hésiter [ ezite ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1406; lat. hæsitare
1 ♦ Être dans un état d'incertitude, d'irrésolution qui suspend l'action, la détermination. ⇒ balancer, se tâter (cf. Région. Être en balan). Se décider après avoir longtemps hésité. ⇒ délibérer (cf. Peser le pour et le contre). N'hésitez plus, le temps presse. ⇒ atermoyer, attendre, reculer, tergiverser. Il n'y a pas à hésiter. ⇒fam. tortiller. Il n'hésita pas une seconde. Prendre une décision, répondre sans hésiter. — HÉSITER SUR. Hésiter sur l'orthographe d'un mot. « il hésita sur ce qu'il ferait » (Maupassant). — HÉSITER ENTRE. ⇒ balancer, 1. flotter, osciller. « nous hésitions entre les deux routes » (Gautier). — HÉSITER À. Hésiter à aborder un grand personnage, à se lancer dans une telle affaire. ⇒ craindre (de) [cf. Avoir scrupule à]. N'hésitez pas à me poser des questions. — Littér. HÉSITER SI (et indic., ou condit.). ⇒ se demander. Tout m'avait « fait hésiter si je dormais ou si ma grand-mère était ressuscitée » (Proust).
2 ♦ Marquer ou sembler marquer de l'indécision (par un temps d'arrêt, un mouvement de recul). Cheval qui hésite devant l'obstacle. ⇒ broncher. « La nuée un moment hésita dans l'espace » (Hugo). elle « hésita comme si elle n'eût plus connu le côté de la sortie » (Aragon) . Mémoire, pas qui hésite. ⇒ chanceler , vaciller; hésitant. — Spécialt Hésiter en parlant, par timidité, défaut de mémoire ou d'élocution. ⇒ balbutier, bégayer (cf. Chercher ses mots). « je lui soufflais la leçon quand il hésitait » (Rousseau).
⊗ CONTR. Agir, choisir, décider (se).
● hésiter verbe intransitif (latin haesitare, de haerere, être attaché) Être dans un état d'incertitude ou d'irrésolution qui empêche d'agir ou de parler : J'ai longtemps hésité avant d'accepter. Être indécis entre plusieurs partis possibles : Hésiter entre se taire et parler. Marquer son indécision, ses difficultés devant un obstacle par un moment d'arrêt, de flottement, de recul : Hésiter en récitant sa leçon. ● hésiter (citations) verbe intransitif (latin haesitare, de haerere, être attaché) Honoré de Balzac Tours 1799-Paris 1850 Choisir ! c'est l'éclair de l'intelligence. Hésitez-vous ?… tout est dit, vous vous trompez. L'Illustre Gaudissart Eugène Ionesco Slatina 1912-Paris 1994 Les résistants hésitent. Les hésitants résistent. Notes et Contre-notes Gallimard ● hésiter (difficultés) verbe intransitif (latin haesitare, de haerere, être attaché) Construction 1. Hésiter à (+infinitif), dans, sur, entre (+ nom ou pronom) : hésiter à entrer ; hésiter dans ses décisions ; hésiter sur le chemin à suivre ; hésiter entre deux réponses. Toutes ces constructions sont correctes. 2. Hésiter de (+ infinitif), hésiter si (+ indicatif ou conditionnel) : « Ils n'hésitent pas de critiquer des choses qui sont parfaites »(La Bruyère). « [...] Elle hésita si elle ne s'en retournerait pas chez elle »(G. Flaubert). Constructions littéraires et vieillies. On dirait aujourd'hui : ils n'hésitent pas à critiquer... ; elle se demanda si... ● hésiter verbe transitif indirect Être incertain sur ce qu'on doit faire ou dire : Hésiter sur la route à prendre. Retarder par crainte, par manque d'assurance le moment de faire quelque chose, ne pas oser : J'hésite à m'engager dans cette entreprise. Buter sur un mot, marquer un temps d'arrêt avant de pouvoir le prononcer. ● hésiter (synonymes) verbe transitif indirect Être incertain sur ce qu'on doit faire ou dire
Synonymes :
- balancer
- barguigner (vieux)
- flotter
- tortiller (familier)
Contraires :
- agir
- se décider
Retarder par crainte, par manque d'assurance le moment de faire...
Synonymes :
- se tâter (familier)
hésiter
v. intr.
d1./d être dans un état d'irrésolution quant au parti que l'on doit prendre. Il a longtemps hésité avant de partir. Hésiter sur le choix d'une couleur, entre deux couleurs.
— Hésiter à (+ inf.). Hésiter à venir.
d2./d Marquer son irrésolution, son indécision par un temps d'arrêt dans l'action. Hésiter dans ses réponses.
⇒HÉSITER, verbe
A. — Emploi trans. indir. [L'action n'est pas commencée] Être dans un état d'indétermination, d'incertitude qui empêche d'agir, de prendre parti, ne pas se décider à.
