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immonde

immonde [ i(m)mɔ̃d ] adj.
• 1220; lat. immundus, de mundus « propre »
1Relig. Impur selon la loi religieuse. Animaux immondes. Qui a un caractère d'impureté morale. L'esprit immonde : le démon. Le péché immonde : le péché de la chair. « Les ténébreux désirs, les pensées immondes » (Sainte-Beuve).
2(1526) Cour. D'une saleté ou d'une hideur qui soulève le dégoût ou l'horreur. dégoûtant, répugnant, sale. « d'immondes ruelles de truands, boueuses, noires, sinistres » (Loti). Taudis immonde. (Personnes) laid. « Non mais t'as pas vu la fille, enfin ! Elle est immonde » (C. Vincent et J.-P. Ronsin, « La Discrète », film).
3D'une extrême immoralité ou d'une bassesse qui révolte la conscience. ignoble. Trafic immonde. Un crime immonde. abject, hideux.
⊗ CONTR. Propre, pur.

immonde adjectif (latin immundus) Littéraire. Qui est considéré comme impur, ou comme contraire à la pureté morale, par certaines religions : Animaux immondes. Qui suscite la répugnance par sa malpropreté, son état d'abandon, sa laideur : Un immonde taudis. Qui atteint un degré extrême d'immoralité, de bassesse : Intentions immondes.immonde (synonymes) adjectif (latin immundus) Littéraire. Qui est considéré comme impur, ou comme contraire à la...
Synonymes :
- impur
Qui suscite la répugnance par sa malpropreté, son état d'abandon...
Synonymes :
- dégoûtant
- ignoble
- infect
- répugnant
- sordide
Qui atteint un degré extrême d'immoralité, de bassesse
Synonymes :
- abject
- avilissant
- dégradant
- honteux
- infâme
- vil

immonde
adj.
d1./d RELIG Impur.
d2./d Cour. D'une extrême saleté, dégoûtant.
D'une hideur morale révoltante. Un être immonde.

⇒IMMONDE, adj.
A. — D'une saleté ou d'une laideur qui provoque le dégoût. Synon. dégoûtant, ignoble, infect, répugnant, sordide. Je pue! Je pue! Je suis une charogne immonde (SARTRE, Mouches, 1943, II, 1er tabl., 1, p. 44) :
Dès qu'ils eurent franchi les fortifications, une puanteur les enveloppa, un lit de fumier leur monta aux genoux. C'était la ville immonde, un cloaque où, depuis trois jours, s'entassaient les déjections et les excréments de cent mille hommes.
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 432.
B. — RELIG. Impur.
1. [En parlant d'un animal ou d'un inanimé concr.] Contraire à la pureté rituelle. Animal, nourriture, viande immonde. Vous mangez du porc, vous buvez du vin; vous touchez les choses immondes : Dieu vous a punis (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 82).
2. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé abstr.] Contraire à la pureté de la foi. Profanation, tentation immonde. Enseignez la loi sainte à l'idolâtre immonde! (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 12).
Littér. Esprit immonde. Synon. de démon. Si les démons sont laids en réalité, ils se revêtent parfois d'une beauté apparente (...). Les ascètes de la Thébaïde (...) ne succombaient pas à la tentation, et les esprits immondes (...) s'éloignaient (A. FRANCE, Thaïs, 1890, p. 7).
Vx. Le péché immonde. L'impureté. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — Au fig. D'une immoralité extrême; d'une bassesse ignoble et révoltante. Synon. abject, honteux, ignoble, infâme, vil; anton. noble, propre, pur. Débauche, mot, pensée, plaisir, propos, proposition immonde; individu, personne immonde. Les représentants du peuple ne sont autres qu'un tas immonde de vendus. Leur vue c'est l'intérêt, leur penchant la bassesse, leur honneur est un orgueil stupide, leur âme un tas de boue (FLAUB., Corresp., 1835, p. 21). Des polémistes de la Révolution (...) Hébert est sans doute le plus curieux par l'idée qu'il eut de parler, à la populace déchaînée, le langage populacier. Il est féroce, parfois immonde et ordurier, mais son talent n'est pas niable (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 209).
Emploi subst. V. ignoble ex. 4.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Échapper à cette histoire triste, où le pur et l'immonde si étrangement sont confondus — où l'ange ne s'interrompt jamais de faire la bête, et la bête l'ange : l'histoire d'André Gide (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 173).
Prononc. et Orth. : [im(m)]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1225 « ignoble, qui inspire le dégoût » (G. DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir. 25, 314); 2. ca 1225 immonde « impur » (ID., ibid., II Mir. 30, 72); 2e moitié XIVe s. esperit inmonde « démon » (Vie S. Clem., B.N. 818, f° 294c ds GDF. Compl.). Du lat. immundus « sale, impur » dér. de mundus « propre, net », avec préf. in- à valeur négative. Fréq. abs. littér. : 666. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 588, b) 1 365; XXe s. : a) 1 448, b) 727.

