grimper [ grɛ̃pe ] v. <conjug. : 1>
• 1495; forme nasalisée de gripper
I ♦ V. intr.
A ♦
1 ♦ Monter en s'aidant des mains et des pieds. Grimper aux arbres, sur un arbre. L'écureuil « grimpe en un instant sur un hêtre dont l'écorce est fort lisse » (Buffon). Grimper à l'échelle, à la corde. — Grimper aux rideaux.
♢ Subst. LE GRIMPER : exercice à la corde lisse ou à nœuds.
2 ♦ (En parlant de plantes) Vigne qui grimpe le long d'un mur. « Que le lierre vivant grimpe aux acanthes mortes » (Hugo). ⇒ grimpant.
3 ♦ Par ext. Monter avec effort sur un lieu élevé, d'accès difficile. Grimper à travers les éboulements de roches, jusqu'au sommet d'un glacier. Grimper à l'assaut de... ⇒ escalader. Un couvreur grimpé sur un toit. ⇒ juché, perché. — (Sans idée d'effort ni de difficulté) « Sans se presser, il grimpa sur un tabouret » (Mac Orlan ). Fam. Grimper dans un taxi. ⇒ sauter.
4 ♦ (Choses) S'élever en pente raide. La route grimpe dur.
B ♦ Fig.
1 ♦ Accéder à un échelon supérieur (notamment dans l'ordre social). « il était désireux de grimper aux sommets glacés de la société » (Morand).
2 ♦ Monter, augmenter rapidement. Les prix grimpent. ⇒ hausse; inflation.
II ♦ V. tr. ⇒ escalader, gravir. Grimper un escalier quatre à quatre.
⊗ CONTR. Descendre, dévaler.
● grimper verbe intransitif (de gripper, avec l'influence de ramper) Monter en s'agrippant, en s'aidant des mains, des pieds, etc. ; monter le long d'une surface verticale, en parlant d'une plante : Grimper aux arbres, sur une paroi. Le lierre grimpe le long du mur. Accéder à un lieu, en particulier un étage élevé, en gravissant des marches, une pente assez raide : Grimper au sixième étage chez des voisins. Accéder à un lieu élevé, au sommet de quelque chose, s'installer sur quelque chose, avec ou sans idée d'effort : Grimper sur un tabouret. Suivre une pente assez raide qui s'élève : Sentier qui grimpe dans la montagne. Familier. Monter, s'installer dans un véhicule (avec une idée de rapidité ou d'effort). S'accroître (de tant), s'élever rapidement, monter : La température grimpe. ● grimper (difficultés) verbe intransitif (de gripper, avec l'influence de ramper) Conjugaison et registre Grimper se conjugue avec l'auxiliaire avoir : il a grimpé sur la table. Dans le registre familier, il est parfois conjugué avec l'auxiliaire être : il est grimpé sur la table. Recommandation Dans l'expression soignée, préférer la conjugaison avec avoir. Construction Grimper admet la construction avec une préposition (grimper à un arbre, dans la montagne, sur le toit, etc.) et la construction directe (grimper l'escalier quatre à quatre). ● grimper (expressions) verbe intransitif (de gripper, avec l'influence de ramper) Familier. Grimper au(x) rideau(x), manifester un sentiment violent, notamment la colère. ● grimper (homonymes) verbe intransitif (de gripper, avec l'influence de ramper) grimpions grimpion nom masculin ● grimper (synonymes) verbe intransitif (de gripper, avec l'influence de ramper) Accéder à un lieu, en particulier un étage élevé, en...
Contraires :
- dévaler
Accéder à un lieu élevé, au sommet de quelque chose, s'installer...
Synonymes :
Contraires :
- dégringoler
● grimper
verbe transitif
Gravir quelque chose, le parcourir en montant ; escalader : Grimper la côte.
● grimper
nom masculin
(de grimpe)
Mode de déplacement vertical des animaux impliquant un contact incessant avec un support solide.
Exercice consistant à monter à la force des bras à une corde lisse ou à nœuds, ou à une perche.
● grimper (homonymes)
verbe transitif
● grimper (synonymes)
verbe transitif
Gravir quelque chose, le parcourir en montant ; escalader
Synonymes :
- monter
Contraires :
grimper
n. m. SPORT Exercice par lequel on grimpe à la corde ou aux agrès.
