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gifle

gifle [ ʒifl ] n. f.
• 1807; « joue » XIIIe-XVIIe; mot du Nord-Est; frq. °kifel « mâchoire »
1Coup donné du plat ou du revers de la main sur la joue de qqn. soufflet; fam. baffe, beigne, calotte, 1. claque, giroflée (à cinq feuilles), arg. mandale, mornifle, 1. taloche, 2. tape, tarte. Donner, flanquer une gifle à qqn. Recevoir une gifle. Une paire de gifles : deux gifles données sur les deux joues par un va-et-vient de la main, du plat et du revers (cf. Aller et retour).
2Fig. Affront, humiliation. camouflet. « Ce jour-là, les Lengaigne l'emportaient, c'était une vraie gifle pour les Macqueron » (Zola).

gifle nom féminin (moyen haut allemand kifel, mâchoire, du francique kifel) Coup donné sur la joue avec le plat ou le revers de la main : Une paire de gifles. Coup de vent, projection d'eau, etc., qui fouette le visage : La pluie nous atteint d'une gifle froide. Blessure d'amour-propre, humiliation, affront, vexation : Il supporte mal la gifle de ce refus.gifle (difficultés) nom féminin (moyen haut allemand kifel, mâchoire, du francique kifel) Orthographe Avec un seul f, ainsi que gifler. ● gifle (synonymes) nom féminin (moyen haut allemand kifel, mâchoire, du francique kifel) Coup donné sur la joue avec le plat ou le...
Synonymes :
- baffe (populaire)
- beigne (populaire)
- calotte (familier)
- claque
- mornifle (vieux)
- soufflet (littéraire)
- taloche (familier)
- tape
- tarte (populaire)
Blessure d'amour-propre, humiliation, affront, vexation
Synonymes :
- affront
- avanie
- camouflet (littéraire)

gifle
n. f.
d1./d Coup donné sur la joue avec le plat ou le revers de la main. Donner une gifle. Syn. claque, soufflet.
d2./d Fig. Affront. Ce refus a été pour lui une gifle.

⇒GIFLE, subst. fém.
A. — Coup donné avec le plat ou le dos de la main sur la joue de quelqu'un. Synon. fam. ou pop. baffe, beigne, calotte, claque, mornifle, taloche, tarte; littér. soufflet. Donner, recevoir une gifle. Il abattit sa main, en une gifle retentissante, sur la joue du journaliste (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 180).
Paire de gifles. Gifle donnée sur chaque joue, du plat et du revers de la main. C'est du chantage. Une bonne paire de gifles, voilà ce qu'elle mériterait! (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 355).
Tête à gifles (fam.). Visage déplaisant et exaspérant de bêtise, de fatuité, à tel point qu'on voudrait le gifler. Synon. fam. tête à claques. Elle avait une tête à gifles. — Vous venez? lui dis-je en descendant de voiture (...). Dépêchez-vous, je suis pressé (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 154).
P. anal. Ce qui fouette brusquement le visage. Le vent tiède de la semaine sainte, lui soufflait quelques gifles de pluie (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 364).
B. — Au fig. Blessure d'amour-propre infligée à quelqu'un. Synon. affront, avanie, humiliation, insulte, offense, outrage, vexation. Trop de tempêtes internes, de souffrances, de crises de doute, de révoltes matées à la force du poignet, de gifles du sort, m'ont chiffonné le front, creusé entre les sourcils une ride profonde, tordu ces sourcils (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p. 29).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1223 giffe « joue » (G. DE COINCI, Ste Leocade, éd. E. Vilamo-Pentti, 1094); b) 1531 gifle « id. » (EST.); 2. 1808 gifle « soufflet » (HAUTEL). Mot d'orig. dial. (picard, wallon, v. FEW t. 16, p. 321a et b), de l'a. b. frq. kifel « mâchoire » (cf. m. h. all. kifel, all. Kiefer, de même sens). La forme secondaire gifle est due à l'infl. de mots tels que souffler, gonfler, joufflu, moufle. Le sens 2 est dû à la valeur péj. qu'avait le mot dès l'a. fr. (cf. aussi giffles « oreillons » ds Trév. 1743 et le nom propre Gifflart, proprement « hommes aux grosses joues », 1649, L. RICHER, L'Ovide bouffon, I, 39-40 ds QUEM. DDL t. 7). Fréq. abs. littér. : 415. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 24, b) 254; XXe s. : a) 1 420, b) 753. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 594. - REDARD (G.). Vox rom. 1955, t. 14, pp. 364-367. - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 398; t. 3 1972 [1930], p. 288.

gifle [ʒifl] n. f.
ÉTYM. 1807, certainement antérieur régionalement; métonymie de giffle « joue », 1531; giffe, v. 1220; au sens de « joue » du XIIIe au XVIIe; mot d'un parler du Nord-Est, du francique kifel « mâchoire ».
1 Coup donné du plat ou du revers de la main sur la joue de qqn. Soufflet; (fam.) baffe, beigne, beignet, calotte, claque, emplâtre, giroflée (à cinq feuilles), mornifle, pain, talmouse, taloche, tape, tarte, torgnole. || Donner, flanquer une gifle à qqn. || Tu mériterais une bonne gifle. → Sport, cit. 5. || Recevoir une gifle.(1872). || Une paire de gifles : deux gifles données sur les deux joues par un va-et-vient de la main, du plat et du revers. || Une averse de gifles.
1 (…) est-ce que vous m'avez en haine à ce point de me faire farouche mine pour quelques méchantes gifles et pugnalades distribuées en bonne guerre à je ne sais quels garçons et marmousets (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, VII, IV.
2 Et, comme Laure et Jules venaient de casser la cruche, il leur allongea une paire de gifles qui les fit hurler.
Zola, la Terre, V, I.
3 Maurice, qui était un homme d'action, croyait à la nécessité des châtiments corporels. Il la gifla, persuadé qu'une gifle fortifierait en elle le sentiment de la vérité.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, II.
4 (…) des gifles claquèrent, des coups de poings sonnèrent, des coiffures voltigèrent, le sang gicla d'un nez (…)
L. Pergaud, De Goupil à Margot, p. 211.
5 Il prodiguait à ses acteurs de légères tapes sur les joues, tapes qui, parfois, se risquaient jusqu'aux proportions de la gifle.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IX, II.
Loc. fam. Tête à gifles : visage déplaisant par un air de fatuité, d'entêtement, de bêtise. → Tête à claques. || C'est une véritable tête à gifles.
2 (1887, Zola). Fig. || Cet échec est une gifle pour lui. Affront, humiliation, vexation.
6 Ce jour-là, les Lengaigne l'emportaient, c'était une vraie gifle pour les Macqueron.
Zola, la Terre, IV, IV.
7 Était-ce vraiment le moment de me parler du coût de la vie, alors que je venais de perdre ma place ? Je vous assure que je reçus en plein visage, comme une gifle, la phrase de maman.
G. Duhamel, Salavin, I, III.
DÉR. Gifler.

Encyclopédie Universelle. 2012.