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léthargie

léthargie [ letarʒi ] n. f.
lithargie XIIIe; bas lat. d'o. gr. lethargia
1État pathologique caractérisé par un sommeil profond et prolongé dans lequel les fonctions de la vie semblent suspendues. sommeil; catalepsie, 1. mort (apparente), torpeur. Tomber en léthargie. Sortir de sa léthargie. Léthargie hypnotique. hypnose.
2(1652) État d'abattement profond. apathie, atonie, prostration, torpeur. « ces temps où la poésie dramatique était en complète léthargie » (Henriot).
⊗ CONTR. Activité, vitalité.

léthargie nom féminin (bas latin lethargia, du grec lêthargia) État pathologique de sommeil profond et prolongé, sans fièvre ni infection, caractérisé par le fait que le malade est susceptible de parler quand on le réveille mais oublie ses propos et se rendort promptement. État de torpeur, d'apathie et d'extrême affaiblissement. Diminution considérable de l'activité de quelque chose : Tirer un secteur industriel de sa léthargie.léthargie (synonymes) nom féminin (bas latin lethargia, du grec lêthargia) Diminution considérable de l'activité de quelque chose
Synonymes :
- apathie
- atonie
- engourdissement
- inertie
- langueur
- marasme
- prostration
- somnolence
Contraires :
- activité
- animation
- exaltation
- vitalité

léthargie
n. f.
d1./d Sommeil pathologique profond et continu dans lequel les fonctions vitales sont très ralenties. Tomber en léthargie.
d2./d Fig. état de torpeur. Tirer qqn de sa léthargie.

⇒LÉTHARGIE, subst. fém.
A. — MÉD. État pathologique de sommeil profond et prolongé ou de mort apparente, caractérisé par une résolution musculaire presque complète et un affaiblissement des fonctions de la vie végétative. Être dans un état de léthargie; sortir d'une profonde léthargie. La sensibilité subsiste dans (...) les léthargies, (...) quoiqu'elle ne se manifeste alors par aucun acte précis qui la constate (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 74). Céluta ne donnoit aucun signe de vie; la profonde léthargie dans laquelle elle étoit plongée, ressembloit absolument à la mort (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 370) :
1. ... elle ne pouvait s'arracher de la mort. Une impuissance de cadavre la tenait rigide. Ses sensations ressemblaient à celles d'un homme tombé en léthargie qu'on enterrerait et qui, bâillonné par les liens de sa chair, entendrait sur sa tête le bruit sourd des pelletées de sable.
ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 179.
Léthargie hypnotique ou p. ell. du déterm. léthargie. ,,Phase du sommeil apparent dans l'hypnose`` (Méd. Biol. t. 2 1971). J.-M. Charcot (...) fit devant l'Académie des Sciences une communication sur les états nerveux déterminés par l'hypnose chez les hystériques : léthargie, catalepsie, somnambulisme (Hist. de la sc., 1957, p. 1695).
Rem. Méd. Biol. t. 2 1971 note que la léthargie était autrefois fréquemment diagnostiquée, mais que depuis le début du XXe siècle, on ne la rencontre plus ,,en dehors des états d'hypersomnie par maladie organique (encéphalite léthargique endémique, etc.)``.
B. — P. anal. Léthargie, demi-léthargie, semi-léthargie. Sommeil des animaux hibernants. Synon. hibernation. Les animaux (...) que l'hiver met en léthargie, ne respirent point, ou presque point (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 303) :
2. ... Nyctalette s'éveillait du long sommeil hiémal consécutif à une interminable errance par la solitude froide de ses galeries. Une tiédeur caressait sa peau, la glaise était plus molle et la joie nerveuse qui secouait de sa demi-léthargie son corps amaigri lui disait que la vie normale, longtemps interrompue, allait reprendre avec cette chaleur.
PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 77.
[En parlant de la terre, de la nature] L'hiver (...) La terre en léthargie se fait moins tyrannique, les semences attendent l'heure dans le mystère du monde minéral (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 195). J'ai vu le cimetière de Blidah (...) s'emplir de roses (...). J'y venais en convalescent et sentais, comme en moi, la nature entière se réveiller enfin de sa léthargie de l'hiver (GIDE, Feuillets d'automne, 1949, p. 1083).
C. — Au fig. Assoupissement, engourdissement, torpeur.
1. [En parlant d'une pers., d'un groupe humain] La léthargie d'une nation où il n'y a pas d'opinion publique se communique à son gouvernement, quoi qu'il fasse. N'ayant pu la tenir éveillée, il finit par s'endormir avec elle (CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p. 232). Napoléon tira tous les esprits de cette léthargie romanesque où, d'abord, le roman de Werther et, ensuite, plusieurs productions françaises, au nombre desquelles il faut mettre René, les avaient plongés (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 477) :
3. Tous les documents administratifs qui se rapportent à cette époque de notre histoire [la première moitié du XVIIIe siècle] (...) dénotent, en effet, dans la société, une sorte de léthargie. Le gouvernement ne fait guère que tourner dans le cercle des vieilles routines sans rien créer de nouveau; les villes ne font presque aucun effort pour rendre la condition de leurs habitants plus commode et plus saine; les particuliers même ne se livrent à aucune entreprise considérable.
TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 270.
2. [En parlant d'une activité] Des guerres de clans paralysèrent pour de longues années la navigation dans les ports farghiens [du Farghestan]; de son côté, celle d'Orsenna entrait lentement en léthargie : ses vaisseaux désertèrent un à un une mer secondaire où le trafic tarissait insensiblement (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 14).
REM. Léthargiser, verbe trans., hapax. Il [Saint Jean de la Croix] veut que l'on éteigne son imagination, qu'on la léthargise de telle sorte qu'elle ne puisse plus former d'images, que l'on claquemure ses sens, que l'on anéantise ses facultés (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 142).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. méd. litargie (Simples médecines, éd. P. Dorveaux, § 101); 1538 léthargie (J. CANAPPE, 13e 1. de la méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. 18, p. 271); 2. 1652 fig. « torpeur, nonchalance » (GUEZ DE BALZAC, Socrate chrétien, Discours 8e ds Œuvres, éd. 1665 t. 2, p. 238); 3. 1805 « sommeil des animaux hibernants » (CUVIER, loc. cit.). Empr. au b. lat. lethargia « léthargie » et celui-ci au gr. « id. », dér. de « léthargique; oublieux ». Fréq. abs. littér. : 153.

