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interner

interner [ ɛ̃tɛrne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1838; autre sens 1704; de interne
1Vx Assigner à résidence forcée. reléguer.
2Enfermer par mesure administrative. emprisonner. Interner des réfugiés politiques dans un camp.
Spécialt Enfermer dans un asile, un hôpital psychiatrique. Il a fallu le faire interner.

interner verbe transitif (de interne 2) Mettre quelqu'un dans un camp, une prison, un hôpital, à la suite d'une décision d'internement : Interner un condamné politique.interner (synonymes) verbe transitif (de interne 2) Mettre quelqu'un dans un camp, une prison, un hôpital, à...
Synonymes :
- détenir
- écrouer
- emprisonner
- enfermer
- incarcérer
Contraires :
- élargir
- libérer
- relâcher
- relaxer

interner
v. tr.
d1./d DR Supprimer la liberté d'aller et venir par mesure administrative. Interner des réfugiés politiques.
d2./d Enfermer dans un hôpital psychiatrique, dans un asile. Interner un aliéné.
|| (Afr. subsah.) Hospitaliser.
d3./d (Afr. subsah.) Mettre (un élève) dans un internat. Sa famille l'a interné à Bamako.

⇒INTERNER, verbe trans.
A. — Qqn interne qqn
1. POLITIQUE
a) Assigner à résidence dans un lieu déterminé avec défense d'en sortir. Un gouvernement qui voudrait frapper d'imbécillité ses ennemis n'a qu'à les interner à Port-Vendres (BARB. D'AUREV., Memor. 4, 1858, p. 112).
b) En partic. Rassembler et placer sous bonne garde les hommes d'une armée vaincue qui a franchi, après sa défaite, la frontière d'un pays neutre. V. désarmer ex. 1.
2. P. ext.
a) Enfermer (dans un lieu). Cette vieille salle laide (...). C'est honteux de nous interner dans un pareil taudis (COLETTE, Cl. à l'école, 1900, p. 194).
Emploi pronom. réfl. S'enfermer volontairement (dans un lieu isolé du monde extérieur). Le premier reclus de France dont le nom nous soit parvenu est Saint Léonien qui, au cinquième siècle, s'interna dans une logette, d'abord à Autun, ensuite à Vienne (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 166).
b) En partic.
Emprisonner à la suite d'une décision administrative et sans motif d'ordre pénal. Interner dans un cachot, un camp de concentration, une prison. Le Sultan venait de faire interner dans un château des Dardanelles celui qui s'était insolemment vanté d'abattre bientôt sa puissance (THARAUD, Jument err., 1933, p. 61). Des nationalistes chinois internés dans des camps de l'Indochine du nord (Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 9, col. 2).
Enfermer (une personne aliénée ou considérée comme telle) dans un établissement psychiatrique. Le père, un alcoolique notoire, s'était jeté sur le nouveau-né pour l'étouffer de ses mains; il avait fallu s'emparer de lui et l'interner (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1122). Ce qu'ils désiraient encore plus, (...) c'est que je la fasse interner la vieille une fois pour toutes (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 317) :
Vous savez qu'elle [Madame de La Pérouse] est entrée dans une maison de retraite... Eh bien! Figurez-vous qu'elle se persuade que c'est un asile d'aliénés, et que je l'y ai fait interner pour me débarrasser d'elle, avec l'intention de la faire passer pour folle...
GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1133.
Rare. Mettre (un élève) en pension. Lui-même [Joan Gornac] avait interné ses deux fils au collège diocésain de Bazas : la nourriture y est meilleure qu'au lycée (MAURIAC, Destins, 1928, p. 12).
B. — Qqn interne qqc. (vx). Placer à l'intérieur de. Un vaste salon carré où l'on a interné une multitude de toiles innombrables (BAUDEL., Curios. esthét., 1859, p. 237).
COMM. Interner des marchandises. Les importer. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [], (il) interne []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Verbe 1. réfl. 1704 « s'unir intimement » (Trév. : Son cœur s'étoit interné avec celui de cet ami); 2. trans. 1845-46 « assigner à résidence forcée » (BESCH.); 3. 1902 « enfermer dans un asile, un hôpital psychiatrique » (Nouv. Lar. ill.); 4. 1923 « mettre dans un établissement scolaire » (MAURIAC, Génitrix, p. 379). B. Part. passé 1. a) 1858 adj. « qui a été confiné dans une résidence à l'intérieur, sans pouvoir en sortir » (Bulletin des lois, 27 févr., n° 582); b) 1867 subst. « personne ainsi internée » (LITTRÉ); 2. 1906 adj. et subst. « qui est maintenu dans un hôpital psychiatrique » (Pt Lar.). Dér. de interne; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 25.

interner [ɛ̃tɛʀne] v. tr.
ÉTYM. 1845, au sens jurid. 1; 1704, s'interner « s'unir intimement »; de interne.
1 Vx. Condamner (qqn) à résider dans une localité déterminée avec défense d'en sortir. Assigner (à résidence), reléguer. || On a interné les suspects dans les départements de l'Ouest (P. Larousse).
2 Enfermer par mesure administrative. Emprisonner, enfermer. || Interner des réfugiés politiques dans un camp de concentration.
Par ext. Rare. Enfermer.Compl. n. de chose (stylistique) :
0.1 (…) Un vaste salon carré où l'on a interné une multitude de toiles innommables, soi-disant religieuses pour la plupart. L'aspect de ce salon est si froid, que les promeneurs y sont plus rares (…) c'est dans ce capharnaüm (…) qu'ont été reléguées ces deux modestes toiles.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, Salon de 1859, V, Pl., t. II, p. 237.
3 (Déb. XXe; postérieur à internement; on disait enfermer). Enfermer dans un asile, un hôpital psychiatrique. || On l'a interné, on l'a fait interner abusivement.
1 Le grand reproche qu'on lui fait aujourd'hui (à la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés), c'est de n'avoir pas exigé un contrôle effectif de l'état de l'individu avant son internement. En effet, pour faire interner une personne, il suffit (art. 8) d'une demande d'admission formée par un parent ou un tiers en relations avec elle, appuyée par un certificat de médecin constatant l'état mental et la nécessité d'enfermer le malade.
Julliot de la Morandière, Précis de droit civil, t. I, no 674.
2 De février 1841 au mois d'août 1853, Gérard de Nerval avait été interné cinq fois, pour divers troubles, excitation maniaque et cyclothymie. Après chacune de ces stations à la clinique (…) il avait connu des répits plus ou moins prolongés (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 408.
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interné, ée p. p. adj.
1 (1858). Vx. || Suspects internés. Prisonnier.Anciennt. || Forçats (cit. 5) internés dans une maison centrale de force.
N. (1867). || Régime des internés politiques. || Les internés et déportés de la Résistance.
2 (Déb. XXe). || Aliéné interné.N. || Le pavillon des internés.
CONTR. Élargir, libérer, relâcher.
DÉR. Internement.

Encyclopédie Universelle. 2012.