Thomas
(1625 - 1709) frère du préc.; poète dramatique français; auteur d'un Dictionnaire des arts et des sciences (1694) et d'un Dictionnaire géographique et historique (1708). Acad. fr. (1685).
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Thomas
(1875 - 1955) frère du préc., écrivain allemand. Son oeuvre traite des antinomies entre l'action et la vie de l'esprit, des affinités entre l'art et la mort, voire entre la maladie et la santé. Romans: les Buddenbrook (1901), la Montagne magique (1924), Joseph et ses frères (tétralogie, 1933-1943), le Docteur Faustus (1947), etc. Nouvelles: Tonio Kröger (1903), la Mort à Venise (1913). Essais: Noblesse de l'esprit (sur Nietzsche, Freud, Goethe, etc., 1945). P. Nobel 1929.
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Thomas
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Thomas
(Dylan Marlais) (1914 - 1953) poète gallois. Après Dix-Huit Poèmes (1934), Vingt-Cinq Poèmes (1936) et Portrait de l'artiste en jeune chien (1940), ses émissions à la B.B.C. firent connaître le "bouffon à la voix d'or".
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Thomas
(Sidney Gilchrist) (1850 - 1885) inventeur anglais: le convertisseur Thomas, à revêtement intérieur basique, transforme en acier une fonte riche en phosphore.
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Thomas
(saint) surnommé Didyme, l'un des douze apôtres. Il ne crut à la résurrection de Jésus qu'après avoir touché ses plaies.
⇒THOMAS, subst. masc.
Pop., vieilli. Vase de nuit; tinette de nuit. Synon. jules (pop.), pot de chambre (usuel). Le dragon jurait des Nom de Dieu sans parler, se levait à tout instant (...) et allait aux latrines dont il rapportait l'ordure gâchée par ses pieds nus. L'hôpital manquait de thomas (HUYSMANS, Soir. Médan, Sac au dos, 1880, p. 131). Des matelas en galette s'empilaient près de seaux de toilette, de cruches de grès, de thomas de faïence et de jules de zinc (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 206). V. pituite ex. de Zola.
— Arg. milit., vx. Tinette, baquet où urinaient les soldats. Passer la jambe à Thomas. Être de corvée de latrines, vider la tinette. C'est un vrai velours que la goutte Pour les débiles estomacs, Surtout si cela te dégoûte De passer la jambe à Thomas (R. FAUVEL ds LARCHEY, Dict. hist. arg., 1878, p. 268).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1830 passer la jambe à Thomas « vider le pot de chambre » (d'apr. ESN.); 2. 1836 « pot de chambre » (VIDOCQ, Voleurs, t. 2, p. 167); 3. 1859 « baquet de salubrité des locaux militaires » (LARCH.). Peut-être empl. du prénom Thomas en raison de sa banalité. L'hyp. selon laquelle il s'agirait d'un jeu de mots sur les paroles de l'hymne pascal O filii et filiae (Vide Thoma, vide latus « regarde Thomas, regarde mon côté » aurait été lu videz Thomas, vidé l'as-tu) déjà mentionnée — et rejetée — par MICHEL 1856 (en 1850 d'apr. ESN.) reste fragile. Il est possible que la chanson que les collégiens chantaient encore vers 1950, évoquée par R. Arveiller ds Fr. mod. t. 18, 1950, p. 238, ait été créée après coup. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 363. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930] p. 414.
thomas [tɔma] n. m.
ÉTYM. 1830; du n. propre, par la phrase de l'Évangile Vide Thomas (…) « vois, Thomas(…) », par calembour sur vider, p.-ê. combiné avec le dialectal tumer, tomer « renverser, déborder », d'où à Metz tomà « facile à verser, à renverser » (P. Guiraud).
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♦ Pop. Vieux.
1 Vase de nuit. ⇒ Jules.
0 Le plus étonnant, c'est qu'il ne s'appelait pas Jules. Son véritable prénom était Thomas. Mais ma chère tante ayant entendu dire que les gens de la campagne appelaient Thomas leur pot de chambre, avait décidé de l'appeler Jules, ce qui est encore plus usité pour désigner le même objet. L'innocente créature, faute d'avoir fait son service militaire, l'ignorait, et personne n'osa l'en informer, même pas Thomas-Jules, qui l'aimait trop pour la contredire, surtout quand il avait raison.
M. Pagnol, la Gloire de mon père, t. I, p. 61.
2 (1879, Zola). Anciennt. Baquet où urinaient les soldats.
Encyclopédie Universelle. 2012.