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escalader

escalader [ ɛskalade ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1603; de escalade
1Vx Attaquer (une place forte) par escalade.
2(1617) enjamber, franchir, passer. Les voleurs ont escaladé le mur du jardin. « Il escalade la grille avec agilité, et s'embarrasse un instant dans les pointes de fer » (Lautréamont).
3 (1638) Faire l'ascension de. gravir, monter. Cordée d'alpinistes qui escaladent une montagne, un pic. grimper. « nous escaladons des roches et parvenons assez péniblement à un col très étroit » (A. Gide).
(Choses) S'élever le long de, autour de, contre. Les vignes sauvages, « les coloquintes, s'entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux » (Chateaubriand).
⊗ CONTR. Descendre, dévaler.

escalader verbe transitif (de escalade 1) Gravir quelque chose avec effort, par ses propres moyens, pour atteindre le sommet ou passer par-dessus : Escalader un talus. Faire l'ascension d'une montagne ; gravir : Alpinistes qui escaladent le mont Everest. Partir de la base d'une pente et aller jusqu'au sommet, en parlant d'une voie d'accès : La route escaladait la colline.escalader (synonymes) verbe transitif (de escalade 1) Gravir quelque chose avec effort, par ses propres moyens, pour atteindre...
Synonymes :
- ascensionner
- se hisser
Faire l'ascension d'une montagne ; gravir
Synonymes :
- gravir

escalader
v. tr.
d1./d Franchir par escalade. Escalader un mur.
d2./d Faire l'ascension de. Escalader une paroi rocheuse.

⇒ESCALADER, verbe trans.
A.— [Le but est de s'introduire dans un lieu enclos]
1. Prendre d'assaut par escalade. Fous de rage, ils escaladent la barricade pour se jeter au combat, mais ils sont cueillis au sommet (CAMUS, Révolte Asturies, 1936, p. 429). J'ai rêvé d'escalader le ciel et me voici, dans la boue, vieillard écrasé (CAMUS, Possédés, 1959, 3e part., 17e tabl., p. 1094).
Au fig. On peut s'en servir [d'une tradition] pour escalader le pouvoir, elle est inutile pour l'exercer (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 63). Le déluge des journaux n'a pas encore escaladé leur solitude [des Chartreux] (BLOY, Désesp., 1886, p. 124). Dans l'année 1648 s'ouvrit la tranchée dans laquelle sauta la France, pour escalader la liberté (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 134).
2. P. ext. Pénétrer dans un lieu enclos par-dessus un obstacle, s'introduire par une ouverture élevée, non prévue à cet effet. S'il s'agit d'un cambrioleur, au lieu de passer par la porte, il escaladera peut-être le mur (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 216). Après avoir escaladé le mur du potager voisin, il a été poursuivi par les chiens et contraint de se réfugier ici de nouveau (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 4e tabl., 2, p. 1682) :
1. Pour communiquer plus facilement, comme je ne peux tout de même pas escalader ta fenêtre toutes les nuits, je vais percer un trou dans la cloison qui sépare les deux chambres.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 170.
B.— [Le but est d'atteindre un sommet]
1. Grimper, monter sur, le long de (quelque chose). Escalader un arbre, une colline. Sans un mot, l'homme fonce droit devant lui, escalade un tas de pierres, traverse le fossé (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 740). Pour mieux voir, à quatre pattes, il escalada le talus (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1411). J'escaladais la nuit les escaliers du Sacré-Cœur (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 262).
P. hypallage. [Le suj. désigne ce qui permet de monter] Être disposé de bas en haut, en pente abrupte, comme en forme d'échelle. La ville s'abrite à ses pieds et le faubourg escalade, de maisons en grappes, sa pente la plus rude (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 549). Ses longs bâtiments de pierre escaladant la pente comme de grosses marches grises (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 204). On grimpe au château par un sentier qui escalade les roches (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 92).
2. Spéc., ALPINISME. Grimper le long de parois rocheuses en s'aidant de quatre membres et en utilisant au mieux tous les points d'appui possibles. Escalader des rochers. Plus d'une heure durant, nous escaladons des roches et parvenons assez péniblement à un col très étroit (GIDE, Journal, 1923, p. 768). Marchant, sans piolet, sans cordes, sans vivres, escaladant des cols de quatre mille cinq cents mètres, ou progressant le long des parois verticales (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 163) :
2. Pendant cinq heures, il monta, escaladant des rochers au moyen de ses crampons, taillant la glace, avançant toujours et parfois halant, au bout de sa corde, le chien resté au bas d'un escarpement trop rapide.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Aub., 1886, p. 1080.
Prononc. et Orth. :[], (j')escalade []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1610 « prendre d'assaut » ici, au fig. (DE CHAMP-REPUS, Poésies, 60, éd. de 1864 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 12, p. 139); 2. 1617 « pénétrer dans un lieu en franchissant la clôture » (J. CRESPIN, Thresor des trois langues, esp., fr. et ital. d'apr. FEW t. 11, p. 266b); 3. 1638 « gravir une hauteur » (DESMARETS DE SAINT-SORLIN, Les Visionnaires, acte 5, sc. 1 ds RICH. 1680 : escalader les monts). Dér. du rad. de escalade; dés. -er. Fréq. abs. littér. :501. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 536, b) 1 205; XXe s. : a) 733, b) 581.
DÉR. Escaladeur, euse, subst. Personne qui escalade. a) [Correspond à escalader A] Fatigué d'être un coureur de champs et un escaladeur de murailles (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 738). Au fig. Que la môme Odette soit une escaladeuse de braguettes, on pouvait pas en rendre l'univers responsable (SIMONNIN, Cave se rebiffe, 1954, p. 227). b) [Correspond à escalader B] Des escaladeurs d'occasion crispés sur les saillies des prises (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 112). [] fém. [-ø:z]. 1res attest. av. 1846 escaladeur de cerisiers (R. TÖPFFER, Nouv. Voyages en zigzag ds LITTRÉ Suppl.), 1846 escaladeur de murailles (DUMAS père, loc. cit.); du rad. de escalader, suff. -eur2. Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. — HENSCHEL (B.). Qq. dat. nouv. du 18e s. Fr. mod. 1969, t. 37, pp. 113-131.