immonde [i(m)mɔ̃d] adj.
ÉTYM. V. 1220, au sens 3; lat. immundus, de im- (→ 1. In-), et mundus « propre ». → Émonder.
1 (1526). Cour. D'une saleté ou d'une hideur qui soulève le dégoût ou l'horreur. Dégoûtant, sale. || Chose immonde. Immondice (1.). || Cloaque (cit. 3) immonde. || Bouge, taudis immonde (→ Galetas, cit. 3). || Plaie immonde (→ Gangrène, cit. 1). || Mets, débris immondes (→ Beau, cit. 24).
1 On visitait ces tours sinistres, ces cachots noirs, profonds, fétides, où le prisonnier, au niveau des égouts, vivait assiégé, menacé des crapauds, des rats, de toutes les bêtes immondes.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, III.
2 (…) ils effraient le mauvais riche, comme, au temps de la danse macabre, on lui montrait sa fosse béante et la mort prête à l'enlacer dans ses bras immondes.
G. Sand, la Mare au diable, p. 12.
2.1 Marcel reparut le lendemain à trois heures, la face verte, les yeux rouges, une bigne au front, le pantalon déchiré, empestant l'eau-de-vie, immonde.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Folio, p. 326.
3 À Azar-Kapou, je dus le suivre dans d'immondes ruelles de truands, boueuses, noires, sinistres (…)
Loti, Aziyadé, III, LVII.
2 (Fin XIIIe). Relig. a Impur selon la loi religieuse. || Animaux immondes (par exemple le porc, selon la loi de Moïse, de Mahomet).
4 (…) il faut remarquer que selon la loi toutes les femmes accouchées étaient réputées immondes (…)
Bossuet, 3e Sermon pour la fête de la Purification, in Littré.
b (V. 1220). Qui a un caractère d'impureté morale. — ☑ Loc. (1541, Calvin). L'esprit immonde : le démon. — ☑ (1767, Voltaire). Le péché immonde : le péché de la chair. || La nature immonde, mauvaise en l'homme, par oppos. à la spiritualité, à la bonté (→ Ailé, cit. 3; alourdir, cit. 4, Hugo). — ☑ Allus. littér. « La bête immonde » : le nazisme (allus. à la dernière phrase de la pièce de Bertold Brecht, la Résistible Ascension d'Arturo Ui : « il est encore fécond, le ventre d'où est sortie la bête immonde »).
5 (…) le condamné avait une femme en qui Dieu avait mis la beauté et la prudence. Un vieux richard promit de donner une livre d'or et même plus à la dame, à condition qu'il commettrait avec elle le péché immonde. La dame ne crut point faire mal en sauvant son mari.
Voltaire, l'Ingénu, XVI.
6 La journée et le soir du lendemain redoublèrent mes angoisses; de mortels ennuis m'obsédèrent, les ténébreux désirs, les pensées immondes naissaient pour moi de toutes parts dans ces sites austères où je m'étais promis pureté d'âme et constance.
Sainte-Beuve, Volupté, p. 54.
7 (…) leur sagesse est humiliée devant ils ne savent quoi d'immonde, qui ricane et se moque d'eux.
F. Mauriac, Souffrances et bonheur du chrétien, Préface, p. 15.
N. (Vx). || « Les immondes, les fornicateurs » (Massillon).
3 (Av. 1841, Chateaubriand). D'une extrême immoralité ou d'une bassesse qui révolte la conscience. || C'est un être immonde ! Dégoûtant, ignoble. || Vice immonde (→ Ennui, cit. 27). || « Le noir océan de l'immonde cité » (Baudelaire). || Commerce immonde, honteux (→ Drôle, cit. 5). || Trafic immonde. || Propos, rumeurs, refrains immondes (→ Catholicisme, cit. 2; gaillardise, cit. 2). Obscène. || Les gestes les plus immondes (→ Fille, cit. 37).
8 Et, alors, il s'acharna sur la scène, il voulut la connaître jusqu'au bout, il descendit aux mots crus, aux interrogations immondes.
Zola, la Bête humaine, p. 24.
CONTR. Propre, pur.
DÉR. On trouve chez Albertine Sarrazin le dér. immonderie, n. f. (la Traversière, 1966, p. 252) au sens de « caractère immonde » (3.).

Encyclopédie Universelle. 2012.