expédier [ ɛkspedje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1360; du rad. de 1. expédient
I ♦
1 ♦ Accomplir rapidement, sans attendre. Expédier une affaire, un travail (⇒ expéditif) . Expédier les affaires courantes.
2 ♦ Faire (qqch.) rapidement et sans soin, pour s'en débarrasser. Expédier son travail. ⇒ bâcler, fam. torcher. « ils expédièrent en moins d'une heure le repas préparé pour six personnes » ( Nerval).
♢ Expédier qqn, en finir au plus vite avec lui pour s'en débarrasser. « Tu es un des secrétaires chargés de trier les visiteurs, d'expédier le menu fretin » (Romains).
II ♦
1 ♦ Dr. Délivrer une copie conforme à la minute d'un jugement, d'un acte notarié. Bon à expédier : formule permettant au greffier de délivrer la grosse d'un jugement.
2 ♦ (1723; « envoyer un courrier » 1676) Assurer le départ de (un courrier, des marchandises) en vue de leur acheminement vers une destination. ⇒ envoyer. Faire enregistrer ses bagages pour les expédier par le train. Expédier une lettre, un colis par la poste (cf. Mettre à la poste), des marchandises par avion, par camion. Expédier un pli en recommandé.
3 ♦ (avec infl. du sens I, 2o) Fam. Envoyer (qqn) quelque part pour s'en débarrasser. « On expédierait à Barbazac cette petite minaudière, qui s'était insérée dans la famille » (Chardonne). Expédier les enfants au lit. — Fig. Expédier qqn dans l'autre monde (cf. Envoyer ad patres).
⊗ CONTR. Arrêter; négliger. Fignoler, traîner (faire). — Recevoir.
● expédier verbe transitif (de expédient) Faire partir quelque chose pour telle destination, l'envoyer à un destinataire par l'intermédiaire d'un transporteur : Expédier un colis par la poste. Familier. Faire rapidement partir quelqu'un pour telle destination ou, péjorativement, envoyer quelqu'un quelque part sans trop de regret de le voir partir : Expédier ses enfants en pension. Familier. Faire quelque chose à la hâte et sans soin : Expédier un repas en dix minutes. En finir au plus vite avec quelqu'un pour s'en débarrasser : Expédier les derniers clients. Délivrer l'expédition d'un jugement ou d'un acte. Pour un navire de commerce, terminer ses opérations de manutention et accomplir toutes les formalités officielles. ● expédier (expressions) verbe transitif (de expédient) Expédier les affaires courantes, les gérer, en attendant d'être remplacé dans ses fonctions. Familier. Expédier quelqu'un au cimetière, le tuer. ● expédier (homonymes) verbe transitif (de expédient) expédiant expédient nom masculin expédient expédient nom masculin ● expédier (synonymes) verbe transitif (de expédient) Faire partir quelque chose pour telle destination, l'envoyer à un destinataire...
Synonymes :
- adresser
- envoyer
Contraires :
- recevoir
Familier. Faire quelque chose à la hâte et sans soin
Synonymes :
- bâcler
- sabrer
expédier
v. tr.
rI./r
d1./d Vieilli ADMIN Mener, terminer avec diligence. Le président par intérim expédiera toutes les affaires courantes.
d2./d Mod., cour. Faire rapidement, bâcler (qqch) pour s'en débarrasser. Expédier son travail.
— Fam. Expédier qqn, se débarrasser promptement de lui.
rII./r Envoyer, faire partir. Expédier une lettre, un colis.
⇒EXPÉDIER, verbe trans.
A.— Exécuter, accomplir, traiter rapidement (une opération, une affaire). Vous savez que je travaille en conscience de neuf heures du matin à quatre. J'expédie bien vingt affaires, et souvent importantes (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 65) :
• 1. Quand je ne travaille pas, cela ne se voit pas. Je te répète que j'expédie de petites besognes, je remue, je change les objets de place. Mais l'esprit ne bouge pas, il attend. M. Blot (...) quand il est saisi d'inertie, ça dure six mois, parfois plus.
DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 79.
— En partic.
1. Expédier les affaires courantes. Les gérer. Depuis quelque temps, les chagrins que Jacqueline lui causait, joints aux soucis de la ferme, l'ayant empêché de s'occuper de la mairie, il laissait l'adjoint Macqueron expédier les affaires courantes (ZOLA, Terre, 1887, p. 364). L'accablement des responsables principaux, incapables de trouver le temps d'expédier les affaires courantes (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 448).
2. Se débarrasser hâtivement, avec désinvolture (de quelque chose ou de quelqu'un).
a) [Le compl. désigne une chose] Absolument comme une petite fille expédie sa leçon de catéchisme (GONCOURT, Journal, 1891, p. 78). Il expédia son déjeuner et s'en fut à Saint-Séverin (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 281). J'ai un peu expédié, dans ma dernière chronique, les pièces dont j'avais à rendre compte (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, t. 1, 1926, p. 200).
♦ Absolument :
• 2. Dès que je t'ai connu (...) je t'ai haï pour justement ta façon (...) d'avoir le mépris facile de ce qui n'est pas le plus important, de ne pas t'inquiéter par exemple littérairement de certaines beautés secondaires, d'expédier sans examen sur une simple impression.
RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1909, p. 172.
b) [Le compl. désigne une pers.] — Dites, monsieur le curé, demanda Coelina de sa voix aigre, en l'arrêtant, vous nous en voulez, que vous nous expédiez comme un vrai paquet de guenilles? — Ah! dame! répondit-il, les miens m'attendent (ZOLA, Terre, 1887, p. 58).
B.— DR. Dresser et délivrer une copie de la minute d'un acte, d'un jugement. Expédier, faire expédier un contrat de mariage, un arrêt, un jugement (Ac. 1835, 1878, 1932). Le notaire n'expédie pas ses actes à bon marché (L.-B. PICARD, Théâtre, t. 5, Marionn., 1806, p. 239). Voici l'arrêt du conseil, qu'en ma qualité de secrétaire général je viens d'expédier, et auquel il ne manque plus que deux signatures (SCRIBE, Bertrand, 1833, p. 197).
C.— Acheminer, faire partir (vers une certaine destination).
1. [Le compl. désigne une chose] Il venait d'arriver à demi plein, ayant passé l'après-midi chez une teinturière du faubourg Montmartre, qui se faisait expédier pour lui du vermouth de Marseille (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 39). Je viens d'expédier la lettre où je décommande mon voyage en Angleterre (DU BOS, Journal, 1926, p. 20) :
• 3. Des gens pressés entraient dans le bureau de poste, dont les fenêtres illuminées éclairaient le trottoir. C'était là qu'il était venu expédier la dépêche à Daniel, le soir du suicide Fontanin, le soir où il avait revu Jenny...
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 556.
— Expédier des ordres. Les distribuer, les donner. Fort heureusement, avant d'expédier ces ordres dont il mesurait toute la gravité, le général Anthoine téléphona au grand quartier général pour annoncer la décision qui venait d'être prise (JOFFRE, Mém., t. 1, 1914, p. 407).
Rem. On relève ds la docum. un emploi pronom. En quittant New-York, Gilbert Villars traça un [signe] (...) sur une carte postale et se l'expédia à sa dernière adresse de Paris (ARLAND, Ordre, 1929, p. 514).
— Au fig. [Avec une idée de violence] (Quasi-) synon. envoyer. Les concierges expédiaient la poussière dans le ruisseau (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 462). [Il y a] de petits coquins de sièges en peluche que je me suis empressée d'expédier au grenier, qui est encore trop bon pour eux (PROUST, Sodome, 1922, p. 918).
— P. métaph. La salle, une fois pleine, réagissait toujours de la même façon (...) peut-être parce que la mise en scène rigoureuse expédiait les mots à effet vers tel ou tel point, toujours le même (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 265).