1. Hésiter + prép. + inf.
— Hésiter à. S'il hésitait à lui rendre ce service, elle saurait bien l'y contraindre en rappelant d'un seul clin d'œil leur amour perdu (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 162) :
• 1. ... Wilhem arriva; il rapportait une lettre; l'étranger hésita à l'ouvrir, comme un homme qui craint de perdre sa dernière espérance; puis brusquement fit sauter le cachet et lut rapidement.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 162.
— Hésiter de (vieilli). Mais quels sont les éléments de l'art? Seconde question à laquelle j'hésitai pendant plusieurs mois de répondre (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 46) :
• 2. ... il me sembla voir un fantôme blanchâtre, enveloppé d'une draperie immense, tel que l'on peint les spectres sortant des tombeaux. Je frissonnai; (...) ému d'effroi j'hésitais de fuir ou de m'assurer de l'objet...
VOLNEY, Ruines, 1791, p. 17.
— Hésiter pour (vieilli). Madame la marquise de T... hésitait pour acheter un meuble sur lequel enchérissait Madame D... (DUMAS fils, Dame cam., 1848, p. 18).
2. Hésiter + prép. + subst.
— Hésiter dans. Hésiter dans les affaires (Ac. 1835, 1878). Ferme sur ses théories, jamais il n'hésite dans l'application (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 219).
— Hésiter entre. Hésiter entre diverses suppositions. Aussitôt après la maison d'école, il hésita entre deux routes et crut se rappeler qu'il fallait tourner à gauche pour aller à Vierzon (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 56). Un personnage de Franz Hellens, voulant offrir un cadeau à sa fille hésite entre un fichu de soie ou une petite boîte en laque du Japon (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 86).
— Hésiter sur. Courbés, tendant le dos à la rafale, ils marchaient très-vite, suivant Top, qui n'hésitait pas sur la direction à prendre (VERNE, Île myst., 1874, p. 60). Après dîner, j'hésitai sur ce que je ferais. J'eus envie d'entrer dans un théâtre; et puis l'idée me vint d'aller en pèlerinage au Quartier Latin, où j'avais fait mon droit jadis (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Ermite, 1886, p. 1055).
3. Hésiter si. [En interr. indir.; le verbe de la sub. est soit à l'ind., soit au cond.] Se demander. Il hésitait donc s'il lirait, en ce moment, la lettre qui venait de lui être remise (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 71). C'est ce que j'ai appris en rentrant, dit Olivier, que le voussoiement d'Edouard consternait. Il hésita s'il n'allait pas le lui dire (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1171).
4. Absolument :
• 3. Brisson a obéi : à regret, je voudrais croire. Maintenant il est chef de son propre gouvernement. Il tâtonne, il hésite. Il ne peut se décider à libérer Picquart...
CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 157.
B. — Emploi intrans. [L'action est interrompue] Manifester son incertitude ou son embarras par un temps d'arrêt. Manuel ouvrit la porte, hésita une seconde, comme si refermer cette porte eût été rabattre le couvercle d'un cercueil sur le blessé. Enfin, il la laissa entr'ouverte (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 511). Le vieux remue la bouche pour répondre, puis lui tourne le dos, en silence. Sur le seuil, il hésite encore, et s'en va lentement, le plus lentement qu'il peut, la tête penchée, prêtant l'oreille (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1458).
— En partic. Marquer un temps d'arrêt dans son élocution, s'arrêter de parler. J'ai vu... Il hésita un moment, baissa la tête, puis la releva. — J'ai cru voir... J'ai vu le trou (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 198) :
• 4. — Je n'abandonnerai pas votre... (elle hésite une seconde peut-être, juste le temps de prendre le regard de Philippe dans son regard pâle) — Michelle, ajoute-t-elle si naturellement, si simplement qu'il ne trouve rien à répondre, hausse les épaules.
BERNANOS, M. Ouine, 1943p. 1444.
Prononc. et Orth. : [ezite], (il) hésite [ezit]. Le verbe est att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « être dans un état d'incertitude, d'irrésolution » (Passion de Roman, 486 ds Passion d'Autun, éd. G. Frank, p. 193 : Puisque de mors vous ecytés); ca 1535 hesiter (G. DE SELVE, Vies de Plutarque ds DG); 2. 1611 spéc., en parlant (COTGR. to stammer [bégayer]). Empr. au lat. haesitare « être embarrassé, empêché; éprouver une gêne; bégayer; hésiter, balancer ». Fréq. abs. littér. : 5 076. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 454, b) 6 413; XXe s. : a) 7 767, b) 9 678.
hésiter [ezite] v. intr. et tr. ind.
ÉTYM. 1406; lat. hæsitare, de hærere « être fixé, accroché ».
