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mollement

mollement [ mɔlmɑ̃ ] adv.
XIIIe; de mol, mou
1Sans vigueur, sans énergie. faiblement. Travailler mollement, sans ardeur, sans empressement. Réclamer qqch. mollement, avec mollesse, sans conviction. ⇒ timidement.
2Avec douceur et lenteur, avec un abandon gracieux. doucement, indolemment, nonchalamment. Être étendu mollement sur un divan. Le fleuve coule mollement. lentement, paresseusement, tranquillement. « les vapeurs rampaient mollement dans les branchages » (Hugo).
⊗ CONTR. Durement, rudement; énergiquement, fermement.

mollement adverbe (ancien français mol, mou) Avec nonchalance, abandon : Mollement étendu sur un divan. Faiblement, sans conviction : Protester mollement. Avec tranquillité, lenteur : Fleuve qui coule mollement.mollement (synonymes) adverbe (ancien français mol, mou) Avec nonchalance, abandon
Synonymes :
- indolemment
- nonchalamment
- paresseusement
Faiblement, sans conviction
Synonymes :
- calmement
- doucement
- faiblement
- légèrement
Contraires :
- énergiquement
- fermement
Avec tranquillité, lenteur
Synonymes :
- paisiblement
- tranquillement

mollement
adv.
d1./d Avec mollesse. Couché mollement.
d2./d Sans vigueur, sans conviction. Se défendre mollement.

⇒MOLLEMENT, adv.
D'une manière molle.
A. — Avec lenteur, avec douceur.
1. [Dans le comportement ou l'attitude d'une pers.] Être couché, assis mollement. Elle se refourra dans le lit chaud, mollement, avec une paresse de chatte frileuse (ZOLA, Nana, 1880, p.1125). Et la foule lente passait mollement devant les baraques à la façon d'une pâte qui coule (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Père Amable, 1886, p.230):
1. «Pourvu que Paule ne soit pas encore rentrée!» se disait-elle le lendemain matin, tout en pédalant mollement à travers une forêt dont l'ombre mince atténuait à peine les fureurs du ciel.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.226.
2. [Dans le mouvement d'une chose] Des barques de pêche se balançaient mollement, et plus loin une grande carène gisait, à moitié recouverte par le flot (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p.137). Ce n'est rien qu'un berceau de sable fin, mais si profond, si doux, si mollement creusé pour le flanc (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p.101).
En partic., dans le domaine des sens. Une nuance d'aigue-marine d'une délicatesse inouïe teignait mollement toute la caverne (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.280).
B. — Faiblement, sans énergie ni détermination. Il le repoussa par deux fois, mais, dit-on, un peu mollement (MICHELET, Hist. romaine, t.2, 1831, p.282). La comtesse se défend mollement, parle du péril pour une femme de publier un livre (GONCOURT, Journal, 1894, p.597):
2. — Mais, madame, je vous ai prévenue qu'il ne fallait pas compter sur les gendarmes. — Vous me l'avez mal dit; vous me l'avez dit mollement, lourdement, flegmatiquement. Est-ce que je pouvais vous croire?
ABOUT, Roi mont., 1857, p.173.
C.Vieilli. En évitant tout effort et toute contrainte; en recherchant les agréments, le confort. Vivre mollement (Ac.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1175-80 «faiblement, sans vigueur, sans y mettre son énergie» (Renart, éd. M. Roques, IIIb, 4883); 2. fin XIIe s. «dans la douceur, confortablement» (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 100, 18 ds T.-L.). Dér. de mou, molle; suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér.:605. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 897, b) 992; XXe s.: a) 735, b)833.

mollement [mɔlmɑ̃] adv.
ÉTYM. XIIIe; de molle (fém. de mol, mou), et -ment.
D'une manière molle. Mou.
1 Sur un objet mou et confortable. || Il était mollement couché, allongé. || La tête s'enfonçait (cit. 33) mollement dans l'oreiller.
1 Leur berger, mollement étendu sous un hêtre,
Faisait des vers pour son Iris (…)
Florian, Fables, I, 3.
2 Madame Garain, le menton mollement assis sur sa poitrine, sommeillait (…)
France, le Lys rouge, III.
2 Avec douceur et lenteur, avec abandon. Doucement, indolemment, lentement, nonchalamment. || Fleuve qui coule mollement. Paresseusement, tranquillement. || La mer jetait mollement sa frange d'écume (→ Argenter, cit. 6). || Mollement balancé dans un hamac (cit. 4). || Femmes balançant (cit. 4 et 5) mollement le torse, leurs tailles nonchalantes, leurs hanches. || Un sourire relevait mollement le coin de sa bouche (cit. 5).
3 Un vent tiède remuait les bruyères, les vapeurs rampaient mollement dans les branchages (…)
Hugo, Quatre-vingt-treize, III, VII, VI.
4 Je vis près du rivage une barque légère
Se bercer mollement sur les flots argentés.
Nerval, Poésies diverses, « Mélodie irlandaise ».
3 Sans vigueur, sans énergie (par manque de décision, de volonté, de conviction). Faiblement. || Travailler mollement, sans ardeur, sans empressement ( Lâchement, vx). || Les artilleurs tiraient mollement, sachant les points inexpugnables (cit. 2). || L'assemblée réclama faiblement (cit. 1), mollement. Timidement. || Résister, refuser mollement, sans conviction (→ Indécision, cit. 1).
5 Les gardes du corps, comme pour l'acquit de leur conscience, parcouraient la foule des duellistes en disant mollement : — Allons, messieurs, de la modération.
A. de Vigny, Cinq-Mars, XIV.
6 Et il allongeait son bras et lui entourait la taille. Elle tâchait de se dégager mollement. Il la soutenait ainsi, en marchant.
Flaubert, Mme Bovary, II, IX.
7 (…) elle avait eu l'idée de lui faire fendre du bois (…) et, comme il besognait mollement, elle restait là, au fond du bûcher, à le couvrir d'injures.
Zola, la Terre, V, II.
4 Dans un confort excessif, d'une manière efféminée. || Vivre mollement. || Élever des enfants trop mollement. Délicatement (→ Dans du coton).
8 Et de l'art des plaisirs mollement occupés (…)
Chénier, Élégies, XIV, in Littré.
CONTR. Durement. — Brutalement, fortement, rudement. — Activement, ardemment, carrément, énergiquement, fermement, impétueusement, opiniâtrement, vivement. — Âprement.
DÉR. Mollo.

Encyclopédie Universelle. 2012.