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incapacité

incapacité [ ɛ̃kapasite ] n. f.
• v. 1525; de 1. in- et capacité
1État d'une personne qui est incapable (de faire qqch.). impossibilité; impuissance, inaptitude (à). L'incapacité de qqn. Son incapacité à agir. « Leur incapacité de comprendre ce qui les dépasse » (A. Gide). Je suis dans l'incapacité de vous répondre (cf. Pas en mesure de).
Absolt Défaut de capacité. ignorance, impéritie, incompétence, inhabileté. Incapacité en matière d'organisation. « En fait de gouvernement, l'incapacité est une trahison » (Chateaubriand).
2État d'une personne qui, à la suite d'une blessure, d'une maladie, est devenue incapable de travailler, d'accomplir certains actes. (1873) Incapacité de travail. Incapacité totale (empêchant tout travail rémunérateur); incapacité partielle. invalidité. Incapacité permanente, infirmité mettant qqn dans l'impossibilité de travailler.
3Dr. État d'une personne privée, par la loi, de la jouissance ou de l'exercice de certains droits ( déchéance). Incapacité d'exercice : inaptitude d'une personne à mettre en œuvre elle-même certains droits. Incapacité légale d'exercice des mineurs. Incapacité de jouissance : inaptitude à être titulaire de certains droits. — Dr. constit. Incapacité électorale : situation entraînant la perte du droit de vote.
⊗ CONTR. Aptitude, capacité.

incapacité nom féminin État, situation de quelqu'un qui n'est pas capable de faire quelque chose : Être dans l'incapacité de remplir ses obligations. État de quelqu'un qui n'a pas les aptitudes requises pour remplir telles fonctions : Être écarté d'un poste pour incapacité. Inaptitude à la jouissance ou à l'exercice d'un droit, à l'accomplissement d'un acte juridique. Impossibilité reconnue par la Caisse d'assurance maladie d'exercer une activité professionnelle, qui peut être temporaire ou permanente, totale ou partielle. (Selon la nature et le taux de l'incapacité, les droits et les aides varient.) ● incapacité (citations) nom féminin William Blake Londres 1757-Londres 1827 Prudence est une vieille fille riche et laide courtisée par Incapacité. Prudence is a rich, ugly, old maid courted by Incapacity. The Marriage of Heaven and Hell incapacité (difficultés) nom féminin Construction Incapacité à, incapacité de (+ infinitif) : l'incapacité de l'entreprise à s'adapter aux technologies nouvelles compromet sérieusement l'avenir ; nous sommes provisoirement dans l'incapacité de répondre à votre demande. Le substantif incapacité peut être construit avec à ou avec de, à la différence de l'adjectif incapable, qui est toujours construit avec de.incapacité (synonymes) nom féminin État, situation de quelqu'un qui n'est pas capable de faire...
Synonymes :
- impossibilité
- impuissance
- inaptitude
Contraires :
- aptitude
- capacité
État de quelqu'un qui n'a pas les aptitudes requises pour...
Synonymes :
- ignorance
- impéritie
- incompétence
- inhabileté
- insuffisance
- médiocrité
Impossibilité reconnue par la Caisse d'assurance maladie d'exercer une activité...
Synonymes :
- invalidité

incapacité
n. f. Cour. et DR état d'une personne incapable. Incapacité temporaire, permamente.
|| Incapacité de travail: état d'une personne qui ne peut exercer une activité à la suite d'une blessure, d'une maladie.

⇒INCAPACITÉ, subst. fém.
I. — Rare. État d'une chose qui ne peut contenir, défaut de capacité. Il [un grain de sable] se conserve par cette force qui est le fond même de son être, et sans quoi il s'abîmerait dans l'incapacité absolue du néant (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p. 37). Les uns [des canaux] ont pour but d'unir entre elles des voies déjà existantes (...); les autres de suppléer à l'incapacité de certaines rivières en les longeant : ce sont les canaux latéraux (ALBITRECCIA, Gds moyens transp., 1931, p. 78). Cf. capacité A.
