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interruption

interruption [ ɛ̃terypsjɔ̃ ] n. f.
XIVe; lat. imp. interruptio
1Action d'interrompre; état de ce qui est interrompu. arrêt, cessation, discontinuation (cf. Solution de continuité). Interruption d'un travail. pause, suspension. Interruption des communications, du courant. coupure, 2. panne. Interruption momentanée de l'image. Interruption dans un spectacle ( entracte) . Sans interruption : sans arrêt, d'affilée. ⇒ consécutivement. Travailler sans interruption. Se succéder sans interruption. Ce bruit « s'approchait lentement, sans halte, sans interruption » (Hugo). Loc. Interruption volontaire de grossesse (I. V. G.). avortement. Dr. Arrêt du cours de la prescription. Inform. Suspension momentanée et volontaire du déroulement d'un programme.
Moment pendant lequel qqch. est interrompu. Une courte interruption.
2(XVIIe) Action d'interrompre une personne qui parle; paroles qui interrompent. Vives interruptions sur les bancs de l'opposition.
⊗ CONTR. Reprise, rétablissement. Continuation.

interruption nom féminin (latin interruptio, -onis) Fait pour quelque chose de s'interrompre, d'être interrompu ; temps pendant lequel quelque chose est interrompu : Aucune interruption dans le planning n'est possible. Action de couper la parole à quelqu'un ; apostrophe, paroles lancées au milieu d'un discours : Les interruptions fusèrent de toutes parts. Droit Cessation d'une situation juridique avant qu'elle ait produit ses effets légaux. Informatique Suspension provisoire de l'exécution d'un programme au profit d'un autre. ● interruption (expressions) nom féminin (latin interruptio, -onis) Sans interruption, de façon continue, sans arrêt : Parler sans interruption. Interruption de prescription, incident qui arrête le cours du délai et anéantit rétroactivement, pour une nouvelle prescription, le temps déjà écoulé. Interruption d'un circuit, résultat de l'ouverture d'un circuit. Interruption volontaire de grossesse (I.V.G.), interruption provoquée, de propos délibéré, d'une grossesse avant la période de viabilité fœtale, c'est-à-dire dans les six premiers mois. (La loi du 31 décembre 1979 autorise l'I.V.G. lorsqu'elle est pratiquée avant la fin de la 10e semaine sur une femme enceinte que son état place dans une situation de détresse, ou pour un motif thérapeutique. Avec la loi du 4 juillet 2001, le délai légal de l'I.V.G. est porté de 10 à 12 semaines.) ● interruption (synonymes) nom féminin (latin interruptio, -onis) Fait pour quelque chose de s'interrompre, d'être interrompu ; temps pendant lequel...
Synonymes :
- arrêt
- cessation
- coupure
- discontinuité
- halte
- intermittence
- panne
- pause
- relâche
- répit
- suspension
Contraires :
- continuation
- continuité
- poursuite
- prolongement
- reprise
- rétablissement

interruption
n. f.
d1./d Action d'interrompre; résultat de cette action.
Loc. adv. Sans interruption: d'affilée. Conduire trois heures sans interruption.
d2./d Paroles, cris destinés à interrompre. Un orateur troublé par d'incessantes interruptions.

