taon [ tɑ̃ ] n. m.
• 1175 toon; bas lat. tabo, onis, class. tabanus
♦ Grosse mouche piqueuse et suceuse (tabanidés), dont la femelle se nourrit du sang des animaux. « L'air bourdonne de taons » (Colette). « nos mains saignent sous la morsure des taons » (Genevoix).
⊗ HOM. Tan, tant, temps.
● taon nom masculin (bas latin tabo, -onis, du latin classique tabanus) Grosse mouche piqueuse (tabanidé) des pays chauds et tempérés, dont la femelle pique, en été, le bétail et l'homme. (Certaines espèces tropicales sont vectrices de graves maladies.) ● taon (citations) nom masculin (bas latin tabo, -onis, du latin classique tabanus) François Rabelais La Devinière, près de Chinon, vers 1494-Paris 1553 Or çà, les lois sont comme toiles d'araignes ; or çà, les simples moucherons et petits papillons y sont pris ; or çà, les gros taons malfaisants les rompent, or çà, et passent à travers. Le Cinquiesme et Dernier Livre, 12 ● taon (difficultés) nom masculin (bas latin tabo, -onis, du latin classique tabanus) Prononciation [&ph104;̃], comme tan. ● taon (homonymes) nom masculin (bas latin tabo, -onis, du latin classique tabanus) tan nom masculin tant adverbe temps nom masculin t'en pronom tend forme conjuguée du verbe tendre tends forme conjuguée du verbe tendre
taon
n. m. Insecte diptère dont la femelle pique les grands mammifères pour sucer leur sang. Syn. (cour.) mouche à boeuf.
⇒TAON, subst. masc.
A. — ENTOMOL. Insecte diptère de la famille des Tabanides, grosse mouche de couleur sombre, dont l'espèce la plus connue est le taon des bœufs et dont seule la femelle, hématophage, s'attaque à certains mammifères ainsi qu'à l'homme par piqûre et succion. Nuée de taons; être piqué, se faire piquer par un taon. Les taons tournaient et bourdonnaient à la porte de l'écurie (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 138). On va encourager ses chevaux qui sont là, la tête pendante, moulus, fourbus, les jambes raides et même ne quoaillant pas [ne remuant pas la queue] sous les piqûres des milliers et des milliers de mouches vertes et de taons qui les mettent en sang (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 165).
B. — P. anal. ou au fig., vieilli
1. Ce qui pique, agace, énerve, contrarie. Nous avons un taon sur le dos, dit Carlos. Je ne pars qu'après-demain (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 270).
2. Personne qui en tourmente une autre par ses assauts répétés, ses harcèlements. Quand Castlereagh, ce taon qui piqua Bonaparte, Cet anglais mélangé de Carthage et de Sparte, Se plonge au cœur l'acier et meurt désabusé, (...) Alors le croyant prie et le penseur médite! (HUGO, Chants crépusc., 1835, p. 84). Le lendemain matin (...), Théodose allait chez le banquier (...) faire encore une tentative pour se débarrasser de ce taon (BALZAC, Pts bourg., 1850, p. 189).
— P. plaisant. Ô mon rémora, mon taon, ma pieuvre, mon obstacle et mon entrave, je te souhaite un voyage autour du monde pour n'être pas obligé à te prendre en grippe (AMIEL, Journal, 1866, p. 488).
REM. Taonner, verbe trans., vieilli. a) [Le suj. désigne un insecte] Piquer et sucer le sang. P. métaph. Cet insecte [le propriétaire] prend son plaisir à taonner les malheureux qui se sont inconsidérément exposés à sa continuelle piqûre (La Petite lune, 1878-79, n° 47, p. 3). Part. passé. Piqué par un ou des taons. Adolphe, taonné jusqu'à se voir tatoué de piqûres, finit par faire ce qui se fait en bonne police, en gourvernement, en stratégie (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 55). b) Au fig. Poursuivre inlassablement quelqu'un, le harceler. — Cela va mal, s'écria Gadeschal, il n'a pas l'air d'un novice, le futur magistrat! — Nous le taonnerons, dit Oscar (BALZAC, Début vie, 1842, p. 448).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. tan, tant, temps. Att. ds Ac. dep. 1718. V. faon. Étymol. et Hist. 1176-81 toons (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 177); ca 1180 taün (MARIE DE FRANCE, Fables, Del leün e del gupil, v. 48, éd. A. Ewert et R. C. Johnston, p. 45); ca 1220 tahons (CONSTANT DU HAMEL, Fabliau, éd. C. Rostaing, 446); 1701 la premiere mouche qui le piquera sera un taon « le moindre malheur qui lui arrivera, achèvera de le perdre » (Trév.). Du lat. tardif tabonem, acc. de tabo, -onis (att. ds l'Egloga Nasonis, Poet. Carol. I, 338, 21 d'apr. ERN.-MEILLET), altér. par substitution de suff. du lat. class. tabanus « taon ». Le type tabo est également représenté par le roum. taun et le port. tavao; le type tabanus, lui, a donné l'a. prov. tavan et l'esp. tabano (v. RAYN., COR. t. 4, p. 321 et REW n° 8507). Fréq. abs. littér.:63. Bbg. QUEM. DDL t. 25 (s.v. taonné), t. 35 (s.v. taonné).
taon [tɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1175; du bas lat. tabonem, accusatif de tabo, du lat. class. tabanus.
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♦ Insecte diptère (Tabanidés), piqueur et suceur, grosse mouche à corps épais dont la femelle seule se nourrit du sang des animaux, notamment des bœufs. || L'air bourdonne de taons (→ 2. Grésiller, cit. 3). || La piqûre du taon; piqûre de taon (→ Impatience, cit. 3; et aussi poursuivre, cit. 6).
1 On voit un grand taureau forcené de furie,
Qui court et par rochers, par bois et par étangs,
Quand le taon importun lui tourmente les flancs.
Ronsard, Disc. des misères de ce temps, « Réponse aux injures et calomnies ».
2 Nos oreilles brûlent, piquées par les moustiques, et nos mains saignent sous la morsure des taons. Ah ! tant pis… La claque s'est déclenchée trop vite, et l'un des taons est mort, aplati (…)
M. Genevoix, Forêt voisine, XI.
➪ tableau Classification des insectes.
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DÉR. Taonné.
HOM. Tan, tant, temps, formes du v. tendre.
Encyclopédie Universelle. 2012.