menacer [ mənase ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1380; menacier XIIe; lat. pop. °minaciare, de minaciæ→ menace
1 ♦ Chercher à intimider par des menaces. Menacer qqn de mort, lui faire des menaces de mort. « Des décrets qui menaçaient de peines de prison les contrevenants » (Camus). Les terroristes ont menacé de tuer les otages. Le patron l'a menacé de le renvoyer. — Il les menaçait de son arme, avec un couteau, de la main. — Absolt « les gens timides menacent volontiers » (Montesquieu).
2 ♦ (Choses) Mettre en danger, constituer une menace pour (qqn). « L'idée qu'une guerre nous menace » (Martin du Gard). « La misère, la maladie, le deuil, tout ce qui menace chaque homme » (Suarès). — Ces épreuves menacent leur bonheur.
3 ♦ Présager, laisser craindre (quelque mal). Menacer ruine. — MENACER DE(et l'inf.). Le mur menace de s'écrouler. Son discours menace d'être long. ⇒ risquer. « Ses tempes menaçaient d'éclater » (Mac Orlan).
⊗ CONTR. Rassurer.
● menacer verbe transitif (latin populaire minaciare, de minacia, menace) Chercher à intimider quelqu'un en lui faisant craindre quelque chose, en usant de menaces : Menacer un employé de sanctions. Menacer quelqu'un d'un revolver. Constituer un sujet de crainte, un danger pour quelqu'un, quelque chose : Une nouvelle crise nous menace. Laisser craindre, laisser présager : Le conflit menace de s'étendre. La neige menace de tomber cette nuit. ● menacer (citations) verbe transitif (latin populaire minaciare, de minacia, menace) Théodore de Bèze Vézelay 1519-Genève 1605 Tel menace qui a grand peur. Comédie du pape malade ● menacer (difficultés) verbe transitif (latin populaire minaciare, de minacia, menace) Conjugaison Le c devient ç devant o et a : je menace, nous menaçons ; il menaça. ● menacer (expressions) verbe transitif (latin populaire minaciare, de minacia, menace) Menacer ruine, être dans un état de délabrement qui fait craindre une chute prochaine. ● menacer (synonymes) verbe transitif (latin populaire minaciare, de minacia, menace) Chercher à intimider quelqu'un en lui faisant craindre quelque chose, en...
Synonymes :
- braver
- défier
Laisser craindre, laisser présager
Synonymes :
- risquer
menacer
v. tr.
d1./d Chercher à intimider, à faire peur à (qqn). Il l'a menacé du bâton.
d2./d Représenter un danger, un risque imminent. Un grand péril nous menace.
— (Passif) être menacé d'apoplexie.
d3./d Laisser prévoir (qqch de fâcheux). Ce toit menace de s'écrouler.
|| Menacer ruine: être près de tomber en ruine.
— Absol. Le temps menace.
⇒MENACER, verbe
I. — Emploi abs.
A. — [La menace est le fait d'une pers. ou d'un animal]
1. Produire des menaces. Julie interrogea le museau roux, les perçants yeux bleus qui cessaient de se durcir et de menacer (COLETTE, Carneilhan, 1941, p. 213):
• 1. Et, dans le moment où je vais me moquer de ce chanteur, qui fait le penseur, j'aperçois qu'il est l'image très fidèle en cela du vrai roi, lequel ne saurait se tenir toujours, ni même longtemps, à menacer ou à défier...
ALAIN, Propos, 1929, p. 888.
2. [Le suj. désigne une pers.] Proférer des paroles sur un ton menaçant. Elle me court! menace Jady. Qu'elle me dise un mot! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 199).
