foncer [ fɔ̃se ] v. <conjug. : 3>
• 1389 au p. p. « muni d'un fond »; de fond
I ♦ V. tr.
1 ♦ Techn. Garnir d'un fond. Foncer un tonneau.
♢ (1802) Cuis. Garnir le fond de (un ustensile) avec de la pâte, des bardes de lard. Foncer un moule à tarte, une cocotte, une terrine.
II ♦ (1798)
1 ♦ V. tr. Charger en couleur de manière à rendre plus sombre (une teinte sombre paraissant comme enfoncée). Foncer une teinte.
2 ♦ V. intr. Devenir foncé. Ses cheveux ont foncé. « la lumière grise qui fonçait peu à peu » (Camus).
III ♦ V. intr. (1680; d'apr. fondre) Faire une charge à fond, se jeter impétueusement sur. ⇒ attaquer, charger, fondre (sur). « ces mouvements qu'on voit dans le cou du taureau quand cette bête voudrait foncer et n'ose plus » (Barrès). Foncer sur l'ennemi. Fam. Foncer dans le tas.
♢ Aller très vite, droit devant soi. ⇒ filer; fam. bomber, bourrer, 1. droper. Foncer tête baissée, à toute allure. Il a foncé comme un fou sur l'autoroute. — Fig. Aller de l'avant (⇒ fonceur). « Il n'écoute que ses passions, ses désirs. Il fonce » (Duhamel). Loc. fam. Foncer dans le brouillard, sans s'occuper des obstacles ou des difficultés.
⊗ CONTR. Éclaircir.
● foncer verbe transitif (de fons, ancienne forme de fond) Autrefois, garnir un siège, un lit de son fond. Tapisser le fond et fréquemment les parois d'un récipient de bardes de lard, de jambon ou d'une abaisse de pâte. Creuser, en descendant, un puits, une descenderie. ● foncer (difficultés) verbe transitif (de fons, ancienne forme de fond) Conjugaison Le c devient ç devant o et a : je fonce, nous fonçons ; il fonça. ● foncer (homonymes) verbe transitif (de fons, ancienne forme de fond) foncet nom masculin ● foncer verbe intransitif (de foncer) Prendre une couleur plus sombre : La peinture a foncé avec le temps. Avoir les cheveux qui prennent des tons de plus en plus soutenus. ● foncer verbe transitif Donner un ton plus soutenu, plus sombre à quelque chose, à une couleur. ● foncer verbe transitif indirect (de foncer, avec l'influence de fondre sur) Charger quelqu'un, un groupe, avec violence, se précipiter sur eux pour les attaquer : La police fonça sur les manifestants. Se diriger très rapidement et d'une manière dangereuse vers quelqu'un, quelque chose, aller les percuter : La voiture fonça sur la foule. ● foncer verbe intransitif Familier Aller très vite quelque part : Foncer chercher des secours. Se déplacer très rapidement : Il fonçait, droit devant lui. Faire très vite quelque chose, se hâter pour finir une tâche : Tu as foncé pour lire ce bouquin. Aller de l'avant sans hésiter, être très dynamique : C'est un type qui fonce, il réussira. ● foncer (homonymes) verbe intransitif (de foncer) foncet nom masculin ● foncer (homonymes) verbe transitif foncet nom masculin ● foncer (synonymes) verbe transitif Donner un ton plus soutenu, plus sombre à quelque chose, à...
Synonymes :
Contraires :
- éclaircir
● foncer (homonymes)
verbe transitif indirect
(de foncer, avec l'influence de fondre sur)
● foncer (synonymes)
verbe transitif indirect
(de foncer, avec l'influence de fondre sur)
Charger quelqu'un, un groupe, avec violence, se précipiter sur eux...
Synonymes :
- fondre sur
- se jeter sur
- s'élancer
Se diriger très rapidement et d'une manière dangereuse vers quelqu'un...
Contraires :
- éviter
● foncer (expressions)
verbe intransitif
Familier
Foncer dans le brouillard, aller de l'avant sans se préoccuper de ce qui se trouve sur sa route.
● foncer (homonymes)
verbe intransitif
Familier
foncet
nom masculin
● foncer (synonymes)
verbe intransitif
Familier
Aller très vite quelque part
Synonymes :
- filer (familier)
- se précipiter
- se ruer
Se déplacer très rapidement
Contraires :
- flâner
- ralentir
Faire très vite quelque chose, se hâter pour finir une tâche
Synonymes :
- galoper
- se dépêcher
foncer
v.
rI./r v. intr.
d1./d Se précipiter (sur qqn, qqch). Foncer sur l'obstacle.
d2./d Fam. Se déplacer à grande vitesse. Voiture qui fonce.
— Fig. Agir avec vigueur en ignorant les difficultés. Il n'hésite pas, il fonce.
rII./r
d1./d v. tr. Rendre plus sombre (une couleur).
d2./d v. intr. Devenir plus sombre. Son teint a foncé.
rIII/r v. tr.
d1./d TECH Mettre un fond à. Foncer un tonneau.
d2./d Creuser. Foncer un puits.
d3./d CUIS Garnir le fond de (un récipient) avec de la pâte, du lard.
