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frime

frime [ frim ] n. f.
XVe; altér. a. fr. frume XIIe; bas lat. frumen « gosier »
1Fam. Comportement volontairement trompeur. blague, comédie. C'est de la frime. bluff, esbroufe, fanfaronnade, vantardise. « Le père malade ! [...] Peut-être bien que ce n'était qu'une frime » (Zola). Pour la frime : en apparence seulement (cf. Pour la galerie). Tout le monde « savait que je ne serais avocat que pour la frime » (Montherlant). Faire de la frime ( frimer) .
2(1836) Arg. Visage, mine. « Il changeait de frime, Riton, depuis le début de la conversation » (Simonin). Loc. adv. En frime : en tête à tête.

frime nom féminin (ancien français frume, mine, du bas latin frumen, -inis, gorge) Familier. Apparence trompeuse destinée à faire illusion, à impressionner les autres : C'est de la frime.frime (synonymes) nom féminin (ancien français frume, mine, du bas latin frumen, -inis, gorge) Familier. Apparence trompeuse destinée à faire illusion, à impressionner les autres
Synonymes :
- fumisterie (familier)
- grimaces
- simagrée
- simulacre
- singerie

frime
n. f. Fam. Simulation, faux-semblant. C'est de la frime.

I.
⇒FRIME1, subst. fém.
Fam. Action de tromper par des ruses, des faux semblants; résultat de cette action. Synon. feinte, simulation, comédie. Tous ces bobos-là sont des frimes pour se faire dorloter (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1038). En voilà assez, des manières... Tout ça, c'est de la frime (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 114) :
Il ne fallait pas s'occuper avec sérieux de cette frime. Thomas devait bien sentir qu'il n'était pas plus recteur que, lui, Jules, n'était fermier général!
QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 139.
Loc. et expr.
Faire la frime de. Faire semblant de. Il se serait approché de mon lit, où je faisais la frime de dormir (SAND, Pte Fadette, 1849, p. 30).
Pour la frime. Par supercherie, en vue de tromper; p. ext., pour rien, uniquement pour sauvegarder les apparences. Du moment que le souper était raté, [sa fille] n'était plus là que pour la frime (PROUST, Sodome, 1922, p. 726). Et l'on agitait bruyamment quelques jouets qu'on avait emportés pour la frime (GIDE, Si le grain, 1924, p. 349).
Sans frime. Simplement, sans manière ni tricherie. Elle se met à aimer, sans frime, une bonne canaille d'homme (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 55).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIe s. faire frume « manifester de la mauvaise humeur »(Richeut, 500, éd. I. Ch. Lecompte ds Rom. R. t. 4, 1913, p. 279a); ca 1450 faire frime (Mistére du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 46573); 2. a) 1690 (FUR. : Frime. Terme populaire qui se dit en cette phrase, Il en fait la frime, pour dire, la mine & la contenance. Il en fait la frime de s'en aller, pour dire, Il en a fait semblant); b) 1835 des frimes « ruses, tromperies » (BALZAC, Le Père Goriot, p. 290). Frime est issu de frume (avec passage de u à i peut-être par dissimilation entre ü, voyelle labiale, et f-m, consonnes également labiales), qu'on peut rapprocher pour son emploi des a. fr. chiere, semblant « mine »; d'orig. discutée, frume est peut-être issu du b. lat. frumen « œsophage, gosier », cf. FEW t. 3, p. 479a et 827b. Bbg. BUGGE (S.). Étymol. rom. Romania. 1874, t. 3, p. 148; 1875, t. 4, pp. 356-357. — HOTIER (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France. Paris, 1973, p. 54, 135. — QUEM. DDL t. 5, 15.
II.
⇒FRIME2, subst. fém.
Arg. Visage, figure, tête. Il n'y avait qu'à mater leurs frimes détendues pour comprendre que leur argent était bien employé (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 211).
P. méton. Personne; allure générale. Synon. dégaine. Mon paysan ne veut pas dépenser plus de trois francs par frime (DURANDEAU, Civ. et milit., 1878, p. 174). C'te frime qu'il avait avec sa bouille rouge (...) et son béret marqué Jeanne d'Arc (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 100).
♦ ,,Ma frime, ta frime. (...) Moi, toi. Ta frime s'y noble, tu t'y connais ``(Cambr. 1879)`` (ESN. 1966).
En frime :
Être, tomber en frime avec (qqn). Être en tête à tête, se trouver nez à nez avec (quelqu'un). Un soir un gouépeur en ribotte Tombe en frime avec un voleur (VIDOCQ, Voleurs, t. 1, 1836, p. XXJ). Frisé était encore en frime avec son client (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 44).
Laisser, rester en frime. Abandonner, rester seul. Synon. fam. laisser, rester en carafe. On a laissé l'dab en frime et on est parti à la rigolade (BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 101). Vous ne m'embarquez pas? balança Cendrillon qui l'avait sec de rester en frime (STOLLÉ, Contes, Cendrillon, 1947, p. 1).
THÉÂTRE. Figuration. J'étais chef de figuration [chez Pathé] (...). À cette époque les chefs de frime étaient des véritables caïds (TRIGNOL, Pantruche, 1946 pp. 109-110).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1835 « visage » (ds Le National d'apr. RENSON, p. 453). De frime1 au sens 1er de « mine, air », selon un emploi prob. beaucoup plus anc. (cf. frimousse).
STAT. — Frime1 et 2. Fréq. abs. littér. :43.
BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 217.

