goémon [ gɔemɔ̃ ] n. m.
• 1686; goumon XIVe; bret. gwemon
♦ Algue marine. ⇒ varech. Goémon blanc, frisé (⇒ carragheen) .
♢ Par ext. Engrais fait de goémon ⇒ goémonier.
● goémon nom masculin (breton gwemon) Ensemble des algues marines ramassées sur les plages (goémon de laisse) ou récoltées par coupe à marée basse (goémon de coupe), utilisées comme engrais. ● goémon (difficultés) nom masculin (breton gwemon) Orthographe Avec un e accent aigu.
goémon
n. m. Nom cour. des algues marines telles que les fucus et les laminaires. Syn. varech.
⇒GOÉMON, subst. masc.
Mélange d'algues marines brunes des genres fucus et laminaire, récoltées sur les côtes bretonnes et normandes, que l'on utilise comme engrais ou dont on extrait de la soude et de l'iode. Synon. varech. L'air froid était rempli de la senteur âcre du goémon (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 110). On les entendait remuer sur leurs matelas de goémons secs (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 38). De charmants visages de veaux, (...) avec les petites herbes vertes dans le creux des oreilles comme le goémon dans le creux des rochers (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 9) :
• Deux longs sillons parallèles et boueux, les traces qu'avaient laissées les chars de paysans ramenant de la mer les moissons de goémons et de varech, s'enfonçaient vers les lointains. Et c'était tout Ruysdaël, dans sa grandeur sauvage...
VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 194.
♦ Goémon d'épave. Goémon rejeté à la côte par la mer. Le goémon d'épave, masses déracinées et rejetées par le flot, que les femmes recueillent et transportent pour amender les champs (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 336).
REM. Goémoneux, euse, adj., hapax. De goémon. Tourbes goémoneuses (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944p. 97).
Prononc. et Orth. : [] ou d'apr. LITTRÉ, []. Prononc. en 2 syll. : [gwe-, ] ds BARBEAU-RODHE 1930, DUPRÉ 1972. Ds Ac. dep. 1762, goêmon (1762, 1798), puis goëmon (1835), puis goémon. Étymol. et Hist. XIVe s. (?) goumon « varech; engrais fait du varech » (Acta SS Maii tom. 4 pag. 568 et 569 de S. Ivone ds DU CANGE); 1681, août gouesmon (Ordonn. de la marine, livr. IV, tit. X, art. 1 ds LITTRÉ); 1686 goemon (G. P. TACHARD, Prem. voyag. ds Trév. 1721). Empr. au bret. goumon « id. » (FEW t. 20, p. 10a). Fréq. abs. littér. : 85.
DÉR. Goémonier, subst. masc. Homme, bateau qui fait la récolte du goémon à des fins agricoles (engrais) ou industrielles (produits chimiques). La fumée légère qui monte des tranchées des goémoniers (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 84). — []. — 1res attest. 1922 subst. « matelot employé à la récolte du goémon » (Lar. univ.), 1930 « navire » (Lar. 20e); de goémon, suff. -ier.
BBG. — BUGGE (S.). Étymol. rom. Romania. 1875, t. 4, p. 358.
goémon [gɔemɔ̃] ou [gwamɔ̃] (REM. La première prononc. est usuelle hors de Bretagne; la seconde est seule conforme à l'origine bretonne du mot) n. m.
ÉTYM. 1686; goumon, XIVe; breton gwemon.
REM. La graphie goëmon, d'abord admise par l'Académie, se trouve encore dans Littré.
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1 Algues marines appartenant au genre Fucus et à d'autres genres d'algues brunes ou rouges. ⇒ Fucus, varech. || Goémon de fond, de rive. || Goémon-épave, rejeté par la mer sur le rivage. || Valeur fertilisante du goémon putréfié.
1 (…) l'amère senteur des glauques goëmons.
Hugo, les Contemplations, p. 321.
2 Ses pieds s'embarrassaient dans de longues plantes brunes, emmêlées comme des chevelures, qui étaient les goëmons traînant à terre.
Loti, Pêcheurs d'Islande, I, III.
2 Engrais fait de goémon.
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DÉR. Goémonier.
Encyclopédie Universelle. 2012.