hydr(o)-, -hydre
1 ♦ Éléments, du gr. hudôr « eau ».
2 ♦ Chim. HYDR(O)- : élément indiquant la présence d'hydrogène.
hydro-, hydr-, -hydre.
éléments, du gr. hudôr, "eau".
|| CHIM Hydro-: élément indiquant une combinaison de l'hydrogène avec un autre corps.
⇒HYDR(O)-, (HYDR-, HYDRO-)élém. formant
Élém. tiré du gr. « eau », entrant dans la constr. de nombreux mots sc. et techn. où il indique soit une relation avec l'eau ou un autre liquide, soit une fixation d'hydrogène sur un corps.
I. — [Forme hydr-]
A. — [Le 2e élém. est issu du gr.]
1. MÉDECINE :
hydrémie, subst. fém. « Teneur en eau du sang, présence d'eau en quantité anormalement élevée dans le sang » (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). L'hydrémie n'est pas rare à la période terminale du cancer (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, 1929, p. 444)
2. LINGUISTIQUE :
hydronyme (-onyme, de « nom »), subst. masc. « Toute appellation désignant une entité d'eau » (DOR.-POIR. 1975). V. L'Hist. et ses méth., 1961, p. 700. Hydronymie, subst. fém. « Étude des hydronymes ». L'hydronymie gauloise, malgré le peu de vestiges qui en subsistent peut encore fournir quelques indices sur les divisions territoriales, quand la frontière était matérialisée par une rivière (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 691). Hydronymique, adj. « Relatif aux hydronymes ». Bien qu'ils aient envahi toute la Gaule, les Germains ne réussirent à imposer leurs dialectes que dans les régions immédiatement situées en deçà du Rhin. Dans le reste du pays, leur apport hydronymique, dont nous sommes surtout redevables aux Francs, est resté peu important et concerne des ruisseaux ou des lieux-dits (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 700).
B. — [Le 2e élém. est un subst. fr.]
1. CHIM. V. hydracide, hydroxyde et aussi :
hydralcool, subst. masc. « Alcool retenant une certaine quantité d'eau » (DUVAL 1959). Voir DORVAULT, Officine, 1844, p. 138.
2. MÉDECINE :
hydrophtalmie, subst. fém. « hydropisie de l'œil » (LITTRÉ-ROBIN 1865)
II. — [Forme hydro-]
A. — [Le 2e élém. est issu du gr.]
1. SC. NAT. :
Hydrophyte, subst. fém. « Plante qui vit dans l'eau » (LITTRÉ). Cette plante est une hydrophyte (LITTRÉ). Parmi ces précieuses hydrophytes, je remarquai des cladostèphes [sortes d'algues] verticillées (VERNE, Vingt mille lieues, t. 1, 1870, p. 145)
2. MÉDECINE :
hydrogastrie, subst. fém. « Dilatation importante de l'estomac, avec rétention alimentaire, causée par le rétrécissement du pylore » (Méd. Biol. t. 2 1971).
hydronéphrose, subst. fém. « Dilatation du bassinet et des calices rénaux avec accumulation d'urine aseptique, dues à un obstacle permanent ou temporaire siégeant sur l'uretère ou sur les voies urinaires inférieures, ou à un trouble de la tonicité » (Méd. Biol. t. 2 1971). Hydronéphrose tuberculeuse (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 195).
3. TECHNOLOGIE :
hydrostat (-stat, de « stationnaire »), subst. masc. « Caisson permettant à plusieurs ouvriers de travailler ensemble sous l'eau » (d'apr. Lar. 20e)
hydrotypie (-typie, de « marque, empreinte »), subst. fém. « Procédé de reproduction photographique basé sur la propriété que possède la gélatine bichromatée d'être d'autant plus insoluble dans l'eau chaude qu'elle a été plus fortement insolée » (DUVAL 1959). L'hydrotypie a été imaginée par Charles Cros, en 1880 (VILLON, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p. 607)
B. — [Le 2e élém. est un adj. fr.]
1. CHIMIE :
hydroalcoolique, adj. « Qui contient de l'eau et de l'alcool ». Mélanges hydroalcooliques (J. phys. et Radium, 1933, p. 122D)
hydroaromatique, adj. « Se dit des composés d'hydrogénation des noyaux aromatiques » (DUVAL 1959). Voir CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 182
hydrosoluble, adj. « Soluble dans l'eau ». Vitamines hydrosolubles (LEBEAU, COURTOIS, Pharm. chim., t. 2, 1929, p. 545)
hydrosulfureux, -euse, adj. Acide hydrosulfureux. « Acide de formule H2S2O4 » (Lar. encyclop.)
2. PHYSIQUE :
hydroacoustique, adj. « Qui concerne, qui utilise les vibrations acoustiques en milieu liquide ». Après détection de la position du banc par des moyens hydroacoustiques, le navire de pêche allume de puissantes lampes pour attirer les poissons vers la surface où ils sont capturés à l'aide de filets tournants (BOYER, Pêches mar., 1967, p. 67)
hydromécanique, adj. [En parlant de certains appareils] « Où un liquide est employé comme dispositif de transmission d'effort ou de mouvement » (d'apr. Lar. encyclop.)
