étranglement [ etrɑ̃gləmɑ̃ ] n. m.
• 1538; estranglement 1240; de étrangler
2 ♦ (XVIIe) Vx Compression ou obstruction des voies respiratoires qui produit un arrêt de la respiration. ⇒ étouffement, suffocation. — Prise de judo. — Mod. Étranglement de la voix : état d'une voix étranglée par l'émotion.
3 ♦ (1707) Méd. Le fait de se resserrer. Étranglement d'un organe : constriction violente avec arrêt de la circulation. ⇒ resserrement. Étranglement herniaire. ⇒ hernie.
4 ♦ État de ce qui est étranglé, brusquement très rétréci en un point. ⇒ rétrécissement. Étranglement entre le thorax et l'abdomen des insectes. Étranglement d'une vallée. ⇒ gorge. — Endroit très resserré. Cette pièce mécanique présente un étranglement. — Goulet d'étranglement.
5 ♦ Fig. et littér. Action d'entraver dans son expression, de freiner ou d'arrêter dans son développement. Étranglement des libertés. ⇒ étouffement.
⊗ CONTR. Dilatation, distension. Élargissement, évasement. Libération.
● étranglement nom masculin Action d'étrangler, d'étouffer par strangulation, fait d'être étranglé : Mourir par étranglement. État d'une voix étouffée, étranglée par l'émotion. État de ce qui est resserré brusquement sur un point ; partie très resserrée d'un conduit, d'un passage : Étranglement d'une rue. Littéraire. Action d'empêcher l'expression de quelque chose : L'étranglement des libertés. Resserrement accidentel d'un organe ou des vaisseaux qui assurent sa nutrition, menaçant rapidement sa vitalité. ● étranglement (synonymes) nom masculin Action d'étrangler, d'étouffer par strangulation, fait d'être étranglé
Synonymes :
État d'une voix étouffée, étranglée par l'émotion.
Synonymes :
État de ce qui est resserré brusquement sur un point ;...
Synonymes :
- rétrécissement
Littéraire. Action d'empêcher l'expression de quelque chose
Synonymes :
- étouffement
étranglement
n. m.
d1./d Action d'étrangler.
|| SPORT Au judo, à la lutte, prise qui, effectuée au cou de l'adversaire, l'étranglerait s'il tentait de bouger.
d2./d Fait d'être étranglé, de s'étrangler. étranglement de la voix, du rire.
d3./d Resserrement, rétrécissement.
— MED Constriction d'un organe avec arrêt de la circulation. étranglement herniaire.
— TECH Endroit où la section d'un conduit a été rétrécie.
— ECON Goulet (ou, moins corr., goulot) d'étranglement: secteur d'activité dont l'insuffisance, relativement aux autres secteurs, constitue pour l'ensemble économique considéré un facteur d'entrave ou de désorganisation.
— Par ext. Ce qui fait entrave à un écoulement, un débit.
⇒ÉTRANGLEMENT, subst. masc.
A.— [Le rétrécissement concerne la gorge; cf. étrangler I]
1. Rare. Action d'étrangler. Synon. strangulation. Il avait massacré des milliers de Turcs par les noyades dans le Bosphore, l'étranglement dans les prisons (BLOY, Journal, 1903, p. 195).
2. P. ext. Compression ou obstruction passagère des voies respiratoires ayant une cause pathologique ou provoquée par une émotion. Étranglement de la voix, dans la voix, de la gorge. [L'écrivain] ronflait avec un bruit de tuyau d'orgue, des renâclements prolongés, des étranglements comiques (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Aventure paris., 1881, p. 767) :
• 1. Mes étouffements tendent à prendre un nouveau caractère : spasmodique. Atrocement pénible. Mon larynx se contracte, comme pris dans un poing qui serre. L'étranglement s'ajoute à l'étouffement.
MARTIN DU G., Thib., Épil. 1940, p. 1005.
B.— [Le rétrécissement concerne une entité autre que la gorge; cf. étrangler II]
1. [Le rétrécissement est de nature physique] État de ce qui est brusquement rétréci, resserré en un point. Étranglement de la taille (par une ceinture, un corset, etc.); étranglement d'une rue (par des travaux); étranglement d'une rivière (cf. pertuis), d'une vallée (cf. gorge). Il y a entre la poitrine et l'abdomen un étranglement très-marqué, comme dans les « guêpes » (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 450). Le redoutable étranglement de mer qui est entre Serk et Brecq-Hou (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 77) :
• 2. Je n'ai jamais considéré qu'avec tristesse et déplaisir les modes du XVIIIe siècle, surtout l'excessif resserrement de la taille, la suppression du ventre, ce cruel étranglement de la matrice et des entrailles.
MICHELET, Journal, 1849, p. 28.
