Akademik

mythologie

mythologie [ mitɔlɔʒi ] n. f.
XIVe; bas lat. mythologia, gr. muthologia
1Ensemble des mythes (1o), des légendes propres à un peuple, à une civilisation, à une religion. Mythologie hindoue, grecque. Spécialt Mythologie de l'Antiquité gréco-romaine. Fables de la mythologie. Dieux, déesses, héros et demi-dieux de la mythologie ( panthéon) .
2Science, étude des mythes (1o), de leurs origines, de leur développement et de leur signification.
3(1959) Ensemble de mythes (5o) se rapportant à un même objet, un même thème, une même doctrine. Mythologie de la vedette. « le vin [en France] supporte une mythologie variée » (Barthes).

mythologie nom féminin (bas latin mythologia, du grec muthologia) Histoire fabuleuse des dieux, des demi-dieux, des héros de l'Antiquité païenne. Ensemble des mythes qui appartiennent à un peuple. Étude systématique des mythes. Ensemble de mythes créés autour d'un phénomène social, d'un thème, d'une doctrine : La mythologie de la vedette.mythologie (citations) nom féminin (bas latin mythologia, du grec muthologia) Roland Barthes Cherbourg 1915-Paris 1980 C'est l'un des traits constants de toute mythologie petite-bourgeoise, que cette impuissance à imaginer l'Autre. Mythologies Le Seuil Paul Nizan Tours 1905-Audruicq, Pas-de-Calais, 1940 Nous rejetons toute mythologie humaniste qui parle d'un homme abstrait et néglige les conditions réelles de sa vie […]. Pour une nouvelle culture Grasset

mythologie
n. f.
d1./d Ensemble des mythes propres à une civilisation, à un peuple, à une religion. La mythologie aztèque.
Spécial. Mythologie de l'Antiquité gréco-latine.
d2./d étude des mythes.