B. — 1. [La menace provient d'une perturbation d'ordre atmosphérique, social, etc.] Faire peser une menace. L'émotion a gagné le général en chef. Des rapports de police lui ont appris tout à l'heure que là-haut dans les faubourgs, l'émeute menace, et que les tambours parcourent les rues, battant la générale, de Belleville à Montmartre (CÉARD, Soir. Médan, Saignée, 1880, p.152):
• 2. Mais ces châteaux, ces forêts, les yeux de mon esprit seuls pouvaient les voir dans la main gantée de la dame en fourrures, cousine du roi. Ceux de mon corps n'y distinguaient, les jours où le temps menaçait, qu'un parapluie dont la duchesse ne craignait pas de s'armer.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 31.
2. [La menace est inhérente à un objet de par sa forme, sa position, son usage, etc.] Tenir sous la menace. Et en effet nous voyons sur toute la surface du globe une action constante de tous les gouvernemens pour arrêter ou punir les attentats du crime: le glaive de la justice n'a point de fourreau; toujours il doit menacer ou frapper (MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p.45).
Rem. Dans ce sens, menacer entre volontiers, comme en témoigne l'ex. ci-dessus, dans un cont. métaphorique.
II. — Emploi trans.
A. — 1. Qqn menace qqn. Manifester à quelqu'un l'intention que l'on a de le contraindre par la force à faire quelque chose, d'avoir recours à la violence s'il n'obtempère pas. Antony: (...) vous êtes à moi, Adèle! (...) je vous veux, je vous aurai (...). Adèle: Calmez-vous malheureux! (...) vous me menacez! (...) vous menacez une femme (DUMAS père, Antony, 1831, II, 5, p. 189):
• 3. ... Ce prêtre, sans respect pour le saint tribunal,
T'aurait-il tout redit par peur ou par surprise,
Ah! de quel poids nouveau pèseraient ses aveux,
Et quel frisson plus grand courrait dans tes cheveux?
Des témoins? Il en est qu'on menace ou soudoie!
DIERX, Poèmes, 1864, p. 100.
2. [Complété de la constr. prép. par de + subst.]
a) [Le compl. indir. précise le contenu de la menace] Rodenbach nous explique l'annonce ce matin du journal, annonçant la collaboration de Mendès et de Silvestre. Ils auraient réclamé 200actions aux Simond, les menaçant d'un procès correctionnel (GONCOURT, Journal, 1895, p. 781):
• 4. Colomba improvisa, suivant l'usage du pays, une ballata devant le cadavre de son père, en présence de ses amis assemblés. Elle y exhala toute sa haine contre les Barricini et les accusa formellement de l'assassinat, les menaçant aussi de la vengeance de son frère.
MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 52.
b) [Le compl. indir. désigne ce par quoi s'exerce la menace] Songer à poignarder un homme qui le menaçait d'un coup de pistolet eût été folie, et sir Williams n'y songea point un instant (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.655). Il se moquait, il la menaçait amicalement du doigt (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1182). Zacharie menaçait du poing un cloutier wallon, trapu et flegmatique (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1265).
3. [Suivi de la constr. prép. par de + inf.] Il était bien en colère après cette dame, et il m'a menacé de me renvoyer si je lui donnais votre adresse (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 223). Mon maître a peur de Fatima. Elle l'a menacé de le tuer (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p. 241).
4. [Suivi de la subordination par que] Ils les menaçaient continuellement que, si on les voyait s'approcher de quelques religieuses pour leur donner ou recevoir d'elles quelque lettre ou quelque écrit, on les enverrait incontinent à Saint-Germain, où leur procès était tout fait, et où il n'y aurait plus qu'à les pendre (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 178).
B. — Qqn menace qqc. Faire courir à quelque chose le risque d'être détruit. Elle ne pouvait parler sans haine de cet homme qui menaçait sa jouissance (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 265):
• 5. DONA PROUHÈZE: Oui, Musique, je le sais, celui que ton coeur attend, je suis sûr qu'il ne peut pas te faire défaut. DONA MUSIQUE: Le vôtre n'attend-il plus personne? Mais qui oserait en menacer la paix quand il est sous la protection d'une telle beauté?
