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menteur

menteur, euse [ mɑ̃tɶr, øz ] n. et adj.
menteor 1176; de mentir
1Personne qui ment, a l'habitude de mentir. imposteur, mythomane. Un fieffé menteur, une sacrée menteuse. Quel menteur ! Menteur par vantardise. bluffeur, hâbleur, vantard.
2 Adj. Qui ment. 1. faux, hypocrite. « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux » (Musset).
(Choses) Mensonger, trompeur. Ces éloges « menteurs qui faussent la conscience publique » (Chateaubriand).
⊗ CONTR. 2. Franc, sincère, vrai.

menteur nom masculin Jeu de cartes dont le principe consiste à deviner si les annonces des adversaires sont vraies ou fausses. ● menteur, menteuse adjectif et nom Qui ment, qui a l'habitude de mentir. ● menteur, menteuse (citations) adjectif et nom Marcel Aymé Joigny 1902-Paris 1967 […] Une certaine espèce de menteurs dont chaque mensonge est un enchaînement d'authentiques accès de sincérité. Le Chemin des écoliers Gallimardmenteur, menteuse (expressions) adjectif et nom Antinomie, paradoxe du menteur, ou du Crétois, ensemble complet de propositions, dû à des sophistes grecs, traduisant, selon eux, une contradiction insoluble (en fait, décrivant l'autoréférence) et s'exprimant ainsi : « Tu dis que tu mens. Si c'est vrai, alors tu mens aussi en disant que tu mens, et il est donc faux que tu mentes. Mais si c'est faux, alors tu ne mens pas non plus en disant que tu mens, et il est donc vrai que tu mens. » ● menteur, menteuse adjectif Qui n'est pas ce qu'il paraît être ; qui n'est pas conforme à la vérité, qui induit en erreur : Une apparence menteuse.menteur, menteuse (synonymes) adjectif Qui n'est pas ce qu'il paraît être ; qui n'est pas...
Synonymes :
- fallacieux
- faux
- mensonger
- trompeur
Contraires :
- exact
- réel
- véridique
- vrai

menteur, euse
n. et adj.
d1./d n. Personne qui ment, qui a l'habitude de dire des mensonges.
d2./d adj. Qui ment habituellement. Un enfant menteur.
|| (Choses) Trompeur. Des propos menteurs.

⇒MENTEUR, -EUSE, adj. et subst.
A. — 1. (Personne) qui ment. Beau menteur, belle menteuse, menteur par omission. Pour l'argent, vous êtes une sacrée menteuse. Il y avait deux mille dollars en argent et vous m'avez parlé de deux cents et à lui de cinquante (CAMUS, Requiem, 1956, 2epart., 5e tabl., p. 888):
1. Je tiens ma franchise de mon grand-père Grane, le dentiste de Salt Lake City, celui qui fit rayer des grammaires américaines l'ignoble expression française: menteur comme un arracheur de dents.
GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 189.
2. Trompeur, qui induit en erreur. Affirmation, paix, photographie menteuse; espérances menteuses; récit menteur. Il causait avec son hôte et gardait extérieurement la froide apparence dont un guerrier ne peut se départir; mais derrière cet aspect menteur de son visage et de sa contenance, il rêvait (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 279). Les enfants dessinent souvent deux yeux sur un profil; et ce monstre qu'ils ont dessiné nous rappelle que l'apparence est menteuse, et qu'un homme a réellement deux yeux (ALAIN, Propos, 1923, p. 510).
B. Subst. fém., p. méton., arg. et pop., vieilli. La menteuse. La langue. Moi, je me suis barrée dans l'couloir, continua la fille, et Ménard a boni: «La Mina, mets-les vivement et retiens ta menteuse!» (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 16):
2. ... tout le long de la journée, pour faire la belle, elle tirait la langue. — Cache donc ta menteuse! lui criait sa mère. Et il fallait souvent que Coupeau s'en mêlât, tapant du point, gueulant avec des jurons: — Veux-tu bien rentrer ton chiffon rouge!
ZOLA, Assommoir, 1877, p. 709.
REM. 1. Menteresse, adj. et subst. fém., vieilli. Synon. de menteuse. Dormir est si doux, que ne mourons-nous! — Ah, la mort, ah, n'est-ce une menteresse? (MORÉAS, Pèlerin pass., 1891, p. 124). Catherine Sauve (...) avait prophétisé. Toutefois, l'évêque de Maguelonne sut de science certaine qu'elle était menteresse et sorcière (A. FRANCE, J. d'Arc., t. 1, 1908, p. 187). 2. Menteusement, adv. D'une manière menteuse. J'ai vu au plafond Luther enchaîné, dans une peinture menteusement prophétique (MICHELET, Journal, 1844, p. 561). On entendait maintenant, quand le directeur ou l'inspecteur lui faisaient une observation, sa parole prendre la note menteusement pleurarde d'une voix qui implore (E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p. 224). 3. Menteux, adj. et subst. masc. vieilli. Synon. de menteur. Avez-vous menti? — Non, pour ça non. Je ne sieus point menteux (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Confess. Th. Sabot, 1883, p. 42). On a dit que j'étais un voleur, que j'avais pris vos faisans en parquet. C'est des menteries. Et les menteux, ce sont ceux-là qui m'ont jeté la honte pour écarter la méfiance de leur tête (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 188).
Prononc. et Orth.: [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1130-40 subst. fém. menteresse «parjure, femme parjure» (WACE, Vie Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 170); b) 1306 adj. «faux, inventé, mensonger» (G. GUIART, Royaux lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 5636); menteresse en usage jusque début XVIIe s. (v.HUG.) et conservé dans certains parlers région. (v. FEW t. 6, 1, p. 748); 2. 1155 subst. masc. menteür «celui qui ment» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 2330); ca 1200 adj. mentëor (CHASTELAIN DE COUCI, Chansons, éd. A. Lerond, VII, 17); 3. 1594 menteuse (Satyre Menippée, 148 ds LITTRÉ); 4. 1827 arg. menteuse «langue» (GRANDVAL, Vice puni, p.104). Dér. de mentir; suff. -eur2; la forme a. fr. menterre (dont menteresse est le fém.) remonte peut-être à un lat. pop. mentitor (dér. de mentitus supin de mentiri) att. seulement tardivement (ca 1306 ds LATHAM), v. FEW t. 6, 1, p. 749. Fréq. abs. littér.: 895. Fréq. rel. littér.: .IXe s.: a) 817, b)865; XXe s.: a) 1816, b) 1552.