2. [Le compl. désigne une pers.]
a) Envoyer. Raisonnablement, je devais mourir, à vingt ans, à Londres, de phtisie. Ma famille m'expédie ici pour prolonger, quelques mois, ma vie. Je guéris (THARAUD, Dingley, 1906, p. 134) :
• 4. Le Pentagone nous demande même (...) si nous serions disposés à expédier deux divisions au Pacifique. « Ce n'est pas exclu, répondons-nous. Mais, alors, nous entendons pouvoir envoyer aussi, en Birmanie, les forces voulues pour prendre part à l'offensive vers l'Indochine. »
DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 227.
Expédier qqn faire qqc. Il arriva que mon père s'émut du sort des prostituées (...). Il expédia ses hommes d'armes se saisir de quelques-unes d'entre elles (SAINT-EXUP. Citad., 1944, p. 669).
b) Vx, fam. [Avec ou sans violence] Tuer, faire mourir (rapidement). « Qu'est-ce qu'on fait, dit-elle, on se bat? » Je répondis :« Ce n'est rien, mademoiselle, nous venons d'expédier une douzaine de Prussiens! » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Idées colonel, 1884, p. 252). Le premier duelliste, je l'expédie avec les honneurs qu'on lui doit! (ROSTAND, Cyrano, 1898, I, 4, p. 35) :
• 5. — D'ailleurs, reprit Robert, une personne d'un tel mérite ne saurait en aucun cas être à vous. Car, ou bien je vous expédie, ou bien vous m'expédiez. Et, dans cette dernière alternative, je sais, la connaissant, que jamais ma veuve ne vous épousera.
POURRAT, Gaspard, 1931, p. 49.
— [Le suj. désigne une chose] Chez les apothicaires... on trouve des drogues comme celles-là, qui vous expédient un homme avant qu'il ait eu le temps de dire un in manus (MÉRIMÉE, Théâtre C. Gazul, 1825, p. 323).
— En partic. (Faire) exécuter par voie de justice. Le shérif désencombrait les maisons de justice; quand il arrivait dans une ville de sa province, il avait le droit d'expédier sommairement les prisonniers (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 187). Tu veux une cigarette avant qu'ils t'expédient ou un verre de vin? (CAMUS, Révolte Asturies, 1936, p. 434).
— Loc. Expédier dans l'autre monde. Tuer. [Victoire :] — ... Ah! le gouvernement a beau envoyer des inspecteurs chaque mois... Ça n'empêche pas les bonnes femmes [des nourrisseuses] de continuer tranquillement leur négoce, d'expédier tant qu'elles peuvent des petiots dans l'autre monde (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 257).
Prononc. et Orth. :[], (j')expédie []. Cf. é-1. Enq. : /ekspedi/ (il) expédie. Ds Ac. dep. 1694. Homogr. non homophone (de [ils] expédient), expédient, subst. Étymol. et Hist. 1. a) 1360 expedier a « travailler à l'exécution, la conclusion de quelque chose » (Rançon du roi Jean, A.N. K K 10 ds GDF. Compl.); b) 1690 « délivrer une copie d'un acte » (FUR.); 2. 1671 (POMEY : Expedier un messager ... Expedier des ordres à quelqu'un). Dér. du rad. de expédient1; dés. -er. Fréq. abs. littér. Expédier :614. Expédié :383. Fréq. rel. littér. Expédier : XIXe s. a) 896, b) 975; XXe s. : a) 812, b) 833. Expédié :XIXe s. : a) 523, b) 650; XXe s. : a) 452, b) 561. Bbg. QUEM. DDL t. 1 (s.v. expéditionner).
expédier [ɛkspedje] v. tr.
ÉTYM. 1360; du rad. de 1. expédient.
