infaillibilité [ ɛ̃fajibilite ] n. f.
• 1558; de infaillible
1 ♦ Vx Caractère de ce qui ne peut manquer de se produire. ⇒ certitude. L'infaillibilité d'un succès.
2 ♦ Mod. Caractère de ce qui ne peut manquer de réussir. L'infaillibilité d'une méthode, d'un procédé. « L'infaillibilité de la tactique occidentale » (Mérimée).
3 ♦ Caractère d'une personne infaillible, qui n'est pas sujette à l'erreur. Des airs d'infaillibilité. — Spécialt Infaillibilité de l'Église. Infaillibilité du pape, infaillibilité pontificale : dogme proclamé en 1870, selon lequel le souverain pontife est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra pour définir la doctrine de l'Église universelle.
♢ Par ext. Infaillibilité d'un jugement.
⊗ CONTR. Faillibilité, fragilité.
● infaillibilité nom féminin Qualité de quelqu'un qui ne peut se tromper : Contester l'infaillibilité de la direction. Caractère de ce qui ne peut manquer de réussir : L'infaillibilité d'une méthode. Attribut du magistère de l'Église, qui, lorsqu'il propose une doctrine de foi de façon définitive et obligatoire, est préservé par grâce de toute erreur.
infaillibilité
n. f.
d1./d Caractère d'une personne qui ne peut se tromper.
d2./d RELIG CATHOL Dogme de l'infaillibilité pontificale, proclamé en 1870, selon lequel le pape ne peut se tromper quand il tranche ex cathedra une question de foi.
⇒INFAILLIBILITÉ, subst. fém.
A. — [L'infaillibilité est inhérente à la nature d'une pers. ou d'une chose]
1. [D'une pers.] Qualité d'une personne — physique ou morale — qui ne commet aucune erreur, qui ne se trompe pas. Cela est impossible, dirent les docteurs musulmans pour soutenir l'honneur du prophète; mais cent peuples ayant attesté le fait, l'infaillibilité de Mahomet ne laissa pas que de recevoir une forte atteinte (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 172) :
• 1. Il tendit au visiteur qui entrait une main large, dont la paume n'avait presque pas de plis, et de sa voix brusque et bredouillante, qui trahissait à la fois la timidité de l'homme et l'infaillibilité du chef, il donna le bonjour au prêtre.
FRANCE, Orme, 1897, p. 52.
— RELIG. Infaillibilité de l'Église, du Pape; infaillibilité pontificale. Dogme selon lequel le Souverain Pontife est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra pour établir la doctrine de l'Église Universelle. Lorsqu'on fait des représentations au Pape sur son infaillibilité, il répond que sa conscience lui dit qu'il est infaillible (MÉRIMÉE, Lettres Mme de Beaulaincourt, 1870, p. 159).
2. [D'une chose]
a) Caractère de ce qui ne peut manquer de se produire. Infaillibilité d'un événement. Mais Persée est trop excité malgré l'infaillibilité de sa victoire, et il faut qu'il s'acharne sur le défunt! (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 249).
b) Caractère de ce qui ne peut induire en erreur. L'infaillibilité de l'instinct. Je crains que ces bestiaux ne s'égarent, et ne puissent pas trouver leur habitation. — Soyez tranquille, lui dis-je; fiez-vous à l'infaillibilité de l'instinct qui les conduit (CRÈVECŒUR, Voy., t. 2, 1801, p. 64).
B. — [L'infaillibilité concerne la mise en application de certaines règles, lois, techniques] Caractère de ce qui est totalement sûr dans son application, son utilisation. Synon. sûreté. Infaillibilité d'un jugement, d'un instrument, d'une méthode. — Certes, mon cher monsieur l'abbé Euphorbe Doulinet, répondit-il, les organisations laïques ont au moins un bon côté, sans prétendre à l'infaillibilité des institutions ecclésiastiques, et malgré des allures plus modestes (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 74) :
• 2. Ce qui m'enchante en lui [Descartes] et me le rend vivant, c'est la conscience de soi-même, de son être tout entier rassemblé dans son attention; conscience pénétrante des opérations de sa pensée; conscience si volontaire et si précise qu'il fait de son Moi un instrument dont l'infaillibilité ne dépend que du degré de cette conscience qu'il en a.
VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 226.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1558 (S. FONTAINE, Hist. cathol., 195b d'apr. H. VAGANAY ds Fr. mod. t. 6, p. 63 : l'unité et l'infaillibilité de l'Église); 2. 1657 (PASCAL, Provinciales, XVIII, éd. J. Chevalier, p. 889 : l'infaillibilité de l'effet de la grâce). Dér. sav. de infaillible; suff. -(i)té; cf. lat. médiév. infallibilitas en parlant du pape, théol. XIIIe s., Th. D'AQUIN, Somme, I, 85, 6c ds BLAISE Latin. Med. Aev. Fréq. abs. littér. : 177.
infaillibilité [ɛ̃fajibilite] n. f.
ÉTYM. 1558, infaillibilité de l'Église; dér. de infaillible (cf. infallibilitas, en lat. médiéval).
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1 (1573). Vx. Caractère de ce qui ne peut manquer de se produire. ⇒ Certitude. || « L'infaillibilité d'un succès » (Littré).
1 Dès que je vis la Reine hors de Paris avec une armée, je ne doutai presque plus de l'infaillibilité du rétablissement du Cardinal (…)
Retz, Mémoires, p. 590.
2 (1657, Pascal, in T. L. F.). Caractère de ce qui ne peut manquer de réussir. || L'infaillibilité d'un remède, d'une méthode.
2 Malgré ses revers, Pierre s'opiniâtrait et soutenait l'infaillibilité de la tactique occidentale.
Mérimée, le Règne de Pierre le Grand, p. 80.
3 (Av. 1662). Qualité d'une personne infaillible, qui n'est pas sujette à l'erreur. || L'infaillibilité d'une personne au jeu (→ Impair, cit. 2). || Croire à son infaillibilité. || Orgueil d'infaillibilité (→ Généralisation, cit. 4). || Des airs d'infaillibilité (→ Concile, cit. 2).
3 L'infaillibilité a fait Napoléon, elle en eût fait un Dieu si l'univers ne l'avait pas entendu tomber à Waterloo.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 366.
4 La foi à son infaillibilité (Lamennais) l'empêcha de rien demander au dehors et de comprendre l'esprit du véritable critique (…)
Renan, Essais de morale…, Œ. compl., t. II, p. 117.
♦ Absolument :
4.1 Être obligé de s'avouer ceci : l'infaillibilité n'est pas infaillible, il peut y avoir de l'erreur dans le dogme, tout n'est pas dit quand un code a parlé, la société n'est pas parfaite, l'autorité est compliquée de vacillation, un craquement dans l'immuable est possible, les juges sont des hommes, la loi peut se tromper, les tribunaux peuvent se méprendre ! voir une fêlure dans l'immense vitre bleue du firmament !
Hugo, les Misérables, Jean Valjean, IV, Javert déraille.
♦ (1558). Spécialt. || Infaillibilité de l'Église. || Infaillibilité du Pape, infaillibilité pontificale, dogme proclamé en 1870, selon lequel le Souverain Pontife est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra pour définir la doctrine de l'Église universelle. || Privilège de l'infaillibilité (→ Fatalité, cit. 13).
4.2 Dans l'embarras recourons à l'Église. Elle est toujours infaillible.
De qui relève l'infaillibilité ?
Les conciles de Bâle et de Constance l'attribuent aux conciles. Mais souvent les conciles diffèrent, témoin ce qui se passa pour Athanase et pour Arius. Ceux de Florence et de Latran la décernent au pape. Mais Adrien VI déclare que le Pape, comme un autre, peut se tromper.
Chicanes ! Tout cela ne fait rien à la permanence du dogme.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, p. 348 (Folio).
5 — Saint-Père, répondit l'abbé Delhonneau, vous détenez une puissance formidable (…) Votre infaillibilité (…) vous donne un magistère qui ne souffre point de contradiction.
Apollinaire, l'Hérésiarque…, p. 77.
4 (1893). Caractère de ce qui est sûr, efficace dans ses effets. || L'infaillibilité d'un jugement. || L'infaillibilité d'un instrument (→ Conscience, cit. 4), d'une méthode, d'un procédé. ⇒ Fiabilité.
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CONTR. Faillibilité, fragilité.
DÉR. Infaillibiliste.
Encyclopédie Universelle. 2012.