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locution

locution [ lɔkysjɔ̃ ] n. f.
XIVe « paroles »; lat. locutio, de loqui « parler »
1(1487) Vx Manière de s'exprimer, de parler ( élocution).
2(1680) Mod. Groupe de mots (syntagme ou phrase) fixé par la tradition, dont le sens est souvent métaphorique, figuré. expression, formule, idiome, 3. tour. Locution impropre, vicieuse. Locution sans traduction littérale dans une autre langue. idiotisme. Locution proverbiale. « Un joyeux auteur brouille les locutions toutes faites, dissociant leurs éléments pour les combiner ensuite de façon burlesque » (Caillois).
Spécialt Groupe de mots figé ayant une fonction grammaticale. Locution verbale, formée d'un verbe suivi d'un nom généralement sans article (ex. faire fi de); locution adverbiale, à valeur d'adverbe (ex. en vain, tout de suite); locution conjonctive, à valeur de conjonction (ex. à moins que, dès que, pour que); locution interjective, à valeur d'interjection (ex. Dis donc !); locution prépositive, à valeur de préposition (ex. auprès de, jusqu'à).

locution nom féminin (latin locutio, -onis, de loqui, parler) Tour de langue écrite ou parlée : Une locution toute faite. Groupe de mots figé ayant la valeur grammaticale et/ou sémantique d'un mot unique. (On distingue les locutions verbales [faire grâce], nominales [mise en jeu], adverbiales [tout de suite], prépositives[au-dessus de], conjonctives [pour que].) ● locution (synonymes) nom féminin (latin locutio, -onis, de loqui, parler) Tour de langue écrite ou parlée
Synonymes :
- expression
- formule
- tour
- tournure

locution
n. f.
d1./d Expression, forme de langage particulière ou fixée par la tradition. Locution vicieuse, impropre.
d2./d Groupe de mots formant une unité quant au sens ou à la fonction grammaticale. Locution verbale (ex. avoir faim). Locution adverbiale (ex. sans doute). Locution prépositive (ex. au-dessous de).

⇒LOCUTION, subst. fém.
A. — Vx. Façon de s'exprimer; élocution. Une nouvelle locution. Une locution élégante (Ac. 1835-1935).
B. — LINGUISTIQUE
1. Acte de parole du locuteur. La locution est à certains égards proche d'une simple actualisation des possibilités de la langue (...) indépendamment des actions qu'accomplit la parole (D.D.L. 1976).
2. Groupe de mots constituant un syntagme figé.
a) Groupe de mots pris souvent dans une acception figurée que l'usage a réunis pour former une sorte d'unité dont le sens ,,se définit comme sa capacité d'intégrer une unité de niveau supérieur`` (E. BENVENISTE, Problèmes de ling. gén., Paris, Gallimard, 1966, p. 127). Je vous reproche, comme langage, deux ou trois locutions toutes faites, telles que « rompre la glace » (FLAUB., Corresp., 1868, p. 392) :
Le lendemain, Robert venait présenter ses hommages à maman, et, quelques jours après, il revenait pour lui demander ma main. (Comme cette locution me paraît stupide!)...
GIDE, École femmes, 1929, p. 1261.
SYNT. Locution banale, consacrée, familière, impropre, populaire, proverbiale, savoureuse, sentencieuse, triviale, usuelle, vulgaire.
b) Groupe de mots ayant dans la phrase la valeur grammaticale d'un mot unique. Locution adjective, adverbiale, conjonctive, prépositionnelle, verbale.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1342 « élocution, parole » (Renart contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, I, p. 234, § 11); 2. 1680 « forme de langage particulière et formée de plusieurs termes » (RICH.). Empr. au lat. locutio « action de parler, manière de parler, expression », de loqui « parler ». Fréq. abs. littér. : 187. Bbg. MILITZ (H.M.). Zur gegenwärtigen Problematik der Phraseologie. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, n° 1, pp. 100-101. - ROHRER (C.). Definition of locutions verbales. Fr. R. 1967/68, t. 41, pp. 357-367.

