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fantassin

fantassin [ fɑ̃tasɛ̃ ] n. m.
• 1567; fantachin 1578; it. fantaccino, de fante, proprt « enfant »
Soldat d'infanterie (arg. biffin). « Voici des fantassins aux pas pesants, aux pieds boueux » (Apollinaire).

fantassin nom masculin (italien fantaccino) Militaire de l'infanterie. ● fantassin (synonymes) nom masculin (italien fantaccino) Militaire de l'infanterie.
Synonymes :
- biffin (argotique)

fantassin
n. m. Soldat d'infanterie.

⇒FANTASSIN, subst. masc.
Soldat d'infanterie. Ce coup d'épaule que personne ne peut se représenter s'il n'a servi dans l'infanterie, ce coup d'épaule que donne le fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment son poids (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 35). Ces pauvres pieds de fantassins affreux à voir et à traîner (...) écorchés par tous les silex blessants de la montagne (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 13) :
Il faut avoir « attaqué » et attaqué comme fantassin pour comprendre... Tant que j'étais cavalier, je ne savais pas ce que c'était la guerre... J'avais pourtant chargé (...). Mais ce n'est rien, à côté d'un assaut d'infanterie, d'une « sortie », à l'heure H, avec la baïonnette...
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 827.
Rem. On relève en arg. milit. deux subst. masc. formés sur le même rad. que fantassin et qui en sont synon. a) Fantaboche (cf. BARBUSSE, Feu, 1916, p. 264). b) Fantabosse. Et le Troupier Fait l'humble Tourlourou, triste et traînant le pied, Oui, grossi du Moblot, dans un hiver atroce, Fait le Pousse-Cailloux, qui fait le Fantabosse (ROSTAND, Vol Marseill., 1918, p. 308).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1567 (J.-A. DE BAÏF, Le Brave ds Euvres en rime, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 192). Empr. à l'ital. fantaccino « fantassin », attesté dep. 1541 (Berni ds TOMM.-BELL.), dér., avec suff. péj., de fante « id. », forme abrégée de infante, proprement « jeune guerrier », aussi « enfant, petit garçon », du lat. infans, -antis (enfant). Fréq. abs. littér. :289. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 318, b) 349; XXe s. : a) 388, b) 536. Bbg. BRÉAL (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910-1911, t. 16, p. 62. — HOPE 1971, p. 194. — KOHLM. 1901, p. 44. — QUEM. DDL t. 12. — RICHTER (E.). Etymologisches. Boche. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 132 (s.v. fantaboche). — RIGAUD (A.). La Consultation permanente de l'O.V.F. Vie Lang. 1967, pp. 413-415. — WIND 1928, p. 53, 129.

fantassin [fɑ̃tasɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1567; fantachin, 1578; ital. fantaccino, de fante « enfant, jeune valet », puis « fantassin ».
Soldat d'infanterie (→ pop. Biffin). || Section de fantassins (→ Baïonnette, cit. 3). || Sac de fantassin.Anciens fantassins français et étrangers. Anspessade, hallebardier, heiduque, hoplite, mousquetaire, peltaste, piquier.
1 Le bon chef de bataillon (…) rajusta sur sa tête le shako couvert de toile cirée, et il donna ce coup d'épaule que personne ne peut se représenter s'il n'a servi dans l'infanterie, ce coup d'épaule que donne le fantassin à son sac pour le hausser et alléger un moment son poids; c'est une habitude du soldat qui, lorsqu'il devient officier, devient un tic.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, IV.
2 Voici des fantassins aux pas pesants aux pieds boueux La pluie les pique de ses aiguilles le sac les suit Fantassins Marchantes mottes de terre Vous êtes la puissance Du sol qui vous a faits Et c'est le sol qui va Lorsque vous avancez (…)
Apollinaire, Calligrammes, p. 73.
3 (…) le soldat enfin, assis à la plus petite des tables entre ses deux camarades, simples fantassins comme lui, vêtus comme lui d'une capote boutonnée jusqu'au col et d'un calot, fatigués comme lui, ne voyant rien — non plus — autour d'eux, se tenant comme lui raides sur leurs chaises.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 203.
Adj. (rare). || Fantassin, fantassine.
4 Naturellement, il avait choisi la mitraillette, tandis que la plupart d'entre nous, marqués par une formation plus strictement fantassine, penchions pour les grandes seringues et classiques pétoires issues du glorieux Chassepot.
Jacques Perret, Bande à part, p. 75.
REM. Le mot a donné un dérivé argotique resuffixé, fantaboche ou fantabosse, employé pendant la guerre de 1914-1918.
5 (…) et, tout d'un coup, au milieu de la place et de tous les fantaboches qui l'emplissent, la v'là qui laisse tomber son parapluie, et elle se met à dégobiller !
H. Barbusse, le Feu, t. II, II, XX, p. 26.

Encyclopédie Universelle. 2012.