II. A. — Absolument
1. État d'une personne qui n'a pas les qualités, les aptitudes requises pour une activité, un état, une fonction. Incapacité absolue, notoire. Il a négligé toute instruction, toute étude, et il est tombé dans l'incapacité : devenu inapte aux affaires, il en a jeté le fardeau sur des mercenaires (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 92). Un peuple qui (...) n'a pas su se prémunir contre les inondations et les famines a fait preuve d'incapacité ou tout au moins d'incurie (GIDE, Journal, 1932, p. 1121). Après quelques mois d'une exploitation rendue difficile par l'inexpérience et l'incapacité de ses rédacteurs, ce journal disparut (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 57).
P. méton. Il accusa le clergé non-seulement dans ses vices, mais aussi dans ses ridicules et ses incapacités (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 318).
2. Rare. État d'une chose qui n'a pas les propriétés requises pour une fonction. Certains étrangers pourraient être gênés par la relative incapacité de leurs moyens d'expression (DU BOS, Journal, 1923, p. 285).
P. méton. Synon. de déficience. Si l'industrie humaine était tout à coup bornée à une seule espèce de produits, il surgirait aussitôt des incapacités nombreuses, et partant, la plus grande inégalité sociale (PROUDHON, Propriété, 1840, p. 227).
B. — [Constr. avec un compl. prép. ou un adj.]
1. État d'une personne qui est incapable de (faire quelque chose). Anton. aptitude, capacité.
a) [Le compl. désigne un acte ou un procès actif] État d'une personne qui n'est pas apte à, qui n'a pas la possibilité de (faire quelque chose).
Incapacité à + inf. L'incapacité des majorités à se gouverner elles-mêmes (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1267). Il était parti tôt ce matin, ravagé par le chagrin et par un autre sentiment (...) : une horreur profonde de leur vie, une horreur profonde en lui de son incapacité à les aider (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 449) :
1. La circulaire ministérielle du 10 février 1944 a précisé que, pratiquement, « les troubles du caractère sont décelés par l'incapacité de l'enfant à s'adapter à la discipline de la classe ».
Encyclop. éduc., 1960, p. 200.
Incapacité de + inf. Ce dédain qu'elles affectent pour le plaisir, n'est que l'incapacité de le sentir (BONSTETTEN, Homme Midi, 1824, p. 187). Vous dénoncez chez nos bourgeois cultivés des abus de sensibilité qui auraient entraîné une démission de l'intelligence et une incapacité de comprendre (AYMÉ, Confort, 1949, p. 102) :
2. ... « il n'y a pas d'autre explication possible d'opinions contraires aux nôtres. » Si. Il y en a d'autres, messieurs, je vous assure. Au premier rang, votre propre incapacité de penser, de critiquer, de juger par vous-mêmes.
CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 537.
(Être) dans l'incapacité de (faire qqc.). (Être) dans l'impossibilité de (faire quelque chose). S'étant déjà défait de quelques objets, il est dans l'incapacité de les restituer. Voilà les faits. Voilà sur quoi on ouvre une instruction contre lui (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 125).
Incapacité de + subst. (rare). J'ai montré comment les espions de l'état-major étaient fatalement conduits à passer du rôle de fournisseurs de documents au rôle de fabricateurs, et j'en ai donné pour principale raison l'incapacité de critique chez l'acheteur, et la sécurité offerte par le secret d'état aux faussaires (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 280). Sentir sans cesse avec cette véhémence, avec cette apparence de profondeur et que tout de même cela ne constitue pas une continuité (...) : est-ce incapacité de prolongement du sentir, manque de ressentir (DU BOS, Journal, 1923, p. 403).
b) [Le compl. désigne un état ou une attitude psychol.] État d'une personne qui n'est pas apte à, qui ne peut (éprouver ou faire preuve de quelque chose).
Incapacité à + inf. (rare). Je suis écœuré par leur incapacité à être à la fois ardents et sceptiques (BARRÈS, Cahiers, t. 3, 1904, p. 226).
Incapacité de + subst. Toujours même situation physique et morale, même incapacité d'attention, mêmes efforts impuissants pour avancer l'ouvrage entrepris (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 113). Par conséquent même rêverie incessante, mêmes accablements profonds, mêmes gaietés soudaines, même innocence de cœur, même incapacité d'ambition, mêmes paresses (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 95).
c) [Le compl. désigne une activité, une sphère d'activité] État d'une personne qui n'a pas de dispositions pour (quelque chose).
