impotent, ente [ ɛ̃pɔtɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n.
• 1308; lat. impotens « impuissant »
♦ Qui, par une cause naturelle ou accidentelle, ne peut se mouvoir, ou ne se meut qu'avec une extrême difficulté. ⇒ infirme, invalide, paralytique, perclus, podagre. « un vieillard impotent, incapable de quitter sa voiture » (Balzac). ⇒ grabataire. Il est impotent d'un bras. — N. Un impotent, une impotente.
♢ Par ext. Jambe impotente.
⊗ CONTR. Ingambe, valide.
● impotent, impotente adjectif et nom (latin impotens, -entis, impuissant) Qui est privé de l'usage d'un ou de plusieurs membres ou qui éprouve de grandes difficultés à se mouvoir : Vieillard impotent. ● impotent, impotente (synonymes) adjectif et nom (latin impotens, -entis, impuissant) Qui est privé de l'usage d'un ou de plusieurs membres...
Synonymes :
- éclopé
- estropié
- inerte
- infirme
- invalide
- paralysé
- perclus
Contraires :
- ingambe
- valide
impotent, ente
adj. et n. Qui ne peut se mouvoir qu'avec difficulté. Vieillard impotent.
— Subst. Des installations pour les impotents.
⇒IMPOTENT, -ENTE, adj.
A. — 1. [En parlant d'une pers.] Qui est privé partiellement ou totalement de l'usage d'un ou de plusieurs membres par cause naturelle ou accidentelle; qui ne se meut qu'avec de grandes difficultés. Synon. éclopé (fam.), estropié, infirme, invalide, perclus, podagre. Femme, homme impotent(e); être, devenir impotent à la suite d'un accident, d'une fracture. Ce roi impotent [Louis XVIII] avait le goût du grand galop; ne pouvant marcher, il voulait courir; ce cul-de jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 473). Il était impotent des mains, tellement qu'il ne pouvait mettre ses gants et les rhumatismes lui tenaient les jambes (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1905, p. 83) :
• C'était digne des Gourvennec, de loger un grand-père paralytique! Est-ce que celui-là ne ferait pas mieux de mourir? Un vieillard impotent et sale dépréciait une maison. Il devait exister des moyens de se débarrasser des gens encombrants.
QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 57.
— Emploi subst. Cette grande et philosophique question de médecine conjugale [la réaction produite sur le moral par les vicissitudes physiques] fera sans doute penser profondément les goutteux, les impotents, les catharreux, et la légion de vieillards dont nous avons réveillé l'apathie (BALZAC, Physiol. mar., 1826, p. 122).
2. [En parlant d'un membre ou d'un segment de membre] Qui a perdu partiellement ou totalement ses fonctions. Bras, jambe impotent(e). Une ankylose (...) rend le membre supérieur ou inférieur plus ou moins impotent (NÉLATON, Pathol., chir., t. 1, 1844, p. 223). Il ne pouvait rester seul, les pieds impotents, les mains si tremblantes, qu'il manquait de mettre le feu, quand il allumait sa pipe (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 628).
B. — 1. Qui évolue difficilement, sans grâce; qui est gauche dans ses mouvements.
— [En parlant d'un animé] Elle [la cochenille] fait sa ponte autour d'elle, toujours clouée à sa feuille, qui à la fin deviendrait insuffisante pour nourrir sa nombreuse et impotente postérité (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 326).
♦ Emploi subst. N'ayant plus devant lui sa table et ses livres, il redevint dans la rue le même impotent qu'Annette avait vu la veille (...) avec cela, guindé, crispé, brusque par gaucherie (ROLLAND, Âme ench., t. 2, 1925, p. 106).
— P. anal. [En parlant d'une chose dont la fontion est de se déplacer] Ce navire, tout à l'heure ailé et presque terrible dans sa course, était maintenant impotent. Pas une manœuvre qui ne fût tronquée et désarticulée (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 104). Quand un tramway bloquait le pavé de galets, nous nous rejetions vers le trottoir, frôlant les fiacres impotents et usés (MORAND, Ouv. la nuit, 1922, p. 232).
