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halle

halle [ 'al ] n. f.
• 1213; frq. °halla hall
1Vaste emplacement couvert où se tient un marché; grand bâtiment public qui abrite un marché, un commerce en gros de marchandises. marché; hangar, magasin. Halle aux vins, au blé.
Par ext. Grand bâtiment sommaire. Une « sorte de halle close servant tout à la fois de bibliothèque, de réfectoire et de dortoir » (Tharaud). Concert donné dans une vaste halle. La halle de La Villette. Région. (Suisse) Halle de gymnastique : gymnase.
2Plur. LES HALLES : emplacement, bâtiment où se tient le marché central de denrées alimentaires d'une ville. Les Halles de Rungis. Restaurateur qui s'approvisionne aux halles. Le personnel des halles. marchand; commissionnaire (1o), 1. facteur, mandataire. Les forts des halles. Le carreau des Halles. Péj. Anciennt Le langage des halles : la langue populaire, la langue verte.

halle
n. f.
d1./d Lieu public, le plus souvent fermé et couvert, où se tient un marché, un commerce en gros de marchandises. La halle au poisson.
d2./d (Plur.) Bâtiment, endroit réservé au marché principal des produits alimentaires d'une ville.
d3./d (Suisse) Grand bâtiment.
Grande salle.
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halle
v. d'Allemagne (Saxe-Anhalt); 232 620 hab. Centre culturel (université fondée en 1694) et industriel. Mines de lignite, de sel et de potasse à proximité.