— MÉD. Étranglement (d'un organe). Constriction qui provoque un arrêt de la circulation (cf. Méd. Biol. t. 2, 1971).
♦ Étranglement herniaire. Resserrement de l'ouverture qui a donné passage à la portion de l'organe hernié, entraînant la constriction de celui-ci. La hernie était double et mauvaise (...). Je dis à mon homme (...). Restez étendu, ou gare à l'étranglement! (FRANCE, Orme, 1897, p. 130). L'étranglement herniaire n'est pas rare, même chez le nourrisson (QUILLET Méd., 1965, p. 162).
2. Au fig. [Le rétrécissement est de nature morale ou psychique]
a) Action de freiner ou d'arrêter le développement d'une entité abstraite. Mes moyens sont ridicules par le peu d'importance que leur donne l'étranglement du temps (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 162). Louis Bonaparte incarnait le coup d'État contre la République, l'étranglement de la liberté dont l'Assemblée demeurait la gardienne (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p. 134).
b) Action d'entraver l'expression d'une entité abstraite. Étranglement d'une discussion. Peut-être ce climat engourdissant est-il un peu responsable du rétrécissement, de l'étranglement de presque tous mes livres (GIDE, Journal, 1914, p. 422).
— En partic. Étranglement d'une affaire, d'un procès (cf. étrangler II B 2). Cf. MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 376.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1240 estranglement « esquinancie » (J. BEN SIMSON Glossaire hébreu-français du XIIIe s. ds LEVY, Recherches lexicologiques, 433, p. 328); XVe s. estranglemans « action d'étrangler » (Gloss. de Salins ds GDF. Compl.); 1707 biol. « resserrement, rétrécissement » (HOMBERT, Mém. de l'Acad., p. 340 ds Trév. 1752). Dér. du rad. de étrangler; suff. -(e)ment. Fréq. abs. littér. :177. Bbg. BOTTLENECK. Goulot ou goulet d'étranglement? Actual. terminol. 1972, t. 5, n° 8, p. 3. — GOHIN 1903, p. 377.
étranglement [etʀɑ̃gləmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1240, estranglement; de étrangler.
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1 (1538). Rare. Action d'étrangler. || L'étranglement d'un condamné par le bourreau. ⇒ Strangulation.
1 La fille aînée de la femme-chef ordonna l'étranglement de douze enfants (…)
Chateaubriand, Voyage en Amérique, 216.
2 (XVIIe). Vx. Compression ou obstruction des voies respiratoires qui produit un arrêt de la respiration. ⇒ Étouffement, suffocation.
2 Mme de Longueval (…) est morte (…) d'un étranglement à la gorge.
Mme de Sévigné, 1076, 25 oct. 1688.
♦ Mod. || Étranglement de la voix : état d'une voix étranglée par l'émotion, voilée par quelque affection de la gorge.
3 Mais ce soir, une troisième voix s'insinuait entre leurs deux voix, une voix de femme aussi, mais un peu rauque, voilée jusqu'à l'étranglement, quelque amie d'enfance arrivée à l'improviste (…)
Giraudoux, Bella, III.
3 (1707). Méd. Le fait de se resserrer. || Étranglement d'un organe : constriction d'un organe avec arrêt de la circulation. ⇒ Resserrement, rétrécissement. || Étranglement herniaire (⇒ Hernie). || Étranglement du testicule.
4 État de ce qui est étranglé, brusquement rétréci en un point. ⇒ Rétrécissement. || « Le corps de plusieurs insectes, tels que l'araignée, la guêpe, est divisé en deux par un étranglement » (Académie). || Étranglement de la taille par un corset (→ Taille de guêpe).
4 Elle (une Javanaise) présentait cet étranglement moyen du torse que faisait encore ressortir un large développement de la partie supérieure du thorax et une belle ampleur de toute la région du bassin.
Paul Richer, Nouvelle anatomie artistique, II, La femme, p. 246.
♦ Étranglement d'une rivière formant une gorge, un pertuis. || Étranglement d'une vallée. || Étranglement du canon de certains fusils (choke-bore). || Étranglement dans un appareil où circule de l'eau, un gaz. || Étranglement de la vapeur. — Goulet d'étranglement.
B (1890; abstrait; fig. des valeurs actives : A., 1., 2.). Littér. Action d'entraver dans son expression, de freiner ou d'arrêter dans son développement. || L'étranglement d'une discussion, d'un procès, d'un mouvement politique, de la presse. || Étranglement des libertés. ⇒ Étouffement.
5 (…) se tournant vers le monde il ne revendiquait pas les libertés des populations opprimées pour ensuite se retournant sur Paris gouverner l'étranglement des mêmes libertés (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 111.
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CONTR. Dilatation, distension, élargissement, évasement. — Dégagement. — Libération.
Encyclopédie Universelle. 2012.