I.
⇒FONCER1, verbe trans.
A.— Mettre un fond à. J'ai fait foncer dix tonneaux à neuf (Ac.). Des chaises en noyer foncées de paille (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 88).
— Spéc., CUIS. Garnir (le fond d'un ustensile) de pâte ou de bardes de lard, d'oignons, etc. Foncer un moule. Vous foncez une casserole avec une tranche de jambon, de l'huile, du persil, des ciboules, des champignons, une pointe d'ail (Gdes heures cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p. 230).
B.— 1. Pousser au fond. Foncer un pieu. Synon. enfoncer. Qu'il lui fonce donc son tison tout entier dans le trou du cul! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 15).
2. Creuser dans le sol à la verticale. L'accès à la couche se fait (...) par un puits vertical. Mais, où foncer ce puits? (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 230).
— Au part. passé. Si on peut descendre la maçonnerie jusqu'au solide (...) au moyen (...) de puits foncés, cela est toujours le meilleur parti à prendre (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 131).
Prononc. et Orth. :[], (il) fonce []. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1375 part. passé « muni d'un fond » (Inv., Arch. Indre, E 578 ds GDF. : chaise fonsee de paille); 2. 1757 spéc. cuis. (Encyclop.). B. 1. 1605 « creuser » (LE LOYER, Hist. des Spectres, V, 6 ds HUG. : il fonse et cave une fosse profonde); 2. 1752 « pousser vers le bas, enfoncer » (Trév. Suppl.); 1890 spéc. foncer un pieu (DG). Dér. de fons, fonz anc. formes de fond; dés. -er.
II.
⇒FONCER2, verbe.
A.— Emploi trans. Rendre plus foncé, plus sombre. Anton. éclaircir. Il [le peintre] est là, clignant des yeux, à foncer des tons, à calculer des lignes (FLAUB., Tentation, 1849, III, p. 440). Le régime thyroïdien fonce le plumage des volailles « Light Sussex » (CUÉNOT, ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 32).
B.— Emploi intrans. et pronom. Devenir plus foncé, plus sombre. « Plus tard, les cheveux du petit fonceront aussi », se dit Antoine (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 836). Le ciel se fonça à l'approche de la nuit et tout changea d'aspect (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 177). Yvars continuait d'aimer la mer, mais seulement à la fin du jour quand les eaux de la baie fonçaient un peu (CAMUS, Exil et roy., 1957, p. 1596).
Prononc. et Orth. :[], (il) fonce []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1690 part. passé adj. (FUR.); 1740 trans. employé absol. (L.-B. CASTEL, Optique des couleurs, p. 98). Dér. de fons, fonz, fonds, anc. formes de fond (étymol. D 2); dés. -er.
III.
⇒FONCER3, verbe intrans.
A.— [Souvent construit avec un compl. de lieu] Charger à fond, se précipiter avec violence en vue d'attaquer. Foncer dans le tas (pop.). (Quasi-)synon. fondre sur, se jeter, s'élancer, se lancer sur. Il donna de la tête à droite et à gauche, comme une bête qu'on irrite et qui hésite encore à foncer (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 234). La police, fonçant au cœur du désordre, s'attaquait aux pacifistes qui ripostaient (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 408).
B.— P. ext., fam. Aller très vite, se déplacer très rapidement. Foncer à toute allure. Synon. fam. filer, galoper. Le bateau fonçait maintenant tous feux éteints dans la nuit épaisse (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 231). — Si tu m'avais vu l'autre nuit foncer en jeep, sans phare, sur des chemins minés (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 97).
— Au fig. Aller de l'avant, droit au but, sans s'occuper des détails. — C'est un bonhomme extravagant. Il ne lit rien. Il ne vérifie rien : il fonce. Il a du talent (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 229). Moi, je ne me suis jamais repentie. J'ai toujours foncé, foncé. Quand la vie ne veut pas s'ouvrir, on la brise. Mais la vie s'ouvre toujours (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl. p. 63) :
• ... on est surtout pour éviter tout son qui rappellerait quelque chose. Le record de l'inouï étant ouvert, la course bat son plein. On me sait gré, une fois pour toutes, d'avoir donné des pédales à ces cyclistes. Ils foncent dans le brouillard.
SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 179.
Prononc. et Orth. :[], (il) fonce []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1680 « fondre sur, charger à fond » (RICH.); 2. 1866 « courir, aller très vite » (DELVAU, p. 165). Formé sur fondre (sur) d'apr. foncer1.
STAT. — Foncer1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. :340. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4, b) 126; XXe s. : a) 374, b) 1 147.
foncer [fɔ̃se] v. [CONJUG. placer.]
ÉTYM. 1375, au p. p., « muni d'un fond »; de fond.
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I V. tr.
