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moquerie

moquerie [ mɔkri ] n. f.
• 1272; de moquer
1Action, habitude de se moquer. ironie, raillerie. « La moquerie est souvent indigence d'esprit » (La Bruyère).
2Une, des moqueries : action, parole par laquelle on se moque. ⇒ impertinence, lazzi, persiflage, plaisanterie, quolibet, raillerie, sarcasme. « les moqueries reprenaient leur train et [...] Melchior était la risée de la ville » (R. Rolland).
⊗ CONTR. Admiration, flatterie, respect.

moquerie nom féminin Action ou habitude de se moquer : Être en butte à la moquerie de ses camarades. Action, parole par lesquelles on raille ; raillerie : Exciter les moqueries de son entourage.moquerie (citations) nom féminin Pierre Reverdy Narbonne 1889-Solesmes 1960 Esprit moqueur, petit esprit. La moquerie est la fiente de l'esprit critique. En vrac Éditions du Rochermoquerie (synonymes) nom féminin Action ou habitude de se moquer
Synonymes :
- raillerie
Action, parole par lesquelles on raille ; raillerie
Synonymes :
- brocard
- lazzi
- plaisanterie
- pointe
- quolibet
- sarcasme
- trait

moquerie
n. f.
d1./d Action de se moquer. être enclin à la moquerie.
d2./d Parole, action par laquelle on se moque. Accabler qqn de moqueries.

⇒MOQUERIE, subst. fém.
A.Au sing. Disposition habituelle à se moquer (de quelqu'un), à railler. Synon. gouaille (fam.), ironie, raillerie. La moquerie a cela de redoutable qu'elle rend ridicules ceux dont on se moque (ALAIN, Propos, 1913, p.159). V. aussi moqueur ex. 2:
1. — Ne vous moquez pas de moi! — Et pourquoi non, Monsieur Pasquier? Mon père dit toujours que la moquerie est un très précieux excitant, qu'elle nous force, mieux que le reproche, aux examens de conscience.
DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p.23.
SYNT. Moquerie et dédain/dérision; accent, air, esprit, expression, goût, lueurs, sourire, ton de moquerie.
B.P. méton., au sing. ou au plur. Action ou parole moqueuse. Synon. brocard, pointe, quolibet, sarcasme. L'amour-propre la retenait, et la crainte d'une moquerie (GONCOURT, Journal, 1853, p.120). C'était l'époque où je t'accablais de mes moqueries, où je m'acharnais à te mettre en contradiction avec tes principes (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.120):
2. Il fut terrible de moquerie, de taquineries de toutes sortes. — Moi, dit-il, je croyais que tu coucherais dans un confessionnal, cette nuit... (...) Pendant tout le dîner il trouva des plaisanteries de ce goût.
ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p.984.
SYNT. Moquerie(s) et brimades, huées, humiliations, injures, insultes, outrages; moquerie(s) et fanfaronnades, rires; être exposé, indifférent, insensible, sourd à la moquerie; être un objet, une occasion, un sujet de moquerie(s); provoquer, susciter la moquerie; les moqueries fusent; moquerie(s) affectueuse(s), amicale(s), cruelle(s), douce(s), tendre(s); moquerie(s) fine(s), franche(s), innocente(s), légère(s), lourde(s), sourde(s), spirituelle(s).
C.Vx. Chose absurde qui ne peut être prise en considération, au sérieux. Synon. absurdité, dérision, duperie, plaisanterie. Les hommes voulant avec sincérité la liberté des suffrages doivent (...) se réunir pour mettre fin à des scandales qui feroient de notre gouvernement représentatif, une véritable moquerie (CHATEAUBR., Polém., 1818-27, p.40). Le métier de poète est une moquerie; On ne vit pas ainsi d'oisive rêverie (POMMIER, Crâneries, 1842, p.18).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 «action, parole par laquelle on se moque» (ADENET LE ROI, Buevon de Conmarchis, éd. A. Henry, 884); 2. 1280 «action, habitude de se moquer d'autrui, raillerie» (Clef d'Amour, éd. A. Doutrepont, 1235); 3. 1280 «absurdité, chose que l'on ne peut considérer sérieusement» (ibid., 1320). Dér. de moquer; suff. -erie. Cf. en anc. fr. moquement «moquerie, raillerie» att. du début XIIIe s. (Comm. s. les Ps., Richel. 963, p.186b ds GDF.) à ca 1500 (Therence en franç, f°207d, Verard, ibid.) et moqueis «id.» 1225-30 (GUILLAUME DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 2079). Fréq. abs. littér.:483. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 742, b) 603; XXe s.: a) 678, b) 689.

moquerie [mɔkʀi] n. f.
ÉTYM. 1272; le sens 3 est antérieur; de (se) moquer.
1 (La moquerie). Habitude de se moquer; fait de se moquer. Ironie, raillerie (→ Gouaille, gouaillerie).Rare. || La moquerie de qqn (à l'égard de qqn) par qqn. || La moquerie de qqn, à l'adresse de qqn.Cour. (emploi absolu). || Digne de moquerie. Risible. || L'injure, l'injustice, la moquerie (→ Âme, cit. 60). || La moquerie et le dédain (→ Blessure, cit. 7). || « La moquerie est (cit. 37) souvent indigence d'esprit » (La Bruyère).
1 La moquerie est une des plus agréables et des plus dangereuses qualités de l'esprit : elle plaît toujours, quand elle est délicate; mais on craint toujours aussi ceux qui s'en servent trop souvent. La moquerie peut néanmoins être permise, quand elle n'est mêlée d'aucune malignité, et quand on y fait entrer les personnes mêmes dont on parle.
La Rochefoucauld, Réflexions diverses, 16.
2 (Fin XIIIe). || Une, des moqueries. Action, parole par laquelle on se moque. Affront, attaque, boîte (mise en), brocard (vx), dérision, gausserie (vx), impertinence, lazzi, nez (pied de), persiflage, plaisanterie, pointe, quolibet, raillerie, ricanement, satire. || Exciter les moqueries de la foule. Risée, spectacle (servir de). → Attaquer, cit. 35.
2 Il savait que, dès qu'il était sorti, les moqueries reprenaient leur train et que Melchior était la risée de la ville.
R. Rolland, Jean-Christophe, Le Matin, I, p. 132.
3 (Déb. XIIIe). Vx. Action, parole absurde qui ne mérite pas d'être prise au sérieux. Absurdité, plaisanterie.
3 Allez, encore un coup, c'est une moquerie,
Et votre lâcheté mérite qu'on en rie.
Molière, les Femmes savantes, II, 9.
CONTR. Admiration, flatterie, respect.

Encyclopédie Universelle. 2012.