'écrivains et je me méfiais.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.302.
2. LING. Locuteur natif.
B. —[En parlant d'une manière d'être, d'une faculté, d'un sentiment] Que l'on possède en naissant. Synon. inné. Qualités natives; cruauté, générosité native. Vous êtes bonne, d'une bonté native, involontaire et que la froide réflexion ne peut pas vous ôter (SAND, Lélia, 1833, p.19). Il se sentait spontanément à l'aise avec ces mystiques généreux, dont la révolte avait la même origine que la sienne: une native sensibilité à l'injustice (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.33):
• 2. Cette distinction native du style, ces nuances délicates et fines font plaisir à étudier. On reconnaît la différence du français appris et du français de prime source. Ce dernier est bien plus aisé; le premier manque souvent de naturel.
AMIEL, Journal, 1866, p.74.
C. —MINÉR. [En parlant d'un corps simple, notamment un métal] Qui se trouve dans le sol à l'état pur. Argent natif. Dans la région des Chilkat, au nord, on trouvait des pépites de cuivre pur. Ce cuivre natif était martelé et transformé en objets variés (PAGE, Dern. peuples primit., 1941, p.110). Le minerai contenant l'or à l'état natif est broyé, soit dans des batteries de pilons, soit dans de longs tubes (GUILLET, Techn. métall., 1944, p.95).
Prononc. et Orth.:[natif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1er tiers XIIe s. «originaire (d'un lieu)» [fr.-prov.] natiz nomin. masc. sing. (ALBÉRIC DE PISANCON, Alexandre, 18, in Elliott Monographs, 38, p.38); 1409 (Enq., A. Sarthe, E 3, 26 ds GDF. Compl.:Il est natif de la dite paroisse) [J. FROISSART, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.11, p.79: ou bon pays de Haynnau dont je suis natif; mais cf. éd. L. Mirot, III, 18, t.12, p.70: en la ville de Valenciennes, dont je suy de nation]; 2. 1762 «que l'on apporte en naissant» sérénité native (J.-J. ROUSSEAU, Émile, II ds OEuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t.4, p.420: Ses yeux ... ont au moins toute leur sérénité native; en note: Natia. J'employe ce mot dans une acception italienne faute de lui trouver un sinonime en françois. Si j'ai tort, peu importe, pourvu qu'on m'entende); 3. 1762 or, argent natif (Ac.). B. Subst. 1. 1560 natif de «personne née dans un pays déterminé» (BONIVARD, Ancienne et nouvelle police de Genève, 20 d'apr. FEW t.7, p.45a); 2. spéc. 1829 «personne originaire d'un pays peu civilisé» (V. JACQUEMONT, Lettre à P. F. Jacquemont, 5 nov. in Corresp., t.1, p.110 ds REY-GAGNON, Anglic.). Empr. au lat. nativus, v. naïf. A 2 est l'adaptation de l'adj. ital. natio, natia «inné, naturel» XIIIe s. ds DEI, issu du lat. B 2 est empr. au subst. angl. native qui, signifiant ca 1450 «celui qui est né dans la servitude», a désigné au début du XVIIIe s. «celui qui n'est pas Européen, qui appartient à une race peu civilisée». Fréq. abs. littér.:459. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 717, b) 785; XXe s.: a) 636, b) 536.
DÉR. Nativement, adv. De naissance, de nature, par l'effet de dispositions innées. Beauté contestable, créature ordinaire, dotée nativement de tous les mauvais instincts, et cependant séductrice par certains côtés (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.273). J'ai la déplorable originalité de préférer à tout (en art de couleur et de ligne) l'ornement comme les Égyptiens, les Gothiques, les Persans l'on conçu nativement (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p.94). — []. — 1re attest. 1554 «de par sa nature» (LE CARON, 9b, d'apr. H. VAGANAY ds R. Ét. rab. t.2, 1904, p.264), ex. isolé jusqu'à 1829 (BALZAC, Chouans, p.91); de natif, suff. ment2. — Fréq. abs. littér.: 22.
BBG. —GOHIN 1903, p.326.
natif, ive [natif, iv] adj. et n.
ÉTYM. XIVe; lat. nativus. → Naïf, de natum, supin de nasci « naître ».
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1 Vieilli. || Natif de… : « se dit des personnes en parlant de la ville, du lieu où elles ont pris naissance, et suppose ordinairement l'établissement fixe des parents, l'éducation, etc.; à la différence de Né, qui peut supposer seulement la naissance accidentelle » (Académie). || Il est natif de Marseille, de Provence. ⇒ Originaire. — ☑ Pop. ou par plais. Né natif. || Il est né natif de Marseille. — N. (1560). || Un natif de Saint-Malo. ⇒ Enfant (→ Exhaler, cit. 10). || Les natifs d'un pays. ⇒ Aborigène, autochtone, indigène, naturel; aussi habitant.
1 Je m'appelle Loyal, natif de Normandie (…)
Molière, Tartuffe, V, 4.
2 (1762; en parlant d'une qualité, d'un sentiment…). Qu'on a en naissant, par oppos. à ce qui est acquis, à ce qui sent l'effort. ⇒ Inné, naturel. || Majesté (→ Casque, cit. 3), répugnance native (→ Accaparement, cit. 3).
2 Elle avait une tournure italienne, de grands yeux noirs sous des sourcils bien arqués, une noblesse native, une grâce vraie.
Balzac, la Vendetta, Pl., t. I, p. 859.
3 La peur l'avait saisi, cette peur native des baudriers jaunes, cette peur du gibier devant le chasseur, de la souris devant le chat.
Maupassant, Contes du jour et de la nuit, « Le gueux ».
♦ Originel. || Il avait gardé son ancien jargon (cit. 3) briard dans toute sa pureté native.
3 Didact. (1762). || Métal natif, qui se trouve naturellement à l'état de pureté. ⇒ Brut. || Argent, cuivre, or natif. ⇒ Pépite.
4 (…) la conformation dite « native » d'une protéine globulaire est en outre stabilisée par un très grand nombre d'interactions non-covalentes.
Jacques Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 121.
♦ Ling. || Locuteur natif.
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CONTR. Étranger.
DÉR. Nativement, nativisme, nativiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.