louper [ lupe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1835; de loup (6o)
♦ Fam.
1 ♦ Mal exécuter (un travail, une action). Ne pas réussir (qqch.). ⇒ manquer, rater. Élève qui loupe un examen. Acteur qui loupe son entrée. « Riton esquissa le même mouvement et le loupa » (Queneau).
2 ♦ Ne pouvoir prendre, laisser échapper. ⇒ manquer, rater. Tu vas louper ton train. Louper la commande, l'occasion. « faut pas louper son tour » ( Barbusse). — Loc. Il n'en loupe pas une : il a fait la gaffe, la bêtise qu'il ne fallait pas faire.
♢ Ne pas réussir à rencontrer. Je l'ai loupé à la gare. Pronom. (récipr.) Nous nous sommes loupés de peu.
3 ♦ Intrans. Rater. Ça n'a pas loupé, manqué.
● louper verbe transitif (de loup) Familier Ne pas réussir quelque chose, mal exécuter quelque chose, échouer à, dans quelque chose : Il a complètement loupé son examen. Ne pas atteindre l'objectif prévu et, en particulier, ne pas réussir à prendre un moyen de transport, à rencontrer quelqu'un, etc. : Je l'ai loupé de cinq minutes, il venait de partir. Passer à côté de quelque chose, ne pas pouvoir le saisir pour en profiter : Tu as loupé l'occasion de te taire. ● louper (expressions) verbe transitif (de loup) Familier Ne pas louper quelqu'un, ne pas manquer de le coincer, de l'attraper. Ne pas en louper une, faire systématiquement la gaffe, la bévue qu'il ne fallait pas faire. ● louper (homonymes) verbe transitif (de loup) Familier ● louper (synonymes) verbe transitif (de loup) Familier Ne pas réussir quelque chose, mal exécuter quelque chose, échouer à, dans...
Synonymes :
- rater
Ne pas atteindre l'objectif prévu et, en particulier, ne pas...
Synonymes :
- rater
Passer à côté de quelque chose, ne pas pouvoir le saisir...
Synonymes :
- rater
● louper
verbe intransitif
Familier
Ne pas réussir, échouer, rater : Tais-toi, tu vas tout faire louper.
● louper (expressions)
verbe intransitif
Familier
Ça n'a pas loupé, cela s'est produit comme il fallait s'y attendre.
● louper (homonymes)
verbe intransitif
Familier
louper
v.
d1./d v. tr. Fam. Rater. Louper un examen. Louper un train.
d2./d v. intr. (Guad.) Provoquer des enflures. Les feuilles de canne, ça loupe.
I.
⇒LOUPER1, verbe
Familier
I. — Emploi trans.
A. — Qqn loupe qqc. Ne pas réussir à exécuter correctement. Synon. manquer. Pour les lézardes des gros murs, elle s'était gourrée un petit peu, elle avait loupé son plâtre! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 581).
— Louper son coup. Échouer. [P. méton. du suj.] Nos avions ont loupé leur coup (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 587).
♦ Adj. Pour un coup loupé, dit-il, c'est un coup loupé! (H. BAZIN, Part du pauvre, 1954, p. 14).
B. — Qqn loupe qqc./qqn
1. Qqn loupe qqc. Ne pas réussir à profiter de, à saisir une occasion; ne pas arriver à temps pour. Caltons (...). On va louper le train de minuit trente (CARCO, Équipe, 1919, p. 89). C'était la troisième fois qu'il loupait un rendez-vous sans prévenir (BEAUVOIR, Invitée, 1943, p. 278).
— Expr. Louper le coche (cf. coche2 B 1), la commande (vieilli), l'occasion. Manquer quelque chose. Impossible d'avoir du feu. — La commande, elle est loupée, et là où j'ai pas réussi, personne réussira, dit Barque avec un orgueil que cent exploits justifient (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 150). On ne peut pas se tromper (...). C'est pas des routes nationales que je vous indique (...). Allez doucement pour ne pas louper la commande (GIONO, Eau vive, 1943, p. 305).
2. Qqn loupe qqn
a) Ne pas réussir à rencontrer, à voir. Vous l'avez loupé? Quoi? Depuis deux jours il est pas rentré. Et alors? Fallait attendre (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 69). Guetter son retour? (...) D'où? (...) avec la foule (...) j'avais toute chance de la louper (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 122).
b) Ne pas parvenir à ses fins avec (quelqu'un). Une troisième [femme] était guettée avec ardeur par les satyres (...). — La loupe pas, cria un amateur à Petit-Pouce (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 14). On ne peut pas me louper. Je ne suis pas en accent circonflexe, comme ces dames, moi. Je suis rondouillarde, je loge à cheval et en voiture. Mais peu d'hommes ont l'attelage qu'il faut (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 84).
— En partic. Ne pas réussir à blesser, à tuer. Ne loupe pas ton Boche, sans ça i ne nous loupera pas, lui! (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 313).
♦[P. anal. de l'obj.] Il ajuste son flingue (...) Il saute comme un dingue, Loupant l'oiseau (MARCUS, Quinze fables, 1947, p. 11).
II. — Emploi intrans. Qqc. loupe. Ne pas avoir de succès, ne pas aboutir au résultat escompté. Synon. pop. et vulg. foirer. J'ai repéré un trou d'obus (...). Si je vois que l'attaque loupe, je m'planque dedans (DORGELÈS, Croix bois, 1919, p. 90). Il trouve (...) qu'un crime raté, c'est presque aussi drôle qu'un suicide qui loupe (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 81).
— Emploi impers.
♦ C'est loupé. C'est manqué. Synon. pop. et vulg. ça a foiré. Soudain le ballon en l'air (...). Soudain lui qui s'envole; (...) et le claquement musical du cuir, comme le rire de la bête perfide, parce que c'est loupé, loupé, loupé (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 340).