CLAUDEL, Soulier, 1944, 1re part., 1re journée, 9, p. 976.
C. — Qqc. menace qqn. Donner à quelqu'un des motifs de craindre. Elle tournait de côté et d'autre sa tête sur le coussin blanc, agitée, la bouche entr'ouverte, comme une femme que le plaisir menace (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 36):
• 6. Il soulevoit le poids de la justice qui, s'étant rassemblée toute entiere sur le tribunal redoutable du Très-haut, menaçoit l'homme coupable.
SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p. 53.
D. — Qqc. menace qqc. Mettre en danger. Peut-être, de même qu'il est autorisé à condamner la construction d'un édifice privé qui menace la sûreté publique (SAY, Écon. pol., 1832, p.312). Je hais la politique. Elle est cause que ce que j'aime est en danger, elle menace la liberté individuelle, elle menace le bonheur, elle dérange dans mon travail (GREEN, Journal, 1932, p. 87):
• 7. Le grand sujet de conversation entre mes parents, c'étaient les catastrophes qui menaçaient le monde: le péril rouge, le péril jaune, la barbarie, la décadence, la révolution, le bolchevisme...
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 103.
— Menacer le ciel. Atteindre une hauteur telle que le point culminant semble toucher le ciel. Tordues, cuites, recuites et menaçant le ciel, les poutrelles de l'Alpinic Railway prétendaient seules à quelque tragique (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 152).
— Menacer ruine. Présenter les signes extérieurs d'un écroulement prochain. Une maison, un mur menace ruine.
♦Au fig. Présenter, par sa fragilité, les signes d'une fin proche. Quand le droit n'a pour lui que d'être le droit, quand toute l'administration de justice menace ruine en la succession de ses différents organes, quand la conscience individuelle voit se dresser devant elle l'appareil formidable de l'État soutenu par l'inconscience des foules, alors tout s'agrandit, tout prend des proportions démesurées, et le combat se hausse jusqu'à la légendaire épopée où toute l'humanité comparaît (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.1).
III. — Emploi intrans.
A. — Qqn, qqc. menace de + subst. Présenter la menace, le risque de. Le coup de pointe à la cuisse menaçait d'un dépôt considérable (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 69). On finit par céder parce qu'il [M. de Chateaubriand] menaça de sa démission si on nommait Digeon qui était le choix de Villèle (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p. 115).
B. — 1. Qqn menace de + inf. Faire craindre que l'on puisse accomplir une action préjudiciable. Dans la loi ancienne, Dieu menaçoit de redemander le sang de l'homme aux bêtes même qui l'auroient dévoré (SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p.173). Et les Lorilleux menaçaient de déménager si leur chiffon de nièce amenait encore des hommes à son derrière, car ça devenait dégoûtant (ZOLA, Assommoir, 1877, p.725).
2. Qqc. menace de + inf. Faire courir, courir le risque de. Le village menaçait d'être définitivement aplati contre la falaise (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 896):
• 8. Être pris d'un amour stupide pour des arbustes, passer des heures à nettoyer avec un sécateur de vieux lierres de leurs brindilles mortes, à sarcler des plants de violettes, à leur composer des mélanges de terreau et de fumier, — cela au moment où les canons Krupp menacent de faire une ruine de ma maison et de mon jardin: c'est trop bête!
GONCOURT, Journal, 1870, p. 696.