2. Au fig. Qui est incapable d'action, de décision; qui manque d'esprit de création; qui manque de grandeur, de puissance. Synon. impuissant. Être féminine, c'est se montrer impotente, futile, passive, docile (BEAUVOIR, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 88). Si les mille points du pointillisme favorisent le discours en paralysant l'action, rendent l'homme loquace et impotent, le point fascinant de la liberté, au contraire, immobilise le discours et mobilise la vie (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 262).
— Emploi subst. Une femme qui passe son temps à redouter les grossesses n'est qu'une espèce d'impotente et n'ira jamais bien loin dans la réussite (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 91).
— [P. méton. du déterminé] Actes impotents, esprit impotent. Les trois volontés velléitaires (...) ne sont-elles pas toutes trois de faibles volontés (...) et, par opposition au pur vouloir omnipotent, des volontés impotentes ou (...) ventripotentes? (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957p. 242).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1319 (doc. ds G. FAGNIEZ, Doc. relatifs à l'Hist. de l'Industrie et du Commerce en France, t. 2, p. 41 : Tan comme il sera malade ou impotens); 1320 (Dit des Patenostres, éd. JUBINAL, Nouv. Rec., I, 247 ds T.-L. : Aux contrais impotens, qui droit lor corps ne portent). Empr. au lat. impotens « faible, impuissant, incapable ». Fréq. abs. littér. : 106. Bbg. QUEM. DDL t. 4.
impotent, ente [ɛ̃pɔtɑ̃, ɑ̃t] adj. et n.
ÉTYM. 1319; lat. impotens « impuissant »; de im- (→ 1. In-), et potens, potentis « puissant; maître », de même famille que potere « pouvoir ».
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♦ (Personnes). Qui, par une cause naturelle ou par accident, ne peut se mouvoir; qui ne se meut qu'avec une extrême difficulté. ⇒ Estropié, infirme, invalide, paralytique, perclus. || Être impotent par maladie, par accident. || Vieillard faible et impotent (→ Foudroyer, cit. 16). || « Qu'on me rende impotent, cul-de-jatte, goutteux, manchot… » (→ Cul, cit. 14, La Fontaine). || La goutte, les rhumatismes l'ont rendu impotent. ⇒ 2. Podagre.
1 (…) je travaillerai jusqu'à ce que je devienne tout à fait aveugle et impotent, deux bénéfices dont je pourrai bientôt être pourvu.
Voltaire, Lettre à d'Argental, 2300, 23 mai 1763.
2 (…) un vieillard impotent, incapable de quitter sa voiture, la priait de descendre pour un instant.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 432.
3 Ce roi impotent (Louis XVIII) avait le goût du grand galop; ne pouvant marcher, il voulait courir (…)
Hugo, les Misérables, II, III, VI.
4 (…) elle se plaignait doucement de sa santé, de ses mains et de ses pieds gonflés, de ses jambes qui s'ankylosaient : elle exagérait son mal, elle se disait une vieille impotente, qui n'est plus bonne à rien.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, III, p. 600.
5 (…) même si réduite, pour le vieillard immobile et impotent, la vie restait entière dans les moindres choses (…) À l'heure du déjeuner, on transportait le fauteuil dans la (…) salle à manger (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 136.
♦ N. (1798). || Un impotent, une impotente. || Un impotent condamné à l'immobilité.
♦ (1835). Par ext. || Jambe impotente, membre impotent. — Bras impotent. || Il est impotent d'un bras (Académie).
6 Il ordonna que celui qui aurait été mutilé et rendu impotent de quelque membre à la guerre, fût nourri tout le temps de sa vie aux dépens de la chose publique.
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CONTR. Ingambe, valide.
Encyclopédie Universelle. 2012.