monosyllabe [ mɔnosi(l)lab ] adj. et n. m.
• 1521; lat. monosyllabus
♦ Qui n'a qu'une syllabe. ⇒ monosyllabique.
♢ N. m. Mot d'une syllabe. Loc. Répondre par monosyllabes (ex. oui, tiens ! Ah ?),sans former de phrase. « le cocher essaya de nouer la conversation, mais le voyageur ne répondait que par monosyllabes » (Hugo ).
⊗ CONTR. Polysyllabe.
● monosyllabe adjectif et nom masculin Qui n'a qu'une seule syllabe. Phrase réduite à un ou deux mots assez courts ; réponse brève. ● monosyllabe (citations) adjectif et nom masculin Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Le monosyllabe a une étrange capacité d'immensité : mer, nuit, jour, bien, mal, mort, oui, non, Dieu, etc. Fragments ● monosyllabe (difficultés) adjectif et nom masculin Prononciation [&ph97;&ph99;&ph98;&ph99;&ph103;&ph93;&ph96;&ph96;&ph85;&ph86;], avec le son s, comme dans syllabe. De même pour monosyllabique. ● monosyllabe (synonymes) adjectif et nom masculin Qui n'a qu'une seule syllabe.
Synonymes :
Contraires :
monosyllabe
adj. et n. m. GRAM Qui n'a qu'une syllabe.
|| n. m. Parler, répondre par monosyllabes, sans former de phrases.
⇒MONOSYLLABE, adj. et subst. masc.
Qui n'est constitué que d'une syllabe. Terme monosyllabe. Si l'on remonte à l'état primitif de toutes les langues, que trouvera-t-on à leur origine? Quelques cris plus ou moins articulés, que nous avons appellé interjections, quelques mots la plupart monosyllabes, formés le plus souvent par onomatopée et servant de noms (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p.117).
— Emploi subst. masc. Mot constitué d'une seule syllabe. Il flottait, incertain entre le oui et le non, et pesait ces deux monosyllabes décisifs dans la balance de la réflexion (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.41):
• 1. ...le nébuleux Mallarmé (...) professe qu'on ne doit pas commencer une phrase par un monosyllabe, disant: «Concevez-vous bien que ce rien, ces deux pauvres petites lettres, ne peuvent raisonnablement servir de fondation à un grande phrase, à une phrase immense?»
GONCOURT, Journal, 1875, p.1047.
♦Expr. Ne parler/ne répondre que par monosyllabes, ne placer que des monosyllabes. [Dans une conversation] Limiter sa participation à de brèves réponses. J'avais l'air de fort mauvaise humeur (...) aussi, lorsqu'il m'adressa la parole, je ne lui répondis que par monosyllabes. Malgré ce mauvais accueil de ma part, il continua, et proposa un dîner à ma mère (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p.44):
• 2. Gabrielle, pressée de questions, qui se succèdent sans qu'elle ait le temps d'achever ses réponses, et qui sent que le président ne lui fait point crédit, se trouble. Elle ne peut guère placer que des monosyllabes, répondre que par oui ou par non.
GIDE, Souv. Cour d'ass., 1913, p.660.
Prononc. et Orth.:[(l)ab]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1521 monosillaibe (FABRI, Art de Rhetorique, t.II, f°3 v° ds GDF. Compl.); 1690 respondre par monosyllabes (FUR.). B. Adj. 1529 (G. TORY, Champ Fleury, LIII, 60 v° ds HUG.). Empr. au lat. imp. monosyllabus, (empr. au gr. ) «formé d'une seule syllabe», adj. et emploi subst. au neutre. Fréq. abs. littér.:121.
DÉR. Monosyllabisme, subst. masc., ling. Caractère des langues monosyllabiques. Le monosyllabisme, l'agglomération, et la transformation proprement dite seraient des degrés successivement parcourus dans le perfectionnement de la parole (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.197). Les racines sémitiques (...) présentent un trait qui rappelle le monosyllabisme allemand, mais plus frappant: elles renferment toujours trois consonnes (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p.256). — [(l)]. — 1res attest. a) 1846 «manie de ceux qui ne parlent que par monosyllabes» (BESCH.), b) 1864 «caractère des mots à une seule syllabe» (RENOUVIER, loc. cit.), c) 1868 «état des langues qui n'ont que des monosyllabes pour racines» (LITTRÉ); de monosyllabe, suff. -isme.
BBG. — QUEM. DDL t.21.
ÉTYM. 1521, n. m.; lat. monosyllabus, grec monosullabos.
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♦ Qui n'a qu'une syllabe. || Mot, vers monosyllabe. ⇒ Monosyllabique.
♦ N. m. Mot d'une syllabe (→ Consonance, cit. 5). || « Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur » (Racine, Phèdre, IV, 2), vers formé de monosyllabes.
1 Tout idiome commençant aura été composé de monosyllabes, comme plus aisés à former et à retenir. Nous voyons en effet que les nations les plus anciennes, qui ont conservé quelque chose de leur premier langage, expriment encore par des monosyllabes les choses les plus familières et qui tombent le plus sous nos sens : presque tout le chinois est fondé encore aujourd'hui sur des monosyllabes.
Voltaire, Essai sur les mœurs, Introd., « Des sauvages ».
♦ ☑ Loc. (1558, in D. D. L.). Répondre par monosyllabes (par ex. : oui, non, tiens ! Ah ? Vous ?), sans former de phrases.
2 (…) le cocher essaya de nouer la conversation, mais le voyageur ne répondait que par monosyllabes.
Hugo, les Misérables, II, III, VI.
3 Alcide Jolivet parlait par phrases, Harry Blount répondait par monosyllabes.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 169-170.
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CONTR. Polysyllabe.
DÉR. Monosyllabique, monosyllabisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.