infaillible [ ɛ̃fajibl ] adj.
• 1580; « inaltérable » XIVe; lat. ecclés. infallibilis → faillir
I ♦ (Choses) Qui ne peut faire défaut.
1 ♦ Vieilli Qui ne peut manquer de se produire. ⇒ assuré, certain, sûr. « Mon entreprise est sûre, et sa perte infaillible » (P. Corneille ). Succès infaillible.
2 ♦ Qui ne peut tromper. « Il y a un signe infaillible auquel on reconnaît que l'on aime quelqu'un d'amour. C'est lorsque son visage nous inspire plus de désir physique qu'aucune autre partie de son corps » (Tournier). — Qui a des conséquences certaines, des résultats assurés, qui produit l'effet souhaité à tous coups. Remède infaillible contre la toux. ⇒ parfait, radical, souverain. Méthode, procédé, recette, moyen infaillible. Essayez, c'est infaillible.
II ♦
1 ♦ (Personnes) Qui ne peut se tromper; qui n'est pas sujet à l'erreur. Se croire infaillible. Nul n'est infaillible : tout le monde peut se tromper. Le pape est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra (⇒ infaillibilité) .
2 ♦ (Choses) Un instinct infaillible. ⇒ sûr. La science « n'est ni omnisciente ni infaillible » (Maurois).
⊗ CONTR. Aléatoire, douteux, fragile, 1. incertain; inefficace, mauvais. — Faillible.
● infaillible adjectif (bas latin infaillibilis, avec l'influence de faillible) Qui ne peut se tromper : Se croire infaillible. Qui obtient un résultat certain, qui est efficace à coup sûr : Une méthode infaillible. Qui ne trompe pas : C'est la marque infaillible d'une forte personnalité. ● infaillible (synonymes) adjectif (bas latin infaillibilis, avec l'influence de faillible) Qui obtient un résultat certain, qui est efficace à coup...
Synonymes :
- assuré
- certain
- évident
- sûr
infaillible
adj.
d1./d Qui ne peut se tromper. Nul n'est infaillible. Instinct infaillible.
d2./d Certain, assuré. Remède infaillible.
⇒INFAILLIBLE, adj.
A. — [En parlant de la nature d'une pers. ou d'une chose]
1. [D'une pers. physique ou morale] Qui ne peut se tromper. Le directeur ne se trompe jamais. Si cela lui arrive, c'est parce que tout le monde se trompe. Personnellement, il reste infaillible (RENARD, Journal, 1907, p. 1135) :
• 1. ALBERT : Vous ne savez pas ce que vous dites... Je connais mon métier, n'est-ce pas?... Irrévocablement perdue!...
JEANNE : Mais vous n'êtes pas infaillible!... Vous parlez comme un dieu!... Imaginez que cette fille guérisse de sa maladie de poitrine, et reste avec une horrible plaie, fatalement mortelle, infligée par vous?
CUREL, Nouv. idole, 1899, I, 4, p. 174.
— RELIG. Le Pape est infaillible en matière de doctrine (cf. infaillibilité A 1 relig.). Rien de plus absurde que de nier l'infaillibilité du Pape et de soutenir en même temps l'infaillibilité de l'Église, qui ne peut être infaillible que par le Pape (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 63).
2. [D'une chose]
a) Qui ne peut manquer de se produire. Synon. immanquable :
• 2. Je relève pourtant cette phrase : « ... Parmi les plus mortelles douleurs, on est encore capable de joie »; et : « ... Entreprise... dont le succès paraît infaillible, tant le concert en est juste ». Abus de citations flasques.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 699.
b) Qui ne peut induire en erreur. Un infaillible instinct a toujours comparé la mort à un sommeil sans rêves (MÉNARD, Rêv. païen myst., 1876, p. 203).
B. — [En parlant de la mise en application de certaines règles, lois, techniques] Dont le résultat est absolument sûr. Recette infaillible :
• 3. LA SORCIÈRE : Mélisse, menthe, sauge, romarin, thym, safran, écorce de citron, pâtes d'amande... Attention, attention, ces remèdes sont infaillibles!
CAMUS, État de siège, 1948, 1re part., p. 208.
REM. Infaillibiliser (s'), verbe pronom., hapax. Rendre infaillible. Remarquons cependant que, dans le cas de très grands ensembles (tels que celui, justement, représenté par la masse humaine) le processus tend à « s'infaillibiliser », les chances de succès croissant du côté hasard, et les chances de refus ou d'erreur diminuant du côté libertés, avec la multiplication des éléments engagés (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 342).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1442 « qui ne peut se tromper » savoir infallible ([P. DE NESSON, Vigiles des morts] Vat. Chr. 1683, f° 10b ds GDF. Compl.); av. 1695 (Lettre de Luxembourg à Louvois ds R. des Deux-Mondes, 1er févr. 1862, p. 630 : ... le choix du roi que je tiens pour plus infaillible que le pape); 2. a) 3e quart XVe s. « qui ne peut faire défaut, tromper » (G. CHASTELLAIN, Exposition sur Vérité mal prise, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 313 : Dieu infaillible et irremuable); b) 1669 infaillible remède (MOLIÈRE, Tartuffe, II, 3). Empr. au b. lat. infallibilis « qui ne peut pas se tromper », dér. de fallere « tromper, manquer à sa parole, faire défaut », spéc. en parlant de l'Église et du pape, Breviarium romanum ds BLAISE Latin. Med. Aev. Fréq. abs. littér. : 766. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 395, b) 897; XXe s. : a) 1 053, b) 952. Bbg. QUEM. DDL t. 13. - ROQUES (G.). La Lexicogr. et l'alchim. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 455.