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1 Accomplir rapidement, hâter la fin de (qqch.), et, spécialt (cour.), faire (qqch.) rapidement et sans soin, de manière à s'en débarrasser. — REM. Les emplois classiques (XVIIe-XIXe s.; → ci-dessous cit. 1 à 4) n'impliquent que la rapidité; les emplois modernes, sauf en t. de droit, d'admin. (→ cit. 5), y ajoutent le plus souvent l'idée de « se débarrasser de… », « bâcler » (→ cit. 6 et 7). || Expédier une besogne, un travail. || Expédier promptement, vite une affaire. || Personne qui expédie rapidement ses affaires. ⇒ Expéditif. || Expédier une corvée fastidieuse. || Expédier sans soin, avec précipitation. ⇒ Bâcler, sabrer, trousser. || Expédier sa tâche pour s'en débarrasser au plus vite. || Juge, magistrat qui expédie les audiences, les procès (→ Déférer, cit. 4). || Professeur qui expédie son cours, sa leçon, son programme. || Écolier qui expédie ses devoirs. ⇒ Torcher. || Expédier des courses, des achats en courant (→ Courir, cit. 24.1). || Expédier son repas, son déjeuner, le manger, l'avaler à la hâte. — Absolt et vx. || Expédier : faire vite.
1 S'agit-il de la conscience, on n'y regarde pas de si près, et il semble que ce soit une de ces affaires qu'on peut expédier dans l'espace de quelques moments.
Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 319.
2 Xénophon, au lire des Revenus, voudrait qu'on donnât des récompenses à ceux des préfets du commerce qui expédient le plus vite les procès.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XX, XVIII.
3 On m'apporta ma pitance, que je commençai à expédier avec beaucoup d'appétit.
A. R. Lesage, Gil Blas, VII, IX.
4 (…) le grand soleil auquel ils s'étaient trouvés exposés les avait étrangement altérés; car ils expédièrent en moins d'une heure le repas préparé pour six personnes de très bon appétit, avalèrent proprement quatre bouteilles de vin et deux bouteilles d'hypocras (…)
Nerval, Contes et facéties, « Souper des pendus ».
5 Quand il avait, dès son lever, expédié les affaires de la commune, s'il lui restait une heure ou deux pour s'occuper de ses propres affaires, il donnait un coup d'œil à ses charrues (…)
E. Fromentin, Dominique, II.
6 Ayant expédié dans la journée certaines visites, qu'un reste de condescendance pour les coutumes d'Occident m'obligeait à faire dans la colonie de Péra, je rentre le soir à cheval à Eyoub (…)
Loti, Aziyadé, III, XXV.
7 À l'Hôtel du Bon La Fontaine, rue des Saints-Pères, des prêtres de province quittent la table d'hôte, en surveillant du coin de l'œil la façon cavalière dont le voisin expédie ses grâces.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XII, p. 171.
7.1 (…) seul un ministère de coalition pouvait expédier les affaires courantes. « Expédier », c'est façon de parler : on ne peut pas dire que la guerre d'Indochine ait été expédiée.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 137.
♦ Au participe passé :
7.2 Oui, il y a la messe — et la plus basse, la plus expédiée garde dans ses moindres formules, dans les moindres gestes du célébrant, et dans ce qu'ils signifient un pouvoir, un attrait, et pour tout dire un charme inévitable.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 38.
2 Expédier (qqn). a (1657, Pascal). Vx. || Expédier qqn, terminer les affaires qui le concernent. || « Le juge expédie promptement les parties » (Littré).
b Mod. Se débarrasser de qqn, en finir au plus vite avec lui. ⇒ Débarrasser (se). || Expédier un importun. ⇒ Congédier. || Médecin qui expédie ses malades, ne les examine pas soigneusement. || Expédier qqn en peu de paroles (→ Brusque, cit. 1).
8 Oui, il (le médecin) est là embarrassé à expédier quelques malades (…)
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, I, 5.
9 Qu'il ait bien l'impression que tu es un des secrétaires chargés de trier les visiteurs, d'aiguiller les affaires, d'expédier le menu fretin.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, V, p. 34.