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grimper
v.
rI./r v. intr.
d1./d Monter en s'aidant des pieds et des mains. Grimper dans un arbre.
d2./d Monter (jusqu'en un lieu élevé). Il grimpa au sommet de la colline.
|| Se jucher, monter. Il grimpa sur une chaise pour atteindre le placard.
d3./d (En parlant de certaines plantes.) Lierre qui grimpe le long d'un mur.
d4./d (Choses) Présenter une pente raide. Rues qui grimpent.
d5./d Fig. Augmenter rapidement et fortement. Les cours ont grimpé au maximum en une journée.
rII./r v. tr. Gravir. Il grimpa les étages en courant.
⇒GRIMPER, verbe
I. — Emploi intrans.
A. — [Le suj. désigne l'agent]
1. Monter en s'agrippant des pieds et éventuellement des mains.
a) [Le suj. est une pers.] Il pensait (...) appeler Brotteaux, pour épargner à une femme élégante de grimper par une échelle de meunier (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 86) :
• 1. J'avais déjà perdu mes souliers et, comme mes compagnons, à force de tomber dans les bourbiers, de me mettre à l'eau jusqu'à la ceinture et de grimper à quatre pattes sur des berges abruptes, j'étais couvert de fange et tellement mouillé que je grelottais.
GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 212.
SYNT. Grimper en haut d'un arbre, à une muraille, au mât de cocagne, au faîte des branches, au treillage; grimper de branche en branche; grimper sur un toit, sur une couchette; grimper à l'échelle.
— ATHLÉTISME. Grimper à la corde, à la barre fixe, p. ell. grimper. Là étaient installés des cordes, un trapèze, des barres, un portique. Et quoique (...) mon plus grand plaisir fût de courir, de sauter, de grimper, de faire quelque violent exercice, j'avais la gymnastique en horreur (GYP, Souv. pte fille, 1927, p. 87).
♦ Emploi subst. masc. Le grimper à la corde, p. ell. le grimper. Exercices de grimper :
• 2. ... les grimpers réels : à l'aide des bras et des jambes, à la perche, puis à un poteau (...) à des arbres de diamètre de plus en plus gros à l'aide des bras et des genoux; les grimpers à la corde avec les bras et les jambes, puis avec les bras seuls, à deux, puis à une corde.
R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 47.
— Arg., vulg. Grimper sur une femme, grimper dessus. « Tu fais l'amour à l'italienne? » « Si », qu'elle me répond. « (...) mais quand je veux grimper dessus, elle veut y aller comme d'habitude. Ah! mais non! c'est l'italienne qu'est convenu... » (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 546).
— Au fig. [P. réf. à une hiérarchie d'ordre soc. ou autre] Avancer, parvenir. C'est curieux, les gens des deux sexes sortis de la domesticité de ma famille et en peu d'années grimpés à de grandes fortunes ou à des positions en vue! (GONCOURT, Journal, 1891, p. 140). Beaucoup d'anarchistes sont entrés dans le mouvement syndical (...) dévorés du besoin de grimper dans les classes supérieures et ayant déjà l'esprit capitaliste alors qu'ils sont encore pauvres (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 90) :
• 3. ... si j'avais la chance de grimper au plus haut degré de l'échelle de l'évolution, je vous demanderais compte de toutes les victimes de la vie et de l'histoire. Je ne veux pas du bonheur, même gratuit, si je ne suis pas tranquille pour tous mes frères de sang.
CAMUS, Homme rév., 1951, p. 191.
b) [Le suj. est un animal] Il apprenait à voir de près les choses (...) comment l'écureuil grimpe aux écorces lisses (grâce à ses griffes recourbées) (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 28). On a vu des Indous mordus par un scorpion. Leur premier geste est de prendre une pioche et de l'écraser, mais le scorpion a grimpé sur une branche de la pioche (BARRÈS, Cahiers, t. 13, 1921, p. 161).
— P. métaph. [Le suj. est un inanimé] Gagner rapidement, envahir :
• 4. Il n'y avait plus que cette grande ombre qui a été sur nous, puis on l'a vue courir en arrière de nous grimpant aux pentes avec une grande vitesse...
RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p. 62.
c) [Le suj. est un végét.] Croître verticalement en s'accrochant aux corps voisins. Plante qui grimpe (cf. grimpant). Cette vigne a grimpé jusqu'au premier étage (Ac. 1835-1932). Cette chambre était celle qu'habitait le père de Dantès (...) qui s'occupait, monté sur une chaise, à palissader, d'une main tremblante, quelques capucines, mêlées de clématites, qui montaient en grimpant le long du treillage de sa fenêtre (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 15).
d) P. anal. [En parlant d'une voix, d'un son] Passer progressivement du grave à l'aigu en suivant l'échelle des notes. Grimper du grave à l'aigu. Et voici que dans les voix qui grimpaient un peu fausses, mais généreuses, sans ménager les poumons : Non, non! Plus de combats! La guerre est-une-bou-che-ri-e... Lanberdesc reconnut un timbre déjà connu (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 107). Brusquement, les cris reprirent de plus belle, inhumains. C'étaient des sons énormes et graves qui grimpaient jusqu'à l'aigu (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 189).
2. P. ext.
a) [Impliquant l'idée de difficulté, de fatigue probable] Monter. Il y a bien à grimper pour arriver chez vous (Ac. 1835-1932). C'était l'entrée des tours. Longtemps ils grimpèrent dans les ténèbres d'un escalier en pas de vis (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 46).
b) [Impliquant l'idée de difficulté] Grimper sur un chameau, un dromadaire :
• 5.... il met les poings sur les hanches, baisse le nez et se tortille en grimpant sur sa bourrique. Dans l'intérieur du Caire (...) tout le monde trottine sur son baudet.
FLAUB., Corresp., 1849, p. 131.
♦ Grimper sur une bicyclette. Enfourcher avec plus ou moins d'aisance une bicyclette. Les femmes, statues puritaines, sortent de leur gaine (où elles ne rentreront plus), et vont jusqu'à grimper derrière les messieurs sur un monstre nouveau : le tandem (MORAND, New-York, 1930, p. 117).
c) [Impliquant l'idée de rapidité] Grimper à vive allure, en un tournemain; grimper dans un omnibus, un taxi, un train. À l'autre bout de la voie (...) une autre lanterne répétait le signal. Le mécanicien répondit. Les essieux doucement tournèrent. Grimpant sur un marchepied, le chef salua M. Ramblenne (HAMP, Marée fr., 1908, p. 42). Le chemin de fer n'était pas encore construit. Il fallait alors prendre place dans une de ces invraisemblables diligences qui (...) achèvent leur carrière sur quelque piste d'Afrique (...), on grimpait dans cette patache déjà bondée d'indigènes (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 5).
— P. anal. S'élever rapidement, aller en augmentant. La fièvre grimpe; les prix grimpent. De loin, il voit qu'on se groupe autour de Carlotta. La banque doit grimper. Le jeu le prend, il ne pense plus qu'à lui-même (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 401).
d) Se dresser. Sur la muraille montent des colonnettes qui grimpent droites comme des troncs de palmier (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 394).
— P. anal. Grimper (sur ses ergots). Se mettre en colère. Moi je suis ainsi, prêt à grimper sur une parole, comme Astolphe sur son hippogriffe (BALZAC, Corresp., 1832, p. 80).
♦ Faire grimper. Faire enrager. Synon. faire monter à l'échelle. Tu vas trop loin, Thérèse, permets-moi de te le dire; même en plaisantant et pour me faire grimper, tu ne dois pas toucher à la famille (MAURIAC, T. Desqueyroux, 1927, p. 203).
B. — [Le suj. désigne le support de l'action, princ. un chemin, une route] Monter en pente raide, suivre une pente ascendante. Je n'aime point l'alpinisme, mais explique ça comme tu peux, tout sentier qui grimpe m'aspire, et je monte comme l'eau descend (GIDE, Journal, 1923, p. 758). Ces maisons à façades étroites, où tout a été combiné pour éviter les pertes de surface, où les escaliers grimpent dans l'angle extérieur de deux murs (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 156) :
• 6. On trouve cependant cinq ou six platanes à l'entrée de la ville. Ils forment une place exiguë à quoi s'amorce le raidillon qui grimpe en lacets jusqu'aux dernières terrasses.
T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 85.
