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oppresser

oppresser [ ɔprese ] v. tr. <conjug. : 1>
XIIIe « gêner par une pression, accabler »; du lat. oppressum, supin de opprimere opprimer
Gêner (qqn) dans ses fonctions respiratoires, comme en lui pressant fortement la poitrine. « Il me semblait que l'intensité des ténèbres m'oppressait et me suffoquait » (Baudelaire). étouffer.
Fig. Accabler, étreindre. « Christophe voulait parler, une angoisse l'oppressait » (R. Rolland).
⊗ CONTR. Dilater, soulager.

oppresser verbe transitif (latin oppressum, de opprimere, opprimer) Gêner la respiration par une sensation de pression. Être pour quelqu'un une source de malaise, l'accabler moralement ; l'étreindre : Cette discussion finissait par l'oppresser. L'angoisse l'oppressait.oppresser (difficultés) verbe transitif (latin oppressum, de opprimere, opprimer) Emploi Ne pas confondre ces deux verbes apparentés, mais de sens distincts. 1. Oppresser signifie « gêner, tourmenter ». Il a pour sujet un nom de chose : ce douloureux souvenir l'oppressait ; le poids de ses soucis l'oppresse. - Le verbe est aussi employé au sens concret de « gêner la respiration de » : elle a été prise d'une crise d'asthme qui l'a oppressée toute la nuit. 2. Opprimer signifie « accabler par violence, par abus d'autorité » : un régime autoritaire qui opprime le peuple. Le substantif oppression correspond aux deux verbes (l'oppression causée par le spasme des bronches ; lutter les armes à la main contre l'oppression) alors que le substantif oppresseur et l'adjectif oppressif correspondent seulement à opprimer. ● oppresser (synonymes) verbe transitif (latin oppressum, de opprimere, opprimer) Gêner la respiration par une sensation de pression.
Synonymes :
- accabler
- étouffer

oppresser
v. tr.
d1./d Presser fortement la poitrine de (qqn) de manière à gêner sa respiration; donner une impression de gêne respiratoire à (qqn). L'asthme l'oppresse.
d2./d Fig. Faire subir un tourment moral, une angoisse à. Une attente qui oppresse.

⇒OPPRESSER, verbe trans.
A. —Exercer une pression gênant la respiration de quelqu'un. Synon. étouffer. Je sens un poids qui m'oppresse et qui m'ôte la respiration (Ac. 1935). Dès qu'il fut dehors, l'air lourd et brûlant de la plaine l'oppressa davantage (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Pte Roque, 1885, p.1038). Le dormeur, au milieu de la nuit, s'éveille. Un poids l'oppresse (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p.182):
1. Elle avait tout avoué, l'histoire de la robe de gaze verte, l'histoire du paréo rouge. —Elle pleurait, la pauvre petite, de tout son coeur; les sanglots oppressaient sa poitrine...
LOTI, Mariage, 1882, p.55.
[Avec un compl. indiquant la nature de l'oppression] Une ardente pensée de son coeur étouffée l'oppresse de sanglots (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p.291).
Emploi pronom. à valeur passive. Devenir, être oppressé. À cette vue, la poitrine de l'archevêque s'oppresse d'une sainte joie (COTTIN, Mathilde, t.1, 1805, p.193).
B. —Causer une forte gêne psychique. Synon. accabler, écraser. Le poids d'une mauvaise conscience oppresse (Ac. 1835-1935). La tyrannie oppresse le peuple. La description de la misère des classes ouvrières par E. Buret a quelque chose de fantastique, qui vous oppresse et vous épouvante (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.240). Une répugnance et une crainte oppressaient Anne-Marie à la seule idée de son approche (POURRAT, Gaspard, 1931, p.218):
2. Ernest enfilait une veste blanche pour me servir. Son silence m'oppressait. Je cherchais en vain une parole.
MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.272.
P. métaph. Les montagnes couleur de violette blanche oppressent magnifiquement la terre (ARNOUX, Chiffre, 1926, p.232).
Emploi abs. La joie fait quelquefois un effet étrange, elle oppresse comme la douleur (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.48).
REM. Oppressement, subst. masc. Fait d'avoir du mal à respirer, d'avoir une gêne au niveau de la poitrine. Synon. oppression. Je les laisse et je les reprends, ces chères écritures, comme les pulsations dans la poitrine, toujours, mais suspendues quelquefois par les oppressements (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p.386). Ce coeur immobile avait battu, et les murs gardaient, dans leurs angles, les oppressements de la dernière nuit, les paroles entrecoupées (FLAUB., Tentation, 1856, p.502).
Prononc. et Orth.:[] et [-e-], (il) oppresse []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1350 «accabler par excès d'autorité, opprimer» (GILLES LE MUISIT, Poésies, I, 292 ds T.-L.); 2. ca 1485 fig. «tourmenter» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 32587: De toutes pars, angoisses voy Qui m'oppressent terriblement); 3. 1690 «gêner la respiration» (FUR.). Dér. du rad. de oppression et oppresseur; dés. -er. Fréq. abs. littér.:227. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 428, b) 285; XXe s.: a) 395, b) 208.

