1. fourgon [ furgɔ̃ ] n. m. ♦ Vieilli Longue tige de métal ou de bois garni de métal, servant à disposer les braises dans un four. Le fourgon du boulanger. ⇒ 1. râble.
♢ Instrument formé d'une barre de fer crochue servant à attiser le feu dans un foyer. ⇒ pique-feu, tisonnier; fourgonner.
fourgon 2. fourgon [ furgɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Long véhicule couvert pour le transport de bagages, de vivres, de munitions.
♢ Fourgon funéraire, funèbre. ⇒ corbillard. — Fourgon à bétail. ⇒ bétaillère. — Fourgon cellulaire : véhicule servant au transport des prisonniers (cf. fam. Panier à salade).
2 ♦ Dans un train de voyageurs, Voiture servant au transport des bagages, bicyclettes, etc. Fourgon de tête, de queue.
● fourgon nom masculin (latin populaire furico, -onis, de furicare, forer) Instrument à l'aide duquel on remue la charge d'un four, d'un fourneau, d'un poêle. ● fourgon (homonymes) nom masculin (latin populaire furico, -onis, de furicare, forer) fourguons forme conjuguée du verbe fourguer ● fourgon nom masculin (de fourgon) Voiture longue et couverte, pour le transport des bagages, des meubles, des bestiaux, etc. : Fourgon automobile. Véhicule couvert incorporé dans un train à voyageurs et destiné au transport des bagages, des envois express ou spécialement aménagé pour le transport des automobiles accompagnées ou encore équipé d'un groupe électrogène servant à la climatisation des voitures. Autrefois, voiture militaire pour le transport des munitions, des vivres, etc. ● fourgon (expressions) nom masculin (de fourgon) Fourgon grande puissance-dévidoir, fourgon mixte, fourgon-pompe-tonne, noms donnés à différents types d'autopompes. Fourgon mortuaire, funéraire, funèbre, corbillard automobile muni de sièges pour les personnes qui accompagnent le défunt. ● fourgon (homonymes) nom masculin (de fourgon) fourguons forme conjuguée du verbe fourguer
fourgon
n. m. TECH Instrument servant à remuer le bois, le charbon, dans un four.
————————
fourgon
n. m. Véhicule, wagon, servant au transport des bagages, du courrier, des munitions, des marchandises.
|| Fourgon mortuaire: corbillard automobile.
I.
⇒FOURGON1, subst. masc.
Longue barre métallique ou longue perche garnie de métal utilisée pour remuer la braise ou la charge d'un four, d'une forge, d'un fourneau, ou pour attiser un feu. Incontinent la lumière tira de l'ombre tous les objets : les larges pelles de sapin blanches et lisses, l'énorme fourgon emmanché d'une latte démesurée (FABRE, Barnabé, 1875, p. 371).
— Loc. proverbiale. La pelle se moque du fourgon. ,,(...) se dit de deux personnes, également ridicules, qui se moquent l'une de l'autre, ou d'une personne qui blâme dans une autre ce qu'on pourrait reprendre en elle-même`` (LITTRÉ) :
• ANNE VERCORS. — Dis, la mère : si tu crois que c'est commode de s'y retrouver, au milieu de tes croix et de tes ronds!
LA MÈRE. — Moque-toi de moi, grand moqueux, avec ça que tu es si fort pour tenir tes comptes! C'est la pelle, comme on dit... Comment c'est qu'on dit déjà?
ANNE VERCORS. — C'est la pelle qui se moque du fourgon.
CLAUDEL, Annonce, 1948, I, 1, p. 145.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1105 judéo-fr. forgon (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 71); fin XIIIe s. fourgon (J. DE MEUN, Testament, éd. Méon, vers 1827, t. 4, p. 93). D'un lat. pop. furico, -onis dér. d'un furicare [d'où l'a. fr. forgier, furgier « fureter » (fin XIIe s., Renart ds GDF. et T.-L., s.v. furgier)], dér. du lat. class. furare « voler » dér. de fur « voleur », v. furet (cf. Thomas ds Romania t. 23, pp. 455-459).