Incapacité de + subst. (désignant une personne par son activité). Je revois tout cela avec mon absolue incapacité d'élève et ma faiblesse épouvantée en récréation (BARRÈS, Cahiers, t. 1, 1896, p. 18).
Incapacité pour, en + subst. Dans la classe des ouvriers, cette incapacité pour plus d'un emploi rend plus dure, plus fastidieuse et moins lucrative la condition des travailleurs (SAY, Écon. pol., 1832, p. 99). Mon incapacité en matières d'argent, ou plutôt la répulsion qu'elles me causent est arrivée chez moi à un tel point que cela frise l'imbécillité ou la démence (FLAUB., Corresp., 1872, p. 383).
Incapacité + adj. Incapacité intellectuelle, morale, pratique. On reconnaît à l'instant l'impuissance d'induction et l'incapacité analytique, le manque d'initiative et d'instinct classificateur (AMIEL, Journal, 1866, p. 395). Sa sincérité n'est que la preuve de l'incapacité critique qui le disqualifie (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 137). Seuls peuvent être dispensés les jeunes gens atteints d'incapacité physique (Serv. milit. et réf. arm., 1963, p. 54) :
3. Malgré mon incapacité musicale, qui désolait mon grand-père, j'étais très-sensible à l'harmonie majestueuse et royale du latin; cette grandiose mélodie italique, me rendait comme un rayon de soleil méridional.
MICHELET, Peuple, 1846, p. 27.
2. Rare. État d'une chose qui n'a pas les propriétés requises pour (faire quelque chose). Cette incapacité [de l'œil] de jouir du soleil est, si je ne me trompe, l'unique suite du péché originel que nous soyons tenus de regarder comme naturelle (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 94). Gluck avait voulu prendre parti contre lui et ce qu'il avait dit de l'incapacité de la langue française à porter la musique (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 315).
C. — Spécialement
1. MÉD. LÉGALE. Incapacité de travail. État d'une personne qui, à la suite d'une maladie ou d'un accident, se trouve empêchée totalement ou partiellement de travailler, d'accomplir certains actes. Incapacité totale, absolue, partielle. L'avoué (...) veut me faire donner des dommages et intérêts pour incapacité de travail pendant huit jours, attestée par le médecin (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1870, p. 161). Les caisses régionales couvraient les risques ayant une fréquence moins grande ou donnant lieu à des prestations plus stables : incapacité permanente de travail, invalidité, vieillesse (Réforme Séc. Soc., 1968, p. 5).
2. DR. Incapacité (de + subst. ou inf.). Inaptitude légale à jouir d'un droit ou à l'exercer par soi-même. Les personnes capables de s'engager ne peuvent opposer l'incapacité du mineur, de l'interdit ou de la femme mariée, avec qui elles ont contracté (Code civil, 1804, art. 1125, p. 204). Une assemblée nationale constituante (...) est élue (...) par tous les Français et Françaises majeurs sous la réserve des incapacités prévues par les lois en vigueur (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 571) :
4. La personne protégée est frappée d'une incapacité d'exercer elle-même des actes graves. C'est l'incapacité d'exercer. La loi connaît une deuxième incapacité qui retire à l'individu la possibilité même d'avoir ses droits, c'est l'incapacité de jouissance.
M. VANEL, Pt Manuel de Dr., t. 1, 1956, p. 70.
REM. Incapacitant, -ante, adj. et subst. masc. (Produit chimique) qui a pour effet de mettre un individu temporairement hors d'état de combattre. Une série de gaz « anti-émeutes », les « incapacitants », dont font partie les actuels « gaz lacrymogènes » (Le Nouvel Observateur ds GILB. 1971).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1534 dr. « inaptitude légale à jouir d'un droit » (Coutumes de Nivernois, chap. XXXI, art. 25 ds Nouv. Coutumier Gén., t. 3, p. 1155a : si l'inhabilité ou incapacité est perpetuelle); 2. 1544 « état de celui qui est incapable » (G. D'AURIGNY, Livre de police humaine, trad. I. Le Blond, 243a, éd. de 1553 ds R. Et. rab. t. 9, p. 309 : l'incapacité de sa jeunesse); 3. 1810 dr. incapacité de travail (Code pénal, art. 309). Dér. de capacité; préf. in-1. Cf. lat. chrét. incapacitas « impossibilité de comprendre » (BLAISE). Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 637, b) 309; XXe s. : a) 678, b) 629. Bbg. JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 75.