oppresser [ɔpʀese; ɔpʀɛse] v. tr.
ÉTYM. XIIe, « serrer de près, presser vivement »; du lat. oppressum, supin de opprimere. → Opprimer.
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I (XIIIe). Vx. Gêner par une pression physique ou une contrainte morale; incommoder fortement par une privation ou une gêne quelconque; par ext. Faire cruellement souffrir.Au p. p. :
1 Il entendra gémir une mère oppressée (…)
Racine, Iphigénie, III, 7.
(XIVe). Fig. Opprimer.Au p. p. substantivé. || Secourir les oppressés (→ Assurer, cit. 74).
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II
1 (1690). Gêner la fonction respiratoire (de…), comme en pressant fortement la poitrine. Essouffler. || Atmosphère humide et lourde qui oppresse. Étouffer; oppressant.Au p. p. Gêné dans ses fonctions respiratoires, essoufflé. || Être, se sentir oppressé par l'asthme. || Il avait l'haleine courte et se sentait oppressé.Par ext. || Halètement (cit. 6) d'une poitrine oppressée. || Respiration oppressée.Pron. (sens passif). || Sa poitrine s'oppressa.
2 (…) il était comme un homme qui, dans un songe, est oppressé jusqu'à perdre la respiration, et qui, par l'agitation pénible de ses lèvres ne peut former aucune voix.
Fénelon, Télémaque, XVIII.
3 À cette réponse, le Roi fit un grand ha ! comme un homme oppressé, et qui tout d'un coup respire.
Saint-Simon, Mémoires, I, LXII.
4 (…) ma poitrine s'oppressait, ma respiration, d'instant en instant plus embarrassée, me donnait beaucoup de peine à gouverner (…)
Rousseau, les Confessions, II.
5 Pas un sanglot ne sort de sa gorge oppressée (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Lettre à Lamartine ».
6 Je fis un effort pour respirer. Il me semblait que l'intensité des ténèbres m'oppressait et me suffoquait.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, « Le puits et le pendule ».
7 (…) elle l'entendit revenir sans lumière, avec le frôlement mou de ses pieds, si oppressé, qu'il ne pouvait contenir le ronflement de son haleine.
Zola, la Terre, V, V.
2 (XVIe). Fig. Accabler, étreindre. || Chagrin, douleur, fardeau (cit. 10) qui oppresse l'âme. || La honte (cit. 25) l'oppressait. || Une angoisse l'oppressa. Étreindre. || Il ne peut échapper au souvenir qui l'oppresse. Chagriner, tourmenter (→ Étourdir, cit. 19).
8 (…) le cœur oppressé d'une inexprimable angoisse (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XVI.
9 Ils se taisaient. Christophe voulait parler, une angoisse l'oppressait.
R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, II, p. 153.
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oppressé, ée p. p. adj.
Voir à l'article, ci-dessus.
CONTR. Dilater, soulager.
DÉR. Oppressant, oppressif. — (Du même rad.) Oppresseur, oppression.
HOM. V. Oppression.

Encyclopédie Universelle. 2012.