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1 Être dans un état d'incertitude, d'irrésolution qui suspend l'action, la détermination. ⇒ Balancer (cit. 14), consulter (vx), douter (vx), flotter, tâter (se); → Être incertain, en balance, en suspens; (fam.) se tâter le pouls.
a V. intr. || Se décider (cit. 34) après avoir longtemps hésité. ⇒ Délibérer. || Le médecin a hésité quelques jours avant de se prononcer. ⇒ Tâtonner. || N'hésitez plus; le temps presse. ⇒ Atermoyer (cit. 1 et 2), attendre, reculer, tergiverser; → Le vin est tiré il faut le boire; le sort en est jeté. ☑ Il n'y a pas à hésiter. ⇒ (fam.) Tortiller (il [n'] y a pas à). ☑ Il n'hésita pas une seconde (→ Ne faire ni une ni deux). || Vous me faites hésiter : vous m'ébranlez. — ☑ Sans hésiter : avec détermination. || Acheter sans hésiter. ⇒ Barguigner, délibérer, marchander. || Parieur qui gage (cit. 2), parie sans hésiter. || Jeter les millions sans hésiter (→ Compter, cit. 26). || Prendre une décision sans hésiter (→ Équité, cit. 9). — REM. On trouve encore chez Corneille (→ ci-dessous, cit. 1) hésiter employé avec l'h aspiré du XVIe s.
1 Il y faut promptitude, esprit, mémoire, soins,
Ne hésiter jamais, et rougir encor moins.
Corneille, le Menteur, III, 4.
2 Elle flotte, elle hésite; en un mot, elle est femme.
Racine, Athalie, III, 3.
3 Mon époux, inflexible en sa fidélité,
N'a vu que son devoir, et n'a point hésité (…)
Voltaire, l'Orphelin de la Chine, III, 3.
4 Non, celui-là seul est libre qui, ayant pour jamais opté, c'est-à-dire ne pouvant plus faillir, n'est plus contraint d'hésiter.
Villiers de L'Isle-Adam, Axel, III, 1.
5 Ce n'est point que Chardonne hésite, ainsi que trop souvent j'ai pu faire, ni que, par besoin d'équité, il s'attarde à peser le pour et le contre; non, ce n'est point un perplexe (…)
Gide, Attendu que…, p. 15.
b V. tr. (1670). Mod. || Hésiter sur : ne savoir quoi faire, penser quant à. || Hésiter sur la route à suivre, le parti à prendre, l'orthographe d'un mot. || Il hésite sur ce qu'il devra faire. ⇒ Demander (se).
6 Monsieur, la plupart des gens, sur cette question n'hésitent pas beaucoup. On tranche le mot aisément. Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 12.
7 (…) vous ne sauriez croire à quel point j'ai été affligé que vous ayez pu hésiter sur mes sentiments pour vous (…)
Voltaire, Lettre à Voisenon, 4134, 10 oct. 1774.
8 Quand Georges Duroy se retrouva dans la rue, il hésita sur ce qu'il ferait.
Maupassant, Bel-Ami, I, III.
9 C'est sur la nature et la suprenante vertu du rouge que l'œil hésitait tout d'abord. Ce n'était pas le carmin et non certes le vermillon.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, I.
♦ (1653). || Hésiter entre. ⇒ Balancer, flotter, osciller. || Hésiter entre deux idées (→ Esthétique, cit. 4), entre divers projets. || Hésiter entre le genre (cit. 26) féminin et le genre masculin. || Hésiter entre un taxi et un fiacre (cit.).
10 Placés à l'y du carrefour, nous hésitions entre les deux routes.
11 Madame Barnery songeait à une épingle de cravate et elle hésitait entre plusieurs modèles.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 88.
♦ Par métaphore. || Les heures de l'aube et du crépuscule où tout hésite entre le jour et la nuit.
12 L'amour qui prépare ma couronne, hésite lui-même entre le myrte et le laurier (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre IV.
13 (…) sans parler de l'air doctoral (…) et du maintien qui hésite entre le professeur de théologie et le médecin.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », III.
♦ (1690). || Hésiter à (et inf.) : ne pas oser (faire qqch.). ⇒ (vx) Feindre (à). || Hésiter à prendre parti. || Hésiter à identifier qqn (→ Germanique, cit. 4), à pousser plus loin une analogie (cit. 10). || Ne pas hésiter à se prononcer en faveur d'une mesure (→ Établir, cit. 22). — Hésiter à aborder un grand personnage, à engager (cit. 18) une bataille. ⇒ Craindre (de). || Hésiter à regarder l'inconnu en face (→ Cher, cit. 18). || Cet écrivain n'hésite jamais à dire la vérité (→ Artifice, cit. 11). — J'hésite à vous déranger. ⇒ Scrupule (avoir). || Hésiter à bouleverser (cit. 4) l'univers, à mettre le feu à la terre (→ Explosible, cit.). || Il n'avait pas hésité à tout faire pour conquérir la faveur (cit. 3) du nouveau maître. || Hésiter à formuler une critique (→ Fondation, cit. 5). || Il n'hésite pas à fouler (cit. 10) aux pieds ses affections. — Par métaphore. || Il y a des mots que la plume hésite à tracer (→ Fortune, cit. 40).
