hier [ jɛr ] adv.
• ier, er 1080; lat. heri
1 ♦ Le jour qui précède immédiatement celui où l'on est. ⇒ veille. Hier matin; hier soir, hier au soir. Le journal d'hier. La journée d'hier. Ce qu'il a fait hier. Depuis, jusqu'à hier. Le jour qui a précédé hier. ⇒ avant-hier.
♢ N. m. Vous aviez tout hier pour vous décider.
2 ♦ Dans un passé récent, à une date récente. « en donnant à l'actualité d'hier ce recul dans l'espace » (Yourcenar). Je m'en souviens comme si c'était hier, très bien. Cela ne date pas d'hier. — Loc. fam. N'être pas né d'hier : avoir de l'expérience, être averti (cf. N'être pas né de la dernière pluie). « tous ces discours me persuadent peu; je ne suis pas né d'hier, moi » (P.-L. Courier).
⊗ CONTR. Aujourd'hui; demain.
● hier adverbe (latin heri) Le jour qui précède immédiatement celui où l'on est (dans le discours direct) : Je n'ai reçu la lettre qu'hier. Il y a peu de temps, à une date encore récente ou proche : De nouvelles techniques, hier encore inconnues. ● hier (citations) adverbe (latin heri) Gaston Berger Saint-Louis, Sénégal, 1896-Longjumeau 1960 Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu'à inventer. Phénoménologie du temps et prospective P.U.F. Paul Verlaine Metz 1844-Paris 1896 Si ces hiers allaient manger nos beaux demains ? Sagesse, I, 7 Messein ● hier (difficultés) adverbe (latin heri) Prononciation 1. Hier se prononce en une ou en deux syllabes : [&ph94;ɛʀ] (= ierre, comme dans lierre), ou [&ph93;&ph94;ɛʀ] (= i-ierre, comme dans il y est resté). 2. Le h étant muet, on fait la liaison dans avant-hier, dès hier. Emploi On dit hier matin, hier soir, hier midi, ou, moins souvent, hier au matin, hier au soir, hier à midi. ● hier (expressions) adverbe (latin heri) Comme si c'était hier, comme si c'était extrêmement récent. Ne pas dater d'hier, être très ancien. ● hier (synonymes) adverbe (latin heri) Le jour qui précède immédiatement celui où l'on est (dans...
Contraires :
- demain
Il y a peu de temps, à une date encore...
Synonymes :
- récemment
hier
adv. et n. m.
d1./d Jour qui précède immédiatement celui où l'on est, où l'on parle. Il est parti hier, hier matin, hier soir, hier au soir ou (Afr. subsah.) hier nuit.
|| n. m. Je l'ai cherché tout hier.
d2./d Dans un passé récent, à une date récente.
|| N'être pas né d'hier: avoir déjà une grande expérience.
⇒HIER, adv. et subst. masc.
I. — Adv. [Déterminant un verbe gén. à un temps passé] Dans le jour qui précède immédiatement celui où l'on est (c'est-à-dire aujourd'hui, dans le temps dit absolu).
Rem. 1. Ici et maintenant délimitent l'instance spatiale et temporelle coextensive et contemporaine de la présente instance de discours contenant je. Cette série n'est pas limitée à ici et maintenant; elle s'accroît d'un grand nombre de termes simples ou complexes procédant de la même relation : aujourd'hui, hier, demain, dans trois jours, etc. (É. BENVENISTE, Problèmes de ling. gén., Paris, Gallimard, 1966, p. 253). 2. Dans le temps dit relatif, hier a pour équivalent la veille.
A. — Emploi abs. Votre correspondance nous éclaire, nous afflige ou nous console. La lettre d'hier est alarmante (LAMART., Corresp., 1830, p. 98). Maxime a tué hier trois pélicans d'une seule balle. Leurs têtes sont à sécher au gouvernail (FLAUB., Corresp., 1850, p. 216).J'ai passé l'après-midi d'hier dans le jardin public qui domine admirablement la ville. Malheureusement, à l'instar de Paris, on l'appelle « Le Jardin des Plantes » (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1908, p. 65). V. demain ex. 1.
♦ Avant-hier.
B. — [Emploi précisé par d'autres indications temporelles]
1. [Jour de semaine] Hier dimanche, je suis allée chez elle. C'était fort brillant (MIRBEAU, Journal femme, 1900, p. 325). Hier jeudi, commencé tranquillement ma journée, dans cette chambre du sixième, où je suis vraiment bien (GIDE, Journal, 1921, p. 708).
2. [Partie du jour]
a) [Sans autre détermination] Hier midi, me trouvant seul avec ma mère, je lui ai saisi les mains (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 25). Cette fille est venue la voir hier après-midi pour lui vendre des billets de tombola (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 130).