locution [lɔkysjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1342, locucïon « paroles », lat. locutio, de loqui « parler ».
1 (1487). Vx. Manière de s'exprimer, de parler; façon de parler. Élocution. || Une locution rude (→ Ignorant, cit. 8).
2 (1680). Mod. Groupe de mots (syntagme ou phrase), fixé par la tradition. Expression, formule, tour. || Locution impropre, vicieuse. || Locution banale, consacrée, figée. || Locution sans traduction littérale acceptable dans d'autres langues. Idiotisme (gallicisme, anglicisme, germanisme, hispanisme, italianisme, etc.).
1 Parfois, avec les mots usuels ainsi déformés, et compliqués de mots d'argot pur, il (l'argot) compose des locutions pittoresques où l'on sent le mélange des deux éléments précédents, la création directe et la métaphore (…)
Hugo, les Misérables, IV, VII, II.
2 Pour peu qu' (…) on considère les formes et les habitudes présentes, on aperçoit promptement bien des locutions qui se disent et ne s'écrivent pas; bien des locutions qui s'écrivent, mais qui sont ou dépourvues d'autorité ou fautives.
Littré, Dict., Préface, p. III.
Ling. a Groupe de mots ayant une fonction grammaticale particulière. || Locution verbale, formée d'un verbe suivi d'un nom généralement sans article (ex. : prendre garde [1. garde, cit. 51], avoir l'air [2. air, cit. 25], avoir tort, tenir tête), ou d'un adjectif (avoir beau) ou d'un autre verbe (faire croire).Locution adverbiale, à valeur d'adverbe (en vain, tout de suite…). || Locution conjonctive, à valeur de conjonction (à moins que, dès que, pour que…). || Locution interjective, à valeur d'interjection (Dis donc !). || Locution prépositive, à valeur de préposition (auprès de, jusqu'à…).
3 L'abbé Grégoire, ancien évêque, ancien conventionnel, ancien sénateur, était passé dans la polémique royaliste à l'état « d'infâme Grégoire ». Cette locution que nous venons d'employer : passer à l'état de, était dénoncée comme néologisme par M. Royer-Collard.
Hugo, les Misérables, I, III, I.
4 Il devient tout à fait faux et contraire à une analyse véritable de considérer à part le verbe prendre, quand il entre dans des locutions qu'on a raison d'appeler toutes faites, attendu que le sujet parlant n'en assemble pas lui-même les éléments, mais qu'il les trouve tout agglutinées par un long et lent travail qui les a composées pour donner à l'ensemble un sens unique.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 4.
5 Ces locutions (verbales) se reconnaissent à ce double signe : — a) elles sont composées d'un verbe et d'un nom, qui sont étroitement unis, qui font bloc; — b) ce composé est théoriquement réductible, il équivaut pour le sens à un verbe simple : avoir faim… avoir soin… faire tort… prendre froid…; que ce verbe simple existe ou non, il est aisément concevable.
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, no 80.
6 (…) ce que les dictionnaires appellent « locutions adverbiales, conjonctives, prépositionnelles » sont plutôt des mots complexes (des adverbes, des conjonctions…) comme les composés « lexicalisés » que sont pied d'alouette ou point de vue.
Alain Rey, Introd., in Rey et Chantreau, Dict. des expressions et locutions, p. VI.
b « Unité fonctionnelle plus longue que le mot graphique, appartenant au code de la langue (devant être apprise) en tant que forme stable et soumise aux règles syntactiques de manière à assumer la fonction d'intégrant » (Alain Rey, in Travaux de linguistique et de littérature, XI, 1).REM. Locution, dans cet emploi, inclut le sens b et le sens usuel ci-dessus. — Locution envisagée dans son originalité sémantique, expressive. Expression. || Caractère métaphorique, rhétorique, de nombreuses locutions (locutions figurées). || Locution formée d'un syntagme nominal, verbal. || Locution phrase. || Locution proverbiale : locution-phrase dont le contenu est un proverbe (envisagée comme une forme intangible).
REM. Le mot locution est abrégé en loc. dans ce dictionnaire (loc. adv. : locution adverbiale; loc. fig. : locution figurée, etc.).

Encyclopédie Universelle. 2012.