Akademik

exclamer

exclamer (s') [ ɛksklame ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1516 ; lat. exclamare, de ex- et clamare « crier »
Pousser des exclamations. s'écrier, se récrier. S'exclamer d'admiration, d'indignation. « le fait de marmotter et de s'exclamer dans sa solitude est une des petites disgrâces de la vieillesse » (Green). En incise Par exemple ! s'exclama-t-il.

exclamer (s')
v. Pron. Pousser des exclamations. S'exclamer d'admiration.

⇒EXCLAMER, verbe trans.
A.— Emploi trans. [Toujours en phrase incise] Élever la voix, pousser une / des exclamation(s). Tais-toi! Tais-toi! exclama Henry (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 164). Ah! Malheur! exclamèrent les interlocuteurs (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 113) :
1. — « Ah! Mesdames », exclama M. de Chaumontel « il paraît qu'on vous a... » et il fit le geste d'une fessée.
PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 228.
B.— Emploi pronom.
1. Absol. [En phrase incise ou annonçant une prop. en style dir.] Pousser une/des exclamation(s). Point du tout! s'exclame Strumphius (HUGO, Rhin, 1842, p. 394). Infâme! s'exclama Bastien (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 68) :
2. Quand il mima les petits Indiens trottant sous leurs fardeaux, des femmes s'exclamèrent :
— Vous seriez un acteur merveilleux!
— Comme il raconte bien!
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 451.
2. S'exclamer de + subst. déterminé ou non. D'autres [dames] encore, qui s'étaient perdues, se retrouvaient, s'exclamaient de l'aventure (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 327). La jeune fille s'exclamait de joie. Elle dit :« Je suis heureuse, Werner. J'aime, oh! j'aime ces présents de Dieu! » (VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, p. 52).
Prononc. et Orth. :[] ou [-], (je m') exclame [] ou [-]. Cf. é-1. [] à la 2e syll. ds PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930. Cf. clamer. Le verbe est admis ds Ac. 1694 puis 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1495 « pousser une exclamation » (JEH. DE VIGNAY, Mir. Hist., XXV, 20 éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 146 : A donc tous exclamans et gectans grans gemissement retournèrent arrière). Empr. au lat. class. exclamare « élever fortement la voix, crier » (de clamare, « crier », ex-intensif). Fréq. abs. littér. :564. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 54, b) 1 443; XXe s. : a) 1 568, b) 633.

exclamer (s') [ɛksklame] v. pron.
ÉTYM. 1516, pron.; semble presque inusité jusqu'à la fin du XVIIe (Académie, 1694); lat. exclamare, de ex-, et clamare « appeler ». → Clamer.
Pousser des exclamations. Écrier (s'), récrier (se). || S'exclamer d'admiration, de joie, d'étonnement, de surprise, d'indignation. || Par exemple ! s'exclama-t-il. || Il s'exclama bruyamment sur la beauté de l'exécution.
1 La réalité de ce qu'elle croyait une fable l'empêcha de s'exclamer.
Cocteau, les Enfants terribles, p. 30.
2 Pourtant, si le fait de marmotter et de s'exclamer dans sa solitude est une des petites disgrâces de la vieillesse (…)
J. Green, Léviathan, p. 134.
REM. L'emploi trans. (exclamer de qqch.) est légèrement antérieur (fin XVe) et s'est employé jusqu'au XVIIe. On trouve parfois un emploi transitif du verbe en phrase incise :
3 Elle accouche, exclama la petite bonne !
Louise Michel, la Misère, t. I, p. 11.
4 « Ah ! Mesdames », exclama M. de Chaumontel « il paraît qu'on vous a… » et il fit le geste d'une fessée.
J. Péladan, le Vice suprême, 1884, p. 228, in T. L. F.

Encyclopédie Universelle. 2012.