⇒INTERRUPTION, subst. fém.
A. — Action d'interrompre (quelque chose); état de ce qui est interrompu. Synon. arrêt, coupure, pause, suspension; anton. continuation, reprise, rétablissement.
1. [Dans l'espace] Interruption de la circulation, des communications. Un peu au nord-est, grâce à l'interruption des hauteurs, nous avons entrevu la baie de Cancale (M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p. 157). Le wagon tapait durement sur la voie, et, mal suspendu, tressautait à chaque interruption du rail (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 159).
2. [Dans le temps] Les deux petites Cadeau sont nourries à la cantine dix jours de suite; puis interruption : censément elles vont déjeuner à la maison (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 187). Je viens d'achever la première partie (...) : sauf d'infimes interruptions : téléphones, lettres, déjeuner, j'y ai travaillé depuis l'arrivée de Laurence à 9 h 15 (DU BOS, Journal, 1928, p. 122) :
1. Je me souviens d'une course en voiture que nous fîmes, à Fécamp. Je me promettais beaucoup de joie d'un peu de temps passé seul avec elle; mais elle ne consentit à cette interruption de ses menues occupations journalières que si nous emmenions aussi les deux bonnes « à qui cette promenade fera plus de plaisir encore qu'à moi », disait-elle.
GIDE, Et nunc manet, 1951, p. 1138.
SYNT. Moment d'interruption; suite d'interruptions; interruption du cours d'une chose, d'une entreprise, d'un travail; interruption des études, des hostilités; interruption de courant, de programme, de séance; interruption de x heures, jours; x heures d'interruption; brève, longue interruption; reprendre un travail après une interruption; causer une interruption.
Spécialement
DR. Interruption de prescription. Arrêt du cours d'une prescription. (Ds LEMEUNIER 1969, Jur. 1974). Interruption civile (provenant d'un fait civil). ,,L'interruption peut provenir (...) d'un fait civil (poursuite exercée par le propriétaire, reconnaissance volontaire par le possesseur)`` (BARR. 1974). Interruption naturelle. Il y a interruption naturelle, lorsque le possesseur est privé, pendant plus d'un an, de la jouissance de la chose, soit par l'ancien propriétaire, soit même par un tiers (Code civil, 1804, art. 2243, p. 410). Interruption de l'instance. ,,Arrêt du déroulement d'un procès par suite du décès d'une des parties`` (BARR. 1974).
MÉD., p. euphém. Interruption de grossesse, interruption volontaire de grossesse (abrév. I.V.G.). Synon. de avortement. Avoir évincé du centre d'interruption volontaire de grossesse les personnes qu'il ne jugeait pas assez incitatives à l'avortement (La Croix, 13 juin 1980, p. 9, col. 1).
SC. POL. Interruption de session. ,,Ajournement de séance de l'Assemblée nationale supérieur à huit jours francs`` (Lar. encyclop.). La durée totale des interruptions de la session ne peut excéder quatre mois. Sont considérés comme interruption de session les ajournements de séance supérieurs à dix jours (Doc. hist. contemp., 1946, p. 184). Les délais sont suspendus en cas d'interruption de session et peuvent être prolongés par l'Assemblée Nationale (sur la demande du Conseil de la République en général) (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 485).
Sans interruption, loc. adv. Sans arrêt. Synon. continuellement, continûment, d'affilée. Continuer, couler, parler, se poursuivre, travailler sans interruption; magasin ouvert sans interruption (de telle heure à telle heure). De gros nuages noirs venant du nord apportèrent la neige, qui tomba sans interruption pendant toute la soirée et toute la nuit (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 118) :
2. ... si les révolutions et les guerres qui se sont succédé sans interruption depuis quarante ans n'étaient venues montrer à tous que la révolution industrielle et le nouvel esprit scientifique n'étaient pas en eux-mêmes suffisants pour mettre fin aux malheurs de l'humanité.
FOURASTIÉ, Gd espoir du XXe s., 1969, p. 339.
Plus rare. [Dans l'espace] Sans discontinuité, sans coupure. Cette chaîne de montagnes s'étend sans interruption d'une extrémité à l'autre de l'île.
B. — Action d'interrompre (une personne qui parle). Faire une interruption. Ici il y eut interruption, mais étouffée par les chut de tout le monde (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 378). Je pensais que, peut-être, instruit de la situation, vous pourriez... Il s'attendait à une interruption indignée; il n'en vint aucune et il dut poursuivre (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 210).
P. méton. Cris, paroles qui interrompent. Véhémente, vive interruption; de fréquentes interruptions. M. de Charlus (...) de la même manière que les bons orateurs à la Chambre, ne répondait jamais à une interruption et feignait de ne pas l'avoir entendue (PROUST, Sodome, 1922, p. 957). Philippe, à la suite de ses interruptions, avait été mis à la porte de la salle (ARLAND, Ordre, 1929, p. 132) :
3. ... il m'est impossible de ne pas dire avec quelle horreur profonde j'ai entendu les injures accumulées ici contre des hommes que je respecte. (Applaudissements à droite. Bruit et interruptions [it. ds le texte] à gauche et à l'extrême-gauche).
BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1906, p. 183.
Prononc. et Orth. : [] ou [-]. MART. Comment prononce 1913, p. 297 [--]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1281 « ce qui interrompt le cours de qqc. » spéc. dr. « fait qui trouble ds la jouissance d'un droit » (La Rochelle, 363, 15 d'apr. Cl. Diekamp ds Z. fr. Spr. Lit. t. 84, 1974, p. 341 : aveient tenu e espleité les chouses dessus dites por plusorz anz... sanz iterrupcion); 1671 (POMEY : un discours fait sans interruption. Interruption d'un homme qui parle). Empr. au b. lat. interruptio « interruption, discontinuation; interruption de l'usucapion (droit) ». Fréq. abs. littér. : 703. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 191, b) 897; XXe s. : a) 975, b) 906.

