fucus [ fykys ] n. m.
• 1562; lat. fucus, gr. phukos, nom d'un lichen
♦ Algue brune (phéophycées) de la famille des fucacées, constituant la plus grande partie de ce qu'on nomme communément goémon et improprement varech. « Sur la mer épaissie les fucus gélatineux se dévident » (A. Gide).
● fucus nom masculin (latin fucus) Algue brune des rivages, constituant important du varech. (Ordre des fucales.)
fucus
n. m. Algue brune dont le thalle a la forme d'un ruban ramifié. (V. fucacées).
⇒FUCUS, subst. masc.
Grande algue marine généralement brune, à frondes rubanées dichotomes et utilisée pour sa richesse en mucilage, iode, potassium, etc. Une verdure de velours vert tirant sur le jaune; beau fucus que nous avons pris et manié, jabot, festons dentelés et remuants (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 222). Les fucus dentelés, les fucus vésiculeux, en si grand nombre, que leur végétation couvrait les roches, ainsi qu'une mousse haute (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 862) :
• ... c'est chez les algues, végétaux inférieurs dont la sexualité vient tout juste d'être révélée (Thuret et Decaisne, 1844), que les observations décisives à cet égard ont été faites. En 1853, l'algologue français Thuret démontre la nécessité de l'action des spermatozoïdes dans la fécondation des fucus [it. ds le texte] (varechs)...
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 538.
REM. 1. Fucoïde, subst. fém. Algue fossile. Grès à fucoïdes, qui renferment de nombreuses empreintes de plantes marines (...) formant un ensemble très distinct que j'ai nommé époque fucoïdienne (Ad. BRONGNIART, Graines foss., 1876, p. 10). Calcaires avec empreintes d'algues marines ou fucoïdes (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 264). 2. Fucoïdien, ienne, adj. Qui se rapporte aux algues fossiles. Cf. Ad. BRONGNIART, loc. cit. et p. 3.
Prononc. et Orth. :[fykys]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1562 bot. Phucus (DU PINET, L'Histoire du Monde de C. Pline, t. 1, livre 13, chap. 25, p. 523 ds DELB. Notes mss). Mot lat., lui-même empr. latinisé au gr. « algue; teinture rouge qui en est extraite », dep. Pline; le mot étant passé au colorant qu'on en extrait, la plante était dite fucus marinus ou fucus maris; v. ANDRÉ Bot. Fréq. abs. littér. :46.
DÉR. Fucacée, subst. fém. a) Au plur. Famille d'algues ayant le fucus pour type. Ces algues, appartenant à la famille des fucacées, étaient des espèces de sargasse qui, sèches, fournissent une matière gélatineuse assez riche en éléments nutritifs (VERNE, Île myst., 1874, p. 74). D'autres Algues, au contraire, prospèrent dans l'étage médiolittoral (...); ce second cas parait être celui des Fucacées (...). Par exemple, sur nos côtes de la Manche, « Fucus vesiculosus », (...) « Fucus serratus » (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 90). b) Au sing. Algue de cette famille. Quelques fragments d'une grande fucacée, jetée par la lame sur la roche (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 10, 1846, p. 186). — [fykase]; ds LITTRÉ : fu-ka-sé, fém. -sée. — 1re attest. 1813 fucacées (L. L. M. Richard ds Annales du Musée d'hist. nat., XX, 21 ds DG); du rad. de fucus, suff. -acées.
fucus [fykys] n. m. invar.
ÉTYM. 1562, phucus; lat. fucus, du grec phykos, nom d'un lichen.
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♦ Bot. Algue brune de la famille des Fucacées, constituant la plus grande partie de ce qu'on nomme communément goémon (⇒ Goémon) et improprement varech. || Fucus vésiculeux (n. sc. : Fucus vesiculosus), dont les frondes portent des sacs aérifères (ou aérocystes). || Les fucus, riches en potasse, sont utilisés pour la nourriture des bestiaux et comme engrais.
1 Sur la mer épaissie les fucus gélatineux se dévident. Les longues algues infinies, flottaisons, ligne vers l'horizon enfuie, à peine sinueuse, que, dès l'aube aperçue, nous prîmes d'abord pour un immense reptile; elles n'étaient pas même cela; rien au loin que les longues algues dociles.
Gide, le Voyage d'Urien, in Romans, Pl., p. 41.
2 (…) On eût dit un énorme tas de fucus amassé par la récente tempête, et qui avançait en ressautant sur le dos de la vague.
J. Giono, Naissance de l'Odyssée, Pl., t. I, p. 111.
Encyclopédie Universelle. 2012.