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massue

massue [ masy ] n. f.
maçueXIIe; lat. pop. °matteuca 2. masse
1Bâton à grosse tête noueuse, servant d'arme contondante. casse-tête, 2. masse. Massue hérissée de pointes de fer. La massue d'Hercule.
Loc. Coup de massue : événement imprévu provoquant une vive contrariété ou une impression d'accablement; se dit lorsqu'on a à payer un prix jugé excessif.
Appos. Des arguments massue, qui font sur l'interlocuteur l'effet d'un coup de massue, le laissent sans réplique. ⇒ choc (5o). Adj. Des « raisons massues » (Romains).
2Sc. nat. Partie aérienne de certains champignons; renflement terminal de certains organes (antennes, etc.) ressemblant à une massue.

massue nom féminin (latin populaire matteuca, de mattea, bâton) Bâton noueux qui servit d'arme contondante de l'Antiquité jusqu'au XVIe s. Renflement terminal de l'antenne de divers insectes. ● massue (expressions) nom féminin (latin populaire matteuca, de mattea, bâton) Argument massue, argument qui abasourdit le contradicteur. Coup de massue, événement imprévu, qui laisse anéanti ; vente à prix excessif.

massue
n. f.
d1./d Bâton noueux beaucoup plus gros à un bout qu'à l'autre et servant d'arme.
d2./d Fig. Coup de massue: coup brutal, décisif; catastrophe accablante.
|| (En appos.) Argument massue, décisif, qui laisse l'interlocuteur sans réplique.

⇒MASSUE, subst. fém.
A. — Bâton gros et court, dont l'un des bouts est fortement renflé et qui permet de frapper avec une grande violence, d'assommer. Les massues de pierre trouvées en France et dans le Nord de l'Europe affectent une forme sphérique ou ovoïde (J. DÉCHELETTE, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-rom., t. 1, 1914, p. 519).
En forme de massue, en massue. Qui présente une extrémité renflée. Le coecum éprouve un étranglement, puis il se renfle et est terminé en massue (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 503).
SPORTS. Instrument de gymnastique utilisé pour développer les muscles des poignets et des bras ou pour jongler. Harriot introduisit les massues en Angleterre puis en France. Triat, puis son élève Paz en perfectionnèrent l'emploi (Mémo-Sport, 1948 ds PETIOT 1982).
B.Au fig.
1. Ce qui constitue une arme. De quoi pourront-ils donc [les riches et les grands incrédules] se plaindre, lorsque d'autres incrédules, armés de la massue révolutionnaire, viendront s'emparer des fondations sacrées de leurs ancêtres (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p.197). La massue du coup de chaleur en écroula encore un dont la bouche s'ouvrait grande à vouloir mordre la fraîcheur (HAMP, Champagne, 1909, p.101).
2. Coup de massue. Ce qui provoque un choc, ce qui annihile les capacités de réaction d'une personne. Cette raison froide et calme comme celle d'un magistrat, brisée par le coup de massue de l'apoplexie (VIGNY, Journal poète, 1833, p.983). Elle expliqua catégoriquement au Polonais comme on pouvait en vingt-quatre heures le mettre pour le reste de ses jours en prison. Ce fut un coup de massue. Steinbock tomba dans une mélancolie noire et dans un mutisme absolu (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.67). Ces affirmations courtes, essoufflées, qu'il assenait en coups de massue (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.490).
Coup de massue. Addition, facturation très élevée. Synon. usuel coup de fusil.
3. Argument-massue. Argument qui laisse sans réplique, sans réponse. On ne sait que trop que l'argument-massue dont la critique se sert pour assommer Cézanne est son «impuissance à réaliser» (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.125).
Mot-massue. Les mots-massues dont il assommait les petites affectations d'enthousiasme de ses disciples (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.141).
Prononc. et Orth.:[masy]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Fin XIe s. maçug[u]e (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p.91)]; ca 1155 maçüe (WACE, Brut, 11488 ds T.-L.); av. 1615 fig. coups de massuë (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, 389). D'un lat. pop. matteuca (cf. l'istro-roumain [dial. roum. parlé en Istrie, v. P. BEC, Manuel pratique de philol. rom., t. 2, p.170] maciuca «masse, massue»), dér. de mattea (v.masse2 d'apr. festuca «masse pour enfoncer les pieux»). Fréq. abs. littér.:280. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 488, b) 666; XXe s.: a) 360, b) 199.

massue [masy] n. f.
ÉTYM. V. 1380; maçue, v. 1155; maçuage, maçuge, fin XIe; d'un lat. matteuca. → 2. Masse.
1 (Fin XIe). Bâton à grosse tête noueuse, servant d'arme contondante. Batte, casse-tête, 2. masse. || Massue hérissée de pointes de fer. || Massue plombée. || La massue d'Hercule. || Assommer quelqu'un d'un coup de massue (→ Affaisser, cit. 3). || Recevoir un coup de massue sur la tête (→ Flageoler, cit. 2).
1 Il fermait en sa dextre une dure massue.
De sauvage olivier, de toutes parts bossue
De nœuds, armée de clous (…)
Ronsard, Second livre des Hymnes, Pollux et Castor.
2 (…) cinq sauvages s'élancèrent sur nous d'une petite caverne et terrassèrent Peters d'un coup de massue.
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XXIV.
Par ext. Objet servant d'arme contondante.
3 L'autre m'assène joyeusement de gros coups de massue avec une bouteille de vin de Moselle, ou avec un de ces gros doubles-litres de Chianti, comme il y en a (…)
Henri Michaux, La nuit remue, p. 103.
Fig. Coup de massue : coup brutal, décisif, et, fam., événement accablant et imprévu, catastrophe.
4 (…) durant « ce printemps fiévreux » de Finkenstein, il s'assurait, avec son activité ordinaire, toutes les chances pour que le coup de massue fût assené aux troupes russes, — un Marengo, un Austerlitz, un Iéna, — dès qu'il prendrait fantaisie à celles-ci de lui présenter, de nouveau, la bataille.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, XXII.
5 La crise, nous avions beau l'annoncer, ça a été le coup de massue (…)
P. Nizan, le Cheval de Troie, I, I.
(V. 1930). Par appos. Des arguments massue, qui font sur l'interlocuteur l'effet d'un coup de massue, qui le laissent sans réplique.Si massue est considéré comme adj., il peut s'accorder :
6 De ces raisons, il y en avait dont il usa sans les développer, sans même les regarder de près; à la façon de raisons massues. Les raisons massues sont souvent aussi des raisons « croquemitaines ». L'esprit, qui au fond se méfie peut-être de leur valeur, évite de les examiner, précisément pour qu'elles restent efficaces.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XII, IV, p. 50.
2 a (1845, Bescherelle). Sc. nat. Par anal. de forme. Partie aérienne de certains champignons.(1902, Larousse). Renflement terminal de certains organes (antennes, etc.) ressemblant à une massue.
b Sports (gymnastique). Instrument servant à développer les muscles du poignet et du bras. 3. Mil.

Encyclopédie Universelle. 2012.