II. — Emploi trans.
A. — [Le suj. désigne l'agent, l'obj. désigne le support de l'action] Les coureurs grimpent la côte. Les coureurs gravissent, escaladent la côte. Grimper le coteau, les étages, le mur, le talus; grimper une rampe. J'étais comme un homme qui, ayant grimpé d'un trait une pente vertigineuse, ouvre les yeux, s'arrête ébloui, hors d'état de monter ou de descendre (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1161).
— Arg., vulg. Grimper une femme. ,,Posséder une femme`` (CAR. Argot 1977). C'te poule-là je l'ai grimpée (SANDRY-CARR. 1963) :
• 7. Elle lui prit le poignet et le serra de toutes ses forces : — Si vous restez ici, vous savez ce qui vous arrivera? Les Allemands déporteront tous les hommes valides. — Bien sûr! Et ils couperont les mains de votre gnard et ils vous grimperont, s'ils en ont le courage.
SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 18.
♦ Se faire grimper par. La vieille qui voulait un môme! Faut que je lui écrive de se faire grimper par le voisin (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 290).
— Au fig. Gravir (les échelons de la hiérarchie). C'était pas brillant pas brillant mais que faire? S'engager à dix-huit ans pour devenir capitaine dans l'armée hollandaise? Grimper avec rapidité les échelons de la bureaucratie d'usine pour en (...) devenir presto directeur? (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 142).
B. — [Le suj. désigne le support de l'action] Escalader. On voyait la rue, du côté où elle grimpait la butte (VIALAR, Bête de chasse, 1952, p. 32).
REM. 1. Grimpe, subst. fém. Synon. région. de escalade. Depuis le temps que je gambade dans la montagne, pour la grimpe, je sais de quoi il retourne (H. SPADE, La Grimpe, Paris, éd. France-Empire, 1974, p. 107). 2. Grimpement, subst. masc. Action de grimper. La main en sang de quelque grimpement, Vous accouriez! — Alors, jouant à la maman, Je disais (...). « Qu'est-ce que c'est encor que cette égratignure? » (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 6, p. 77). Les grimpements de ce cadavre [de ce cavalier famélique et désespéré] pour se rasseoir en selle durèrent un quart d'heure (D'ESPARBÈS, Demi-soldes, 1899, p. 234). 3. Grimperie, subst. fém. Action de grimper. Émile enjamba donc de nouveau son mur, ne se doutant pas, dans sa chevalerie, du côté comique de ces perpétuelles grimperies, qui rendaient son existence d'amoureux plus laborieuse que celle d'un mousse (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 29).
Prononc. et Orth. : [], (il) grimpe []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. 1495-96 « monter en s'aidant des mains et des pieds » (JEAN DE VIGNAY, Miroir historial, vol. 5, chapitre 76, ff. CCXI r°); 2. 1538 « monter le long de corps voisins (p. ex. du lierre) » (EST. : hederae sequaces, Qui s'estendent et grimpent en mont les murailles); 3. 1680 « monter péniblement sur un lieu élevé, d'accès difficile » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre du 5 juin ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 958. B. Trans. 1. 1609 « escalader, gravir » (RÉGNIER, Satires, XII, éd. G. Raibaud, p. 158); 2. 1669 « s'élever par ses efforts (dans l'échelle sociale) » (BOSSUET, Reine d'Angleterre ds LITTRÉ). C. Subst. 1. a) 1805 grimper « action de monter en s'aidant des mains et des pieds » (CUVIER, Anat. comp., t. 2, p. 493); b) 1902 athl. (DÉMENY, Les bases scientifiques de l'éducation physique, p. 200 ds QUEM. DDL t. 20); 2. 1811 grimpée « montée d'une côte » (STENDHAL, Journal, p. 143); 3. 1876 grimpant « pantalon » (HUYSMANS, Marthe, p. 168). Prob. forme nasalisée de gripper « grimper » (début XIVe s. ds T.-L.), d'apr. ramper auquel il est sémantiquement apparenté. L'hyp. d'un étymon germ. Krimpan « s'accrocher, se contracter, se froncer » est à écarter à cause de la date tardive de l'apparition de grimper (cf. Z. fr. Spr. Lit. t. 62, p. 369). Fréq. abs. littér. : 1 262. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 926, b) 1 991; XXe s. : a) 2 352, b) 2 093. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 319. - QUEM. DDL t. 10. - SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 294. - WARLAND (J.). À propos du fr. grimper... In : [Mél. Haust (J.)]. Liège, 1939, pp. 413-420.