♦ Hier matin. Je ne me rappelle plus très bien ce que je t'ai dit hier matin, me dit-il, mais qu'importe (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 344). 13 février. — Hier matin, affreuse nouvelle, Bérard est mort d'une attaque au théâtre Marigny (GREEN, Journal, 1949, p. 238).
♦ Hier soir. « Il a trop bu hier soir, demain il sera mieux luné », me dis-je avec espoir en m'endormant (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 453). Je sais ce que le gouverneur vous a répondu. J'aurais pu vous dire hier soir ce qu'il répondrait, et vous éviter le voyage (CAMUS, Requiem, 1956, 2e part., 7e tabl., p. 914).
b) [Avec détermination de à] Mon amie, je suis arrivé hier à cinq heures du soir à Dresde (NAPOLÉON Ier, Lettres Joséph., 1807, p. 155). Il s'est endormi d'un sommeil éternel hier à quatre heures du soir (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 203) :
• 1. Hier à midi, nous avons eu un très bon point, j'en ai eu un autre à seize heures. De tous ces calculs il ressort que les compas sont bons, que la vitesse moyenne est de vingt-huit nœuds.
PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 156.
♦ Hier au matin (peu usité). Hier au matin je l'ai vue encore (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 78) :
• 2. Cela s'appelle-t-il perdre son temps, à votre avis? Arrivé d'hier au matin, marié aujourd'hui à trois heures! Parlez-moi des marins pour aller rondement en besogne.
DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 50.
♦ Hier au soir. Déjà les troupeaux ont quitté les alpages. La nouvelle en est arrivée hier au soir à Théotime (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 323) :
• 3. Hier au soir, je lisais le Parsifal de Wolfram d'Eschenbach; c'est le Cantique des Cantiques de la chevalerie, et j'ai dû en interrompre la lecture, faute de chandelle.
MONTHERL., Maître Sant., 1947, III, 1, p. 644.
c) D'hier en huit, en quinze, etc. ,,Dans huit jours, dans quinze jours, etc., à compter d'hier`` (Ac. 1835-1935).
C. — P. ext. Dans une époque indéterminée précédant immédiatement le temps présent. Les dogmes qui obtenaient hier votre adhésion sont toujours présents à votre pensée (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1129) :
• 4. ... en ce cristal cruel et sombre, le comédien venait de s'apercevoir vieillissant. Il constatait que ses cheveux, hier encore poivre et sel, tournaient au clair de lune...
VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 218.
— D'hier. [Déterminant un verbe gén. au prés. et traduisant un passé récent] Ce livre vous paraît écrit d'hier : il date de cent ans; il paraissait en 1755, dans le même temps que Quesnay fondait son école (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 262). L'intelligence (...). Elle est d'hier. Elle date des Grecs, des Égyptiens, si vous voulez (A. FRANCE, P. Nozière, 1899, p. 160) :
• 5. Pourquoi Monsieur d'Ajuda porterait-il chez les Rochefide un des plus beaux noms du Portugal? Les Rochefide sont des gens anoblis d'hier.
BALZAC, Goriot, 1835, p. 86.
♦ Dater d'hier. Être récent, neuf, sans passé. L'astronomie physique (...) a déjà commencé à nous donner des fruits, et elle nous en donnera bien d'autres, car elle ne date que d'hier (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 167). Les plants importés d'Amérique (...) risquent de ne point nous rendre un produit égal, (...) ils datent d'hier, ils n'ont pas assez vécu (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 33).
• 6. Homme né d'hier, disait-il à un contradicteur, oses-tu bien te mesurer avec celui de qui l'origine est aussi ancienne que les sommets du Taygète?
BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 163.
♦ Ne pas dater d'hier, ou, vieilli, ne pas être d'hier. Ne pas être nouveau, récent; être assez ancien. Nous commençons à avoir la vue un peu basse. Je ne suis pas d'hier (PICARD, Théâtre, t. 2, Voy. interr., 1799, p. 59). Il y avait une institution bizarre, comme tout à Jérusalem, et qui ne date pas d'hier (THARAUD, An prochain, 1924, p. 201) :
• 7. Quoique la division du travail ne date pas d'hier, c'est seulement à la fin du siècle dernier que les sociétés ont commencé à prendre conscience de cette loi, que, jusque-là, elles subissaient presque à leur insu.
DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 1.
♦ Ne pas être né d'hier (fam.). Posséder une expérience certaine. Moi, tous ces discours me persuadent peu. Je ne suis pas né d'hier, et j'ai mes souvenirs (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 21). Si (...) tu te mets à me raconter que tu veux faire ta carrière, ça ne prend pas, niquedouille! Je ne suis pas né d'hier (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 226) :
• 8. M. de Sauves, qui n'était pas né d'hier, comme on dit, avait remarqué du premier coup d'œil le désordre et l'animation des traits de la duchesse.