infaillible [ɛ̃fajibl] adj.
ÉTYM. 1580, probablt antérieur (→ Infaillibilité); « dont l'existence est nécessaire (à propos de Dieu) », XVe; « inaltérable », XIVe; du lat. ecclés. infallibilis, de in- (→ 1. In-), et fallere « tromper, manquer à sa parole; échapper à ». → Faillir.
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I (Choses). Qui ne peut faire défaut.
1 Vieilli. Qui ne peut manquer de se présenter, de se produire. ⇒ Assuré, certain, sûr. || Un infaillible refuge (→ Assurer, cit. 76). || Un secours infaillible (→ Honte, cit. 39), une intervention infaillible. || Le succès est infaillible. || Issue infaillible. || L'infaillible apanage (cit. 3) du mariage. ⇒ Immanquable, nécessaire. || L'infaillible lot du mérite (→ Falot, cit. 3).
1 Mon entreprise est sûre, et sa perte infaillible.
Corneille, Nicomède, I, 5.
2 Calchas, par tous les Grecs consulté chaque jour,
Leur a prédit des vents l'infaillible retour.
Racine, Iphigénie, I, 3.
2 (1669). Qui ne peut tromper; qui a des conséquences certaines, des résultats assurés. || Un remède infaillible contre la toux. ⇒ Parfait, souverain. || Remède infaillible pour guérir (cit. 17) l'amour. || Règle infaillible de vérité (→ Imagination, cit. 10). || Méthode, procédé, recette infaillible. ⇒ aussi Fiable (moins fort). || Un moyen infaillible (→ Guérir, cit. 29). || Secret infaillible pour conjurer un désastre (→ Autodafé, cit. 3). || Le sublime lasse, le pathétique est infaillible (→ Attendrir, cit. 7). || Essayez ce que je vous conseille : c'est infaillible ! : ça réussit, ça marche à tout coup.
3 Et je sais de mes maux l'infaillible remède.
Molière, Tartuffe, II, 3.
4 La recette en est infaillible (…)
Aimez, et vous serez aimé.
Bussy-Rabutin, Maximes d'amour, I.
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II Non sujet à l'erreur.
1 (1669). (Personnes). Cour. Qui ne peut se tromper, qui n'est pas sujet à l'erreur. || Un chef considéré comme infaillible et impeccable (cit. 1). || Le juge est censé (cit. 1) infaillible. || Notre conscience (cit. 14 et 15) est un juge infaillible. || Se croire infaillible. || Nul n'est infaillible. → Tout le monde peut se tromper. — Spécialt. || Le pape est infaillible en matière de doctrine lorsqu'il parle ex cathedra (cit. 1). ⇒ Infaillibilité (pontificale).
5 (…) le Pape, selon la doctrine de France, n'est infaillible qu'à la tête d'un concile.
Racine, Port-Royal.
6 L'homme assez consommé dans son art pour en avouer de bonne foi l'incertitude, assez spirituel pour rire avec moi de ceux qui le disent infaillible, tel est mon médecin.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, Lettre… sur la critique.
7 (…) nul ne peut, sans superbe, se croire infaillible.
France, les Opinions de J. Coignard, Œ., t. VIII, II, p. 340.
8 Les magistrats sont, jusqu'ici, considérés comme inviolables dans l'exercice de leurs fonctions. Inviolables, mais non certes pas infaillibles.
G. Duhamel, Défense des lettres, II, V.
2 (1442, infallible). Choses. Qui ne commet pas d'erreur. || Un instinct infaillible. ⇒ Sûr.
9 (…) et nous ne savons plus par où excuser cette prudence présomptueuse qui se croyait infaillible.
Bossuet, Oraison funèbre de la Reine d'Angleterre.
♦ (D'un texte, d'une discipline, d'un corps de connaissances).
10 (…) il avait fini par admettre, en principe, que les deux Testaments, chacun de leur côté, sont infaillibles, mais que le Nouveau n'est pas infaillible quand il cite l'Ancien.
Renan, Souvenirs d'enfance, V, III.
11 Elle (la science) n'est ni omnisciente ni infaillible.
A. Maurois, Études littéraires, t. II, p. 192.
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DÉR. Infaillibilité, infailliblement.
Encyclopédie Universelle. 2012.