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étreindre

étreindre [ etrɛ̃dr ] v. tr. <conjug. : 52>
estreindre XIIe; lat. stringere « serrer »
1Entourer avec les membres, avec le corps, en serrant étroitement. embrasser, enlacer, prendre, presser, retenir, saisir, serrer, tenir. Lutteur qui étreint son adversaire. Étreindre qqn sur son cœur, sa poitrine. « La main qui l'avait étreint par derrière au moment où il tombait » (Hugo). empoigner. Pronom. « deux énergumènes qui s'étreignaient à la gorge » (Mac Orlan) .
Fig. embrasser, saisir. « Ils croient atteindre l'idéal en étreignant le réel » (Gautier). PROV. Qui trop embrasse mal étreint.
2(v. 1860; « tourmenter de douleur » fin XVe) En parlant de sentiments. oppresser, serrer, tenailler. Angoisse, détresse qui étreint le cœur, l'âme. « des songes qui nous étreignent parce que nous leur en donnons la force » (Malraux).
⊗ CONTR. Desserrer, 1. lâcher, relâcher.

étreindre verbe transitif (latin stringere, serrer) Serrer quelque chose, quelqu'un, le saisir fortement en l'entourant de ses membres, empoigner : Le malheureux étreignait désespérément la bouée. Serrer quelqu'un dans ses bras pour l'embrasser ; enlacer : Il étreignait longuement son fils retrouvé. En parlant d'un sentiment, serrer douloureusement ; oppresser, tenailler : L'émotion m'étreint.étreindre (difficultés) verbe transitif (latin stringere, serrer) Conjugaison Comme craindre. ● étreindre (synonymes) verbe transitif (latin stringere, serrer) Serrer quelque chose, quelqu'un, le saisir fortement en l'entourant de ses...
Synonymes :
- ceinturer
- enserrer
- entourer
Contraires :
- lâcher
- relâcher
Serrer quelqu'un dans ses bras pour l'embrasser ; enlacer
Synonymes :
- enlacer
En parlant d'un sentiment, serrer douloureusement ; oppresser, tenailler
Synonymes :
- accabler
- déchirer
- empoigner
- oppresser
- saisir
- tenailler

étreindre
v. tr.
d1./d Presser dans ses bras; serrer, saisir fortement. étreindre un ami.
|| v. Pron. Adversaires qui s'étreignent dans la lutte.
d2./d Fig. Oppresser. L'émotion l'étreignait.

