exclamation [ ɛksklamasjɔ̃ ] n. f.
• 1311; lat. exclamatio, de exclamare
1 ♦ Cri, paroles brusques exprimant de manière spontanée une émotion, un sentiment. ⇒ interjection. Pousser des exclamations. ⇒ s'exclamer. Retenir, étouffer une exclamation. Une exclamation de joie, de surprise... Parfois « la parole, se produisant comme conséquence immédiate, a l'insignifiance et la valeur d'un réflexe, comme on le voit par l'exclamation, l'interjection, le juron, le cri de guerre » (Valéry).
2 ♦ Point d'exclamation : signe de ponctuation (!) qui suit toujours une exclamation ou une phrase exclamative.
● exclamation nom féminin (latin exclamatio, -onis) Cri exprimant un sentiment vif et subit de douleur, de joie, d'admiration, etc. : Pousser un exclamation de joie. Type de phrase, parfois réduite à une interjection, exprimant une émotion vive ou un jugement affectif. (Par opposition à l'assertion.) ● exclamation (expressions) nom féminin (latin exclamatio, -onis) Point d'exclamation, signe de ponctuation (!) que l'on met après une phrase exclamative ou une interjection.
exclamation
n. f.
d1./d Cri, expression traduisant l'émotion, la surprise. Pousser une exclamation.
d2./d Point d'exclamation: signe de ponctuation (!) utilisé après une exclamation ou une phrase exclamative.
⇒EXCLAMATION, subst. fém.
A.— Cri exprimant une émotion vive. Exclamation de joie, de surprise; pousser une exclamation. Quand je dis « ouf », l'interjection, l'exclamation, le cri « ouf », signifie la proposition entière, « j'étouffe » (DESTUTT DE TR., Idéol., 2, 1803, p. 87).
— Spéc. Interjection ou phrase réduite exprimant cette émotion. Il ne put s'empêcher de s'écrier : « Non, je ne vis jamais un pareil amour! » Cette exclamation fit tressaillir tous ceux qui l'entendirent (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 197). Cette exclamation de Phèdre (...) :« Dieu, que ne suis-je assise à l'ombre des forêts! » (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 238) :
• 1. — Eh! dites-moi, Juliette! ... Cette interjection n'avait rien d'interrogatif; simple exclamation à tout usage, par laquelle ma grand'mère exprimait l'étonnement, l'approbation, l'admiration.
GIDE, Si le grain, 1924, p. 377.
— Point d'exclamation. Signe de ponctuation dont on fait suivre l'exclamation. Synon. vieilli point admiratif (Ac. 1798), point d'admiration (Ac. 1835, 1878) :
• 2. Vous avez hier reçu le bon à tirer final. Je serais d'avis de remplacer par un point simple (.) le point d'exclamation qui termine (!) — sancta simplicitas.
HUGO, Corresp., 1867, p. 27.
♦ P. compar. :
• 3. Elle marchait avec précaution dans les sentiers étroits garnis d'un sable fin soigneusement ratissé (...) puis jetait un regard en arrière pour voir la trace de ses chaussures. Pareille à un semis de points d'exclamation.
BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 64.
B.— ,,Figure de rhétorique qui consiste à se livrer (...) dans le discours aux élans impétueux de la passion`` (LITTRÉ). Personne ne sera surpris que les hommes qui se sont joués des mœurs parlent ensuite de « bonnes mœurs » avec exclamation (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 25).
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. [] à la 2e syll. ds PASSY 1914 et, comme var., ds BARBEAU-RODHE 1930. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début XIIIe s. « cri de joie ou de surprise » (Bible B.N. 763, f° 230b ds GDF. Compl.); 2. 1798 gramm. point d'exclamation (Ac.). Empr. au lat. class. exclamatio de même sens. Fréq. abs. littér. :868. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 081, b) 1 603; XXe s. : a) 1 894, b) 770.
exclamation [ɛksklamɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1311; lat. exclamatio, du supin de exclamare, de ex-, et clamare « crier ». → Clamer.
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1 Cri, paroles brusques exprimant une émotion, un sentiment. ⇒ Interjection, juron. || Faire (vieilli), pousser des exclamations. ⇒ Exclamer (s'), récrier (se). || Laisser échapper une exclamation. || Retenir, étouffer une exclamation (→ Dessiner, cit. 9).
1 Quelquefois le langage du sentiment est rapide; c'est une exclamation qui tient lieu d'une phrase entière.
2 (Dans ce dernier cas) la parole, se produisant comme conséquence immédiate, a l'insignifiance et la valeur d'un réflexe, comme on le voit par l'exclamation, l'interjection, le juron, le cri de guerre, les formules votives ou imprécatoires, sur lesquelles la pensée ne peut revenir que pour constater qu'elles ne signifient rien par elles-mêmes, mais qu'elles ont joué un rôle instantané dans une brusque modification de l'attente ou de l'orientation intime d'un système vivant.
Valéry, Variété V, p. 231.
♦ Gramm. Interjection ou phrase réduite qui exprime une émotion, une réaction affective, notamment grâce à l'intonation. || Exclamation d'admiration, de douleur, d'étonnement, de joie, de surprise, d'impatience, de dépit, etc. ⇒ 1. Bas (à bas), bien (hé), bonté (du ciel, bonté de Dieu, bonté divine); bigre, boufre, bougre, bordel, bran, caca, chiotte, crotte; dieu (Dieu me pardonne, Dieu juste, Dieu grand, Dieu bon, nom de Dieu); diable, fichtre, flûte, foutre, hélas, merde, 1. mère (bonne mère), miam-miam, mince, nom (d'un chien, de nom), œil (mon), pécaïre, peste, putain, seigneur, tenir (tiens, tenez), voilà (ne voilà-t-il pas), voir (que vois-je ?, voyons), zut; et aussi interjection, juron.
♦ Spécialt (rhét.). ⇒ Épiphonème.
2 Point d'exclamation ( !) : signe de ponctuation qui suit toujours une exclamation ou une phrase exclamative. — REM. Le point d'exclamation est souvent utilisé en fin de phrase à l'impératif, pour marquer la force élocutoire de l'énoncé.
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DÉR. V. Exclamatif.
Encyclopédie Universelle. 2012.