14 Sans doute qu'étant chrétien, comme vous prétendez l'être, vous n'hésiterez pas à reconnaître qu'il n'est rien de plus important pour vous (…) que tout ce que je viens de vous marquer (…)
Bourdaloue, Pensées, De la prière, Prière mentale…
15 Enfin, mon avis (…) est que (…) vous n'hésitiez pas à rompre le mariage que vous aviez arrêté.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettres CLXXII.
16 (…) il n'hésita pas à favoriser son évasion (…)
Rousseau, Émile, IV.
17 (…) on peut hésiter vingt ans à faire un pas, mais non reculer quand on l'a fait.
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, XV.
18 Il secoua la tête, hésitant, non à lâcher un mensonge, mais une insolence ou une vilenie.
Huysmans, Là-bas, XV.
19 (…) je ne sais plus quel orateur très connu a parlé de l'Empereur avec une liberté inouïe, dont on hésiterait à user ici envers le Président de la République (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IX, p. 89.
♦ (Fin XVIIe). Vx. || Hésiter de (et inf.). → Attrait, cit. 5, Rousseau.
20 Ils n'hésitent pas de critiquer des choses qui sont parfaites (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 145.
21 Bien loin que l'infidélité soit un crime, c'est que je soutiens qu'il ne faut pas un moment hésiter d'en faire une, quand on en est tentée, à moins que de vouloir tromper les gens, ce qu'il faut éviter, à quelque prix que ce soit.
Marivaux, Heureux stratagème, I, 4.
♦ (XIXe). Littér. || Hésiter si (et indic. ou cond.). ⇒ Demander (se), douter; → Grand-mère, cit. 2, Proust. || Il hésite encore s'il doit accepter. || Il hésita quelque temps s'il partirait.
21.1 Elle devait se prendre par la peau du cou pour y aller (au bal), hésitant toujours au dernier instant si elle ne s'excuserait pas.
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 23.
2 V. intr. (XVIIe). Marquer de l'indécision (par un temps d'arrêt, un mouvement de recul…). || Personne pusillanime, timide qui hésite sur des riens. ⇒ Chipoter. || Elle hésite comme si elle ne retrouvait plus son chemin (→ Extirper, cit. 5). || Le témoin hésita, l'air gêné, puis se décida à parler (→ Ennuyeux, cit. 2). — (Animaux). || Le cheval hésitait devant l'obstacle. ⇒ Broncher. || Essaim (cit. 2) qui hésite au sortir de la ruche. — (Choses). || Mémoire, pas qui hésite. ⇒ Chanceler, vaciller.
22 La nuée un moment hésita dans l'espace.
Hugo, les Orientales, I, 3.
23 Les doigts hésitaient au-dessus des touches, puis se décidaient brusquement.
J. Romains, Lucienne, p. 57.
24 Il s'assied. On lui présente une coupe de champagne au whisky. Il hésite; puis sourit tristement, hausse les épaules et accepte.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XXII, p. 245.
25 (…) elle n'avançait plus du tout la famille, elle hésitait devant une ruelle comme une escadrille de pêche par mauvais vent.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 289.
26 Elle essuya longuement ses souliers sur le paillasson boueux, hésita, puis ouvrit la porte.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 204.
27 J'ai eu alors envie de fumer. Mais j'ai hésité parce que je ne savais pas si je pouvais le faire devant maman. J'ai réfléchi, cela n'avait aucune importance. J'ai offert une cigarette au concierge et nous avons fumé.
Camus, l'Étranger, I, p. 17.
♦ Par métaphore. (→ Contact, cit. 7). || Parole qui semble hésiter sur les lèvres (→ Dédaigneux, cit. 4).
28 La caresse et le meurtre hésitent dans leurs mains (…)
Valéry, Poésies, Charmes, Fragments du Narcisse, p. 145.
3 V. intr. (1611). || Hésiter en parlant : ne pas trouver ses mots, par timidité, défaut de mémoire ou d'élocution. ⇒ Balbutier, bégayer, chercher (ses mots). || Élève qui hésite fréquemment en récitant sa leçon. ⇒ Ânonner. || Hésiter dans ses réponses.
29 Dans nos études, je lui soufflais la leçon quand il hésitait (…)
Rousseau, les Confessions, I.
❖
CONTR. Agir, choisir, décider (se).
DÉR. Hésitant.
Encyclopédie Universelle. 2012.