frime [fʀim] n. f.
ÉTYM. XVe; altér. de l'anc. franç. frume, XIIe; bas lat. frumen « gosier ».
1 Vx. Mine, contenance.
2 Faux-semblant, ruse, tromperie.
(1611, Cotgrave). Loc. vieillie. Faire la frime de : faire semblant de. || Il a fait la frime de s'en aller (Furetière).
3 Mod et fam. Apparence trompeuse, semblant.C'est de la frime : ce n'est pas sérieux. Blague, comédie, mensonge, simulacre.
1 Le père malade, en voilà un embêtement ! Peut-être bien que ce n'était qu'une frime, histoire de se faire dorloter.
Zola, la Terre, IV, V.
1.1 Cette espèce de prêtre poussait l'hypocrisie, pensait-il, au point de se faire vraiment bon, jusqu'au fond du cœur, de manière à pouvoir plus sûrement prendre ses clients à la frime de la morale.
Drieu La Rochelle, le Feu follet, p. 41.
(1789). Pour la frime : en apparence seulement, d'une façon peu sérieuse (→ Pour la galerie).
2 Jeune homme, j'ai pâli sur des codes avec une très mauvaise mémoire, alors que tout le monde, ma famille et moi, savait que je ne serais avocat que pour la frime (…)
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 201.
Sans frime : sincèrement, sans tricherie.
3 Elle se met à aimer, sans frime, une bonne canaille d'homme.
René Boylesve, la Leçon d'amour dans un parc, in T. L. F.
(1611). Loc. Faire de la frime : faire des manières, faire semblant.
4 Il était déjà mort. On ne l'aurait jamais dit, le pauvre homme ! il n'a pas eu d'agonie. Il n'a pas fait de frime du tout; me voilà toute seule, sans homme (…)
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., II, p. 10.
N. B. Le passage est une citation du XVIIIe s.
Par ext. (fam.). Faire de l'esbroufe. Frimer. || Il fait une de ces frimes avec sa bagnole !
4 Argot fam. (1836). Tête, visage. Frimousse. || Avoir mauvaise frime, une drôle de frime. || Changer de frime.
5 Il changeait de frime, Riton, depuis le début de la conversation. Son teint plutôt coloré d'habitude, pâlissait.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 94.
6 Il m'a exposé devant la frime une photographie humide comme un beau nouveau-né. — Regardez, monsieur le commissaire… Ça n'est pas la photo d'un nègre, en effet, mais c'est celle d'un mort !
San-Antonio, Des gueules d'enterrement, p. 23.
Par ext. Allure, aspect. Dégaine.
7 Pour la silhouette, Poupée s'en foutait royalement. Elle avait accepté son rôle, être sapée comme une viocque ne la gênait nullement. Par contre, que l'on puisse dire qu'elle se payait la frime d'une femme de soixante ans, elle ne l'a jamais pardonné au patron.
Martin Rolland, la Rouquine, p. 129.
Argot. En frime. Loc. adv. a En tête à tête. || Rester en frime, rester seuls.
b Aux aguets ( Frimer, I., 1.).
8 (…) il faut se mettre en frime derrière le carreau pour surveiller le temps, de manière à pouvoir, dès la première goutte, se pendre à la sonnette d'alarme.
A. Sarrazin, la Cavale, p. 163.
c Laisser qqn en frime, l'abandonner. || Rester en frime : rester seul. → En carafe.
5 Argot (théâtre). Figuration. Frimant, frimante. || Faire de la frime. || « À cette époque les chefs de frime étaient de véritables caïds » (Trignol, Pantruche, in T. L. F.).
DÉR. Frimer. — V. Frimousse.

Encyclopédie Universelle. 2012.