⇒MYTHOLOGIE, subst. fém.
A. — Étude, connaissance et explication des mythes, de leur signification. Mythologie ancienne, moderne; mythologie comparée:
1. Dommage que je n'aie point d'argent pour que tu me rejoignes ici et que nous visitions ensemble tous ces marbres en compagnie des professeurs de l'Université: à la chaire de mythologie tu retrouverais toutes ces dames d'Ovide; c'est ici qu'il y a des attitudes qui t'inspireraient des poses: draperies, profils de mains, tabourets, et tout cela contemporain de Périclès!
BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p.114.
B. — Ensemble des mythes propres à une civilisation, à un peuple, à une religion, à un thème, à un élément. Mythologie indienne; mythologie lunaire; mythologie du feu; (demi-)dieux de la mythologie; ancienne mythologie. La mythologie d'Hésiode paraît consister en 3 éléments: 1. Des allégories physiques, venues probablement d'Égypte; 2. La mythologie grecque proprement dit, c'est-à-dire le règne de Jupiter derrière lequel les allégories ci-dessus avaient été placées; 3. Des idées de morale parvenues dans la religion depuis Homère (CONSTANT, Journaux, 1804, p.62). Les créatures ne sont pas là pour nous nourrir et réjouir nos sens; toutes les mythologies primitives le savaient bien, qui leur donnaient une signification métaphorique; et, par là, elles justifiaient la création d'une manière bien plus profonde que ne le font les interprétations utilitaires. «La nature est une révélation de Dieu à l'homme...» (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.112):
2. ... toutes les religions sémitiques sont essentiellemnt monothéistes; cette race n'a jamais eu de mythologie développée. Toutes les religions indo-germaniques, au contraire, sont ou le panthéisme ou le dualisme, et possèdent un vaste développement mythologique ou symbolique.
RENAN, Avenir sc., 1890, p.285.
P. méton. Recueil de récits mythiques; ce qui représente des scènes de mythologie. Un peu de pâleur blême sur les cariatides des avant-scènes, sur les mythologies effacées du plafond, et sur le manche d'une contre-basse, émergeant au-dessus de la rampe, du noir profond de l'orchestre, voilà tout ce qu'on voit dans la salle vide (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p.64).
C. — Ensemble des croyances, des idées qui se rapportent à un même personnage ou à un même groupe ou aux mêmes aspirations collectives.
1. Ensemble des mythes attachés à un personnage, à un fait, ayant une réalité historique. J'avais quelque pressentiment de cette courte durée de la légende et de la mythologie napoléonienne (QUINET, Napoléon, 1836, p.138).
2. Ensemble des personnages d'une oeuvre, d'un auteur. Le Tuteur d'amour, par Gilles d'Aurigny, est un poème tout classique par la décence et la composition. Ici, la mythologie du Roman de la Rose semble avoir fait place à celle d'Anacréon (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.41):
3. Le Médecin volant, La Jalousie du barbouillé. Nous ne connaissons que les deux dernières farces, où il [Molière] commence à faire danser ses ballets clairs et faciles, à organiser sa mythologie de médecins, de cocus, de coquettes, de valets et de cuistres.
BRASILLACH, Corneille, 1938, p.352.
3. Ensemble des mythes, des aspirations collectives d'un groupe, d'une époque, de l'humanité. Il aimait à se rappeler les leçons d'Hypatie et les allégories ingénieuses qu'elle savait découvrir dans la mythologie des poètes, transformant ainsi les fables les plus absurdes, en graves paraboles, d'un sens profond et d'une haute moralité (MÉNARD, Rêv. païen, 1876, p.89):
4. Les civilisations germaniques laissent une plus large survivance à l'être instinctif, à toutes les magies et à toutes les mythologies dont il nourrit ses rêves; l'esprit y a moins de contour et plus d'intensité, l'approximation mystique y prévaut en toute matière sur les formes arrêtées, et de temps à autre une effervescence sacrée l'agite et le pousse furieusement au-delà de lui-même.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p.107.
REM. Mythologiade, subst. fém. Dans le domaine des Beaux-Arts, habitude, abus de la représentation de scènes mythologiques. En quoi peuvent nous toucher ces mythologiades appliquées à la vie moderne? (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.197).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1403 «ouvrages racontant des légendes héroïques ou divines» (CHRISTINE DE PISAN, Chemin de long estude ds BARB. Misc. 8, 416); 1694 «explication des fables» (Ac.); 1845-46 «étude scientifique des mythes» et «tout système de mythes propres à une civilisation» (BESCH.). Empr. au b. lat. mythologiae «mythe, mythologie», titre d'un livre de Fulgence (fin Ve s.), gr. «histoire ou étude des choses fabuleuses», «récit fabuleux, conte». Fréq. abs. littér.:416. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 692, b) 500; XXe s.: a) 523, b) 595.
DÉR. 1. Mythologiser, verbe trans. Rendre, sous la forme mythologique, un sentiment, une aspiration humaine, une question métaphysique. La pauvre Salammbô éprouve, à sa manière, le même sentiment de vague aspiration et d'accablant désir. L'auteur a seulement transposé avec beaucoup d'art, et mythologisé cette sourde plainte du coeur et des sens (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1862, p.56). []. 1re attest. 1580 (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, II, X, 410); de mythologie, suff. -iser, (cf. bas-lat. mythologizare). 2. Mythologisme, subst. masc. Système de pensée, d'interprétation, utilisant la mythologie. Le mythologisme, si dominant dans l'Inde, se montre à peine en Chine, et pourtant y est reconnaissable sur une échelle infiniment réduite. La philosophie, élément dominant des races indo-germaniques, semble complètement étrangère aux Sémites, et pourtant, en y regardant de près, on découvre aussi chez ces derniers non la chose même, mais le germe rudimentaire (RENAN, Avenir sc., 1890, p.179). []. 1re attest. 1823 (BOISTE); de mythologie, suff. -isme.
BBG. — QUEM. DDL t. 5.