escalader [ɛskalade] v. tr.
ÉTYM. 1603; de escalade.
1 Vx. Attaquer, prendre (une place forte) par escalade. Écheler (vx). || Escalader une forteresse. || Les géants de la Fable voulaient escalader le ciel.
2 (1617). Mod. Enjamber, franchir, passer (un mur, une clôture). || Les voleurs ont escaladé le mur du jardin. || Chardons, tessons qui empêchent d'escalader une grille, un mur.
1 (…) à mon âge on n'a plus d'échelle de soie qu'en souvenir, et l'on n'escalade les murs qu'avec les ombres.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 37.
2 Il escalade la grille avec agilité, et s'embarrasse un instant dans les pointes de fer; d'un bond, il est sur la chaussée.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, VI, p. 239.
3 L'escalade, il n'y a plus que ça. Mais j'ai mis des ronces partout, ces jours derniers. Oh ! je la connais ! Escalader, si vous croyez que ça la gêne ! Elle sauterait un mur de vingt pieds. C'est un chat.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 231.
3 (1638). Faire l'ascension de. Gravir, monter. || Escalader ses quatre étages. || Gamin qui escalade un arbre.(Choses). S'élever le long de, autour de, contre. || Les vignes qui escaladent un coteau. || Plantes grimpantes qui escaladent un arbre (→ Entrelacer, cit. 2). || Des maisons escaladent la colline.
4 (…) eussent-ils été (les fruits) au haut d'un arbre, il l'escaladait pour les apporter à sa sœur.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 24.
5 Voilà que deux cités, étranges, inconnues,
Et d'étage en étage escaladant les nues,
Apparaissent, dormant dans la brume des nuits,
Avec leurs dieux, leur peuple, et leurs chars, et leurs bruits.
Hugo, les Orientales, I, VII.
(1867, in Petiot). Par exagér. Monter avec difficulté. || Les cyclistes escaladaient la pente.
6 En ces rues étroites qu'il faut escalader (…)
Maupassant, la Vie errante, p. 137.
(1804, in Petiot). Spécialt. (Alpin.). Grimper. || Cordée d'alpinistes qui escaladent une montagne, un pic. Escalade; ascensionner, ramoner, varapper.
7 Plus d'une heure durant, nous escaladons des roches et parvenons assez péniblement à un col très étroit (…)
Gide, Journal, 6 août 1923.
4 Fig. S'élever avec effort jusqu'à.
8 L'imagination de Delacroix ! Celle-là n'a jamais craint d'escalader les hauteurs difficiles de la religion; le ciel lui appartient, comme l'enfer, comme la guerre, comme l'Olympe, comme la volupté.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, Œuvres et vie de Delacroix.
CONTR. Descendre, dévaler.
DÉR. Escaladeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.