faon [ fɑ̃ ] n. m.
• XIIe; lat. pop. °feto, fetonis, de fetus « enfantement, portée des animaux » → fœtus
1 ♦ Vx Petit de toute bête fauve. « Mère lionne avait perdu son faon » (La Fontaine).
2 ♦ (1549) Mod. Petit du cerf, du daim ou du chevreuil.
● faon nom masculin (latin populaire feto, -onis, du latin classique fetus, petit d'animal) Petit des cervidés (cerf, daim, chevreuil). ● faon (difficultés) nom masculin (latin populaire feto, -onis, du latin classique fetus, petit d'animal) Prononciation [&ph90;̃], comme pour rimer avec enfant. → daim ● faon (homonymes) nom masculin (latin populaire feto, -onis, du latin classique fetus, petit d'animal) fend forme conjuguée du verbe fendre fends forme conjuguée du verbe fendre
faon
n. m. Petit du cerf, du chevreuil ou du daim.
⇒FAON, subst. masc.
A.— Petit d'un animal cervidé comme le cerf, le daim, le chevreuil. Faon de biche; bondir comme un faon. La biche le regarde; elle pleure et supplie; Sa bruyère l'attend; ses faons sont nouveau-nés (MUSSET, Nuit mai, 1835, p. 65) :
• Père et mère de deux faons agiles, ordinairement un mâle et une femelle, ils [les isards] les couvent de leurs grands yeux inquiets jusqu'au jour où, prêts à se féconder de nouveau, ils envoient à leur tour ces petits sevrés et grandis chercher la vie, chercher l'amour.
PRESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 35.
— P. métaph. Il m'arriva plus d'une fois (...) de reconnaître dans ce jeune faon qui ne bondissait plus, le frère de la petite fille endormie douze années plus tôt (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 154).
♦ [P. allus. au Cantique des Cantiques] Ses seins (...) étaient plutôt petits, mais non écartés, parfaitement gonflés et forts, les deux faons dont parle le Cantique (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 244).
Rem. L'emploi du fém. faonne est rare. De petites faonnes ravissantes (GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 2, p. 22).
B.— Anciennement ou littér. Petit d'une bête sauvage. Que fais-tu seule et désespérée, De ton faon dans les fers lionne séparée? (CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 195).
Prononc. et Orth. :[]. Homon. fend (de fendre). Ds Ac. 1694-1932. Faon (lat. fetone) a subi l'influence de paon (lat. pavone) et de taon (lat. tabone) ce qui explique la présence de a. Dans ces mots, il y a eu synérèse de [a] et [] en [] au profit de la nuance de la voyelle initiale par suite de la disparition d'une consonne intervocalique (cf. BOURC. 1967, § 91). Au XVIe s., on a écrit fan, pan, tan comme on écrit toujours flan (lat. fladone) dans lequel il n'y a pas eu de correction étymol. Taon a été longtemps prononcé [] et l'on peut encore rencontrer des hésitations à son sujet selon les provinces. Mais paon et faon sont prononcés exclusivement [], [] (cf. MART. Comment prononce 1913, p. 133, 134; BUBEN 1935, § 85). On comparera ces mots d'usage cour. à d'autres plus rares, du type machaon, pharaon dans lesquels la prononc. s'accorde avec la graph.; également, à certains toponymes comme Raon (-L'Étape-sur-Plaine, etc.); au contraire la ville de Laon se prononce []. Dans les dérivés où la syll. est dénasalisée on prononce [a] : paonne [pan], paonneau [pano], faonne [fan], faonner [fane], faonneau [fano]. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. feün « petit de toute bête » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, CIV, 32); ca 1170 spéc. foün (MARIE DE FRANCE, Lais, Guigemar, éd. J. Rychner, 90 : Vit une bise od un foün). Du lat. vulg. feto, -onis, du lat. class. fetus (fœtus). Fréq. abs. littér. :63. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 47. — RINGENSON (K.). Les Noms de la chèvre en fr. St. neophilol. 1957, t. 29, p. 27.
faon [fɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1131; d'un lat. pop. feto, accusatif fetonem, dér. de fetus « enfantement, portée des animaux » → Fœtus.
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1 Vx. Petit (de toute bête fauve).
1 Mère lionne avait perdu son faon :
Un chasseur l'avait pris.
La Fontaine, Fables, X, 12.
2 (1549). Mod. Petit d'un cervidé : cerf, daim, chevreuil (→ Chevreuil, cit. 3; daguet, cit.), etc. || Le cerf, la biche (cit. 3) et son faon (→ Bois, cit. 46). || Le faon a une robe tachée de blanc. || La grâce, la légèreté du faon. || Cri du faon. ⇒ Râler.
2 (…) Quoi ? tu trembles du cœur
Ainsi qu'un petit faon qui tremble tout de peur
Quand il a vu le loup, ou quand loin de sa mère
Il s'effraye du bruit d'une feuille légère.
Ronsard, Églogues, III.
3 Le premier, de son arc, avait mis bas un daim.
Un faon de biche passe, et le voilà soudain
Compagnon du défunt (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 27.
4 (…) un jour, ayant suivi un aigle qui emportait le faon d'une de ses rennes jusqu'à son nid, il coupa l'arbre par le pied, et trouva que la moitié de la bête avait déjà servi de nourriture aux petits.
J.-F. Regnard, Voyage en Laponie, p. 146.
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DÉR. Faonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.