incapacité [ɛ̃kapasite] n. f.
ÉTYM. V. 1525, au sens 3; de 1. in-, et capacité.
1 (1544). État d'une personne qui est incapable (de faire qqch.). Impossibilité (de), impuissance (à), inaptitude (à). || L'incapacité de qqn, son incapacité à faire qqch.L'incapacité de marcher, de se mouvoir. || Incapacité de comprendre (cit. 32), d'estimer, de juger, de jauger (→ Crédit, cit. 13). || Incapacité d'engendrer, de procréer. Agénésie, impuissance, stérilité. || Être dans l'incapacité de… → Hors d'état de… || Incapacité en qqch., pour qqch., dans un domaine.
1 Une si forte envie d'être heureux, une si grande incapacité de l'être.
Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes, 2e soir.
2 (Le roi Éric) laissa au monde un nouvel exemple des malheurs qui peuvent suivre le désir d'être despotique, et l'incapacité de l'être.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLXXXVIII.
Absolt. Défaut de capacité. Ignorance, impéritie, incompétence, inhabileté. || L'incapacité des gouvernants (→ Écœurer, cit. 4), des subordonnés (→ Entretenir, cit. 18). || « En fait de gouvernement, l'incapacité est une trahison » (Chateaubriand). || Avoir honte (cit. 18) de son incapacité; cacher son incapacité (→ Girouette, cit. 5). || Son incapacité l'exclut (cit. 6) de cette charge. || Incapacité partielle ( Insuffisance), totale. || Incapacité notoire. || Incapacité en matière de… (→ 2. Politique, cit. 21).
3 L'incapacité est une franc-maçonnerie dont les loges sont en tout pays (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 74.
4 L'incapacité de ce parti (la Gironde) se révélait tous les jours par le singulier contraste de sa position dominante et de sa complète impuissance.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VIII, IV.
Ironiquement :
5 Il avait commencé sa carrière par la place de secrétaire des commandements d'une princesse impériale. Monsieur du Châtelet possédait toutes les incapacités exigées par sa place.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 500.
2 (1810). Admin. État d'une personne qui, à la suite d'une blessure, d'une maladie, est devenue incapable de travailler, d'accomplir certains actes, etc. || Incapacité de travail. || Incapacité temporaire de huit jours, d'un mois (jusqu'à la guérison ou la consolidation de la blessure). || Incapacité permanente (après la consolidation de la blessure). || Incapacité absolue, totale (empêchant tout travail rémunérateur); incapacité partielle. aussi Invalidité.
3 Dr. (premier sens attesté). « Inaptitude à jouir d'un droit (…) ou à l'exercer par soi-même » (Capitant). Déchéance. || Assister (II., 1.) une personne frappée d'incapacité juridique (ou incapable [4.]). || Incapacité de jouissance des personnes condamnées à des peines criminelles. || Incapacité d'exercice (cit. 20) des mineurs, des interdits. Minorité; interdiction. || Incapacité de la femme mariée, jusqu'à la loi du 18 février 1938.Dr. constit. || Incapacité électorale : situation entraînant la perte du droit de vote.
6 Le mineur et l'interdit ne peuvent attaquer, pour cause d'incapacité, leurs engagements, que dans les cas prévus par la loi.Les personnes capables de s'engager ne peuvent opposer l'incapacité du mineur ou de l'interdit, avec qui elles ont contracté.
Code civil, anc. art. 1125 (Loi du 18 févr. 1938).
7 L'incapacité d'une personne est parfois l'œuvre arbitraire de la loi : par exemple l'incapacité des condamnés à une peine criminelle (…) Il est d'autres incapables (…) dont l'incapacité est réelle : tels sont les mineurs et les fous. Le défaut d'âge, l'affaiblissement ou la perte des facultés intellectuelles sont des causes physiques d'incapacité (…)
M. Planiol, Traité élémentaire de droit civil, t. I, no 1613, p. 563.
CONTR. Aptitude, capacité.

Encyclopédie Universelle. 2012.