⇒ÉTREINDRE, verbe trans.
A.— Domaine du gestuel
1. [Le suj. désigne une pers.]
a) [Le compl. d'obj. désigne une chose] Serrer fortement à l'aide des mains et/ou des bras. L'homme, une espèce de maure, saisit un pistolet qu'il étreignait encore (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 726). La couverture qu'il étreignait de ses dix doigts eut une ondulation imperceptible (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 529).
En partic. vx. Serrer fortement en liant. Étreignez cette gerbe, ce fagot (Ac. 1835, 1878).
b) [Le compl. d'obj. désigne un être animé] Entourer de la main, de ses bras ou de son corps, en serrant fortement.
) [Pour dominer ou maîtriser, pour empêcher de nuire] Étreindre un adversaire. Le reptile qui l'étreint [un kamichi] le serre, s'enfonce en même temps les dards (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 87) :
1. Alors le nègre jeta son poignard et tira vivement les rideaux du lit. Soudain, une main de fer l'étreignit à la gorge, tandis qu'une autre ramassait le poignard ensanglanté et lui en appuyait la pointe sur la poitrine. Le nègre, épouvanté, voulut se débattre et jeter un cri.
PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 253.
P. métaph. Un sanglot qui étreint à la gorge. Ce charmant garçon que naguère la misère étreignait de ses mains de fer au milieu de Paris (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 6). Brusquement, la paralysie, qui depuis plusieurs mois rampait le long de ses membres, toujours près de l'étreindre, la prit à la gorge et lui lia le corps (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 173). Depuis un mois, un froid terrible étreint l'Europe (GREEN, Journal, 1955-58, p. 171).
Emploi pronom. réciproque indir. [Avec compl. d'obj. désignant une partie du corps] Il faut qu'il y ait toujours un dompteur et un dompté (...) ils ne sont jamais deux égaux. Ils s'étreignent les mains, leurs mains frissonnantes d'ardeur (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bûche, 1882, p. 780).
) [En signe d'affection] Enlacer fortement. Étreindre (qqn) sur son cœur. Te rappelles-tu les cris d'amour que tu poussais en m'étreignant sur ta poitrine? (FLAUB., Tentation, 1849, p. 321). D'un geste éperdu, elle étreint encore une fois sa mère (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 530) :
2. ... c'était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses, c'était lui qu'elle étreignait, qu'elle enlaçait, qu'elle appelait de tout l'élan de son cœur, de toute l'ardeur exaspérée de son corps.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Réveil, 1883, p. 881.
Emploi pronom. réciproque. Ils s'étreignirent debout, dans un long baiser (FLAUB., Éduc. sent., 1869, p. 200).
P. métaph. Et nos deux âmes s'étreignirent de toute la force de nos bras (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 160).
[Le compl. désigne une partie du corps] Étreindre la main de (qqn). Villefort, suffoquant, étreignit le bras du docteur (A. DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 314). Elle fut sur le point (...) d'étreindre les genoux de Jérôme (MARTIN DU G., Thib., Belle Sais., 1923, p. 1014).
Absol. Ces bras savaient mieux étreindre que les bras de Lisette Friedlaüder elle-même (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 247).
Loc. proverbiale. Qui trop embrasse mal étreint.
2. P. anal. [Le suj. désigne un inanimé] Entourer comme en serrant de près. Sa robe (...) qui l'étreignit comme un vêtement japonais (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 46). Il s'arrêta... devant deux arbres enlacés (...). Un hêtre vigoureux étreignait un chêne élancé (MAUPASS., Notre cœur, 1890, p. 497).
Emploi pronom. réciproque. Ces milliers de plantes qui se croisaient et s'étreignaient en tous sens (SUE, Atar Gull. 1831, p. 27).
B.— Au fig.
1. Domaine affectif. Serrer, oppresser douloureusement. Mme Lecœur restait comme écrasée sous cette révélation, (...) l'envie l'étreignait aux flancs (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 832).
Au part. passé. La comtesse, étreinte d'une émotion qu'elle n'avait point prévue, demeurait les yeux baissés (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1152). Leur cœur (...) retient à soi son espérance étreinte (VALÉRY, Charmes, 1922, p. 128).
2. Domaine intellectuel. Appréhender, saisir :
3. Je m'explique aussi que l'auteur [Sully Prudhomme], à la fin comme au début de son recueil, s'excuse de n'avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu'il voulait étreindre et de ce qu'il sentait.
SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 10, 1863-69, p. 162.
Rem. La docum. atteste le part. prés. en emploi adj., p. métaph. Qui étreint, qui oppresse ou serre douloureusement. L'entrée dans la cathédrale immense et ténébreuse était toujours étreignante (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 389).
Prononc. et Orth. :[], (j')étreins []. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Cf. ceindre. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1135 estreindre « ligoter quelqu'un » (Couronnement de Louis, 1277 ds T.-L.); b) 1160-74 pronom. « se ceindre » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 1879); 2. ca 1165 li estreint li cuers (BENOIT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 15851); 3. ca 1170 « serrer quelqu'un dans ses bras » (MARIE DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, p. 100, 234). Du lat. class. stringere « étreindre, serrer, resserrer ». Fréq. abs. littér. Étreindre : 792. Étreint : 303. Étreignant : 71. Fréq. rel. littér. Étreindre : XIXe s. : a) 383, b) 1 166; XXe s. : a) 1 943, b) 1 246. Étreint : XIXe s. : a) 189, b) 476; XXe s. : a) 735, b) 429.