Prononc. et Orth.:[], (il) menace []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1re moitié XIIe s. trans. «proférer des menaces à l'égard de quelqu'un» manachad eals [minavit eos] (Psautier Cambridge, 77, 52 ds T.-L.); manecier intrans. (ibid., 7, 11, ibid.); ca 1160 menacier (Enéas, 5986, ibid.); 1380 menacer (ROQUES t.2, 7534); b) ca 1135 menacier qqn de + inf. (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 1845: menacié... de la teste tranchier); 2. ca 1200 «(d'une chose) constituer une menace pour quelqu'un, lui faire courir un danger imminent» manecier trebuchement «menacer de tomber» (Dialogue Grégoire 9, 12 ds T.-L.); 1762 temps menaçant (J.-J. ROUSS., Lett. à Mme de Luxembourg ds LITTRÉ). D'un lat. pop. , (lui-même dér. de , v. menace) qui a supplanté le lat. class. minari au sens de menacer; minaciare se rencontre sous la forme manatiat pour minatur ds les Gloses de Reichenau, éd. Klein-Labhardt, n°220, p. 76; il se continue en part. dans le roum. ameninta, l'ital. minacciare, le cat. menassar, l'a. esp. et l'esp. amenazar et port. ameaçar et en gallo-rom. (v. FEW t. 6, 2, p. 100). Fréq. abs. littér.:4219. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5750, b) 5048; XXe s.: a) 5838, b)6819.
menacer [mənase] v. tr.
ÉTYM. V. 1380; menacier, XIIe; lat. pop. minaciare, de minaciae (→ Menace), qui a remplacé minari.
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1 Chercher à intimider, à effrayer (qqn) par des menaces. → Se faire craindre, faire peur; et, fig., montrer les dents, les griffes; → Gourmander, cit. 2. || Menacer qqn avec violence. — Menacer qqn de l'œil, de la main, d'une arme, le menacer à l'aide de…, avec… || Menacer qqn d'un couteau (→ Faire briller un couteau, une arme; → aussi fatalité, cit. 17; jalousie, cit. 21). — (V. 1131). || Menacer qqn de (qqch.), le lui faire craindre par la menace. || Décret qui menace les contrevenants de peines de prison (→ Interdiction, cit. 1). || La vengeance dont on les menace (→ Assurance, cit. 13; fureur, cit. 31). || Menacer qqn de mort, des pires châtiments. — Marmot (cit. 2) que sa mère menace du loup. — Menacer de (suivi d'un inf.). → Bruit, cit. 24; chamaillerie, cit. 1; envahir, cit. 1. || Menacer de rompre, au cours d'un marchandage, d'une discussion (cf. Mettre le marché en mains). — Vx. || Menacer que… (suivi du conditionnel ou du futur). || Il la menace qu'on dira à l'audience que… (→ Intimider, cit. 1, Mme de Sévigné).
1 Tous les Grecs m'ont déjà menacé de leurs armes (…)
Racine, Andromaque, I, 4.
2 Tous les gens timides menacent volontiers. C'est qu'ils sentent que les menaces feraient sur eux-mêmes une grande impression.
Montesquieu, Cahiers, p. 54.
3 Sur la route, les femmes entraînaient toutes celles qu'elles pouvaient rencontrer, menaçant celles qui ne viendraient pas de leur couper les cheveux.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, VIII.
4 (…) elle me menaçait, en riant, d'une badine à tête d'or qu'elle tenait à la main.
Nerval, les Filles du feu, « Octavie ».
5 (…) vous ne croirez pas qu'il faille sans cesse menacer de mort ces âmes moutonnières (les nouvelles recrues) pour les maintenir dans l'obéissance.
France, le Mannequin d'osier, Œ., t. XI, XI, p. 363.
♦ Absolt. || Il grondait, tempêtait, menaçait. ⇒ Aboyer, fulminer; cf. Montrer sa colère (→ Considérer, cit. 2; gronder, cit. 15; honte, cit. 24; imiter, cit. 1). — ☑ Prov. Tel menace qui tremble. — Par métaphore. || La mort frappe sans menacer, sans avertir (cit. 8).
6 (…) un terme de loyer à payer à un propriétaire avare qui menaçait au moindre retard.
A. de Musset, Nouvelles, « Deux maîtresses », IX.
7 Mais le Dieu de la Bible est un vieux Juif monomane, un fou furieux, qui passe son temps à gronder, menacer, hurler comme un loup enragé, délirer dans son nuage.