interruption [ɛ̃tɛʀypsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe, « ce qui trouble dans la jouissance d'un droit »; iterrupcion, même sens, 1281; lat. impérial interruptio « interruption, discontinuation; interruption (de l'usucapion); réticence (rhét.) », du lat. class. interruptum, supin de interrumpere. → Interrompre.
1 (XVIe). Action d'interrompre; état de ce qui est interrompu. Arrêt, cessation, coupure, discontinuation, discontinuité, halte. || L'interruption de qqch. par qqn, du travail par qqn, par un signal, par un événement… || L'interruption d'un travail (par la personne qui l'effectue). || Interruption d'un travail, d'une entreprise, du cours d'une chose. Pause, suspension; relâche; vacances (→ Chômage, cit. 1; hacher, cit. 16). || Interruption entre deux événements qui se suivent. Hiatus, intermittence, interstice (vx), intervalle, rupture, saut (fig.), solution (de continuité). || Moment d'interruption (→ Hébreu, cit. 1). || Il ne supporte pas les interruptions dans son travail. Dérangement. || Interruption des communications. Interception. || Interruption du courant. Coupure, panne. || Interruption de la douleur ( Rémission, répit), des hostilités par l'armistice, la trêve. || Interruption dans un spectacle ( Entracte, intermède). || Il y a plusieurs interruptions dans ce message, ce manuscrit. Lacune, vide. || Interruption dans un raisonnement, le fil d'un discours. Incohérence. || Interruptions dans un air de musique. Silence, syncope; aussi 2. break.Reprendre une entreprise, un travail, après une interruption ( Renouer; reprise).
1 C'est, dit-on, un obstacle à la perfection de l'amour et une interruption de son exercice, que de réfléchir sur l'amour et sur sa durée (…)
Bossuet, État d'oraison, V, XXXII.
2 L'interruption du commerce désespère tout le monde.
Voltaire, Lettre à d'Alembert, 218, 10 août 1767.
3 On ne peut voir nulle part une image aussi frappante de l'interruption subite de la vie.
Mme de Staël, Corinne, XI, IV.
4 (…) votre frère a l'ennui de son immobilité… de la malheureuse interruption de ses exercices (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, LXXII.
5 Ce qui le séparait de son ami, non, ce n'était pas cette mésentente superficielle qu'une longue interruption d'amitié suffisait à expliquer (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 297.
Loc. Interruption volontaire de grossesse (I. V. G.). Avortement.
(XVIIe). Sans interruption : sans s'arrêter, s'interrompre. Affilée (d'), consécutivement, permanence (en), suite (de), traite (d'une seule), toujours (→ Façon, cit. 29; fêter, cit. 1; garder, cit. 72; halle, cit. 5; incubation, cit. 1). || Travailler sans interruption, avec assiduité. Arrache-pied (d'), arrêt (sans), débrider (sans). || Succession, série sans interruption. Continu. || Se succéder sans interruption (→ 2. Cingler, cit. 7).
6 (…) il y avait près de mille ans qu'ils l'avaient reçue et observée (cette loi) sans interruption.
Pascal, Pensées, IX, 619.
7 Ce bruit, d'abord faible, puis précis, puis lourd et sonore, s'approchait lentement, sans halte, sans interruption, avec une continuité tranquille et terrible.
Hugo, les Misérables, IV, XIV, I.
(XIVe; → ci-dessus). Dr. Arrêt du cours de la prescription.
Techn., inform. Suspension automatique de l'exécution d'un programme, suivie d'un programme d'analyse des causes d'une anomalie. || Interruption programme, comportant une demande de supervision.
2 (XVIIe). Action d'interrompre une personne qui parle. || L'interruption de qqn par qqn, par une quinte de toux.
(Une, des interruptions). Paroles qui interrompent qqn, sont destinées à l'interrompre (→ Improvisateur, cit. 3). || Véhémente, violente interruption. || Les interruptions se multiplièrent pendant tout son discours, toute la séance. || Vives interruptions à gauche, sur les bancs de l'opposition…
8 (…) encore aujourd'hui, dans nos Chambres de cinq à six cents députés, les interruptions sont incessantes et le bourdonnement continu (…)
Taine, les Origines de la France contemporaine, II, t. III, p. 171.
9 Prezel avait fait une objection que Mithoerg n'avait pas entendue. Diverses interruptions fusèrent. Des discussions privées provoquèrent des déplacements dans le groupe.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 118.
CONTR. Reprise, rétablissement. — Achèvement, continuation, déroulement, progression; assiduité.

Encyclopédie Universelle. 2012.