1 Techn. Garnir d'un fond. || Foncer un tonneau, une cuve. — (1802). Par anal. Cuis. Garnir le fond de (un ustensile) avec de la pâte, des bardes de lard. || Foncer un moule, une casserole.
2 Pousser au fond. ⇒ Enfoncer. || Pieux foncés au vérin. (1839). Par ext. Creuser. || Foncer un puits. — REM. Une foncée désignait une coupe pratiquée dans une ardoisière.
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II (1740).
1 V. tr. Charger en couleur de manière à rendre plus sombre (une teinte sombre paraissant comme enfoncée). → ci-dessous, Foncé, adj. || Foncer une teinte. — Pron. réfl. || Couleur qui se fonce.
2 V. intr. Devenir foncé. || Des yeux (→ Évanouir, cit. 5), des cheveux qui foncent.
1 (…) le crépuscule (…) faisant d'elle une ombre noire dans la lumière grise qui fonçait peu à peu et dissolvait alors la silhouette immobile (…)
Camus, la Peste, p. 297.
1.1 Beau matin frais, clair trop tôt comme si souvent, mais alors dans un état, très violent. Le ciel allait bientôt foncer et la pluie tomber et tomber toujours, toute la journée, jusqu'au soir. Puis de nouveau bleu et soleil une seconde, puis nuit.
S. Beckett, Têtes-mortes, p. 9.
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III V. intr.
1 (1680; altér. de fondre, d'après foncer, I., 2.). Faire une charge à fond, se jeter impétueusement sur… ⇒ Attaquer (cit. 10), charger, fondre (sur), poursuivre, précipiter (se). || Taureau qui fonce sur la muleta. || Foncer sur l'ennemi. ☑ Foncer dans le tas (fam.).
2 Le peuple cherche partout ses ennemis imaginaires, et fonce en avant, les yeux clos, n'importe sur qui ou sur quoi, non seulement avec tout le poids de sa masse, mais avec toute la force de sa fureur.
Taine, les Origines de la France contemporaine, III, t. I, p. 92.
3 (…) ces mouvements qu'on voit dans le cou du taureau quand cette bête voudrait foncer et n'ose plus.
M. Barrès, Leurs figures, p. 194.
2 Aller très vite, droit devant soi. ⇒ Filer. || Il fonçait à toute allure, comme un fou. || La voiture fonçait à tombeau ouvert. || Foncer en fin de course. ⇒ Sprinter.
4 (…) Étienne vient d'arriver. Il a couru le monde pendant deux ans et en débarquant il a foncé sur nous.
J. Chardonne, Éva, p. 101.
5 (…) celui-ci, poussant une sorte d'exclamation sourde, tournait sur lui-même et fonçait déjà dans la nuit sans que les autres (…) eussent le temps d'esquisser un geste.
Camus, la Peste, p. 301.
♦ Fig. || Prévenant les traits de la critique, il fonce sur l'adversaire (→ Attaque, cit. 8). — ☑ Loc. fam. Foncer dans le brouillard : aller hardiment de l'avant sans s'occuper des obstacles ou des difficultés.
6 Il n'écoute que ses passions, ses désirs. Il fonce. C'est le règne du mufle.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, p. 131.
B Littér. et rare. S'enfoncer.
6.1 Tout en fouillant dans la valise, je préparais une apostrophe; quand tout fut prêt, je jetai la valise. Elle fonça dans la rivière.
Gide, le Voyage d'Urien, in Romans, Pl., p. 44.
C Fam. et vx. Fournir des fonds. ⇒ Casquer, financer, payer. || Ce journal aurait cessé de paraître, s'il n'y avait pas Untel pour foncer.
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foncé, ée p. p. adj.
♦ Qui est d'une nuance sombre, en parlant d'une couleur. || Une couleur foncée, très foncée. ⇒ Chargé, profond, sombre. || Des cheveux châtain foncé. || Peau foncée, teint foncé. ⇒ Brun (→ Astrakan, cit. 2; boucaner, cit. 2). || Tableau d'un ton foncé. ⇒ Obscur. — N. m. || Préférer le foncé au clair.
7 La tête, la gorge, le devant du cou et la poitrine, sont d'un brun mordoré, plus foncé sous la gorge et tirant à l'orangé sur la poitrine (…)
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Troupiales.
8 Un vert et un bleu très foncés envahissent l'image.
Rimbaud, les Illuminations, Nocturne vulgaire.
9 Il a un peu l'air d'un paysan sicilien avec sa peau cuite, son poil noir et ses vêtements de teintes toujours foncées, mais qui lui vont bien.
Camus, la Peste, p. 40.
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CONTR. Défoncer. — Décolorer, éclaircir. — Détourner (se), éviter, fuir. — Flâner, lambiner. — Blanc, blond, brillant, clair, éclatant, pâle, voyant.
DÉR. Fonçage, fonçailles, 1. fonceur, 2. fonceur.
Encyclopédie Universelle. 2012.