R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la maison, p. 997.
♦ (Avec un n. de chose pour complément). Vieux, poétique :
8 D'un sinistre avenir je menaçais ses jours.
Racine, Iphigénie, V, 6.
♦ Par ext. Avertir (qqn) qu'il doit craindre qqch. d'un autre. || Menacer qqn de (la colère de) Dieu.
9 (…) l'enfant dont le ciel vous menace (…)
Racine, Athalie, II, 6.
2 (Fin XIIe; sujet n. de chose). Mettre en danger, constituer une menace (2.) pour (qqn). ⇒ Assombrir (l'horizon), gronder. || Une guerre nous menace (→ Ancrer, cit. 8). || La mort qui nous menace à chaque instant (→ Inévitable, cit. 3). || La catastrophe qui le menace. ⇒ Attendre (cf. Pendre au nez). || Les périls qui menacent l'espèce, l'humanité. || Menacer de (et inf.). || La bourrasque menace de submerger la ville (→ Glacer, cit. 6). — Être menacé d'une maladie, par une maladie, risquer de l'attraper (→ Hygiéniste, cit. 2).
10 Songez-vous aux malheurs qui nous menacent tous ?
Racine, Iphigénie, I, 2.
11 La misère, la maladie, le deuil, tout ce qui menace chaque homme (…)
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », IV.
♦ Fig., poét. (Vx). || Menacer le ciel, les cieux : sembler toucher le ciel, par sa hauteur (→ Babel, cit. 2; front, cit. 24).
3 Menacer de… (et inf.) : présager, laisser craindre (quelque mal). || Ses tempes menaçaient d'éclater (cit. 4). || Ce mur menace de tomber, de s'écrouler.
12 La Discorde en ce lieu menace de s'accroître.
Boileau, le Lutrin, II.
♦ Son discours menace d'être long. ⇒ Risquer. — ☑ (1694). Loc. Menacer ruine : risquer de s'écrouler.
♦ (1888). Absolt. || L'orage, la pluie menace. ⇒ Menaçant (être). || Veiller au péril qui menace (cf. Veiller au grain).
13 Huit heures du soir. Les orages sourds qui menaçaient se sont dissipés on ne sait comment.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), III, II.
14 (…) après un coup d'œil au dehors, Croquebol déclara que le temps menaçait.
Courteline, le Train de 8 h 47, I, VII.
——————
menacé, ée p. p. adj.
♦ (1580). Qui court un danger. || Menacé de mort. — Par ext. || Pays menacé par un voisin plus puissant. — Absolt. || La Patrie menacée (→ 1. Ban, cit. 7).
15 (…) à plier sous des sacs plus lourds que des hommes, d'une grange inconnue vers l'autre, engueulés, menacés (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 37.
♦ Pays menacé de mort (→ Attendre, cit. 83). || Société menacée des pires maladies spirituelles (→ Chair, cit. 9). || Menacé de disparition prochaine (→ Éphémère, cit. 11). — Absolt. En danger. || Ses jours sont menacés. || Un œil perdu, l'autre très menacé (→ Bouillie, cit. 3). — Qui menace de disparaître, qui est compromis. ⇒ Fragile, incertain. || Bonheur menacé (→ Fragilité, cit. 6). || Accord instable et menacé (→ Équilibre, cit. 12). || Grâce (cit. 72), beauté menacée.
16 Ton amour taciturne et toujours menacé.
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « Maison du berger », III.
17 Une vie envahie de douceur est une vie intimement menacée.
Valéry, Variété, IV, p. 106.
18 (…) le silence est la seule sagesse des prisonniers : les insectes menacés essaient de se confondre avec les branches.
Malraux, l'Espoir, I, II, II, IX.
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CONTR. Rassurer.
DÉR. Menaçant.
Encyclopédie Universelle. 2012.