⇒HALLE, subst. fém.
A. — Au sing.
1. Vaste emplacement couvert où se tient un marché. Les gens de la halle; le quartier de la halle.
En partic. [Avec un compl. subst.] Grand bâtiment où se tient un commerce de gros. Halle au blé, aux draps, aux huîtres, aux poissons. Le trajet prenait vingt minutes au moins, par le quartier de l'École Polytechnique et la Halle aux Vins (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 299) :
1. Lazare, robuste gaillard, taillé en hercule, s'était fait déchargeur à la halle au beurre, afin de gagner quelque argent...
MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 203.
Rem. Cet emploi au sing. est vieilli, sauf comme toponyme pour désigner des bâtiments anciens; le mot prend, dans ce cas, gén. une majuscule. Place de la Halle.
2. P. ext. Grande salle vide ou meublée de façon rudimentaire. Synon. hall. Le concert avait lieu dans une vaste halle, occupée par dix ou douze rangées de tables de café (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 386) :
2. Quant à ma chambre en elle-même, c'est une grande halle meublée de quatre vastes lits, avec une immense cheminée en menuiserie...
HUGO, Rhin, 1842, p. 36.
Région. (Suisse)
Salle dans laquelle se pratique un sport. Halle de tennis, de sport. Les travaux du Centre sportif (...) débuteront au printemps par la construction des abris de la protection civile, de la piscine couverte et des halles de gymnastique (Le Pays, Porrentruy, 8 oct. 1976, p. 13).
Halle de(s) fête(s). Synon. de salle des fêtes. En construisant une halle des fêtes, Yverdon va faire d'une pierre deux coups : elle réalisera une salle polyvalente, très attendue par de nombreux milieux, et se dotera par la même occasion d'une nouvelle attraction (24 heures, Lausanne, 15-16 janv. 1977, p. 21).
B. — Au plur. Vaste emplacement couvert où se tient le principal marché des denrées alimentaires d'une ville. Les halles, c'est-à-dire un toit de tuiles supporté par une vingtaine de poteaux, occupent à elles seules la moitié environ de la grande place d'Yonville (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 82).
[Le plus souvent avec une majuscule et en emploi abs.] Halles (centrales). Vaste marché de Paris dont les bâtiments occupaient un quartier du 1er arrondissement de la capitale (et aujourd'hui transféré à Rungis). Carreau, fort des Halles; mandataire aux Halles. Il a conçu le diable en habit noir, montrant au saint homme notre Paris nocturne et le transportant dans les Halles, qui regorgent de volailles (A. FRANCE, Vie littér., t. 2, 1890, p. 216). Il n'est ni tour Eiffel, ni Halles Centrales, ni Sacré-Cœur, à lui [le Palais de Justice] comparable comme grandiose (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Souv. et prom., 1896, p. 155) :
3. Tout ce vieux quartier des halles, qui est comme une ville dans la ville, que traversent les rues Saint-Denis et Saint-Martin, où se croisent mille ruelles.
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 352.
P. méton. Quartier des Halles. Manger une soupe à l'oignon aux Halles. Elle accepta d'abord de venir souper aux Halles quand son service serait fini (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Ermite, 1886, p. 1056).
C. — Loc. à valeur adj., vx. [Souvent avec une majuscule] De la halle, des halles.
1. Dame de la halle, des halles. Marchande des Halles centrales de Paris. Une vieille femme mise, comme je vous le disais, en marchande de marée qui a des rentes, avec des pendeloques aux oreilles, et sous le costume d'une riche dame de la halle (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 647). Les dames de la Halle nourrissaient des sentiments royalistes (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 66).
2. Péjoratif
a) Femme de la halle, des halles. Femme du peuple au parler souvent cru. Synon. harengère, poissarde. On eût dit une sibylle sous la palatine d'une femme de la halle (E. DE GONCOURT, Elisa, 1877, p. 819). V. harengère ex.
b) Langage de la halle, des halles. Langage cru et grossier. Je n'aime pas à entendre sur la scène le langage des halles (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 327).
REM. Hallier, subst. masc., vx. Gardien d'une halle; marchand qui vend aux halles. (Dict. XIXe s., ROB., Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [al] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1213 hale « vaste emplacement couvert où se tient le marché » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 734, 31); b) ca 1260 hales plur. (E. BOILEAU, Métiers, éd. G. B. Depping, XVII, p. 321); 2. a) 1595 (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, p. 208 : mots ... qui servent aux hales à Paris); b) 1669-74 langage des halles (BOILEAU, Art poétique, chant I, vers 84). De l'a. b. frq. hala « vaste emplacement couvert »; cf. a. h. all. de même sens; m. h. all. halle; all. Halle « id. ». Fréq. abs. littér. : 837. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 867, b) 3 088; XXe s. : a) 869, b) 642.
DÉR. Hallage, subst. masc. Droit payé par les commerçants pour vendre aux halles ou sur les marchés. (Ac.; dict. XIXe et XXe s.). [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1762. 1res attest. a) Ca 1260 halage « droit perçu sur les marchandises mises en vente à la halle » (E. BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, 273); b) 1723 « droit payé par les commerçants aux communes pour pouvoir vendre leurs marchandises sous la halle » (SAVARY); de halle, suff. -age.