1. grimper [gʀɛ̃pe] v.
ÉTYM. 1495; forme nasalisée de gripper, probablt d'après ramper.
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A V. intr. et tr. ind.
1 (Sujet n. de personne). Monter en s'aidant des mains et des pieds. ⇒ Élever (s'), monter. || Grimper aux arbres (cit. 1); grimper sur un arbre (→ Bord, cit. 10). || Il a grimpé au faîte de l'arbre (cit. 9), tout en haut de l'arbre. || Grimper aux murs avec une corde à nœuds (→ Feu, cit. 58). || Grimper à l'échelle (cit. 6; → aussi fenil, cit. 1). || Grimper sur l'impériale d'une voiture (→ Ægipan, cit. 4). || Couvreurs qui grimpent sur un toit (→ Ardoise, cit. 2).
1 (…) je grimpais (…) sur l'impériale de la diligence (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le rideau cramoisi ».
2 (…) j'avais remarqué un beau chêne qui, par-dessus le mur, laissait pendre une forte branche jusque dans le jardin de Fontanelle. Grimper dans le chêne, atteindre la branche, n'était pour moi qu'un jeu.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 155.
♦ (Sans compl. de lieu). || Grimper à la force du poignet.
♦ Sports. || Grimper à la corde; grimper : effectuer un grimper (2. Grimper).
♦ ☑ Loc. Fig. Grimper aux rideaux. ⇒ Rideau.
♦ (Sujet n. d'animal). || La panthère s'aide de ses griffes pour grimper aux arbres. || La martre grimpe au nid de l'écureuil pour y faire (cit. 11) ses petits. || La chèvre aime à grimper sur les lieux escarpés (→ Écarter, cit. 18).
3 (L'écureuil) a les ongles si pointus et les mouvements si prompts, qu'il grimpe en un instant sur un hêtre dont l'écorce est fort lisse.
Buffon, Hist. nat. des animaux, L'écureuil.
2 (1538). Le sujet désigne une plante. ⇒ Grimpant. || Fleurs (cit. 5) qui grimpent aux parois d'une grotte. || Plantes sauvages qui grimpent aux arbres (→ Entrelacer, cit. 2; faîtage, cit. 1).
4 La vigne lentement de ses tendres rameaux
Grimpe s'insinuant aux festes (faîtes) des ormeaux (…)
Ronsard, le Bocage royal, I.
5 Il semait (…) au pied des roches, des giraumonts, des courges et des concombres, qui se plaisent à y grimper.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 21.
6 Il faut qu'un vieux dallage ondule sous les portes,
Que le lierre vivant grimpe aux acanthes mortes (…)
Hugo, les Voix intérieures, IV, I.
♦ Par métaphore. → Arabesque, cit. 6.
3 (1680). Sujet n. de personne. Monter avec effort (sur un lieu élevé, d'accès difficile). || Grimper jusqu'au sommet d'un glacier. || Grimper sur une haute falaise (→ Débandade, cit. 1). || Grimper à travers des éboulements de roches (→ Courir, cit. 3). || Grimper comme un chat, avec agilité.
7 Ils grimpent sur le roc en se donnant la main les uns aux autres.
Racine, les Campagnes de Louis XIV.
8 J'étais souvent effrayé de les voir grimper comme des chats sur des planches déjetées et sur des terrasses tremblantes (…)
G. Sand, Un hiver à Majorque, III, I.
♦ Monter (sans effort ni difficulté particulière). || Allez, grimpe dans la voiture ! || Grimper sur son vélo.
9 Sans se presser, il grimpa sur un tabouret et mit le gaz en veilleuse.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, V.
10 À quelques pas, un bambin en tricot bleu pâle cherchait à grimper sur le parapet de la terrasse à l'aide d'un petit seau, renversé à dessein au pied du mur.
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 25.
4 (Sujet n. de chose). Suivre une pente raide et montante. || Ce chemin grimpe vers la montagne (→ Épaulement, cit. 2). || Route qui grimpe dur.
