inassimilable [ inasimilabl ] adj.
• 1834; de 1. in- et assimilable
1 ♦ Qui n'est pas assimilable. Substances inassimilables par l'organisme. Connaissances inassimilables. « ces originaux inassimilables par une société policée » (Sartre).
2 ♦ Qui ne peut être assimilé (à qqch). ⇒ incomparable. La situation est inassimilable à celle de l'an passé.
● inassimilable adjectif Qui n'est pas assimilable pour l'organisme. Qui ne peut être assimilé à quelque chose, considéré comme semblable. Qu'on ne peut assimiler, comprendre intégralement. Qui ne peut pas se fondre dans une communauté nationale : Population immigrée qui se révèle inassimilable. ● inassimilable (synonymes) adjectif Qu'on ne peut assimiler, comprendre intégralement.
Synonymes :
- incompréhensible
Contraires :
- compréhensible
Qui ne peut pas se fondre dans une communauté nationale
Synonymes :
- inadapté
Contraires :
- intégrable
inassimilable
adj. Qui n'est pas assimilable.
⇒INASSIMILABLE, adj.
1. BIOL., PHYSIOL. Qui n'est pas susceptible de transformation organique, d'assimilation, d'être assimilé (v. ce mot I A 1). Anton. assimilable (v. ce mot A). Éléments inassimilables. Albumine, graisse et hydrate de carbone, qui sont mêlés à une matière cellulosique presque inassimilable pour l'homme (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 246). Ces sels s'y rencontrent sous une forme insoluble et inassimilable (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 120).
2. P. anal., domaine intellectuel. Qui n'est pas susceptible d'assimilation, d'être assimilé (v. ce mot I B), intégré à l'acquis cognitif. Anton. assimilable (v. ce mot B 1). Abstractions, connaissances, enseignements inassimilables. Contraindre en masse [des élèves] à absorber des parcelles inassimilables de langages qui n'ont jamais existé (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 278). Il ne lui a pas suffi de nier ou de taire ce qui (...) est inassimilable par la doctrine (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 291).
B. — SOCIOL. [En parlant de pers. ou d'entités pol.] Qui ne peut s'assimiler (v. ce mot II C), s'intégrer; qui n'est pas susceptible d'assimilation. Synon. inintégrable; anton. assimilable (v. ce mot B 2). Étrangers, personnes, populations inassimilables. [Les descendants d'Espagnols ou d'Italiens] restent aussi loin de nous, aussi inassimilables au génie de notre race que les Arabes eux-mêmes (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 184). Les Juifs, accusés en de nombreux pays de constituer une race inférieure ou tout au moins particulière et inassimilable (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 22)
II. — (Qqn ou qqc.) inassimilable à (qqn ou qqc.). Qui ne peut être assimilé (v. ce mot II B), considéré comme identique ou de même nature. Deux cas, deux exemples inassimilables (l'un à l'autre). Par son incoercibilité le réflexe reste inassimilable à la volonté (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 227).
REM. 1. Inassimilé, -ée, adj. Qui n'est pas assimilé (v. ce mot I A 2). Le sentiment qui l'habite, proéminent et inassimilé, c'est une grande souffrance (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 47). La punition symbolique d'un conflit inassimilé (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 704). 2. Inassimilation, subst. fém. Synon. inintégration; anton. assimilation (v. ce mot B 4). Absence, désert, inappétence, tours à vide, inassimilation, tous les grands coureurs de route et les mystiques, ces explorateurs de cellule, ont éprouvé ces effets (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 207).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1834 (J.J. BROUSSAIS, Traité de physiol., Paris, Baillière t. II, p. 172 ds QUEM. DDL t. 20). Dér. de assimilable; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 25.
inassimilable [inasimilabl] adj.
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1 Qui n'est pas assimilable. || Substances inassimilables (par l'organisme).
0.1 (…) il pouvait toujours sentir au-dedans de lui la bière rebelle à toute digestion, inassimilable (…)
Claude Simon, le Palace, 10/18, p. 183.
2 Connaissances inassimilables, que l'on ne peut comprendre, ni retenir intégralement. || Inassimilable à, pour.
1 La place donnée dans l'éducation, au savoir inassimilable prouve que la société se rend compte de son impuissance. Il ne s'agit que de passer le temps.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, II, p. 59.
1.1 Or, l'appartenance doctrinale met en cause à la fois l'énoncé et le sujet parlant, et l'un à travers l'autre. Elle met en cause le sujet parlant à travers et à partir de l'énoncé, comme le prouvent les procédures d'exclusion et les mécanismes de rejet qui viennent jouer lorsqu'un sujet parlant a formulé un ou plusieurs énoncés inassimilables; l'hérésie et l'orthodoxie ne relèvent point d'une exagération fanatique des mécanismes doctrinaux; elles leur appartiennent fondamentalement.
M. Foucault, l'Ordre du discours, p. 44-45.
3 Individu inassimilable, qui ne peut se fondre dans une communauté. ⇒ Inadapté.
2 Il n'est pas bon, pour une société, de voir croître trop vite le nombre d'étrangers inassimilables, ni d'être envahie d'un coup par des notions qui s'accordent mal à son génie.
Daniel-Rops, Jésus en son temps, III, p. 173.
3 (…) ces originaux inassimilables par une société policée et qui vivent en marge de la vie collective.
Sartre, Situations II, p. 140.
4 Rare. || Inassimilable à qqch : qui ne peut être assimilé à qqch. considéré comme semblable. ⇒ Différent, incomparable. || La situation actuelle est inassimilable à celle de l'an passé.
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CONTR. Assimilable.
Encyclopédie Universelle. 2012.