incolore [ ɛ̃kɔlɔr ] adj.
• 1797; bas lat. incolor
1 ♦ Qui n'est pas coloré; sans couleur. Liquide incolore. Gaz incolore et inodore. Verre incolore. ⇒ 1. blanc. Crème, vernis incolore.
2 ♦ (Abstrait) Qui est sans éclat. ⇒ 1. terne. Style incolore, abstrait, sans images. ⇒ insipide, 1. plat. Il « me regarde avec un sourire incolore, fatigué » (Duhamel). — Plais. Incolore, inodore et sans saveur.
⊗ CONTR. Coloré.
● incolore adjectif (bas latin incolor, -oris) Qui n'a pas de couleur : L'eau pure est incolore. Littéraire. Qui manque de couleur, d'éclat, de brillant : Style incolore. ● incolore (synonymes) adjectif (bas latin incolor, -oris) Littéraire. Qui manque de couleur, d'éclat, de brillant
Synonymes :
- fade
- plat
- terne
incolore
adj. Qui n'a pas de couleur. Verre incolore.
— Fig. Sans éclat, insipide.
⇒INCOLORE, adj.
A. — Qui n'a pas de couleur propre. Synon. limpide, transparent. Liquide, vernis, verre incolore. Le vide incolore des eaux du ciel (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 235) :
• 1. — De l'eau... De l'eau pure..., répéta M. Ouine, d'une voix peu perceptible. Non pas pure — insipide, incolore, sans fraîcheur ni chaleur...
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1556.
— Qui n'a pas de couleur bien déterminée, qui manque de teint. Synon. pâle. Figure, toujours marmoréenne, incolore (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 240). Cheveux presque incolores, couleur de paille (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 76). V. brillanté ex. 1.
B. — Au fig. Qui manque de netteté ou d'éclat. Synon. monotone, morne, terne. Ah! sans la pipe, la vie serait aride, sans le cigare elle serait incolore, sans la chique elle serait intolérable! (FLAUB., Corresp., 1843, p. 145) :
• 2. Mais en les apprenant [les incidents concrets de la vie d'Odette], il craignait que ce passé incolore, fluide et supportable, ne prît un corps tangible et immonde, un visage individuel et diabolique.
PROUST, Swann, 1913, p. 368.
— [En parlant de la pers.] Dépourvu d'individualité propre, d'originalité. L'instituteur est un veuf triste, incolore, on sait à peine s'il existe (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 25).
— [En parlant des expressions hum.] Dénué d'expression, de caractéristique. Sourire incolore. Un lecteur debout lit d'une voix absolument incolore une vie du curé d'Ars (GREEN, Journal, 1946, p. 10).
— [En parlant des œuvres de l'esprit] Épithètes, phrases incolores. Rien, en effet, de plus dissemblable que ces deux exécutions du même ouvrage à dix minutes de distance l'une de l'autre. Autant la première avait été flasque et incolore, autant la seconde a été précise et animée (H. BERLIOZ, Beethoven, Paris, Corrêa, 1941 [1845], p. 173). Les romances à la mode, platement spirituelles, ou même franchement incolores, variées sur trois à quatre thèmes éternels (NERVAL, Filles feu, Chansons et légendes du Valois, 1854, p. 638). En vérité, le beau document! le style est incolore, morne, pesant (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 20).
♦ P. plaisant. Opinions incolores. Sans couleur politique. (Ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr.).
REM. 1. Incoloration, subst. fém. Fait de n'être pas coloré. Il [le peintre] est affecté par l'incoloration du pays, où tout est du gris violet (GONCOURT, Journal, 1872, p. 878). 2. Incoloré, -ée, adj. Qui n'est pas coloré. Un morne, un léthargique canal [le fleuve du temps], un presque horizontal miroir; et rien ne distinguerait de l'ambiance incolorée cette eau terne, si l'on ne sentait qu'elle coule (GIDE, Traité Narcisse, 1891, p. 4).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. [1797 « sans couleur » (s. réf. ds BL.-W.3-5)] 1799 (Annales de Chimie, XXXI, 144 ds Fonds BARBIER); 2. a) 1840 fig. « terne, qui manque d'éclat » (FLAUB., Corresp., p. 69 : ma douleur est bête, incolore); b) 1841 fig. « indécis, neutre, vague » (BALZAC, Corresp., p. 295 : des phrases incolores). Empr. au b. lat. incolor « sans couleur » (CGL II, 254, 48; 583, 51). Fréq. abs. littér. : 156.
incolore [ɛ̃kɔlɔʀ] adj.
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1 Qui n'est pas coloré; sans couleur. || Liquide incolore (→ Herboriste, cit. 1). || Gaz incolore et inodore. || Verre incolore. ⇒ Blanc. || Crème, vernis incolore.
♦ Par ext. Qui a peu de couleur, n'est pas vif. || Un ciel incolore. ⇒ Pâle. — REM. Gide emploie dans ce sens le syn. rare incoloré.
1 Cette nuit d'octobre, ce ciel incolore, cette musique sans mélodie marquée ou suivie, ce calme de la nature (…)
G. Sand, François le Champi, p. 9.
2 (1840). Abstrait. Sans éclat. ⇒ Terne. || Style incolore, abstrait, sans images. ⇒ Insipide. || Un regard incolore. — ☑ Loc. plais. Incolore, inodore et sans saveur.
2 Car son esprit n'était pas incolore comme celui des gens purement spirituels à la façon de Voltaire, de Chamfort et de Stendhal; il s'y mêlait beaucoup d'imagination, de poésie et de pittoresque.
Th. Gautier, Portraits contemporains, Léon Gozlan.
3 Simon me tend la main et me regarde avec un sourire incolore, fatigué.
G. Duhamel, Salavin, VI, XVIII.
4 La politique, monsieur ! Eh ! comment ne s'en occuper point ? Elle nous guette de toutes parts et nous presse (…) Tout spontanément nos pensées, selon la forme qu'elles ont, prennent coloration rouge ou blanche (…) Prétendez-vous n'avoir rien que des pensées incolores, peut-être ?
Gide, Nouveaux Prétextes, p. 50-51.
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CONTR. Coloré.
Encyclopédie Universelle. 2012.