C. — [Le 2e élém. est un subst. fr.]
1. AÉRONAUTIQUE :
hydroplane, subst. masc. Synon. vieilli de hydroglisseur. Deux zouaves désœuvrés regardaient les hydroplanes labourer la Seine stérile (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p. 197). Hydroplanage, subst. masc. « Manœuvre d'un hydravion posé sur l'eau, qui se déplace par l'action combinée de ses moteurs et de ses gouvernes » (d'apr. GRUSS 1952). L'hydroplanage (...) devient délicat lorsqu'il y a de la mer (A.-B. DUVAL, HÉBRARD, Nav. aér., 1928, p. 183). Hydroplaner, verbe intrans. « Glisser à la surface de l'eau » (Lar. 20e)
2. CHIMIE :
hydrocellulose, subst. fém. « Nom générique de substances végétales de nature glucidique, de condensation élevée, se différenciant des celluloses pour la coloration bleue qu'elles donnent avec l'iode » (DUVAL 1959). Sous l'influence des acides minéraux concentrés (...) le coton se transforme en un corps amyloïde, qui se gonfle par l'eau bouillante et qui bleuit par l'iode : c'est l'hydrocellulose de H. Aimé Girard (WURTZ, Dict. chim., 2e suppl., t. 1, 1892, p. 757)
hydrogel, subst. masc. « Gel dont le milieu de dispersion est l'eau » (DUVAL 1959). Aux hydrosols (...) correspondent les hydrogels (LEBEAU, COURTOIS, Pharm. chim., t. 1, 1929, p. 414)
hydrophosphate, subst. masc. « Phosphate hydraté » (DUVAL 1959)
hydroquinone, subst. fém. « Diphénol utilisé comme réactif analytique et révélateur photographique ». Après l'imprégnation, on soumet la pièce à l'action de réducteurs du type des révélateurs photographiques (pyrogallol, hydroquinone) (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p. 13)
hydrosilicate, subst. masc. « Silicate hydraté ». Hydrosilicate de nickel. Voir GUILLET, Techn. métall., 1944, p. 16
hydrosol, subst. masc. « Solution dont l'eau est le milieu de dispersion » (d'apr. DUVAL 1959). Selon une proposition de Graham, on appelle hydrosols les solutions colloïdales réalisées dans l'eau (Chim. Phys., 1905, p. 67).
3. BOT., ZOOL. :
hydrotropisme, subst. masc. « Réaction d'orientation d'un végétal ou d'un animal fixé s'effectuant soit dans la direction de l'eau ou d'une source d'humidité (hydrotropisme positif), soit dans la direction opposée (hydrotropisme négatif) » (Méd. Biol. t. 2 1971). V. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 691. Hydrotropique, adj. « Relatif à l'hydrotropisme ». Cette nouvelle oscillation est celle de la capacité hydrotropique (J. phys. et Radium, Chim. phys., 1935, p. 344)
4. MÉDECINE :
hydropéricarde, subst. masc. « Épanchement de sérosité dans le péricarde, sans réaction inflammatoire » (cf. Méd. Biol. t. 2 1971). Dans la distension chronique (hydropéricarde), la fibreuse se laisse distendre insensiblement (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 227)
hydrothorax, subst. masc. « Épanchement pleural de type transsudatif » (Méd. Flamm. 1975). Voir LAENNEC, Auscult., t. 1, 1819, p. 4. Cf. supra B 1
5. BIOLOGIE :
hydrocortisone, subst. fém. « Hormone cortico-surrénale naturelle, synthétisée en 1950 ». La découverte des hormones corticoïdes proprement dites, notamment celle de l'hydrocortisone (...), est due également à Reichstein (1937) et à Kendall (1938) (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 753).
6. MÉTÉOROLOGIE :
hydrométéore, subst. masc. « Météore consistant en un ensemble de particules d'eau, liquides ou solides en chute ou en suspension dans l'atmosphère, ou soulevées de la surface du globe par le vent, ou déposées sur des objets au sol ou dans l'atmosphère libre » (VILLEN. 1974). On utilise tous renseignements possibles, par exemple l'observation des nuages et autres hydrométéores. On peut ainsi arriver à tracer des cartes d'isobares en altitude (MAURAIN, Météor., 1950, p. 66)
Rem. Élém. formant toujours productif : hydroacoustique, 1967 (supra II B 2); hydrocortisone, 1959 (d'apr. Pt ROB.; cf. aussi Lar. Lang. fr. et supra II C 4); hydrosoluble, 1929 (supra II B 1).
REM. 1. Hydrofoil (mot angl. de foil « feuille, surface plane »), subst. masc. « Embarcation à ailes portantes dont la coque sort de l'eau à grande vitesse ». V. ex. s.v. hydroglisseur. 2. Hydromancie (lat. hydromantia « divination par l'eau », du gr. « devin ou devineresse qui prédit l'avenir au moyen de l'eau »), subst. fém. Oui, mademoiselle : l'astrologie nous apprend à lire dans le ciel; la géomancie à deviner par les fentes de la terre (...) l'hydromancie par l'eau (KOCK, Ficheclaque, 1867, p. 47). 3. Hydrophore (gr. « qui porte l'eau »), adj. Les petites filles hydrophores dont j'ai parlé (des Bédouines portant des cruches d'eau) (NERVAL, Voy. Orient, t. 1, 1851, p. 297). 4. Hydroptère, subst. masc. Traduction officielle de hydrofoil (supra). L'hydroptère ou bateau à ailes immergées s'adapte particulièrement bien aux transports rapides sur des plans d'eau fermés (Entreprise, 7 déc. 1972, p. 65, col. 2).
Prononc. et Orth. : [-] ou en position inaccentuée [--]. Att. ds Ac. 1878. Les mots construits sont gén. soudés devant consonne : hydrocéphale, et devant voyelle : hydroaromatique, hydroacoustique, etc. (supra). Bbg. COTTEZ 1980, pp. 188-189. - QUEM. DDL t. 8, 9, 13, 16, 18 (compr.).
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1 Affixes tirés du grec hudôr « eau », qui entrent comme premier élément sous la forme hydr-, hydro-, ou comme élément terminal sous la forme -hydre, dans la formation de composés; → les emprunts du grec Clepsydre, hydarthrose.
Encyclopédie Universelle. 2012.