léthargie [letaʀʒi] n. f.
ÉTYM. XIIIe, lithargie; bas lat. lethargia, du grec lethargia.
1 État pathologique caractérisé par un sommeil profond et prolongé dans lequel les fonctions de la vie semblent suspendues. Catalepsie, mort (apparente), torpeur. || Tomber, retomber en léthargie. || Sortir de sa léthargie. || Un mélange (cit. 8) alcoolisé qui produit des léthargies terribles. || Attaque d'épilepsie (cit. 2) suivie de léthargie. || La léthargie, manifestation de l'hystérie (cit. 2). || Léthargie hypnotique ( Hypnose). || Insensibilité d'un sujet en état de léthargie.
1 Il passait les jours et les nuits dans une continuelle léthargie, les yeux bien ouverts, le pouls bien battant, mais sans parler, sans manger, sans bouger, paraissant quelquefois entendre, mais ne répondant jamais, pas même par signe, et du reste sans agitation, sans douleur, sans fièvre et restant là comme s'il eût été mort.
Rousseau, les Confessions, VIII.
2 Il était debout, immobile, mais il n'avait pas l'air assuré sur ses jambes. Il faisait penser à un opéré qui sort de léthargie; à un mort, qu'on vient de tirer du néant.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 71.
2 (1819). Hibernation. || Les marmottes passent l'hiver en état de léthargie (→ Hiberner, cit. 1).
3 (…) Nyctalette (une taupe) s'éveillait du long sommeil hiémal (…) la joie nerveuse qui secouait de sa demi-léthargie son corps amaigri lui disait que la vie normale, longtemps interrompue, allait reprendre avec cette chaleur.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, p. 67.
3 (1652, Guez de Balzac). État d'abattement profond. Apathie, assoupissement, atonie, engourdissement, nonchalance, prostration, torpeur. || Léthargie de l'âme (→ Esprit, cit. 4). || Arracher qqn à sa léthargie. Inaction.(Collectivités; choses). || Pays, nation en léthargie, dans une profonde léthargie. || La léthargie des activités intellectuelles, culturelles.
4 Lorsqu'une grande nation, après avoir vieilli dans l'erreur et dans l'insouciance, lasse enfin de malheurs et d'oppression, se réveille de cette longue léthargie (…)
André Chénier, Avis au peuple français, Œ., Pl., p. 199.
5 En 1820, la marquise sortit de sa léthargie, parut à la cour, dans les fêtes et reçut chez elle.
Balzac, l'Interdiction, Pl., t. III, p. 42.
6 (…) dans ces temps où la poésie dramatique était en complète léthargie.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 318.
CONTR. Activité, excitation, fermentation, vitalité.

Encyclopédie Universelle. 2012.