mythologie [mitɔlɔʒi] n. f.
ÉTYM. XIVe, sens 2; bas lat. mythologia, grec muthologia, de mûthos (→ Mythe), et logia (→ -logie).
1 (1403). Didact. et cour. Ensemble des mythes (1.), des légendes propres à un peuple, à une civilisation, à une religion. Histoire (fabuleuse, mythique…). || Mythologie hindoue, perse, phénicienne. || Mythologie et philosophie grecques (→ Hellénisme, cit. 4). || Rôle du destin dans la mythologie gréco-latine. || Démons et génies des mythologies antiques. || Ases, elfes, ondins, valkyries de la mythologie scandinave ( Saga). || Sylphes et sylphides des mythologies celtique et germanique. || Satan, personnage de la mythologie chrétienne.La Mythologie primitive (1935), étude ethnographique de Lévy-Bruhl.
1 Grande est la différence (…) entre les mythologies des différents peuples. L'antiquité classique nous offre un exemple de cette opposition : la mythologie romaine est pauvre, celle des Grecs est surabondante. Les dieux de l'ancienne Rome coïncident avec la fonction dont ils sont investis et s'y trouvent, en quelque sorte, immobilisés. C'est à peine s'ils ont un corps, je veux dire une figure imaginable. C'est à peine s'ils sont des dieux. Au contraire, chaque dieu de la Grèce antique a sa physionomie, son caractère, son histoire.
H. Bergson, les Deux Sources de la morale et de la religion, p. 204.
1.1 Nous partirons d'un mythe, provenant d'une société, et nous l'analyserons en faisant d'abord appel au contexte ethnographique, puis à d'autres mythes de la même société. Élargissant progressivement l'enquête, nous passerons ensuite à des mythes originaires de sociétés voisines, non sans les avoir situés eux aussi dans leur contexte ethnographique particulier. De proche en proche, nous gagnerons des sociétés plus lointaines, mais toujours à la condition qu'entre les unes et les autres, des liens réels d'ordre historique ou géographique soient avérés ou puissent être raisonnablement postulés. On ne trouvera décrites, dans le présent ouvrage, que les premières étapes de cette longue excursion à travers les mythologies indigènes du Nouveau Monde, qui débute au cœur de l'Amérique tropicale et dont nous prévoyons déjà qu'elle nous entraînera jusque dans les régions septentrionales de l'Amérique du Nord.
Claude Lévi-Strauss, le Cru et le Cuit, p. 9.
Spécialt (plus cour.). Mythologie de l'Antiquité gréco-romaine. || Fables de la mythologie (→ Associer, cit. 25). || Dieux (cit. 16), déesses, héros et demi-dieux de la mythologie ( Olympe, panthéon). || Divinités chtoniennes, infernales ( Furie), marines ( Océanide, triton), champêtres ou rustiques ( Dryade, faune, hamadryade, hyade, naïade, napée, nymphe, oréade, satyre) de la mythologie. || Les morts dans la mythologie ( Élysée, enfer). || Personnification des vents dans la mythologie ( Zéphyr). || Les neuf Muses de la mythologie. || Monstres de la mythologie. Centaure, chimère, cyclope, griffon, harpie, hydre, minotaure, sirène, sphinx, titan. || Rites cultuels inspirés de la mythologie ( Bacchanale, et aussi bacchante, ménade). || Épisodes, thèmes allégoriques de la mythologie (→ Le tonneau des Danaïdes, la toile de Pénélope, le supplice de Tantale…).
2 On ne peut guère supposer que des hommes aussi sensibles que les anciens eussent manqué d'yeux pour voir la nature et de talent pour la peindre, si quelque cause puissante ne les avait aveuglés. Or cette cause était la mythologie, qui, peuplant l'univers d'élégants fantômes, ôtait à la création sa gravité, sa grandeur et sa solitude. Il a fallu que le christianisme vînt chasser ce peuple de faunes, de satyres et de nymphes pour rendre aux grottes leur silence, et aux bois leur rêverie.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, IV, I.
Didact. Ensemble de mythes (4.).
2.1 Mais ce retour aux sources participe fatalement de la mythologie de l'âge d'or, laquelle est en arrière.
A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 32.
2 Didact. Science, étude des mythes (1.), de leurs origines, de leur développement et de leur signification ( Mythographie). || Mythologie comparée. || Spécialiste en mythologie ( Mythologue).Par ext. (1868). Ouvrage qui traite de ce sujet. || Consulter une mythologie.
tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
3 (Mil. XXe). Ensemble de mythes (5.) se rapportant à un même objet, un même thème, une même doctrine. || Mythologie de la vedette, des soucoupes volantes… || Mythologies, titre d'un recueil d'articles de R. Barthes.
3 Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre (…) C'est une boisson-totem (…) comme tout totem vivace, le vin supporte une mythologie variée qui ne s'embarrasse pas des contradictions.
R. Barthes, Mythologies, p. 83.
DÉR. Mythologue.

Encyclopédie Universelle. 2012.