10 — Et de la part du prince on vous fait prisonnier.
— Traître, tu me gardais ce trait pour le dernier;
C'est le coup, scélérat, par où tu m'expédies,
Et voilà couronner toutes tes perfidies.
Molière, Tartuffe, V, 7.
d (Fin XVe). Vx. Faire mourir. ⇒ Tuer. || Il y a eu aujourd'hui quatre hommes expédiés (« exécutés ») à la Grève (Furetière, 1690). || Ces bandits l'eurent promptement expédié (Académie, 1932). — ☑ Mod. (fam., iron). Expédier ad patres, dans l'autre monde (senti comme un fig. du sens II « envoyer »).
11 (…) c'est de la meilleure foi du monde qu'il (ce médecin) vous expédiera, et il ne fera, en vous tuant, que ce qu'il a fait à sa femme et à ses enfants, et ce qu'en un besoin il ferait à lui-même.
Molière, le Malade imaginaire, III, 3.
12 J'apprends, madame, que vous avez perdu M. d'Argenson (…) Nous sommes tous comme des prisonniers condamnés à mort qui s'amusent un moment sur le préau, jusqu'à ce qu'on vienne les chercher pour les expédier. Cette idée est plus vraie que consolante.
Voltaire, Lettre à Mme du Deffand, 2535, 31 août 1764.
3 (1690, Furetière). Dr. Délivrer une copie conforme à la minute d'un jugement, d'un acte notarié. || Bon à expédier, formule permettant au greffier de délivrer la grosse d'un jugement. || Le bon à expédier est consigné sur les qualités du jugement pour lever l'opposition faite à ces qualités.
———
II (1723; « envoyer un courrier », 1676).
1 Faire partir (qqn, qqch.) pour une destination. ⇒ Envoyer. || Expédier un messager, un courrier, une estafette. ⇒ Dépêcher. || Expédier une lettre, un colis, un ballot, par la poste. || Expédier une lettre par avion. || Expédier des marchandises par bateau, par chemin de fer, par camion. || Expédier des marchandises en petite vitesse. || Expédier qqn à l'étranger, en Angleterre. ⇒ Diriger, exporter (sur).
13 Le ministère avait pris enfin le parti d'expédier tous les deux mois de la Corogne un paquebot pour Buenos-Aires.
G.-T. Raynal, Hist. philosophique, VIII, 12.
14 L'expression « expédier » une marchandise ne s'employa d'abord que rarement (au XVIIIe s.), elle impliquait une idée de rapidité; on la trouve pourtant de plus en plus à mesure qu'on avance. Les « expéditions » ne sont plus seulement les lettres, mais les marchandises. L'« expéditionnaire » devient un des facteurs du commerce.
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, I, I, p. 349.
2 Fam. (Compl. n. de personne). Envoyer (qqn) au loin pour s'en débarrasser. || Il a expédié son fils en pension.
15 (…) on expédierait à Barbazac cette petite minaudière, qui s'était insérée dans la famille (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 88.
♦ Expédier (qqn) à (qqn), l'envoyer rapidement, sans délai.
16 « Il vient d'arriver à son bureau de la Préfecture, ne se doutant de rien, ne sachant rien et on nous l'expédie ! » Rumeur de soulagement. « Quelle modestie ! N'avoir même pas eu l'idée d'acheter Paris-Soir pour voir qui avait le prix Goncourt (…) »
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 61.
♦ Fig. || Expédier qqn au diable. ⇒ Envoyer. || Expédier qqn dans l'autre monde, l'expédier « ad patres », le tuer (→ ci-dessus, I., 2. d). — (1909, in Petiot). || Boxeur qui expédie son adversaire au tapis.
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CONTR. (Du sens I.) Freiner, ralentir; arrêter; négliger, omettre. — (Du sens II.) Recevoir; importer.
DÉR. Expéditeur, expéditif. — V. Expédition.
Encyclopédie Universelle. 2012.