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ferveur

ferveur [ fɛrvɶr ] n. f.
• fin XIIe; lat. fervor « chaleur »
1Ardeur vive et recueillie des sentiments religieux. dévotion, zèle. Prier, servir Dieu avec ferveur. amour. La ferveur d'une prière.
2Élan d'une personne qui agit, réagit avec enthousiasme. La ferveur de qqn pour une cause; sa ferveur envers qqn, à l'égard de qqn. Remercier qqn avec ferveur. chaleur, effusion. Travail accompli avec ferveur. ardeur, zèle. Aimer avec ferveur. passion. « Toute ferveur m'était une usure d'amour, une usure délicieuse [...] Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur » (A. Gide).
⊗ CONTR. Froideur, indifférence , tiédeur.

ferveur nom féminin (latin fervor) Ardeur passionnée, élan enthousiaste : Écouter avec ferveur un être que l'on aime. Zèle ardent animé par un vif sentiment religieux : La ferveur d'un croyant.ferveur (citations) nom féminin (latin fervor) André Gide Paris 1869-Paris 1951 La mélancolie n'est que de la ferveur retombée. Les Nourritures terrestres Gallimard André Gide Paris 1869-Paris 1951 Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur. Les Nourritures terrestres Gallimardferveur (synonymes) nom féminin (latin fervor) Ardeur passionnée, élan enthousiaste
Synonymes :
- chaleur
- effusion
- enthousiasme
- exaltation
- zèle
Zèle ardent animé par un vif sentiment religieux
Synonymes :
- dévotion
- piété
- recueillement

ferveur
n. f. Ardeur des sentiments religieux. Prier avec ferveur.
|| Enthousiasme et amour venant du fond du coeur. Que de ferveur dans cette étude sur Césaire!

⇒FERVEUR, subst. fém.
A.— RELIG. État d'âme passionné d'une personne qui éprouve ardeur et zèle religieux; p. méton. manifestation de cet état d'âme. Communier, prier avec ferveur. (Quasi-)synon. dévotion. La mère Saverini alla se confesser et communia un dimanche matin, avec une ferveur extatique (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Vendetta, 1883, p. 121) :
1. Je repensai soudain à mon éveil religieux et à mes premières ferveurs; à Laura et à cette école du dimanche où nous nous retrouvions, moniteurs tous deux, pleins de zèle et discernant mal, dans cette ardeur qui consumait en nous tout l'impur, ce qui appartenait à l'autre et ce qui revenait à Dieu.
GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1009.
B.— P. ext. Élan d'un cœur passionné et enthousiaste. Synon. chaleur, exaltation. Vous ne connaîtrez point la ferveur de la danseuse qui livre une danse, laquelle ne lui sera point rendue (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 656). Il [Malraux] ne mâche pas les mots à cette foule venue pour entendre des paroles consolantes. « Toute la question est de savoir si nous arriverons à transformer la ferveur révolutionnaire en discipline révolutionnaire... » (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 203).
En partic. Enthousiasme et ardeur passionnée qui entraînent une adhésion admirative pour (un auteur, une œuvre littéraire ou artistique). Toutes les fois que Dante est proposé à ma ferveur, je crois entendre le plus homicide de tous les démons (BLOY, Journal, 1899, p. 374). Il semble qu'on lise avec ferveur et profit les « Illuminations » et « Une Saison en enfer » (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 161) :
2. ... il [Georges Duhamel] est tout affectif. Sa propre pente devait nécessairement le conduire à épouser avec ferveur les philosophies qui exaltent la sensibilité et rabaissent l'intelligence.
MASSIS, Jugements, 1924, p. 172.
REM. 1. Fervide, adj., rare. Bouillonnant. Le flot rumoreux, fervide (...) Renverse et démolit sous ses brusques saccades (POMMIER, Océanides, 1839, p. 33). 2. Fervidité, subst. fém., rare. Qualité de ce qui brûle, de ce qui est ardent. La fervidité du feu, la transparence de l'aquarelle (MONTESQUIOU, P. Hellen, 1913, p. 26).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin du XIIe s. « ardeur, feu » (Job, éd. W. Fœrster, p. 367, 20 : fervor de droiture); spéc. fin du XIIe s. « zèle religieux » (Sermon de Saint Bernard, éd. W. Fœrster, p. 61, 6 : fervor de devotion). Empr. au lat. class. fervor « bouillonnement, chaleur, ardeur (propre et fig.) ». Fréq. abs. littér. :1 017. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 842, b) 643; XXe s. : a) 1 300, b) 2 480. Bbg. ANGELET (Ch.). La Néol. d'A. Gide. In : Congrès de l'Assoc. Internat. des Ét. Fr. 24. 1972. juill. Cah. de l'Assoc. internat. des ét. fr. 1973, n° 25.

ferveur [fɛʀvœʀ] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; lat. fervor « chaleur, bouillonnement », de fervere. → Fervent.
1 Ardeur vive et recueillie des sentiments religieux. Ardeur, dévotion, zèle. || Prier, servir Dieu avec ferveur. Amour. || Mouvement de ferveur (→ Élévation, cit. 3). || Une ferveur de néophyte. || Être dans sa première ferveur (→ Communion, cit. 4). || Ferveur qui s'éteint, se refroidit, retombe. || Ferveur passagère. || La ferveur, qualité principale de l'adoration (cit. 1) spirituelle. || La ferveur d'une prière.
1 Le curé s'émerveillait de ces dispositions, bien que la religion d'Emma, trouvait-il, pût, à force de ferveur, finir par friser l'hérésie et même l'extravagance.
Flaubert, Mme Bovary, II, XIV.
2 Encore aujourd'hui, je garde une sorte de nostalgie de ce climat mystique et brûlant où mon être s'exaltait alors. La ferveur de mon adolescence, je ne l'ai plus jamais retrouvée, et l'ardeur sensuelle où je me suis complu par la suite n'en est qu'une contrefaçon dérisoire.
Gide, Journal, in A. Maurois, Études littéraires, t. I, p. 88.
2 Ardeur, élan d'une personne qui s'exprime, agit, réagit avec enthousiasme. || La ferveur de qqn, sa ferveur pour une cause; envers qqn, à l'égard de qqn. || Accomplir un travail avec ferveur. Zèle (→ Dévorer, cit. 7; éventail, cit. 1). || Aimer avec ferveur (→ Baiser, cit. 7). || Ferveur amoureuse. || Son culte pour elle redouble de ferveur. || Ferveur qui va jusqu'au fanatisme.
3 Entre tous ces amants dont la jeune ferveur
Adore votre fille et brigue ma faveur.
Corneille, le Cid, I, 1, variante.
4 Pour bien des choses délicieuses, Nathanaël, je me suis usé d'amour. Leur splendeur venait de ceci que j'ardais sans cesse pour elles. Je ne pouvais pas me lasser. Toute ferveur m'était une usure d'amour, une usure délicieuse… Non point la sympathie, Nathanaël, — l'amour (…) Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur (…) Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité (…) (…) Et si notre âme a valu quelque chose, c'est qu'elle a brûlé plus ardemment que quelques autres.
Gide, les Nourritures terrestres, I, I.
(En parlant d'une mode littéraire, philosophique, artistique). || On était dans la ferveur du romantisme (Académie).
CONTR. Apathie, désenchantement, froideur, indifférence, tiédeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.