11 La route de Mégare à Corinthe est incomparable. Le sentier taillé à même la montagne, à peine assez large pour que votre cheval y tienne, et à pic sur la mer, serpente, monte, descend, grimpe et se tord aux flancs de la roche couverte de sapins et de lentisques.
Flaubert, Correspondance, 279, 10 févr. 1851, t. II, p. 297.
12 Devant nous (…) grimpe une ville pointue, peinte en rose par les hommes, comme l'horizon par l'aurore victorieuse.
Maupassant, la Vie errante, « La côte italienne ».
♦ Grimper à l'assaut (cit. 16) de… ⇒ Escalader.
B V. tr.
1 (1609). ⇒ Escalader, gravir. || Grimper un étage (cit. 6), un escalier quatre à quatre. — La voiture grimpe la côte à toute allure.
13 (…) lorsque son cheval hésite à se jeter dans quelque précipice, ou à grimper quelque muraille de rochers.
G. Sand, Un hiver à Majorque, III, I.
14 L'auto-mitrailleuse, déjà loin sur la route du retour, semblait un gros coléoptère agile qui grimpait allégrement les pentes.
P. Mac Orlan, la Bandera, X, p. 120.
15 (…) Mme Legras courut au perron qu'elle grimpa aussi vite que ses grosses jambes le lui permettaient (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XII.
♦ La route grimpe la colline.
♦ Par métaphore :
16 Le regard remonte comme un écureuil, grimpe la grande muraille aveugle, le dôme jusqu'à la « couronne de colonnes ».
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XIX, p. 259.
2 (1831, Mérimée). Fam. et vulg. (Sujet et compl. n. de personne). Posséder sexuellement. ⇒ Monter, sauter. || Elle s'est fait grimper par ce type.
16.1 — T'entends ça ? dit la bonne femme à un ptit type à côté d'elle, probablement celui qu'avait le droit de la grimper légalement. T'entends comme il me manque de respect, ce gros cochon ?
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 10.
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II V. intr. Fig.
1 (1669). Aller vers le haut, monter, accéder à (qqch. d'élevé). || Grimper d'une chose à une autre.
17 (…) puis du billet de banque
On grimpe au million, rapide saltimbanque;
Le million gobé fait mordre au milliard.
Hugo, les Châtiments, III, I.
18 « Ce sera le moment de se montrer à la hauteur ». Phrase ambiguë, qui pouvait signifier : aller se battre, mais qu'Antoine, sans hésiter, traduisit : grimper au pouvoir.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 155.
♦ Par métaphore du sens I, 1 :
19 « Un alpiniste mondain », disait-on, tant il était désireux de grimper aux sommets glacés de la société.
Paul Morand, Magie noire, Afrique, III, p. 141.
2 (D'un son). Aller plus haut. || Sa voix grimpe dans l'aigu.
3 (Valeurs). Monter, augmenter rapidement. || Les prix grimpent rapidement. || Les salaires ont beau grimper, ils ne rattrapent pas les prix.
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III ☑ Loc. Faire grimper qqn (par métaphore, le faire grimper à l'arbre, à l'échelle), le faire enrager. ⇒ Échelle (monter à l').
20 (…) on l'asticotait nous Robinson, histoire de le faire grimper et de le mettre en boîte.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 103.
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
grimpé, ée p. p. adj.
21 (…) un de ces malheureux, grimpé sur un arbre, harangue la foule en bégayant, au milieu des rires et des huées.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, I, Paysage d'insurrection.
22 Grimpés sur le banc de pierre, nous écoutions.
R. Dorgelès, les Croix de bois, II.
REM. Grimper se conjuge avec avoir. L'emploi de l'auxiliaire être, admis par certains grammairiens (« Maintenant que nous sommes grimpés, reposons-nous », Hanse) « ne paraît pas devoir être conseillé » (Thomas).
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CONTR. Descendre, dévaler.
DÉR. Grimpade, 1. grimpant, grimpe, grimpée, grimpement, 2. grimper, grimpereau, grimpette, grimpeur.
COMP. Regrimper.
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2. grimper [gʀɛ̃pe] n. m.
ÉTYM. 1805; substantivation de 1. grimper.
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1 Action de monter à l'aide des mains et des pieds.
2 (1902). Sports. Exercice à la corde lisse ou à nœuds. || Épreuve du grimper.
Encyclopédie Universelle. 2012.