PARSIFAL
PARSIFAL
Le sujet de Parsifal a longuement mûri dans l’esprit de Wagner. En 1857, il jette sur le papier une ébauche du drame. Il n’achèvera le livret en vers qu’en avril 1877. L’œuvre sera terminée le 13 janvier 1882.
Gurnemanz, le plus âgé parmi les chevaliers du Graal qui vivent à Montsalvat, demande des nouvelles du roi Amfortas: celui-ci souffre toujours d’une incurable blessure. Une créature échevelée, Kundry, apporte un flacon de baume pour le soigner. Paraît Amfortas, sur une litière; il prie le ciel de lui envoyer la mort, car il n’espère plus la venue du «chaste fol» qui, d’après une prophétie, devait le guérir. Gurnemanz explique la situation: il ignore qui est Kundry; souvent elle disparaît, et ses absences coïncident avec des catastrophes, dont la dernière est celle où le roi a été blessé. Non loin de Montsalvat est un château bâti par le magicien Klingsor, ancien chevalier du Graal; incapable de dominer les tentations de la chair, il avait cru pouvoir s’en débarrasser en se mutilant. Chassé de Montsalvat pour ce crime, il s’est livré à Satan et poursuit de sa haine les chevaliers du Graal. Maître dans les sciences maudites, il a créé un jardin où vivent des êtres fabuleux, moitié fleurs, moitié femmes, dont les charmes ont déjà détourné de leur devoir plusieurs chevaliers. Amfortas, armé de la Sainte Lance, est allé combattre le magicien; mais lui aussi a succombé à la tentation. Klingsor lui a pris la Lance et l’en a frappé: aucun remède ne peut désormais cicatriser la blessure qu’il a au flanc et ses souffrances redoublent lorsqu’il doit célébrer le rite de la consécration du Graal. Un cygne percé d’une flèche s’abat sur la scène; des écuyers ramènent un jeune homme, à qui Gurnemanz fait honte d’avoir supprimé une vie innocente. Le chasseur brise son arc; interrogé, il ne sait dire ni son nom ni celui de sa patrie. Kundry, qui le connaît, révèle qu’il a toujours vécu dans la forêt avec sa mère. Un jour, il est parti de chez lui, et depuis sa mère est morte. Le jeune homme donne les signes du plus vif remords. Gurnemanz, espérant trouver en Parsifal le «chaste fol» annoncé par la prophétie, l’emmène au château pour qu’il assiste à la consécration du Graal; Parsifal est témoin des douleurs d’Amfortas, de la communion des chevaliers, mais ne manifeste aucun signe de compréhension, et Gurnemanz déçu le chasse.
L’acte deux se situe au château de Klingsor. Ce dernier a appelé Kundry pour qu’elle séduise Parsifal; par elle, il veut le faire tomber en son pouvoir comme Amfortas. Kundry tente de refuser; mais il lui rappelle qu’elle est en son pouvoir. Parsifal paraît dans le jardin enchanté; il reste indifférent aux agaceries provocantes et aux danses voluptueuses des filles-fleurs. Mais Kundry fait appel au seul sentiment qu’il ait jamais éprouvé; l’amour filial. Il est rempli de remords d’avoir quitté sa mère; Kundry le prend dans ses bras et lui donne un long baiser sur la bouche. Il se redresse et porte la main à son cœur; il a ressenti une blessure. Il comprend alors la douleur d’Amfortas, et repousse la tentatrice. Kundry le supplie de la sauver par son amour; elle est maudite depuis des siècles pour avoir ri des souffrances du Christ. Il lui répond qu’elle ne trouvera le salut que dans le repentir; folle de rage, elle le maudit. Klingsor apparaît, la Lance à la main. Il la jette; elle s’arrête au-dessus de la tête de Parsifal qui s’en saisit et trace un grand signe de croix: le jardin et le château disparaissent.
Quelques années ont passé; au début du troisième acte, Kundry et Gurnemanz sont dans la clairière. Un chevalier à l’armure noire vient s’asseoir à côté de la fontaine. C’est Parsifal. Il annonce qu’après maintes aventures il rapporte la Sainte Lance reconquise. Kundry lui lave les pieds et Gurnemanz le sacre pontife et roi du Graal. Ils se mettent en route; arrivé au château, Parsifal touche de sa Lance la blessure d’Amfortas qui est aussitôt guéri. Parsifal célèbre alors la Sainte Cène; la coupe s’illumine; le nouveau roi trace avec le Graal le signe de croix, tandis que Kundry meurt, ayant enfin trouvé le pardon et la paix. L’œuvre s’achève par un immense chœur qui célèbre la régénération du monde.
Encyclopédie Universelle. 2012.