étreindre [etʀɛ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. peindre.]
ÉTYM. V. 1170; estreindre « ligoter », v. 1135; du lat. stringere « serrer ».
1 Entourer avec les membres, avec le corps, en serrant étroitement. Embrasser (cit. 7), enlacer, prendre, presser (dans ses bras), retenir, saisir, serrer, tenir. || Lutteur qui étreint son adversaire pour le maîtriser. || Étreindre qqn sur son cœur, sa poitrine. Étouffer (→ Antée; cit. 1). || Une main étreignit son bras ( Empoigner), l'étreignit à la gorge.
1 La main qui l'avait étreint par derrière au moment où il tombait, et dont, en perdant connaissance, il avait senti le saisissement, était celle de Jean Valjean.
Hugo, les Misérables, V, I, XXIV.
2 (…) l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant : « Caramba ! »
Hugo, la Légende des siècles, XLIX, « Après la bataille ».
2.1 (…) le sang coulait au milieu des rugissements et des cris. Turquiette, terrassé par Jocki, homme d'une force peu commune, avait reçu un coup de poignard à l'épaule, et il cherchait en vain à saisir un pistolet passé à la ceinture du Norvégien. Celui-ci l'étreignait comme dans un étau, et aucun mouvement ne lui était possible.
J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 316.
3 (…) comme un serpent pour vous étreindre s'enroulerait à la spirale d'un autre serpent (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVII, p. 190.
Spécialt. Serrer dans ses bras par affection, attirance sexuelle… Étreinte.
4 (…) une fringale (…) de l'étreindre à pleins bras, chair contre chair, d'oublier leur peine à tous deux dans une caresse qui mêlerait leurs deux êtres.
M. Genevoix, Raboliot, I, III.
Loc. prov. Qui trop embrasse mal étreint.
2 Fig. Appréhender. Embrasser, saisir. || Étreindre un rêve (→ Ailé, cit. 5), des nuées. || Étreindre la vérité, la beauté.
5 (…) on ne peut, à l'heure où les sens sont en feu,
Étreindre la beauté sans croire embrasser Dieu !
Hugo, la Légende des siècles, II, « Sacre de la femme », IV.
6 Ils croient atteindre l'idéal en étreignant le réel, mais l'image qu'ils poursuivent leur échappe (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. I, VIII, p. 267.
7 Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !
Rimbaud, Une saison en enfer, Adieu.
(V. 1860; « li estreint li cuers », v. 1165). Le sujet désigne un sentiment. Oppresser, serrer, tenailler. || Angoisse, anxiété, sentiment de détresse (cit. 6) qui étreint le cœur, l'âme. || Une vive émotion nous étreignit.
8 On ne comprend pas de suite un mot semblable, qui tombe inattendu comme un coup de foudre; il faut un moment à la souffrance, pour vous étreindre et vous mordre au cœur.
Loti, Aziyadé, V, II, p. 227.
9 (…) des songes qui nous étreignent parce que nous leur en donnons la force, mais que nous pouvons aussi bien nier (…)
Malraux, la Condition humaine, p. 206.
——————
s'étreindre v. pron.
ÉTYM. (V. 1160, « se ceindre »).
(Récipr.) Se serrer étroitement l'un contre l'autre par affection, attirance sexuelle. || Amants, amis qui s'étreignent.
10 Quand Rodolphe, le soir, arriva dans le jardin, il trouva sa maîtresse qui l'attendait au bas du perron, sur la première marche. Ils s'étreignirent, et toute leur rancune se fondit comme une neige sous la chaleur de ce baiser.
Flaubert, Mme Bovary, II, XI.
Littér. S'étreindre à la gorge : se saisir par le cou (pour s'étrangler).
11 Par ici, c'est moi, cria Juan d'une voix étouffée, car il servait de matelas à deux énergumènes qui s'étreignaient à la gorge.
P. Mac Orlan, la Bandera, XX.
Fig. || Âmes, pensées qui s'étreignent, qui se pénètrent, se confondent (→ Cime, cit. 4; confondre, cit. 15; épanchement, cit. 8).
12 Et nos deux âmes s'étreignirent de toute la force de nos bras.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, I.
CONTR. Desserrer, lâcher, relâcher.
DÉR. Étreignant, étreinte.

Encyclopédie Universelle. 2012.