FEUILLET, Sybille, 1863, p. 223.
♦ (Être) néait d'hier. (Être) jeune et inexpérimenté. (Ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG).
♦ (Il me semble que/Comme si) c'était hier. Époque éloignée mais qui reste proche, présente à l'esprit par le vif souvenir que l'on en garde. Son ancienne entrevue avec Hassler, son enthousiasme d'enfant, l'image du grand-père, lui revinrent à l'esprit, comme si c'était hier (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 541). Il me souvient comme si c'était hier de ses gentillesses, de ses jambes longues et blondes et magnifiquement déliées et musclées, des jambes nobles (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 284) :
• 9. Le village, son rideau de peupliers (...) et ce ravin où ils couraient l'été, — comme c'était loin et tout près! comme c'était passé et vivant! comme c'était hier!
GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. 217.
II. — Subst. masc.
A. — Jour précédant immédiatement celui où l'on est, celui où l'on parle (c'est-à-dire aujourd'hui, dans le temps dit absolu). Tout hier, le soleil a boudé dans ses brumes (LAFORGUE, Poés., 1887, p. 153). Employé tout hier et tout avant-hier à des courses (GIDE, Journal, 1906, p. 215) :
• 10. Hier était le huitième anniversaire du jour où j'ai rencontré Yvonne de Galais. Et c'est hier, à l'heure même où jadis elle sortait du Grand Palais, que j'ai parlé à sa sœur.
ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1913, p. 353.
♦ L'autre hier (vieilli). Synon. de avant-hier (BESCH. 1845), de l'autre jour (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). Figurez-vous que, l'autre hier, un voisin est venu m'avertir obligeamment, toujours à propos de la fontaine (ARÈNE, Veine argile, 1896, p. 259).
B. — P. ext. Époque indéterminée précédant immédiatement le temps présent. Hier vivait d'horreur, de deuil, de sang, de fange; Hier était le monstre et Demain sera l'ange (HUGO, Légende, t. 5, 1877, p. 906). Je dirige ma conscience vers cet objet passé qui est hier (SARTRE, Imaginaire, 1940, p. 230) :
• 11. L'espace qui reste à franchir n'est point la mer.
Nulle route n'est le chemin qu'il me faut suivre;
Rien, retour, ne m'accueille, ou, départ, me délivre.
Ce lendemain n'est pas du jour qui fut hier.
CLAUDEL, Poés. div., 1952, p. 13.
— Au plur., peu usité. Si ces hiers allaient manger nos beaux demains? (VERLAINE, Œuvres compl., t. 1, Sagesse, 1881, p. 196). Au bois des frênes nous avons pleuré. (...) Était-ce à cause des vieux hivers Et de tant d'hiers Où nous avions pleuré? (RÉGNIER, Tel qu'en songe, 1892, p. 215). V. demain ex. 10.
Prononc. et Orth. : [] ou []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 ier « le jour qui précède » (Roland, éd. J. Bédier, 2701); 1176-81 hier (CHR. DE TROYES, Chevalier à la Charrette, éd. M. Roques, 872); ca 1350 hier subst. (GILLES LI MUISIS, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 10); 2. [ca 1100 li altrer « l'autre jour » (Roland, éd. J. Bédier, 3185)]; av. 1188 ier « à une date récente » (Partonopeus de Blois, Appendice I, 1273, éd. J. Gildea, t. 1, p. 459 [ms. fin XIIe s.]). Du lat. heri « hier », b. lat. « naguère » Pour l'introduction du h-, v. hièble. Fréq. abs. littér. : 11 561. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 13 749, b) 20 187; XXe s. : a) 15 309, b) 17 408. Bbg. BLUMENTHAL (P.). Zur kommunikativen Funktion von Adverbien und Umstandsbestimmungen im Französischen. Rom. Forsch. 1975, t. 87, n° 2, pp. 301-302. - HUG (M.) Le Syst. log. des circ. de temps. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13.1971. Québec. Québec, 1976, t. 1, pp. 1102-1104. - JACK (W.). Studien zu den Zeitadverb-Reihen « Gestern - Vorgestern - Vorvorgestern » und « Morgen - Übermorgen - Überübermorgen » in den romanischen Sprachen. Erlangen, 1960, p. 22, 127, 366.
1. hier [jɛʀ], vieilli [ijɛʀ] adv. et n. m.
ÉTYM. 1080, ier, er; du lat. heri.