halle ['al] n. f.
ÉTYM. V. 1360; hale, v. 1213; francique halla. → Hall.
1 (V. 1213). Vaste emplacement couvert où se tient un marché; grand bâtiment public qui abrite un marché, un commerce en gros de marchandises. Marché; hangar, magasin.REM. Halle au singulier est tombé en désuétude, sauf en parlant de bâtiments anciens ou dans certaines locutions (→ Confusion, cit. 1, Molière). || Les marchands de ce bourg firent construire une halle au XVe siècle. || Halle en bois.Halle à marchandises d'une gare. Entrepôt. || Halle aux cuirs, aux draps. (En parlant du commerce de l'alimentation). || Halle aux grains, aux vins. || Halle au blé (→ Casquette, cit. 1, Hugo), au poisson. Absolt. || Les dames de la Halle (→ ci-dessous, 3.). || Les forts (cit. 77 et supra) de la Halle.
1 (M. de Nevers) avare à l'excès, qui allait très souvent acheter lui-même à la Halle et ailleurs ce qu'il voulait manger (…)
Saint-Simon, Mémoires, II, XLVII.
2 On confond quelquefois le mot de halle avec celui de marché (…) Il y a cependant quelque différence, le nom de marché appartenant à toute la place en général où se font ces assemblées de vendeurs et d'acheteurs, et celui de halle ne signifiant que cette portion particulière de la place qui est couverte d'un appentis, et quelquefois enfermée de murs pour la sûreté des marchandises, et pour les garantir de la pluie.
Encycl. (Diderot), 1765, art. Halle.
(1690, Furetière). Vx. Grand bâtiment sommaire; grande salle ouverte à tous les vents. || Une grande halle mansardée (→ Fermer, cit. 19).
3 À gauche, les marquises des halles couvertes ouvraient leurs porches géants, aux vitrages enfumés, celle des grandes lignes, immense, où l'œil plongeait, et que les bâtiments de la poste et de la bouillotterie séparaient des autres, plus petites, celles d'Argenteuil, de Versailles et de la Ceinture (…)
Zola, La Bête humaine, I.
4 À côté, le béthamidrasch, sorte de halle close servant tout à la fois de bibliothèque, de réfectoire et de dortoir aux pieuses multitudes.
Jérôme et Jean Tharaud, L'Ombre de la croix, II.
(1784). Spécialt, vx. Grand atelier de verrerie où se trouvent les fours.
Régional (Suisse). || Halle de gymnastique, ou, ellipt, halle : salle de gymnastique.Par ext. || Halle des fêtes, d'exposition : salle des fêtes, d'exposition.
2 (V. 1260; hales). Plur. || Les halles : emplacement, bâtiment où se tient le marché central de denrées alimentaires d'une ville. || Les halles d'une petite ville, d'un port (→ Bazar, cit. 1; exotique, cit. 1). || Les halles de Bruges. Dr. || Établissement, propriété, ferme, police des halles, foires et marchés. Marché.(1873, Larousse). Absolt. || Les Halles centrales, les Halles, celles de Paris. || S'approvisionner aux Halles. || Le personnel des Halles. Marchand; commissionnaire (1.), facteur (II.), mandataire. || Porteur des Halles. Fort (cit. 77). || Le carreau des Halles. || Le quartier des Halles à Paris, le quartier des anciennes Halles. || Manger la soupe à l'oignon aux Halles, dans les restaurants du quartier des Halles. || Les Halles de Baltard : les pavillons des Halles, conçus par Baltard (et détruits en 1971). || Les halles de Rungis : les nouvelles halles de Paris, construites dans la banlieue de la capitale.
5 Le petit carreau des halles commençait à s'animer. Les charrettes des maraîchers, des mareyeurs, des beurriers, des verduriers, se croisaient sans interruption.
Nerval, les Nuits d'octobre, La halle.
6 Les halles, c'est-à-dire un toit de tuiles supporté par une vingtaine de poteaux, occupent à elles seules la moitié environ de la grande place d'Yonville.
Flaubert, Mme Bovary, II, I.
7 (…) l'immense ville vide, où rien ne bat plus après les heures de bureau, sauf le lointain cœur des Halles (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, II, I.
3 Vx. || … de la halle, … des halles (connotant le ton, le langage populaire; parfois avec une majuscule). || Les femmes, les dames des halles. Harengère, poissarde (→ Canaille, cit. 5). || En termes de dames de la halle (→ Souteneur, cit. 1).(1674, Boileau). || Le langage des halles : la langue verte. || Expression des halles. || Équivoques (cit. 15) ramassées dans la boue des halles.
8 Puissé-je ne me servir que de ceux (des mots) qui servent aux halles.
Montaigne, Essais, I, XXVI.
9 De proverbes traînés dans les ruisseaux des Halles ?
Molière, les Femmes savantes, II, 7.
DÉR. Hallage, 1. hallier.

Encyclopédie Universelle. 2012.