1. brocard [ brɔkar ] n. m.
• 1740; lat. médiév. brocardus, altér. de Burchardus, nom latinisé du juriste Burckard
♦ Hist. du dr. Adage juridique. « on se servit du brocard : Le mort saisit le vif » (Planiol).
⊗ HOM. Brocart.
brocard 2. brocard [ brɔkar ] n. m.
♦ Vx Petit trait moqueur, raillerie (⇒ brocarder). S'exposer aux brocards.
⊗ CONTR. Flatterie, louange.
brocard 3. brocard [ brɔkar ] n. m. VAR. brocart
♦ Vén. Chevreuil mâle d'un an environ. Les broches d'un brocard. « la fougue d'un jeune brocard » (Tournier).
● brocard nom masculin (moyen fr. broquer, piquer, forme picarde de brocher) Littéraire. Moquerie, raillerie. ● brocard (difficultés) nom masculin (moyen fr. broquer, piquer, forme picarde de brocher) Sens Ne pas confondre ces deux mots. 1. Brocard (avec un d) a deux sens : moquerie blessante et chevreuil, cerf ou daim de moins d'un an, dont les bois (ou « broches ») ne sont pas ramifiés. 2. Brocart (avec un t) = étoffe de soie brochée d'or ou d'argent. ● brocard (homonymes) nom masculin (moyen fr. broquer, piquer, forme picarde de brocher) brocart nom masculin ● brocard (synonymes) nom masculin (moyen fr. broquer, piquer, forme picarde de brocher) Littéraire. Moquerie, raillerie.
Synonymes :
- adage
- boutade
- lazzi
- maxime
- moquerie
- quolibet
- sarcasme
- sentence
● brocard
nom masculin
(de broque, forme picarde de broche)
Chevreuil mâle à partir d'un an.
● brocard (homonymes)
nom masculin
(de broque, forme picarde de broche)
brocart
nom masculin
I.
⇒BROCARD1, subst. masc.
Gén. au plur. Railleries écrites ou orales souvent mordantes. Lancer, jeter, décocher des brocards; couvrir qqn de brocards :
• ... Tout le monde factice
Qu'ils fréquentent, rivaux de plume et de coulisse,
Est d'abord le sujet de leurs lazzis mordants;
...
Sans réponse pourtant ces venimeux discours
Et ces méchants brocards ne restent pas toujours :
Il arrive parfois qu'un homme de courage
Se lève et, l'arme en main, réprime leur verbiage
En leur flanquant sans art quelque coup bien planté
Qui remet les rieurs soudain du bon côté.
BARBIER, Satires, Nos raffinés, 1865, p. 110.
Prononc. et Orth. :[]. Homon. et homogr. brocard2; brocart. Étymol. et Hist. 1373-77 brocart (GACE DE LA BUIGNE, Roman des Déduis, éd. Ake Blomqvist, 2794); XVe s. brocard (Patelin, 533 dans GDF. Compl.). Dér. du m. fr. broquer « dire des paroles piquantes » attesté en 1440-42 (LEFRANC, Champ. des dam., Ars. 3121, f° 126b dans GDF., s.v. brochier), forme normanno-pic. de brocher; suff. augm. -ard (NYROP III, § 355, 3). Fréq. abs. littér. :29.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 315; t. 2 1972 [1925], p. 362. — SPARGO (J. W.). The Etymology and early evolution of brocard. Speculum. 1948, t. 23, pp. 472-476. — SPITZER (L.). Lat. médiév. brocard, fr. brocard. Mod. Lang. Notes 1955, t. 70, pp. 501-506.
II.
⇒BROCARD2, subst. masc.
VÉN. Chevreuil, daim ou cerf d'un an :
• Charles connaissait les invétérés [braconniers] (...). Tueurs aussi de faisans au brancher, alors que les oiseaux se perchent le soir pour dormir (...) Charles savait aussi se servir des appeaux (...) imiter les traîtres appels qui font venir, à portée de fusil, les broquarts croyant entendre le cri d'angoisse de la chevrette...
P. VIALAR, Le Fusil à deux coups, 1960, p. 152.
— Vieux brocard. Chevreuil qui a plus de deux ans. Les vieux brocards, toujours rusés, abordent le plus souvent le poste à bon vent (F. VIDRON, La chasse en plaine et au bois, 1945, p. 100).
Prononc. et Orth. :[]. La majorité des dict. admet brocard et broquart (cf. Lar. 19e, Lar. encyclop., LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965). Broquart est la seule forme enregistrée dans Ac. 1798-1878; elle est donnée à côté de brochard ds BESCH. 1845. Brocard est la seule forme enregistrée dans Ac. 1932 et DG. Noter également la var. brocart dans Lar. 20e, Pt Lar. 1906 et ROB. Homon. et homogr. brocard1, brocart. Étymol. et Hist. 1394 brocart (HARDOUIN, Tresor de Venerie, p. 23 dans GDF. Compl.). Dér. de broque, forme normanno-pic. de broche (v. notamment, MOISY; HÉRON; JOUANC.; PICOCHE, Un vocab. norm. d'autrefois; GRANGAGNAGE, Dict. étym. de la lang. wallonne, où brocard désigne une dent saillante, une défense de sanglier) pris au sens de « premier bois du chevreuil »; suff. -ard.
1. brocard [bʀɔkaʀ] n. m.
ÉTYM. 1470; lat. médiéval brocardus, altér. de Burchardus, nom latinisé du juriste Burckard.
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♦ Hist. du dr. Adage juridique. ⇒ Aphorisme, maxime.
0 Au XVIe siècle on se servit du brocard Le mort saisit le vif comme d'une arme pour lutter contre les prétentions fiscales des seigneurs.
M. Planiol, Traité de droit civil (10e éd.), t. III, p. 449.
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HOM. 2. Brocard, 3. brocard, brocart.
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2. brocard [bʀɔkaʀ] n. m.
ÉTYM. 1466; brocart, 1373; dér. du moy. franç. broquer « piquer », var. dial. de brocher.
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♦ Vx. (Souvent au plur.). Petit trait moqueur, raillerie. || Lancer, décocher, jeter des brocards à qqn. || S'exposer aux brocards.
1 On nous jette de tous côtés cent brocards à votre sujet (…)
Molière, l'Avare, III, 1.
2 (…) Votre honneur m'est cher, et je ne puis souffrir
Qu'aux brocards d'un chacun vous alliez vous offrir.
Molière, Tartuffe, II, 2.
3 Tous ces insolents railleurs, qui n'auraient pas eu assez de brocards pour la confession d'un pauvre moine, dite à haute voix (…) firent absolument la même chose (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
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CONTR. Compliment, flatterie, louange.
DÉR. Brocarder.
HOM. 1. Brocard, 3. brocard, 1. brocart.
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♦ Vén. Vieilli. « Bête fauve d'un an » (Littré). Mod. Chevreuil mâle d'un an environ. || Les broches (cit. 6) d'un brocard.
0 (…) une frise de chevreuils roux trottant à la lisière d'un bois, — brocarts, chevrettes et faons à la file (…)
M. Genevoix, Forêt voisine, p. 122.
♦ Vieux brocard : brocard de plus de deux ans.
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HOM. 1. Brocard, 2. brocard, 1. brocart.
Encyclopédie Universelle. 2012.