II.
⇒FOURGON2, subst. masc.
A.— 1. Vx. Longue voiture à chevaux couverte pour le transport des marchandises, du courrier. Fourgon à deux chevaux. Il adressait ses malles à sa sœur, Mme la baronne de Nerwinde. Il les accompagna à la diligence de Périgueux, et, du bureau des diligences, les fit transporter à Versailles par un fourgon de louage (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 185). Une seconde voiture (...) fut amenée devant la porte de M. de Villefort, et le cercueil transporté du fourgon de poste sur le carrosse funèbre (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 209).
2. Mod. Long véhicule automobile couvert pour le transport de marchandise, de bétail, etc. Fourgon de marchandises, à bestiaux :
• 1. La France de 1944, exaspérée, debout, brûlant sa terre pour qu'elle chauffe les pieds des fuyards, des exvainqueurs en camions, en cars de toutes provenances, en fourgons de déménagement, de bouchers, de glaciers, en chars à bœufs, en charrettes à âne, à bicyclette, à pied...
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 416.
— Spécialement
a) Domaine milit., vieilli. Véhicule militaire servant pour le transport des vivres, des munitions, du matériel, etc. Fourgons de l'armée; fourgon à pain; fourgon de ravitaillement, des vivres, du cantinier; fourgon à matériel; fourgon d'artillerie; fourgon d'ambulance; convoi de fourgons bâchés; carcasses de fourgons. On a fait sauter le pont trop tôt : tous les fourgons de ma brigade, 20 000 hommes et 200 pièces de canon demeurent aux mains de l'ennemi (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 129). On ne pouvait plus l'empêcher de dérober au convoi de son régiment des conserves, dans les fourgons de l'intendance, aux réserves de la compagnie (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 80).
♦ Allus. hist., péj. [P. allus. au retour des Bourbons (1814, 1815) sur le trône de France] Dans les fourgons de l'étranger :
• 2. C'est seulement à la suite du traité de Francfort que l'Histoire a réhabilité le traité de Vienne (...) la France n'avait vu que le rétrécissement de ses frontières et elle imputait aux Bourbons, ramenés, comme on commençait à le dire, « dans les fourgons de l'étranger », une faute qui n'était pas la leur. Thiers répète (...) que toute la faute était à Napoléon.
BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 144.
b) Fourgon cellulaire. Véhicule servant au transport des prisonniers.
♦ P. ell. :
• 3. La distance est un peu longue de la prison à la guillotine. Dans le fourgon le curé disait au condamné :
— Vous dînerez ce soir avec le bon Dieu.
— Du train dont nous allons, dit l'autre, j'arriverai pour déjeuner.
BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1912, p. 253.
c) Fourgon mortuaire, funéraire, funèbre. Véhicule automobile servant au transport d'un cercueil et aménagé de façon à permettre à quelques personnes d'accompagner le corps. Synon. partiel corbillard (V. ce mot B). Dans les rues de Paris, la mort croise la mort, le fourgon des pompes funèbres croise le corbillard (GONCOURT, Journal, 1870, p. 707).
d) Fourgon d'incendie. Les engins porteurs d'eau (premiers secours, fourgon-pompe tonne, fourgon-pompe mixte et camion-citerne) (Encyclop. univ. t. 8, 1970, p. 785).
B.— CH. DE FER. [Dans un train de voyageurs] Wagon incorporé à la tête ou à la queue du train pour le transport des agents, des bagages et des colis. Fourgons pour trains de voyageurs, à bagages. Le fourgon de tête se trouvait bondé de bagages, car le train, très chargé, amenait tout un arrivage de voyageurs, débarqués la veille d'un paquebot (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 223). Tandis que le train s'ébranle, un homme crie, et Flamart tire du fourgon d'un coup sec, un cageot de poules ébouriffées (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1024) :
• 4. Nous parcourons plusieurs fois le convoi depuis le fourgon de queue jusqu'à la voiture de tête, et vice versa. Il inventorie l'un après l'autre les wagons, s'arrêtant aux compartiments les plus occupés, les essayant tour à tour.
MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1382.
— Spéc. Fourgon mortuaire :
• 5. Lafcadio ramenait de Naples la dépouille de Fleurissoire. Un fourgon mortuaire la contenait, qu'on avait accroché en queue du train, mais dans lequel Lafcadio n'avait pas cru indispensable de monter lui-même.
GIDE, Caves, 1914, p. 846.
— [Dans un train de marchandises] Fourgon à bestiaux (ROB.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1648 (VOIT[URE], Lett., 127 ds LITTRÉ). Prob. même mot que fourgon1, ce mot ayant dû désigner successivement le « bâton de la ridelle » puis la « ridelle » et enfin la « voiture à ridelle » (ces deux derniers sens étant attestés en prov. mod. : MISTRAL, s.v. fourgoun) cf. Brüch ds Z. fr. Spr. Lit. t. 52, p. 468 suivant une évolution analogue à celle de guimbarde. Bbg. WEXLER 1955, p. 110, 112, 117, 127.
STAT. — Fourgon1 et 2. Fréq. abs. littér. :228. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 184, b) 404; XXe s. : a) 508, b) 289.
1. fourgon [fuʀgɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1265; forgon, av. 1105; du lat. pop. furicare (p.-ê. par un dér. furico); du lat. class. furari « voler ».
❖
♦ Techn. Longue tige de métal ou de bois garni de métal, servant à disposer les braises dans un four. || Le fourgon du boulanger. ⇒ Râble.
♦ Instrument formé d'une barre de fer crochue servant à attiser le feu dans un foyer. || Fourgon accroché au poêle. ⇒ Pique-feu, tisonnier.
➪ tableau Noms d'instruments.
❖
DÉR. Fourgonner.
HOM. 2. Fourgon.
————————
2. fourgon [fuʀgɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1640; orig. inconnue, p.-ê. de 1. fourgon « voiture à ridelles »; cf. anc. provençal fourgoun « ridelle ».
❖
1 Vx. Long véhicule couvert pour le transport de bagages, de vivres, de munitions. || Fourgons de l'armée. || Fourgon automobile.
1 La septième voiture, vaste fourgon à ridelles, mais sans capote, avait quatre roues et six chevaux…
Hugo, les Misérables, IV, III, VIII.
♦ Allus. hist. || Les fourgons de l'étranger (en 1814 et 1815). || Les émigrés, les Bourbons, ramenés dans les fourgons de l'étranger.
2 (…) la France n'avait vu que le rétrécissement de ses frontières et elle imputait aux Bourbons, ramenés, comme on commençait à le dire, « dans les fourgons de l'étranger », une faute qui n'était pas la leur.
J. Bainville, Hist. de France, XVIII.
♦ Fourgon funéraire : corbillard automobile. — Fourgon de déménagement. — Fourgon d'incendie, fourgon-pompe : véhicule de pompiers muni de lances à incendie. ⇒ Autopompe.
♦ (XXe). || Fourgon cellulaire : véhicule servant à transporter les prisonniers.
2 (V. 1825, in Wexler). Vx. Wagon de chemin de fer. || Au début du XIXe siècle, on appelait le tender « fourgon d'approvisionnement ».
3 (1826). Mod. Dans un train de voyageurs, Wagon servant au transport des bagages (→ Conducteur, cit. 6). || Fourgon de tête, de queue. — Fourgon à bestiaux. ⇒ Bétaillère. || Voyager clandestinement dans le fourgon.
3 Les voitures attendaient, ou manœuvraient pour repartir, dans le prolongement des voies, à deux pas des fourgons et des locomotives (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVI, p. 250.
❖
DÉR. Fourgonnette.
HOM. 1. Fourgon.
Encyclopédie Universelle. 2012.