♦ Ça n'a pas loupé. Il fallait s'y attendre. (Ds ESNAULT, Notes compl. Poilu, [1919] 1956 et Lar. Lang. fr.).
Prononc.:[lupe]. Étymol. et Hist. 1. 1856 pop. «mal exécuter un travail» louper la pièce [une pièce d'art] (d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 18, p. 141); cf. arg. des typographes (CARABELLI); 2. 1915 arg. des soldats louper l'assaut (d'apr. ESN.); 1919 (R. DORGELÈS, Croix de bois, p. 201: le coup est loupé); 3. 1915 «manquer à la suite d'un retard» louper la commande (d'apr. ESN.); 1916 (BARBUSSE, loc. cit.). Dér. de loup au sens de «malfaçon dans un travail»; dés. -er.
DÉR. Loupage, subst. masc. Action, fait de louper; p. méton., chose loupée, malfaçon. (Dict. XXe s.). — []. — 1re attest. 1920 «action de manquer un travail; chose manquée dans un travail» (BAUCHE), cf. arg. des typographes (CARABELLI, [Lang. typogr.]); de louper1, suff. -age.
II.
⇒LOUPER2, verbe intrans.
Arg., vx. Paresser, flâner. [Le balochard:] Pour louper, faut louper en chien. L'chien n' mont' pas dans les omnibus (RICHEPIN, Chans. gueux, 1881, p. 160).
Prononc. et Orth.:[lupe]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 «boire» (Hystore Job, éd. J. Gildea, 1403, 1412), attest. isolée; 1845 (BESCH.); 2. 1838 «flâner, rôder» (Chanson d'apr. LARCHEY, Excentr. lang., 1865, p. 192); 1845 «paresser» (BESCH.). Orig. incertaine. Peut-être dér. de l'a. fr. lope (v. loupe1); dés. -er. (FEW t. 5, p. 420b). Fréq. abs. littér.:13.
DÉR. 1. Loupeur, -euse, subst., arg., vx. Paresseux, flâneur, débauché. Les hommes d'ordre et de boutique ont entendu prononcer le nom de goguettier (...). Pour eux, c'est l'ouvrier imprévoyant et viveur (...) gaudrioleur et mauvaise tête. (...) ils savent, c'est-à-dire ils croient qu'il se nomme Loupeur ou Balochard (M. L.-A. BERTHAUD, Français peints par eux-mêmes, t. 4, Le Goguettier, 1841, p. 313). Porel est en ce moment de retour de Londres, où il a été étudier la machination, qui est en enfance chez nous et qui est exécutée par des loupeurs et des blagueurs, mais non par des machinistes travailleurs comme ceux de là-bas (GONCOURT, Journal, 1886, p. 595). Emploi adj. C'est [ce chien sauvage] le vagabond par excellence, plus loupeur que la loupe elle-même (RICHEPIN, Pavé, 1883, p. 239). — [], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1839 (DUPEUTY, VANDERBUCH, Balochard, I, XI ds QUEM. DDL t. 5); de louper2, suff. -eur2. 2. Loupiat, subst. masc., arg., vx, synon. supra dér. 1. Elle était bien plantée, avec un loupiat de mari (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 632). — [lupja]. — 1re attest. 1866 (DELVAU); de louper2, suff. -(i)at.
BBG. — QUEM. DDL t. 5 (s.v. loupeur). — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 301.
1. louper [lupe] v. intr.
ÉTYM. XIIIe, « se livrer à la boisson, manger goulûment »; sens argotique par ext., 1838; étym. incert., probablt de la structure onomatopéique lipp-, lapp- etc., de l'idée de « lèvres » à celle de « bruit de lèvres, action de manger ». → 2. Loupe.
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♦ Argot anc. Fainéanter, paresser (→ Blanquette, cit.).
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DÉR. 1. Loupe, 1. loupeur, loupiat.
HOM. Loupé, 2. louper.
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2. louper [lupe] v. tr.
ÉTYM. 1835, le Français moderne; de 1. loupe, le travail mal exécuté étant conçu comme « bosselé » (Guiraud), avec infl. de 1. louper, très antérieur.
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♦ Familier.
1 Mal exécuter (un travail, une action…). Ne pas réussir (qqch.). ⇒ Manquer, rater. || Acteur qui loupe son entrée. || J'ai peur d'avoir complètement loupé l'écrit de l'examen.
1 Il y avait des vies qui ressemblaient au baccalauréat : on devait remettre plusieurs copies et si on loupait la physique, on pouvait se rattraper avec les sciences nat. ou la philo.
Sartre, le Sursis, p. 266.
2 a (1915; compl. n. de chose). Ne pas pouvoir prendre, laisser échapper. ⇒ Manquer, rater. || Tu vas louper le bus. Fig. || Louper l'occasion, la commande… — ☑ Loc. Ne pas en louper une, faire la gaffe, la bêtise qu'il ne fallait pas faire.
2 Tu sais qu'à la compagnie faut pas louper son tour (de permission)…
H. Barbusse, le Feu, t. I, VIII.
b (Compl. n. de personne). Ne pas réussir à rencontrer. || Nous nous sommes loupés à la gare. || Tu l'as loupé de peu.
♦ Fig. || Les critiques ne l'ont pas loupé, l'ont atteint, accablé.
3 Intrans. || Ça n'a pas loupé, manqué.
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loupé, ée p. p. adj. ⇒ Loupé.
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CONTR. Attraper.
DÉR. Loupage, loupé, 2. loupeur.
HOM. 1. Louper; loupé.
Encyclopédie Universelle. 2012.