❖
1 Le jour qui précède immédiatement celui où l'on est. || Hier matin. || Hier dans la matinée. — Vx. || Hier au matin. — Je l'ai rencontré hier soir, hier au soir (→ Exaspérer, cit. 13). || Hier à trois heures. || Il disait hier, il nous assurait hier encore… (→ Abuser, cit. 3; bâtir, cit. 54). || « Aujourd'hui plus qu'hier… ». || Hier, c'était X…, aujourd'hui, c'est Y… (→ Fièvre, cit. 10). || Il est à peine arrivé depuis hier, d'hier au soir (→ Appétit, cit. 18). || Sa colère, sa peur d'hier. || Le journal d'hier. || Le jour, la journée d'hier. || La matinée d'hier. || Le jour qui a précédé hier. ⇒ Avant-hier.
1 (…) le jour d'hier meurt en celui de jourd'hui (d'aujourd'hui), et le jourd'hui mourra en celui de demain; et (il) n'y a rien qui demeure ni qui soit toujours un.
Montaigne, Essais, II, XII.
2 Toute la journée d'hier a été également orageuse, et partagée entre des accès de transports effrayants, et des moments d'un abattement léthargique (…) Je n'ai quitté le chevet de son lit qu'à neuf heures du soir, et je vais y retourner ce matin pour toute la journée.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXLVII.
3 Selon l'histoire des langues, hier est parent du soir, et demain se dit comme matin. Cela étonne dès qu'on y pense; mais on le comprend bien vite. Ce n'est pas au milieu de la journée qu'on pense au temps; on est tout à l'action; on dévore le temps sans compter. C'est le matin et le soir que l'on pense au temps. Le soir, on considère les sillons achevés; et le matin, on imagine les sillons à faire. Le repos et la fatigue s'accordent bien avec ces pensées-là. Le soir, on constate; le matin, on invente. C'est pourquoi les images du soir sont liées à l'idée du passé, et les images du matin à l'idée de l'avenir.
Alain, Propos, 6 oct. 1909, Les marmottes.
♦ N. m. (1350). Sans déterminant. || Vous aviez hier tout entier, tout hier pour vous décider. || Hier s'est bien passé.
4 Aujourd'hui, pensait-on, est un mauvais garçon; et un garçon mal élevé. Et puis on ne sait pas bien qui il est. Il nous ferait des ennuis. Attendons seulement un jour. Dès demain, il sera hier. Et nous le retrouverons dans le compartiment des hiers à la Bibliothèque Nationale.
Ch. Péguy, Note conjointe…, p. 269.
4.1 Hier régnant désert, j'étais feuille sauvage
Et libre de mourir.
Yves Bonnefoy, « Une voix », Hier régnant désert, Poèmes, p. 144.
2 (V. 1188, ier). Dans un passé récent, à une date récente (→ Il y a peu, peu de temps). || Sa fortune, son mariage ne datent que d'hier. || Ce qui était bon, valable hier est caduc (cit. 4) aujourd'hui (→ Accepter, cit. 7). || Une mode, un ridicule qui ne date pas d'hier (→ Esthétisme, cit. 1).
5 Il semble que nous soyons sortis avant-hier du chaos, et hier de la barbarie.
Voltaire, la Princesse de Babylone, XI.
6 Le monde est vieux, mais l'histoire est d'hier.
Voltaire, le Pyrrhonisme de l'histoire.
7 Moi, cœur éteint, dont l'âme, hélas ! s'est retirée,
Du spectacle d'hier affiche déchirée (…)
Hugo, Ruy Blas, I, 3.
♦ ☑ Je m'en souviens comme si c'était hier, il me semble que c'était hier : c'est une chose ancienne dont je me souviens parfaitement, comme si elle était récente. — Variante :
8 (…) il y a douze ou quinze ans de cela, mais je m'en souviens mieux que d'hier.
Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon, I, I.
♦ ☑ Loc. fam. Né d'hier. || Il n'est pas né d'hier : il a de l'expérience. ⇒ Expérimenté. — Rare. || « Il est né d'hier, il est fait d'hier » (Littré) : c'est une personne naïve, inexpérimentée (→ Expérience, cit. 32). — ☑ Ne pas dater d'hier : être ancien, très ancien.
9 (…) tous ces discours me persuadent peu; je ne suis pas né d'hier, moi, et j'ai mes souvenirs.
P.-L. Courier, Lettres, V.
♦ N. m. Le passé récent (→ Demain, cit. 16). || « Hier n'existait pas pour elle… » (→ Aujourd'hui, cit. 27, Hugo).
❖
CONTR. Aujourd'hui. — Demain.
COMP. Avant-hier.
————————
2. hier ['je; 'ije] v.
ÉTYM. 1611; « frapper avec un maillet, un bélier », XIIIe; de hie.
❖
———
———
II V. intr. Produire le bruit appelé hiement.
❖
DÉR. Hiement.
Encyclopédie Universelle. 2012.