fieffé, ée [ fjefe ] adj. ♦ Vieilli Qui possède au plus haut degré un défaut, un vice. ⇒ achevé, 1. complet, consommé, fini, parfait. Un ivrogne, un coquin fieffé. — Mod. Un fieffé menteur. ⇒ 1. sacré.
● fieffé, fieffée adjectif (de fief) Qui a un défaut au plus haut degré : Un fieffé menteur. ● fieffé, fieffée (synonymes) adjectif (de fief) Qui a un défaut au plus haut degré
Synonymes :
- accompli
- achevé
- consommé
- parfait
- sacré (familier)
fieffé, ée
adj. Péjor. Qui a tel vice, tel défaut au suprême degré. Un fieffé coquin.
⇒FIEFFÉ, ÉE, adj.
A.— HIST., vx
1. [En parlant d'une pers.] Qui est pourvu d'un fief. Homme fieffé (Ac. 1835, 1878). Avoir toute suprématie sur (...) le geôlier du Châtelet, les quatre sergents fieffés (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 227).
2. [En parlant d'un bien] Qui est tenu en fief. Domaine fieffé (DG).
B.— Au fig. [Renforce l'idée donnée par le subst. qu'il qualifie, à l'image du fief qui conférait de la force, de la puissance à son possesseur]
1. [En parlant d'une pers. atteinte d'un défaut ou considérée de façon négative] Fieffé coquin, menteur; ivrogne, sot fieffé. Descartes, quoi qu'en disent nos conciliateurs fieffés, n'est pas un littérateur (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 159) :
• L'examen du personnel ne parut pas le satisfaire, et cela se conçoit. Il lui fallait de grands criminels, des scélérats fieffés, et il n'y avait là que de fort honnêtes gens.
REYBAUD J. Paturot, 1842, p. 439.
2. Rare
a) [En parlant d'un aspect négatif du comportement] Je viens de faire une imprudence fieffée (STENDHAL, Mém. touriste, t. 2, 1838, p. 497).
b) [En parlant d'une pers. considérée de façon positive] Il savait bien que Jules présenterait mille compliments de lui, (...) le nommerait un fieffé débrouillard, un fieffé nageur (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 169).
REM. Fieffer, verbe trans. vx. Pourvoir quelqu'un d'un fief, donner un bien en fief à quelqu'un. Fieffer des marais (Ac. 1798-1878).
Prononc. et Orth. :[] ou p. harmonis. vocalique [fjefe]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1140 feffed « pourvu d'un fief » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3602); av. 1245 au fig. (GUILL. LE VINIER, Poésies, éd. Ph. Ménard, XXXI, 32 : c'est (...) honte de blasme fievez); 1546 « qui possède au plus haut degré un défaut, un vice » (RABELAIS, Tiers Livre, I, éd. M. A. Screech, p. 27). Dér. de fief; suff. -é (ou dés. -er, cf. a. fr. fieffer ds T.-L. et lat. médiév. feoffare, feffare au XIIe s. ap. NIERM., LATHAM). Fréq. abs. littér. :34. Bbg. QUEM. DDL t. 1 (s.v. fieffer).
fieffé, ée [fjefe] adj.
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I Hist. Qui possède un fief, est pourvu d'un fief.
1 Les premières années du règne de Charles forment l'ère des conseillers laïques, vassaux fieffés, fidèles de France et de Neustrie (…) étroitement tributaires des conditions économiques locales.
Paul Zumthor, Charles le Chauve, p. 75.
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II Qui possède au plus haut degré un défaut, un vice. ⇒ Achevé, complet, consommé, fini, parfait (→ Contrôler, cit. 1; cuistre, cit. 1). || Un ivrogne, un coquin fieffé. || Un fieffé menteur.
2 (…) un très malplaisant, mais très spirituel personnage, athée notoire et libertin fieffé (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 42.
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HOM. Formes du v. fieffer.
Encyclopédie Universelle. 2012.