avilissant, ante [ avilisɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1771; de avilir
♦ Littér. Qui avilit. Une dépendance avilissante. ⇒ abaissant, dégradant, déshonorant, humiliant. Une conduite avilissante. ⇒ abject, honteux, indigne, infamant, infâme, méprisable. « Je vous épargne le récit des précautions que je pris contre moi-même; elles me semblent plus avilissantes que des fautes » (Yourcenar).
⊗ CONTR. Digne, honorable, noble.
● avilissant, avilissante adjectif Se dit de ce qui avilit ; dégradant : Un travail avilissant. ● avilissant, avilissante (synonymes) adjectif Se dit de ce qui avilit ; dégradant
Synonymes :
- dégradant
- déshonorant
- infamant
Contraires :
- digne
- noble
avilissant, ante
adj. Qui avilit. Syn. dégradant.
⇒AVILISSANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de avilir.
II.— Emploi adj., péj. [Se rapporte toujours à un inanimé abstr., acte, état, etc.] Qui avilit. Il est dans un état avilissant, dans une dépendance avilissante (Ac. 1798-1932, BESCH. 1845, Lar. 19e, QUILLET 1965). Une dépendance avilissante (ROB.) :
• 1. ... l'Assemblée nationale est trop juste, trop sage (...) pour réduire les ministres des autels à une condition avilissante...
Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 346.
• 2. Ô! femmes, approchez et venez m'entendre. (...). Venez apprendre comment, nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues son esclave; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel; comment enfin, dégradées de plus en plus par votre longue habitude de l'esclavage, vous en avez préféré les vices avilissants, mais commodes, aux vertus plus pénibles d'un être libre et respectable.
LACLOS, De l'Éducation des femmes, 1803, p. 428.
• 3. Il avait horreur d'elle, d'eux tous, de lui-même, de son corps et de son cœur. Un ouragan de mépris se déchaînait en lui : depuis longtemps, il se préparait; tôt ou tard, la réaction devait venir contre la bassesse des pensées, les compromis avilissants, l'atmosphère fade et empestée, où il vivait depuis quelques mois...
R. ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, p. 362.
• 4. Un matin, nous fûmes avertis que deux Français allaient être emmenés en Zuchthaus. La peine de Zuchthaus, c'est-à-dire de réclusion, était la plus dure que pût recevoir l'un des nôtres. Contre toute justice, il y perdait jusqu'à sa qualité de prisonnier de guerre, et se trouvait mêlé aux détenus de droit commun sous la contrainte la plus avilissante.
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 346.
PRONONC. :[], fém. [-].
STAT. — Fréq. abs. littér. :84.
avilissant, ante [avilisɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1771; de avilir.
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♦ Littér. ou style soutenu. Qui avilit, rend vil (en parlant des choses). || Une dépendance avilissante. ⇒ Abaissant, dégradant, déshonorant, humiliant. || Une conduite avilissante. ⇒ Abject, bas, honteux, indigne, infamant, infâme, méprisable, servile. || Un compromis avilissant.
1 Ô de la servitude effets avilissants !
Voltaire, les Scythes, I, 3.
2 C'est une chose bien avilissante pour la France que le Journal des savants soit négligé parce qu'il est sage, et qu'on ait soutenu les feuilles des Desfontaines et des Fréron (…)
Voltaire, Lettre à Marmontel, II, avr. 1772.
3 Je vous épargne le récit des précautions que je pris contre moi-même; elles me semblent plus avilissantes que des fautes.
M. Yourcenar, Alexis, p. 75.
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CONTR. Digne, fier, glorieux, honorable, noble…
Encyclopédie Universelle. 2012.