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hypallage

hypallage [ ipa(l)laʒ ] n. f.
• av. 1596; lat. hypallage, gr. hupallagê « échange, interversion »
Rhét. Figure de style qui consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots (de la même phrase). métonymie. (ex. rendre qqn à la vie pour rendre la vie à qqn.) Le mot lorette transporte « par un hypallage hardi, le nom du quartier [Notre-Dame-de-Lorette] à la personne » (Gautier).

hypallage nom féminin (grec hupallagê, échange) Figure de rhétorique consistant à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots de la même phrase (par exemple Ce marchand accoudé sur son comptoir avide [V. Hugo]).

hypallage
n. f. RHET Figure de style par laquelle on attribue à un mot d'une phrase ce qui convient à un autre (ex.: descendant noble d'une famille pour descendant d'une famille noble).

HYPALLAGE, subst. fém.
RHÉT. Figure de style qui consiste à attribuer, à un ou plusieurs mots d'une phrase, ce qui convient à d'autres (sans qu'il soit possible de se méprendre sur le sens de cette phrase). Le mal de prendre une hypallage pour une découverte, une métaphore pour une démonstration, (...), et soi-même pour un oracle, ce mal naît avec nous (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 191). « Un silence d'or vibrant, — l'avenir au galop (galopant) des chevaux du soleil [vers de la Tailhède], cela forme de belles hypallages modernes, mais conformes à la poétique ancienne (Temps, 11 août 1938).
Rem. On relève le mot au masc. J'y tenais beaucoup [à ce poème], encore que Marcel Drouin en critiquât la première phrase où il voyait un fâcheux hypallage (?) que pourtant je défendais (GIDE, Journal, 1935, p. 1223).
Prononc. et Orth. : [ipal(l)]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Av. 1596 (VIGENÈRE, Traicté du feu et du sel, 36, éd. 1642 ds DELB. Rec.). Empr. au b. lat. hypallage «même sens », gr. « échange, hypallage ». Bbg. GALL. 1955, pp. 426-428.

hypallage [ipa(l)laʒ] n. f.
ÉTYM. Av. 1596; lat. hypallage, grec hupallagê « échange, interversion », de hupalattein, hupallassein, de hupo (→ Hypo-), et allattein ou allassein, de allos « autre ».
Rhét. Figure de style qui consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots (de la même phrase) « sans qu'il soit possible de se méprendre au sens » (Littré). Métonymie. Ex. : rendre qqn à la vie, pour rendre la vie à qqn; avoir des souliers dans les pieds, pour avoir les pieds dans des souliers, etc.REM. Ce mot est du fém. dans les dictionnaires (Littré, Académie…); on le trouve au masc. chez quelques auteurs.
0 À force d'entendre répondre :—rue Notre-Dame-de-Lorette—à la question :—où demeurez-vous, où allons-nous ?—si naturelle à la fin d'un bal public (…) l'idée est sans doute venue à quelque grand philosophe, sans prétention, de transporter, par un hypallage hardi le nom du quartier à la personne, et le mot Lorette a été trouvé.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, Gavarni, p. 188.
REM. Des constructions comme blessés crâniens, aliéné mental, prix alimentaires, médaillé militaire, etc. ont été qualifiées d'hypallages (Georgin, Pour un meilleur français, p. 213).

Encyclopédie Universelle. 2012.