menteur, euse [mɑ̃tœʀ, øz] adj. et n.
ÉTYM. V. 1220, menteeur; menteür, v. 1155; de mentir.
1 Adj. (Personnes). Qui ment, qui a l'habitude de mentir. Faux, hypocrite. || Être menteur (→ Incommunicable, cit. 9). || Femme féline (cit. 3) et menteuse. || Il est menteur comme un arracheur de dents.Loc fam. || Menteur comme un soutien-gorge.
1 (…) qui ne se sent point assez ferme de mémoire, ne se doit pas mêler d'être menteur.
Montaigne, Essais, I, IX.
2 (…) je ne croyais pas la Madelon si menteuse et si perfide.
G. Sand, la Petite Fadette, XXIII.
2.1 On devrait dire menteur comme une épitaphe. Les épitaphes mentent certainement plus que les arracheurs de dents.
Rodolphe Töpffer, Voyages en zigzag, p. 47.
3 Tu sais, quand on a découvert qu'un ami est menteur ? De lui tout sonne faux, alors, même ses vérités (…)
Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, p. 25.
(Choses). Mensonger, trompeur. || Langage menteur de l'imposteur (cit. 3). || Éloges menteurs (→ Arrière, cit. 2). || L'amour de la gloire, passion menteuse (→ Gouffre, cit. 15).
4 Ô homme (…) voici ton histoire, telle que j'ai cru la lire, non dans les livres de tes semblables, qui sont menteurs, mais dans la nature, qui ne ment jamais.
Rousseau, De l'inégalité parmi les hommes.
5 (…) elle n'a point, comme nos femmes coquettes, ce regard menteur qui séduit quelquefois et nous trompe toujours.
Laclos, les Liaisons dangereuses, VI.
6 — Le proverbe « Monnaie fait tout » est bien menteur (…)
Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 461.
2 N. Personne qui ment, a l'habitude de mentir. Imposteur, mythomane. || Grand, hardi menteur (→ Escroc, cit. 1; 1. être, cit. 32). || Menteur effronté. || La plus intrépide (cit. 2) menteuse. || « Bretteurs et menteurs sans vergogne » (→ Cadet, cit. 5). || Croire un menteur. || Se faire le complice (cit. 1) des menteurs et des faussaires en taisant la vérité. || Menteur par vantardise ( Bluffeur, esbroufeur [fam.], hâbleur, vantard), pour amuser ( Blagueur), pour tromper ( Mystificateur), par hypocrisie ( Hypocrite).En apostrophe. || Menteur ! Ce n'est pas vrai ! || Sale menteur !Le Menteur, comédie de Corneille.Philos. || Le Menteur, paradoxe dû à Eubulide de Milet, dont la variante la plus connue (dite l'Épiménide) est : « Épiménide le Crétois dit que les Crétois mentent toujours; or il est Crétois : donc il ment. Donc les Crétois ne sont pas menteurs. Mais si les Crétois ne sont pas menteurs, Épiménide dit vrai, etc. » (Lalande, art. Épiménide).
7 Je disais vérité — Quand un menteur la dit,
En passant par sa bouche elle perd son crédit.
Corneille, le Menteur, III, 6.
8 Mais j'étais là, pour une fois, et je suis absolument sûr de ma mémoire. — Alors, M. Devrigny est un menteur ? Salavin haussa les épaules avec lassitude. — Non, pas un menteur. Un transfigurateur, peut-être.
G. Duhamel, Salavin, V, III.
Par ext. || « La popularité, cette grande menteuse » (→ Bercer, cit. 9, Hugo).
3 N. f. || Menteuse (argot) : langue.
9 (…) tout le long de la journée, pour faire la belle, elle tirait la langue. — Cache donc ta menteuse ! lui criait sa mère.
Zola, l'Assommoir, t. II, XI, p. 156.
10 Elle lèche son rose et fait claquer sa menteuse.
San-Antonio, Ne mangez pas la consigne, p. 108.
CONTR. Exact, franc, sincère, véridique, vrai.
DÉR. Menteusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.